Les transports dans le département français de la Charente sont organisés autour de la préfecture Angoulême, seul véritable nœud routier et ferroviaire du département. Angoulême est située sur les deux axes ferroviaires reliant Paris à Bordeaux, la ligne classique et la ligne à grande vitesse, ce qui permet à la Charente de bénéficier de TGV fréquents vers Paris-Montparnasse, Bordeaux-Saint-Jean et de nombreuses villes de la moitié nord de la France. En ce qui concerne le transport routier, la route nationale 10 relie elle aussi Paris à Bordeaux par Angoulême, mais un tracé par Niort et Saintes a été préféré à celui par Angoulême lors de la construction de l'autoroute A10 qui la double : la Charente est ainsi l'un des rares départements de France métropolitaine hors Bretagne à n'avoir aucune autoroute.
Deux axes routiers conservés dans le réseau routier national après la vague de déclassements de 2006 et en grande partie aménagés en voie rapide à 2x2 voies se croisent au niveau d'Angoulême :
la route nationale 10 relie Poitiers à Bordeaux (historiquement, elle reliait Paris à la frontière espagnole). Outre Angoulême, elle dessert notamment Ruffec et Barbezieux-Saint-Hilaire dans le département. Elle constitue une alternative gratuite à l'autoroute A10, ce qui explique son trafic important notamment en ce qui concerne les poids lourds (24 000 véhicules/jour dans le sud du département et jusqu'à 53 000 dans l'agglomération d'Angoulême[2]) ;
Autoroute A10 à Vouneuil-sous-Biard près de Poitiers (NB : d'autres sections de la RN 10, discontinues avec celle-ci, existent en Île-de-France et dans le Centre-Val de Loire)
Nom porté entre 2006 et 2020 par un tronçon de voie rapide à l'ouest d'Angoulême, avant que celui-ci ne soit poursuivi vers la RN 141 et finalement absorbé par celle-ci.
À la fin du XIXe siècle, le chemin de fer d’intérêt général s'organisait en étoile autour d'Angoulême et atteignait de nombreuses villes et bourgs du département, dont Angoulême, Barbezieux, Chabanais, Chalais, Châteauneuf-sur-Charente, Cognac, Confolens, Jarnac, Montmoreau, La Rochefoucauld et Ruffec. En 1900, toutes les lignes sont encore à voie unique, à l'exception de la grande ligne de Paris à Bordeaux et de quelques courts troncs communs à la sortie d'Angoulême.
Des lignes à écartement métrique, moins onéreuses, seront également construites pour desservir les territoires restés isolés. Plus de 370 km de chemins de fer d’intérêt local sont construits entre 1895 et 1913 par les Chemins de fer économiques des Charentes, dont le réseau atteint à son apogée Aigre, Champagne-Mouton, Mansle, Montbron, Rouillac ou encore Villebois-Lavalette, ainsi que les principales villes déjà desservies par le réseau d'intérêt général. Ces lignes à écartement métrique fermeront dans les années 1930 et 1940 ; beaucoup de lignes à écartement normal subiront le même sort, principalement dans la deuxième moitié du XXe siècle.
La ligne de Paris-Austerlitz à Bordeaux-Saint-Jean, l'une des plus performantes du réseau ferroviaire français, est électrifiée dès 1938. Dans les années 1970, elle devient l'une des premières lignes exploitées à la vitesse commerciale de 200 km/h sur une grande partie de son parcours, et le TGV y circule à partir de 1990. Elle est enfin doublée en 2017 par la LGV Sud Europe Atlantique, qui met Angoulême à 1 h 43 de Paris et 0 h 35 de Bordeaux.
Cartes du réseau ferroviaire dans le département
Le réseau ferroviaire à son apogée en 1920.
Le réseau ferroviaire de nos jours.
Carte animée de l’évolution du réseau ferroviaire.
La principale gare de voyageurs est la gare d'Angoulême, avec une fréquentation annuelle de 1 826 000 voyageurs en 2019, suivie de loin par la gare de Cognac et ses 147 000 voyageurs[3].
En-dehors de ces deux lignes, seule la ligne de Beillant à Angoulême, à voie unique non-électrifiée, conserve un trafic voyageurs : elle permet de relier Saintes et Cognac à Angoulême.
Lignes ferroviaires du réseau d'intérêt général dans le département
Ligne à grande vitesse, à double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz, destinée uniquement aux trains de voyageurs. Première ligne à grande vitesse française (hors lignes internationales) à être concédée à une entreprise privée, Lisea. Deux raccordements à la ligne classique permettent aux trains à grande vitesse de desservir Angoulême depuis le nord et le sud.
Voie unique non-électrifiée, dont le trafic est suspendu depuis 2018 entre Saillat-Chassenon et Angoulême (soit la totalité de son tronçon charentais), dans l'attente d'une éventuelle rénovation.
Si la Charente en aval d'Angoulême a été une importante voie de commerce jusqu'au XIXe siècle, elle n'est aujourd'hui plus parcourue que par la navigation de plaisance.