Vers 1200-1235 : règne de Soumaoro Kanté, successeur de Birama Kante, griot et thaumaturge, roi de Sosso[2]. Il entreprend avec succès la conquête des territoires voisins du Ghana et du Mali. En quelques années, il occupe Koumbi, l’Aouker, le Bagana, le Diaga et le Bakhounou, puis se lance à l’attaque des peuples du Mandé (Mandingues)[3]. Il écrase et fait mettre à mort Nare Famagan, roi du Mali, successeur de Moussa Allakoï. Selon la tradition, il mène une dizaine d’expéditions au cours desquelles il massacre onze des fils de Nare Famagan, sauf un infirme, Soundiata Keïta[2]. Au début du XIIIe siècle, Soumangourou se trouve à la tête d’un grand empire.
1229-1277 : prospérité du royaume hafside sous les règnes d’Abu Zakariya(ar) et de son fils al-Mustansir. L’or du Mali aboutit à Tunis, où viennent commercer des Génois, des Pisans et des Vénitiens. Les émigrés andalous contribuent à l’enrichissement et l’embellissement de la ville[6].
Vers 1250 : des peuplades d’origine shona (Bantou) s’installent sur le territoire occupé par les mineurs batonga, au Botswana[7]. Ces Shonas auraient soumis les mineurs et seraient les premiers constructeurs de la ville de Zimbabwe en Afrique du Sud-Est (1250-1450), composée d'enclos de pierre elliptiques[8]. Avant son déclin au XVe siècle, le Grand Zimbabwe couvre 40 ha. On compte une centaine d’enclos dans la région, certains abritant de simples familles, mais d’autres comme à Tchoumnougoua et Manékouéni sont des capitales territoriales. L’ensemble forme un système intégré relié à la côte. Les vastes enclos de pierre du Grand Zimbabwe sont certainement les résidences de l’oligarchie qui contrôle la production de l’or du plateau. Peut-être sont-ils utilisés religieusement car de nombreux objets rituels, dont des figurines de stéatite, ont été retrouvés sur le site.
Vers le XIIIe ou le XIVe siècle selon l’hypothèse la plus vraisemblable, des pasteurs tutsi commencent à s’installer dans le Ruanda oriental où sont déjà établis des cultivateurs hutu et des chasseurs pygméestoua. Au cours des siècles suivants, les Tutsis affirment leur supériorité sur les Hutu en leur louant une partie de leur cheptel à des conditions qui transforment les Hutus en tenanciers[14].
De nombreux Indonésiens continuent à s’installer sur la côte orientale de Madagascar jusqu’au XIIIe siècle. Les migrations d’Africains (Bantous) continuent à cette époque vers la côte occidentale. Les Arabes de Kiloa[Lequel ?] ont fondé des établissements aux Comores, mais n’occupent pas la grande île. Par contre de nombreux métis, les Antalaotes, originaires des Comores, s’implantent sur la côte septentrionale. Issus d’un métissage d’Arabes, de Malgaches et d’Africains, ils parlent une langue dérivée du swahili. Sur la côte nord-orientale s’établissent les Iharaniens, peuple très métissé mais à prédominance africaine. Les Antemoro s’installent sur la côte sud-est entre le XIIIe et le XVIe siècle. Originaires des Comores, ils auraient vécu dans la région des Iharana avant de prendre racine plus au sud. Sur la côte sud-est font souche vers le XIIIe siècle les Zafi (descendants de) Ramiria, qui seraient les ancêtres des Antambahoaka et des Antanosy. Des naufragés de toute origine (indiens, indonésiens, arabisés, puis portugais) ont également fondé, entre le XIIIe et le XVIe siècle, des villes sur le littoral malgache. Ils sont rapidement assimilés et perdent leurs caractères d’origine. Une partie des peuples du littoral pénètre lentement vers l’intérieur de l’île. Dans le sud-est, les Zafi-Manara fondent la dynastie des Antandroy et les Zafi-Ndravola celle des Masikoro. Dans l’est, le prince antemoro Rambo est à l’origine des Tanala de l’Ikongo. Sur le plateau central, à la fin du XIVe et au début du XVe siècle arrivent les Hova et leurs chefs les Andriana, ayant un type indonésien très marqué[17].
Amérique
1150–1350 : apogée du Southern Cult au sud-est de l’Amérique du Nord[18].
