Les transports dans le département français de Seine-Saint-Denis sont caractérisés par la forte densité des infrastructures de transport et le trafic soutenu qu'elles supportent. Comme dans le reste de la petite couronne parisienne, les transports en commun organisés par Île-de-France Mobilités (RER, Transilien, métro...) sont fortement polarisés vers Paris. Toutefois, dans un des départements les moins motorisés de France, le temps de transport vers les pôles d'emploi de la région peut parfois être très élevé, notamment pour les habitants des quartiers paupérisés souvent desservis uniquement par bus.
La position géographique de la Seine-Saint-Denis l'a placée sur les itinéraires routiers puis autoroutiers reliant Paris au nord et à l'est du territoire français ; mais un important trafic local et régional, aujourd'hui prépondérant, est généré par le poids démographique et économique (industriel et aujourd'hui tertiaire autour de quelques pôles d'activité) de ce département. De grandes infrastructures autoroutières ont été construites dans la seconde moitié du XXe siècle et pénètrent au cœur de l'agglomération parisienne, en grande partie à ciel ouvert, à l'inverse d'un département comme les Hauts-de-Seine ; les effets de coupure urbaine ainsi générés sont progressivement réduits par la couverture de ces autoroutes.
Aux côtés de ces axes radiaux, l'autoroute A86, également à 2x3 ou 2x4 voies selon les sections, forme une boucle autour de Paris en desservant notamment Saint-Denis et Bobigny. L'autoroute A170 possède dans le département une double fonction, transversale et radiale (assurant la continuité de la route nationale 2 vers Paris).
Le déclassement par l'État de la quasi-totalité des routes nationales du département en 2006 a fait l'objet d'une vive opposition du conseil départemental, raison pour laquelle une partie des anciennes routes nationales reste indiquée comme route nationale dans la signalisation routière.
Actuelles et anciennes autoroutes et routes nationales du département
Autoroute à 2x3 ou 2x4 voies selon les sections (sauf deux courtes sections à 2x2 et 2x5 voies au niveau de l'intersection et du court tronc commun avec l'A86), gratuite et non concédée.
Autoroute circulaire autour de Paris (les communes sont citées dans l'ordre des aiguilles d'une montre), à 2x3 ou 2x4 voies selon les sections (sauf deux courtes sections à 2x2 et 2x5 voies au niveau de l'intersection et du court tronc commun avec l'A3), gratuite et non concédée dans le département.
Autoroute A104 (actuel A170) à Villepinte, où commence un tronc commun numéroté A104 avant que la RN 2 ne reprenne son autonomie et se poursuive vers la frontière belge vers Bruxelles
Presque intégralement déclassée en 2006 en RD 932 dans le département. Seule reste une courte bretelle reliant Aulnay-sous-Bois à l'A104. Jusqu'à la construction de l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, la RN 2 possédait un autre itinéraire au nord du Blanc-Mesnil.
Déclassée en 2006 dans le département, mais la signalisation routière continue d'utiliser le nom N17. Le tronçon de cette route situé en Seine-Saint-Denis appartenait initialement à la RN 2 avant que celle-ci ne soit déviée lors de la construction de l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle.
Route nationale circulaire autour de Paris (les communes sont citées dans l'ordre des aiguilles d'une montre), progressivement déclassée dans les années 1990 et 2000 au fur et à mesure de l'ouverture de l'A86, ou directement remplacée par celle-ci en RD 986.
Courte route nationale déclassée en 2006 en RD 940.
Covoiturage et autopartage
Comme dans les autres départements de la région, Île-de-France Mobilités subventionne les trajets en covoiturage courte distance en offrant la gratuité aux détenteurs de forfaits Navigo annuel ou mensuel ou Imagine'R, auprès des opérateurs de covoiturage partenaires[3].
Si l'actuelle Seine-Saint-Denis était peu urbanisée avant l'arrivée du train, l'ouverture de ces lignes de chemins de fer provoqua un développement démographique rapide du nord-est parisien, grâce à d'importantes opérations immobilières qui débuteront dès la fin des années 1840[4] et se poursuivront jusqu'à la fin du siècle. En 1869, Saint-Denis était la troisième gare du réseau des chemins de fer du Nord, et les gares de banlieue étaient pour cette compagnie celles où le trafic augmentait le plus vite[4]. Confrontées à l'augmentation exponentielle de leur trafic, les compagnies, après avoir développé des services et des matériels roulants spécifiques au trafic de banlieue, doivent augmenter la capacité de leurs infrastructures : la section de ligne de Paris-Nord à Survilliers est en 1905 l'une des premières mises à quatre voies en France. Cette croissance du trafic voyageurs ne concerne toutefois pas les lignes de grande ceinture, dont l'exploitation voyageurs sera définitivement abandonnée à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
L'actuelle Seine-Saint-Denis a également été desservie par des modes plus légers. Le tramway hippomobile et à vapeur apparaît dans les années 1870 : l'ancien tramway d'Île-de-France est électrifié au tournant du siècle et poursuit son développement jusqu'aux années 1920, avant de disparaître dans la décennie suivante —
la ligne 112 du Raincy à Montfermeil est la dernière à fermer (hors tramway de Versailles) en 1938. C'est que le tramway est concurrencé par un nouveau mode de transport, jugé plus moderne : en 1937, le métro de Paris pénètre dans l'actuelle Seine-Saint-Denis en desservant trois nouvelles stations à Montreuil sur la ligne 9. D'autres prolongements de ligne permettront aux communes les plus proches de Paris d'être desservies par le métro au cours du XXe siècle. En 1992, la Seine-Saint-Denis accueille la première ligne du nouveau tramway d'Île-de-France, un demi-siècle après la disparition de l'ancien réseau ; plusieurs autres lignes ont depuis été créées, faisant de la Seine-Saint-Denis un département précurseur dans le renouveau de ce mode de transport.
