Les transports dans le département français du Gard sont caractérisés par le dense réseau d'infrastructures composant le vaste système de communications entre la plaine languedocienne au sud-ouest, la vallée du Rhône au nord et la Provence au sud-est, dans ce que certains auteurs qualifient de carrefour du Bas-Rhône[2] et que le Gard partage avec l'ouest des départements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône. Les autoroutes (A9 et A54), les voies ferrées (ligne de Tarascon à Sète-Ville, ligne de Givors-Canal à Grezan, et plus récemment LGV Méditerranée) et les voies d'eau (Rhône et canal du Rhône à Sète) forment de multiples nœuds à l'intérieur de ce vaste ensemble.
Le nord et le nord-ouest du département en revanche, et en particulier la région du Vigan, apparaissent relativement isolés. Si l'axe Alès-Nîmes est relativement bien équipé, il n'existe pas d'autre axe important de transport sortant de la capitale des Cévennes.
Le principal axe routier du département est l'autoroute A9, qui se sépare de l'autoroute A7 parcourant la vallée du Rhône près d'Orange. À Nîmes, elle reçoit l'autoroute A54 provenant de la Provence : à partir de ce point, l'A9 supporte entre Nîmes et Montpellier un lourd trafic interurbain, qui dépasse les 90 000 véhicules/jour[3]. Au regard de la saturation des autoroutes dans cette région, l'État a conservé dans le réseau routier national, chose rare, des tronçons de routes nationales pourtant doublés par des autoroutes : la route nationale 86, la route nationale 100, la route nationale 113 et la route nationale 580.
Le seul axe important en-dehors de la vallée du Rhône et de la plaine languedocienne est la route nationale 106, qui relie Nîmes à l'autoroute A75 vers Clermont-Ferrand. Si celle-ci supporte un trafic dense de 29 000 véhicules/jour[3] et est en grand partie aménagée à 2x2 voies jusqu'à Alès, elle devient ensuite une simple route de moyenne montagne, dont le trafic est inférieur à 3 000 véhicules/jour à la limite de la Lozère[3].
Actuelles et anciennes autoroutes et routes nationales du département
Identifiant
Origine
Principales agglomérations desservies dans le département
La route nationale 86 n'est plus aujourd'hui qu'un tronçon (avec la RN 580) de l'axe routier national qui, près de Bollène, se sépare de la route nationale 7 pour desservir l'est du Gard puis Avignon.
La RN 86 était initialement un grand axe routier national longeant le Rhône de Lyon à Beaucaire. En 1952, la RN 86 reprend le tronçon de Remoulins à Nîmes de la RN 87, tandis que le tronçon de Remoulins à Beaucaire est renommé en RN 86L. En 2006, la RN 86 est intégralement déclassée en RD 6086, à l'exception du tronçon de Pont-Saint-Esprit à Bagnols-sur-Cèze ; la RN 86 reprend alors le tronçon de Pont-Saint-Esprit à La Croisière de l'ancienne RN 94, qui avait été déclassée en 1972 en RD 994.
Déclassée dans le département dans les années 1970 en RD 994, et finalement reclassée en 2006 sur quelques kilomètres en tant que nouveau tronçon de la RN 86.
Très court tronçon sans rapport avec la RN 101 originelle, destiné à éviter le détour par Remoulins entre la RN 86 et l'A9, déclassé en 2006 en RD 6101.
(initialement : route nationale 7 à Saint-Gérand-le-Puy, vers Moulins et Paris)
Déclassée dans les années 1970 en RD 906 au nord d'Alès ; la RN 106 reprend alors le tronçon Alès - Florac de l'ancienne RN 107BIS. La RN 106 est en grande partie aménagée à 2x2 voies entre Nîmes et Alès.
La route nationale 113 ne désigne plus aujourd'hui que la route reliant Montpellier à Nîmes, non déclassée bien qu'elle soit doublée par l'autoroute A9.