1200–1300 : apogée de la culture d’Anasazi qui domine l’ensemble Pueblo occidental, puis décline vers 1300 face à de sévères sécheresses. De hauts et solides murs d’adobe sont édifiés pour protéger les villages des pillards, peut-être des tribus nomades Apaches[20].
les ancêtres des Navajos et des Apaches migrent du groupe athabaskan au Nord vers le Sud-Ouest. De nombreux Pueblos sont abandonnés à la suite de leurs raids et à la sécheresse (1275-1325). Le culte de Kachina se développe à cette époque[21].
1185–1333 : époque de Kamakura au Japon[24]. Le shogun établit des contacts avec les Aïnous de l’île de Yeso (Hokkaidō). Organisé en chefferies, les Aïnous ont une culture autonome, qui s’exprime dans Yucar, le poème épique de la nation[25].
1222–1227 : règne d'Angrok, roi semi-légendaire de Singosari (Java). Son histoire est contée dans le Pararaton ou « Livre des rois »[29]. Fils de paysan, il est peut-être le symbole de la réaction javanaise contre l’influence indienne. Il arrive au pouvoir en assassinant le roi de Kadiri dont il épouse la veuve.
Vers 1250-1300 : colonisation de la Nouvelle-Zélande par les māori, dernier grand archipel découvert et peuplé par les Polynésiens[31]. Les assemblages d’objets de la phase archaïque sont souvent très semblables à ceux de la Polynésie centrale contemporaine, avec des herminettes de pierre polie, des hameçons en os, en pierre et en coquillage, des pendentifs et des colliers en os, ainsi que des harpons et des aiguilles à tatouage. Les māori chassent l’oiseau géant moa et d’autres éléments de la faune jusqu’à extinction.
1267 : fondation dans le nord de Sumatra du sultanat de Pasai, premier royaume musulman indonésien attesté (1267-1521)[32].
1210-1240 : reprise du Drang nach Osten, poussée germanique vers l'est. Pour mettre en valeur leurs territoires, de nombreux princes polonais appellent des colons allemands, paysans, artisans et commerçants. Ceux-ci hâtent l’occidentalisation du pays et font prospérer l’activité économique urbaine. Les chevaliers Teutoniques s'emparent de la région de Gdańsk, de la Prusse, de la Courlande et de l'Estonie[40]. En 1226 ils créent un État monastico-militaire indépendant du Saint-Empire[41]. Leur progression vers l'est est arrêté en 1242 sur le lac Peïpous par le prince de NovgorodAlexandre Nevski. À la même époque, un grand nombre de Juifs, fuyant les persécutions en Europe occidentale, viennent chercher refuge sur le territoire polonais.
Alphonse X de Castille, dit le Sage (1221-1284), roi érudit, supervise de nombreux travaux scientifiques, littéraires, juridiques et historiques, dont sont tirées de nombreuses productions écrites.
↑César Mawanzi, La phénoménologie à l'épreuve de la vie sapientiale africaine : Dominique Kahang'a Rukonkish à l'école de la philosophie de Michel Henry, L'Harmattan, (ISBN9782343134598, présentation en ligne).
↑Djibril Tamsir Niane, Joseph Ki-Zerbo, op. cit, p. 78.
↑Robert D. Baker, Timeless Heritage - A History of the Forest Service in the Southwest, United States Department of Agriculture, Forest Service, (présentation en ligne).
↑Éric Conte, « Le Pacifique d'avant le contact : un espace de culture globale ? », Hermès, La Revue, vol. 1, no 65, , p. 27 à 29 (présentation en ligne).
↑Khairudin Aljunied, Islam in Malaysia - An Entwined History
Religion and Global Politics Series, Oxford University Press, (ISBN9780190925192, présentation en ligne).
↑Jean-Louis Dufays, Marie-Laurence De Keersmaeckers, Annick Detry, Interdisciplinarité en sciences humaines : Huit disciplines, cinq projets pédagogiques, De Boeck (Pédagogie et Formation), (ISBN9782804187989, présentation en ligne).
↑Daniel Baloup, Partir en croisade à la fin du Moyen Âge : Financement et logistique, Presses universitaires du Midi, (ISBN9782810709687, présentation en ligne).
↑Hilde de Ridder-Symoens, A History of the University in Europe - Universities in the Middle Ages, vol. 1, Cambridge University Press, (ISBN9781316583425, présentation en ligne).