Le psaume 114 (113 A selon la numérotation grecque, la partie B correspondant au psaume 115) fait partie du hallel et du cathisme 16[1]. Il commence par l'exclamation Alléluia. Il mêle le thème du passage de la mer Rouge lors de la sortie d'Égypte[2] et celui de l'entrée dans la terre promise lors du passage du Jourdain[3].
Dans le christianisme, le passage de la mer Rouge symbolise la résurrection, la mer Rouge étant identifiée à la mort. Précisément, c'est le baptême qui fait office de passage de la mer Rouge pour le catéchumène.
Qui change le rocher en étang, le roc en source d’eaux.
Qui convertit petram in stagna aquarum et rupem in fontes aquarum
Thème et structure du psaume
Le psaume se compose de quatre strophes de deux lignes, que le mot Jacob enveloppe. Les deux strophes centrales évoquent par des images pleines de vie le miracle de la mer Rouge et le passage du Jourdain. Dieu n'est évoqué qu'à la fin du psaume, sans doute pour susciter l'attente.
La première strophe rappelle par le verbe sortir que le peuple hébreu naît dans l'exode. Les mots sanctuaire et domaine désignent la Terre sainte tout entière, l'héritage de Dieu, non seulement dans le sens géographique mais aussi dans un sens spirituel. Les miracles qui permettent à Isaraël de franchir la mer Rouge et de passer le Jourdain sont mis en valeur poétiquement par le procédé de l'hyperbole et par des images évoquant une vie des éléments naturels, l'eau et les montagnes. C'est un moyen de manifester que toute la création avec Israël et participe activement à sa marche vers la Terre promise.
Usages liturgiques
Dans le judaïsme
Le psaume 114 est récité entièrement les jours de Hallel, c'est-à-dire à l'occasion des fêtes juives joyeuses. Dans certaines traditions, il est aussi récité le premier ou le huitième jour de la fête de Pessah[7].
Dans le christianisme
Chez les catholiques
Comme saint Benoît de Nursie choisit les psaumes dès le psaume 110 (109) pour les offices de vêpres, depuis le haut Moyen Âge, ce psaume 114 (113) était exécuté lors de l'office de vêpres du lundi, selon la règle de saint Benoît fixée vers 530[8],[9]. L'on récitait sans interruption le psaume suivant, jusqu'au verset Sed nos, qui vivimus, benedicimus Domino, ex hoc nunc, et usque in sæculum., toujours en tant que psaume 113[10].
Dans la liturgie des Heures actuelle, la première partie du psaume 114 est chantée ou récitée aux vêpres mais du dimanche de la première semaine[11].