Le psaume 54 (53 selon la numérotation grecque) est attribué à David. Il fut poursuivi par le roi Saül qui craignait d'être dépossédé par lui de son trône, puisque David avait été oint par le prophète Samuel[1]. Cette indication ne signifie pas cependant que le psaume ait été rédigé par David-lui-même.
Car il me délivre de toute détresse, et mes yeux se réjouissent à la vue de mes ennemis.
Quoniam ex omni tribulatione eripuisti me et super inimicos meos despexit oculus meus
Structure et thème du psaume
Ce psaume est une prière de demande, une supplication individuelle. Elle suit la progression classique de la supplication que l'on trouve dans les psaumes : invocation du nom de Dieu, cri d'appel à Dieu, exposé des motifs de plainte et action de grâce. On distingue deux parties séparées par le mot voici. Certains mots se répondent d'une partie à l'autre : le nom de Dieu, sauver / délivrer, ...
Le nom de Dieu revient cinq fois, surtout sous le terme hébreu Elohim, qui manifeste sa grandeur et son excellence. La dernière occurrence est quand même une traduction d'Adonaï, mot utilisé oralement par les Juifs pour ne pas prononcer le tétragramme. La prière à Dieu se fonde sur sa fidélité, et le psalmiste met en avant l'impiété des ennemis pour l'opposer implicitement à sa foi en Lui. Se sachant exaucé, il peut faire monter vers Dieu une action de grâce.
Usages liturgiques
Dans le christianisme
Chez les catholiques
Depuis le haut Moyen Âge, ce psaume était traditionnellement exécuté auprès des monastères, lors de l'office de matines du mardi[5], une fois que saint Benoît de Nursie établit vers 530 sa distribution des psaumes, essentiellement par ordre numérique[6],[7].
Au regard de la liturgie des Heures, le psaume 54 est récité ou chanté le mardi de la deuxième semaine[8] à l’office du milieu du jour. Dans la liturgie de la messe, on ne trouve ce psaume qu'au 25e dimanche de l'année B[9] et en semaine, le samedi de la 22e semaine du temps ordinaire, les années impaires.
Chez les chrétiens arméniens
Le psaume 54 est chanté lors de l'office du repos dans l'Église apostolique arménienne. Cet office correspond aux complies de la liturgie catholique.