L’Éternel donne la force à son peuple ; l’Éternel bénit son peuple et le rend heureux.
Dominus virtutem populo suo dabit Dominus benedicet populo suo in pace
Structure et thème du psaume
Dans le psaume 29, l'Éternel (Hachem) revient dix-huit fois, ce qui signifie chez les juifs l'union bénéfique de la miséricorde et de la puissance de Dieu. De même la voix de l'Éternel (qol Hachem) revient sept fois, exprimant à la fois le rythme de notre monde et la plénitude. Une structure à trois niveaux descendants se dégage donc : le niveau de la liturgie céleste aux deux premiers versets, l'entrée dans le monde terrestre aux versets 3 à 9, et enfin le peuple élu.
La voix de l'Éternel suit un itinéraire du nord au sud, du Liban au désert du Cadès. C'est aussi un itinéraire symbolique, des monts au désert. Cette voix de l'Éternel exprime une manifestation de Dieu à son peuple, une théophanie. Reviennent aussi les termes de gloire et de sainteté, et le désert de Kadès peut aussi signifier le désert saint. Ce psaume était probablement chanté originellement à la liturgie du temple.
Mais le temple de Jérusalem n'est qu'une projection du temple céleste. L'expression fils de Dieu du premier verset a évolué au cours du temps. Littéralement, il s'agit de fils des dieux. Avant l'exil, Israël reconnaissait les autres dieux sous le Dieu d'Israël. Ce n'est qu'après l'exil à Babylone que ces fils des dieux ont été considérés comme de simples éléments du cosmos, qui doivent donc eux aussi magnifier la gloire de l’Éternel.
Usages liturgiques
Dans le judaïsme
Le psaume 29 est récité pendant le shabbat, à l'office du matin et quand la Torah est rangée enroulée dans l'arche sainte. Dans certaines communautés, il est récité avant maariv le soir du shabbat finissant. Il est parfois aussi récité le troisième jour de la fête de souccot ou bien à Shavuôt. Le verset du psaume fait partie du talmudberakhot, et conclut la birkat hamazon[4].
Dans le christianisme
Chez les catholiques
À partir du haut Moyen Âge auprès des abbayes, ce psaume était traditionnellement réservé à l'office de matines du dimanche, après la lecture[5],[6], selon saint Benoît de Nursie qui distribua les psaumes 21 (20) à 109 (108) aux matines, par ordre numérique[7],[6].
Basile de Césarée, Magnifiez le Seigneur avec moi ! Homélies sur les Psaumes (extraits), Introduction, traduction et notes par Luc Brésard, o.c.s.o., (Foi vivante, 387 – Les classiques), Paris, Cerf, 1997, (ISBN2-204-05643-X), pp. 55-66.