Avant 1952, la RN 113 ne passait pas dans le Gard. En 1952, une nouvelle RN 113 est créée, regroupant des tronçons de plusieurs routes existantes, dont la route nationale 87 et la route nationale 568 dans le département. En 2006, la RN 113 est déclassée en RD 6113 à l'est de Nîmes.
Déclassée dans les années 1970 en RD 980 au nord-ouest de Bagnols-sur-Cèze (nom également porté par l'ancien itinéraire de la RN 580 par Roquemaure et Sauveterre), puis en 2006 en RD 6580 entre l'A9 et Villeneuve-lès-Avignon.
La ligne de Tarascon à Sète-Ville est électrifiée en 1947 par la jeune SNCF, tandis que de nombreuses lignes secondaires sont fermées dans l'arrière-pays.
La principale gare de voyageurs du département est la gare de Nîmes, avec une fréquentation annuelle de 3 586 000 voyageurs en 2019 ; la gare d'Alès suit, avec 434 000 voyageurs en 2019[4],[5].
La ligne de Tarascon à Sète-Ville, à double voie électrifiée, était jusqu'en 1999 le principal axe ferroviaire du département pour les trains de voyageurs : il reste l'axe essentiel pour le trafic TER Occitanie (liO) et Intercités (Bordeaux-Marseille). Mais depuis l'ouverture en 2000 de la LGV Méditerranée puis en 2018 du contournement ferroviaire de Nîmes et de Montpellier (qui forment officiellement ensemble la ligne des Angles à Lattes (LGV)), une partie du trafic des trains à grande vitesse (TGV inOui et Ouigo) a été détourné par ces nouvelles lignes. Ces trains à grande vitesse relient notamment Paris à Montpellier (certains sont prolongés jusqu'à Perpignan ou Barcelone), Toulouse à Lyon et Montpellier au nord-est de la France, en desservant quasi-systématiquement la gare de Nîmes ou la gare de Nîmes-Pont-du-Gard.
La ligne de Givors-Canal à Grezan, dite ligne de la rive droite du Rhône, est principalement affectée au trafic de fret, mais elle a été en partie rouverte au trafic des voyageurs en 2022 entre Avignon et Pont-Saint-Esprit.
De Nîmes-Pont-du-Gard à Lattes (près de Montpellier) : ligne nouvelle destinée à être un jour convertie en ligne à grande vitesse, à double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz, ouverte aux trafics voyageurs (TAGV uniquement en principe) et fret (grâce à plusieurs raccordements avec le réseau classique).
Double voie électrifiée en courant continu 1500 V, ouverte au trafic de fret, et au trafic de voyageurs uniquement entre Pont-Saint-Esprit et Villeneuve-lès-Avignon.
Le canal du Rhône à Sète traverse le sud du département. Grâce à son gabarit assez important (classe IV CEMT[7]), il a un trafic commercial significatif. Près de Saint-Gilles, l'itinéraire principal rejoint le Petit Rhône ; l'embranchement de Beaucaire est lui à gabarit réduit (classe 0)[7].
À la frontière des départements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône, le Rhône, canalisé à grand gabarit (classe V CEMT[7]), accueille un important trafic commercial.
Le réseau Tango ! (Nîmes) compte une quarantaine de lignes régulières d'autobus urbaines et périurbaines, dont quatre lignes de bus à haut niveau de service baptisées Tram'Bus, et du transport à la demande. Le tramway de Nîmes, d'abord hippomobile puis électrique, a desservi la ville de 1880 à 1951.
Le réseau Ales'y dessert près d'une centaine de communes dans la région d'Alès, par des autobus urbains, des autocars interurbains et du transport à la demande.
↑La gare de Nîmes-Pont-du-Gard, ouverte le 15 décembre 2019, n'a eu qu'un faible trafic au cours de l'année 2019, mais est probablement devenue l'une des gares les plus fréquentées du département les années suivantes.