Liturgie des HeuresLa liturgie des Heures est une prière quotidienne chrétienne, répartie en plusieurs moments de la journée, appelés offices et heures canoniales. Il y a de 3 à 8 offices par jour selon les ordres monastiques (3 à 7 pour les laïcs). La liturgie des Heures a pris de nombreuses formes au fil des siècles, suivant les diverses confessions chrétiennes, mais le principe est resté le même : prier tout au long de la journée afin de « rester dans la joie, rendre grâce et faire la volonté de Dieu »[1]. Comme son nom l'indique, la liturgie des Heures est une action de culte réalisée idéalement en communauté et en chantant. Avant l'introduction du bréviaire vers la fin du XIe siècle, elle nécessitait plusieurs livres (psautier, antiphonaire, collectaire, lectionnaire, homéliaire, martyrologe). Alors que la liturgie monastique des Heures rythme la journée des communautés monastiques qui se relayent d'heure en heure pour que la louange divine ne se taise ni le jour ni la nuit dans une oraison perpétuelle, elle s'est progressivement allégée[note 1]. Au lieu de la liturgie complète des heures, s'est développé au Moyen Âge le livre d'heures de contenu varié, destiné aux fidèles laïcs. La majorité des catholiques pratiquants se limitent à l'Angélus (célébré trois fois par jour) et au chapelet. Certains vont à le répéter quatre fois (ou trois fois seulement en omettant les mystères lumineux) de suite en pratiquant le Rosaire. Définitions et terminologieIl existe plusieurs appellations : « liturgie des Heures », « prière des Heures », « office divin », « bréviaire ». Deux autres désignations sont courantes : opus Dei, « horloge » (Églises orientales et orthodoxes). « L’office divin, d’après l’antique tradition chrétienne, est constitué de telle façon que tout le déroulement du jour et de la nuit soit consacré par la louange de Dieu. » (concile Vatican II[sc 1]). HistoirePar la constitution apostolique Laudis canticum du 1er novembre 1970[2], Paul VI promulgue, la « Liturgia Horarum », nouvel office divin réalisé en exécution des décisions du concile Vatican II. L'ouvrage actuel, composé de quatre volumes, s'appelle « La Liturgie des Heures ». Il existe une version sans les lectures de l'office des lectures (anciennement vigiles/matines) en un volume unique (dont le titre est Prière du Temps présent). Désormais, ceux qui utilisent le plus souvent le terme « Bréviaire», sont les catholiques traditionalistes qui prient l'Office divin selon l'édition dite "de 1962" du bréviaire romain. Composition catholique actuelleOffice séculier (ou office romain)Les fidèles pratiquants prient tout ou partie de la liturgie des Heures et y sont fortement invités depuis le Concile Vatican II. Les prêtres et les diacres s'engagent eux à prier toute la liturgie des Heures. Aux diacres permanents, compte tenu de leurs obligations professionnelles, est demandé de prier l'office des laudes et celui des vêpres. DéveloppementL'office séculier est simplifiée par rapport à l'office monastique. Prime est supprimé. Une seule des trois petites Heures (ou « office du milieu du jour »)tierce, sexte, none) est désormais obligatoire dans la célébration en dehors du chœur. Tout comme la prière de l'Angélus, on considère généralement trois prières obligatoires par jour, surtout pendant les solennités et pendant les temps de l'Avent ou du Carême. Le livre des Psaumes est réparti sur quatre semaines (avec plusieurs omissions de psaumes imprécatoires (en)[3]). L'office des vigiles ou matines, initialement destiné à sanctifier la fin de la nuit, a été supprimé lors de la récente réforme liturgique pour être remplacé par un « office des lectures » qui n'a plus - comme tel - vocation à sanctifier un moment précis de la journée et peut être célébré à toute heure[4]. Le livre liturgique de référence pour l'office séculier est l'Antiphonale Romanum édité par l'Abbaye de Solesmes. Sa publication n'étant pas complète, les Heures Grégoriennes, édité par la communauté Saint-Martin, sont le seul ouvrage permettant de célébrer en langue latine et en chant grégorien les heures du jour de l'office séculier[5]. ContenuL'office séculier actuel comporte :
Office monastiqueLa règle de saint Benoît, fixée vers 530, donne une grande importance à la célébration de l'office divin : chapitre VIII à XIX. Le père des moines d'Occident indiquait ainsi les heures monastiques :
