Mission interministérielle d'aménagement touristique du littoral du Languedoc-RoussillonMission interministérielle d'aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon
La mission interministérielle d'aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon, aussi appelée mission Racine du nom de son président Pierre Racine, est une structure administrative française créée en 1963 pour conduire de grands travaux d'infrastructure en vue de développer le littoral de la Méditerranée dans les départements du Gard, de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales, dans l'ancienne région du Languedoc-Roussillon. Cette mission a été lancée à l'initiative de la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR). Elle a fonctionné de 1963 à 1983[1] et a accompagné le développement du tourisme de masse ciblant les catégories populaires. Ce dernier est alors porté par l'augmentation du niveau de vie et la généralisation de l'automobile lors de la dernière partie des Trente Glorieuses. Elle est notamment à l'origine de la création des stations balnéaires de Port-Camargue au Grau-du-Roi, La Grande-Motte, Le Cap d'Agde, Gruissan, Port Leucate, Port Barcarès et Saint-Cyprien. HistoriqueJusqu’aux débuts des années 1960, l’économie du Languedoc-Roussillon repose essentiellement sur la viticulture. Or, cette dernière connaît depuis la crise viticole de 1907 une série de crises graves. La région est en outre sous-industrialisée, sans sources d’énergie, ni matières premières[2]. C’est ainsi qu’après quatre années de réflexion commencées dès 1959 par le ministre de la Construction Pierre Sudreau, l’aménagement touristique du littoral du Languedoc est décidé par le gouvernement de Georges Pompidou sous l’impulsion du général de Gaulle. En 1963 la DATAR lance donc sa première opération d’ampleur, avec la mise en place de la Mission interministérielle pour l’aménagement du littoral du Languedoc-Roussillon. Le décret est pris le [3]. Présidée par Pierre Racine (conseiller d’État et directeur de cabinet de Michel Debré de 1959 à 1962[2]), cette dernière doit à la fois répondre à des enjeux locaux (démoustication, diversification de l’économie face aux crises viticole et industrielle) mais aussi nationaux (captation du tourisme méditerranéen face à l’attrait de l’Espagne[4], apport d’investissements). Initialement créée pour une durée de trois ans, elle a est régulièrement prorogée pour prendre fin le . Par la suite, une nouvelle « Mission interministérielle d’aménagement du littoral du Languedoc-Roussillon », dite « Mission Littoral », est chargée d'élaborer un « Plan de développement durable du littoral » et fonctionne de 2001 à 2006. Après 2006, cette mission a été maintenue dans une configuration nouvelle. Elle est hébergée par le secrétariat général pour les affaires régionales (SGAR) à Montpellier, la préfecture de région[5]. FonctionnementLa Mission interministérielle d'aménagement du littoral du Languedoc-Roussillon est la première « administration de mission » créée en France, responsable unique de l'opération dont elle est chargée. Elle est présidée dès ses débuts par le conseiller d’État Pierre Racine. Réunissant les ministères de la construction, des travaux publics, de l’économie et des finances, de l’agriculture, de l’intérieur ainsi que le futur préfet de région, la Mission est directement placée sous l’autorité du Premier ministre et bénéficie d’une grande liberté d’action. Dotée d’un budget propre, elle affecte les dépenses de manière autonome et se trouve, en matière d’urbanisme, exemptée de certains règlements[2]. La Mission interministérielle est constituée de plusieurs entités :
Travaux d’aménagement du littoralL’impact sur la région Languedoc-Roussillon est considérable : les grands travaux réalisés sur le littoral languedocien des années soixante à quatre-vingt sont presque tous, de près ou de loin, décidés par la Mission. En quelques années, sont construits ou rénovés ports, aéroports, routes et autoroutes[1]. AssainissementPréalablement à l’implantation des nouvelles infrastructures, des travaux d’assainissement sont nécessaires, le littoral étant alors infesté de moustiques. Pour cela, la Mission interministérielle utilise les services de l’Entente interdépartementale pour la démoustication (EID), organisme public créé en 1958 par les départements des Bouches-du-Rhône, du Gard et de l’Hérault. La zone est démoustiquée, les terrains asséchés, d’autres sont reboisés et de nouveaux étangs sont créés[7]. Aménagement touristique
Les administrations normalement compétentes assurent les propositions techniques et l’exécution des grands travaux incombant à l’État (construction des routes, des ports, reboisement), mais toutes les décisions et le financement proviennent de la Mission[2]. L’aménagement des stations nouvelles (équipement et vente de terrains aux constructeurs) est concédé par l’État et les communes aux départements qui délèguent eux-mêmes leur responsabilité à quatre sociétés d’économie mixte créées en 1964 :
La Mission exerce un contrôle administratif et financier sur ces différentes sociétés d'économie mixte dont elle oriente et soutient l'action. Le paysage du littoral du Languedoc-Roussillon est ainsi redessiné autour de cinq « unités touristiques » centrées sur les stations de La Grande-Motte, Le Cap d'Agde, Gruissan, Leucate-Barcarès et Saint-Cyprien. Les aménagements alternent zones urbanisées et espaces verts, et consacrent une part importante à l’organisation des loisirs. De grands noms sont associés à la création de ces stations nouvelles : les architectes Jean Balladur pour La Grande-Motte, Jean Le Couteur pour Le Cap d'Agde et Georges Candilis pour Leucate-Barcarès. Protection de l'environnementLa Mission a notamment constitué des projets de classement au titre des réserves naturelles ou à celui des sites classés (Étang de Bages-Sigean, Espiguette, Aresquiers, Massif de la Clape, Massif de la Gardiole)[1]. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Fonds d'archives
|
Portal di Ensiklopedia Dunia