Cartes du réseau ferroviaire à Paris et dans les départements des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne (ancien département de la Seine)
Le réseau ferroviaire en 1930.
Le réseau ferroviaire de nos jours.
Carte animée de l’évolution du réseau ferroviaire.
Carte animée de l'évolution des réseaux urbains (tramway et métro).
Ligne électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz, à huit voies de Paris-Nord à Saint-Denis, quatre voies de Saint-Denis à Pierrefitte - Stains et cinq voies de Pierrefitte - Stains à la bifurcation vers la LGV Nord (dans le Val-d'Oise).
Ligne électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz, à six voies de Paris-Est à Noisy-le-Sec, quatre voies de Noisy-le-Sec à Nogent - Le Perreux et deux voies au-delà dans le département.
Double voie électrifiée en courant continu 1500 V, constituée en 1988 à partir de l'assemblage de plusieurs lignes existantes pour créer une branche du RER C.
La majeure partie de cette ligne a été absorbée en 1988 par la ligne d'Ermont - Eaubonne à Champ-de-Mars (voir ci-dessus). La partie subsistante (de La Plaine à Saint-Ouen) est une double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz, ouverte au seul trafic de fret.
Ligne presque entièrement disparue, même si une courte section reste ouverte au trafic de fret côté Pantin pour la desserte de l'atelier RATP de La Villette.
Double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz. Cette ligne ayant été transformée en ligne de tramway entre 2004 et 2006, il ne s'agit plus techniquement d'une ligne de chemin de fer (en ce qui concerne la signalisation notamment).
Double voie électrifiée en courant continu 1500 V en principe réservée au seul trafic voyageurs. Ligne RATP ne faisant pas partie du réseau ferré national et n'en ayant jamais fait partie (la ligne a été créée pour le RER A). Comme les autres lignes du RER, elle est toutefois assimilable aux lignes du réseau d'intérêt général, malgré quelques différentes techniques.
Transport ferroviaire de longue distance
La Seine-Saint-Denis est traversée par les trains à grande vitesse TGV inOui, Ouigo, Eurostar, Thalys et ICE reliant les gares de Paris-Nord et Paris-Est au nord et à l'est de la France, au Royaume-Uni, à la Belgique, aux Pays-Bas, à l'Allemagne et au Luxembourg, ainsi que par des trains TER Hauts-de-France et TER Grand Est. Toutefois, aucun de ces trains ne s'arrête dans une gare du département.
la ligne P du Transilien, qui relie Paris-Est principalement à la Seine-et-Marne (au-delà des gares desservies par le RER E), et ne dessert aucune gare dans le département.
Les principales gares SNCF de voyageurs sont celles de Saint-Denis et Aulnay-sous-Bois, avec une fréquentation respective de 32 et 24 millions de voyageurs en 2019, ce qui en fait les 11e et 15e gares de France[5]. La gare RATP la plus fréquentée est, quant à elle, celle de Noisy-le-Grand-Mont d'Est avec 7,6 millions de voyageurs en 2019 (selon une méthodologie différente)[6].
Les lignes 15, 16 et 17 du Grand Paris Express devraient également desservir près d'une vingtaine de stations dans le département, après leur mise en service échelonnée jusqu'en 2030.
Le département connaît un trafic fluvial important sur la Seine (classe V CEMT[7]), mais il s'agit principalement d'un trafic de passage puisque les principaux ports de ce fleuve sont situés hors du département. En revanche, le canal de l'Ourcq et le canal Saint-Denis, qui appartiennent au réseau des canaux parisiens, sont d'usage principalement local, notamment pour le transport de matériaux de construction. La Marne, au gabarit Freycinet (classe I), accueille un trafic plus modeste.
L'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, situé à la limite des départements de Seine-Saint-Denis, du Val-d'Oise et de Seine-et-Marne, est le plus fréquenté de France et le deuxième en Europe. Une centaine de compagnies aériennes le relient à environ 300 destinations dans le monde. Le site constitue l'un des principaux pôles d'emploi du département. La taille de cet aéroport explique qu'il génère d'importants flux pour les autres modes de transport, locaux (notamment pour l'acheminement des quelque 80 000 salariés du site), régionaux (RER B, autoroute A1 et autoroute A3 depuis Paris) et nationaux (trains à grande vitesse s'arrêtant en gare de l'aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV).
L'aéroport de Paris-Le Bourget, lui aussi situé à la limite du Val-d'Oise, fut le premier aéroport civil de Paris ; s'il n'accueille plus de vols commerciaux réguliers, il reste le premier aérodrome d'affaires d'Europe avec plus de 50 000 mouvements annuels[8].
Modes actifs
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