Ainsi, traditionnellement, la liturgie des Heures des monastères est répartie en sept offices du jour et les vigiles de la nuit. En effet, saint Benoît précisait dans la règle sa raison (chapitre 16[7]) : « Le Prophète a dit : Sept fois le jour j’ai chanté tes louanges (Ps 119,164). Nous remplirons aussi nous-mêmes ce nombre sacré de sept, si aux laudes, prime, tierce, sexte, none, vêpres et complies, nous nous acquittons des devoirs de notre service. Car c’est à ces heures du jour que s’applique la parole : J’ai célébré tes louanges sept fois le jour, comme c’est au sujet des vigiles de la nuit que le même Prophète a dit : Au milieu de la nuit, je me levais pour te louer (Ps 119,62). Offrons donc à ces Heures-là nos louanges à notre Créateur des jugements de sa justice : c’est-à-dire aux laudes, prime, tierce, sexte, none, vêpres, complies ; et la nuit, levons-nous pour le louer ». En tant qu'axes, les principales Heures restent toujours lors des laudes au matin ainsi que des vêpres au soir[sc 2],[8]. À la suite de la réforme tenue en 1971, ces deux offices sont dorénavant célébrés avec le même degré de solennité[9]. D'une part, il s'agit des temps du levant et du coucher de soleil, ou le début et la fin du jour, qui sont importants pour le travail manuel dont les abbayes ont besoin. D'autre part, dans le contexte historique, après les premiers siècles, une seule célébration des vigiles se transforma en trois offices séparés, c'est-à-dire les offices de vêpres ainsi que de matines, de Laudes[10]. Pour l'office de la nuit, vigiles ou actuellement matines, saint Benoît citait le même psaume (chapitre 16[7]) : « Au milieu de la nuit, je me lève pour vous louer, à cause des jugements de votre justice (Ps 119,62). » C'est la raison pour laquelle un certain nombre de monastères célèbrent encore les vigiles au milieu de la nuit[8],[sc 3]. Les petites Heures, quant à elles, sont trois (selon la tradition, quatre) offices plus courts de la journée, vraisemblablement imitant les heures traditionnelles de la prière juive[10] : (prime supprimé en 1964 suite à l'instruction de l'article 89 de Sacrosantum Concilium), tierce, sexte, none (toujours chapitre XVI). Les complies sont d'ailleurs la prière avant le repos de la nuit (même chapitre)[sc 4]. De nos jours, la pratique de la liturgie des Heures n'est pas identique parmi les abbayes. En conservant la tradition ancienne, de nombreuses communautés monastiques sont en effet autorisées à continuer l'office de prime, supprimé à la suite de la réforme liturgique introduite par le concile Vatican II[sc 5] (Paul VI, motu proprio Sacram liturgiam du )[note 2]. Si l'un de ces offices coïncide avec la célébration de la messe, celui-ci peut être intégré dans la messe[8]. Au regard des textes, un office comprenant des lectures plus longues de la Bible et de la tradition chrétienne a lieu soit pendant la nuit, soit au petit matin, soit à un autre moment de la journée, à savoir aux vigiles, aux matines ou lors de l'office des lectures qui peut être récité au moment le plus favorable[8]. Les psaumes sont traditionnellement répartis sur une semaine selon la règle de saint Benoît, mais aujourd'hui sur deux ou un laps de temps plus long[sc 6]. Saint Benoît demandait d'exécuter 12 psaumes lors de l'office de matines. De nos jours, cet office se constitue principalement d'« un moins grand nombre de psaumes »[sc 3]. Structure d'un officeLa prière de l'office se nourrit principalement de l'Écriture sainte. Voici le schéma type d'un office[8] :
Les petites Heures (prime, tierce, sexte, none), ainsi que les complies, sont plus courtes. L'office des lectures (qui est appelé vigiles ou matines chez les moines) comprend de plus longues lectures de la Bible et d'auteurs ecclésiastiques (Pères de l'Église, Docteurs de l'Église, papes, ou auteurs reconnus pour la valeur de leurs écrits). Le concile Vatican II a supprimé l'heure de prime (constitution Sacrosanctum Concilium, art. 89), qui a été considérée comme faisant double emploi avec les laudes. Structures des offices selon la règle de saint Benoît (vers 530)
Chapitre XVII Combien de psaumes il faut dire à ces mêmes heures[11] À prime, tierce, sexte et none :
Aux vêpres (Il est évident qu'il s'agit de la base de la structure actuelle.) :
Aux Complies :
Chapitre XII Comment célébrer l'office du matin ; Chapitre XIII Comment célébrer l'office du matin aux jours ordinaires ; Chapitre XIV Comment célébrer les vigiles aux fêtes des saints Aux vigiles (actuellement matines et laudes) de la semaine :
Aux vigiles du dimanche et des fêtes de saints (Comme il n'y a pas de travail manuel ces jours-là, saint Benoît demandait aux moines de se lever plus tôt et de se consacrer à cet office plus longtemps. Ne souhaitant pas dépasser le nombre sacré des Apôtres 12 sauf les psaumes 3 et 94, il composa essentiellement le nocturne ajouté avec des cantiques et des hymnes, au lieu des psaumes[12].) :
Notes et référencesNotes
Références
AnnexesBibliographie
Articles connexesLiens externes
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