Les premiers tracés de la section de Paris à Meaux de la ligne de Paris à Strasbourg ne prévoient pas de station entre celles prévues à Noisy-le-Sec et à Gagny. Lors de l'enquête publique ce choix est contesté par les habitants de Bondy qui argumentent sur un potentiel de voyageurs plus important pour une station établie sur leur commune. La Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg décida finalement d'y ouvrir une station provisoire[1].
La station de Bondy est mise en service lors de l'ouverture à l'exploitation de cette section le 5 juillet 1849. L'Illustration, qui consacre un article à cette ouverture « sans cérémonie », revient sur la réputation sulfureuse de Bondy et de sa forêt infestée de brigands pour souligner que cet environnement a changé depuis qu'il y a, près de la station, un dépotoir avec « d'immenses réservoirs » où des trains circulant de nuit viennent déverser quotidiennement le produit des fosses d'aisances parisiennes[2]. Néanmoins, en 1852, les résultats de l'étude comparative de la fréquentation des stations de Noisy-le-Sec et de Bondy confirment un nombre plus important de voyageurs à Bondy. La Compagnie statue sur l'installation définitive de la station de Bondy et la conservation de celle de Noisy du fait qu'elle doit devenir une gare de bifurcation lors de l'ouverture de l'embranchement vers Mulhouse[1].
En 1868, Adolphe Joanne, dans son guide des environs de Paris illustrés, consacre un paragraphe à cette troisième station, de la ligne de Paris à Strasbourg, établie à un kilomètre du village, de 1 458 habitants. Des omnibus font le parcours pour 10 centimes. Il conseille d'aller se promener dans la forêt qui n'est plus fréquentée que par des chasseurs et des promeneurs, mais en évitant d'approcher le « dépotoir »[3]. En 1869, le trafic voyageurs de la gare est de 57 000 voyageurs[4].
Son bâtiment voyageurs est une gare standard de type 7 ; il est identique au premier bâtiment de la gare de Noisy-le-Sec ainsi qu'à de nombreuses gares construites par la Compagnie de l'Est dans les années 1850, dont celle d'Esbly qui existe toujours. Il a vraisemblablement subi une modernisation quelques années après sa construction : le remplacement des linteaux droits par des arcs surbaissés ornés de motifs de brique.
Deuxième gare
L'ancien bâtiment voyageurs d'origine est entièrement détruit afin d'en construire un nouveau plus grand, plus moderne et plus spacieux. Il est inauguré le [6] afin de préparer la future mise en service de la nouvelle ligne du RER E, dite Eole, qui aura lieu sept ans plus tard en juillet 1999.
En 2005, un deuxième passage souterrain pour l'accès aux quais, situé un peu plus à l'est du passage préexistant, est construit sous les voies de la gare[8]. Long de 42 mètres pour 4 m de large, il comporte trois escaliers pour l'accès aux quais et un quatrième pour accéder à un local technique, ainsi que quatre ascenseurs pour l'accès au niveau des quais.
Le projet de modernisation de la ligne de Bondy à Aulnay-sous-Bois (dite ligne des Coquetiers) aboutit à la réalisation d'un « Tram-train d'Aulnay à Bondy », premier de ce type en France[9]. Les nouveaux aménagements du terminus de Bondy impliquent un doublement partiel de la voie A, (rebaptisés 1T4 et 2T4 pour les voyageurs), afin de pouvoir rassembler tout les trams au départ et à l'arrivé de Bondy au même endroit, en abandonnant la voie F (située à l'autre extrémité de la gare) au service voyageur, cette voie est conservée comme voie de garage et d'itinéraire pour rapatrier les trams au dépôt de Noisy-le-Sec. Ces nouveaux aménagements sont inaugurés lors de la réouverture de la ligne par la SNCF le 18 novembre 2006, jour de l'inauguration du tram-train 01 qui exceptionnellement a pris son départ en gare de Paris-Est. Le service commercial prend le nom de ligne 4 du tramway d'Île-de-France (T4)[5].
Durant l'été 2017, le terminus de la ligne T4 est de nouveau réaménagé, en déplaçant les quais à plusieurs centaines de mètres, afin de pouvoir permettre une fréquence de trois minutes aux heures de pointe, dans ce cadre de la réalisation du débranchement de la ligne T4 jusqu'à Montfermeil, une fréquence de trois minutes oblige les rames au terminus du tronçon central à faire demi-tour après chaque fin de mission pour pouvoir repartir dans l'autre sens.
Fréquentation
De 2015 à 2022, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[10].
Année
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Voyageurs
12 955 985
13 017 323
13 024 968
12 799 616
12 574 385
7 412 905
11 082 849
14 605 023
Service des voyageurs
Accueil
Gare SNCF, elle est accessible par l'entrée principale sur la place de la gare et une entrée secondaire, de l'autre côté des voies, route de Villemomble. Elle dispose d'un bâtiment voyageurs ouvert tous les jours et elle est équipée d'automates, pour l'achat de titres de transport Transilien et Grandes Lignes, et de panneaux d'information sur les départs et arrivées. On y trouve également plusieurs commerces : une boutique de presse Relay, une supérette et un magasin de vêtements[11].
Un souterrain permet l'accès aux quais RER et le passage sous les voies. Il est équipé d'ascenseurs permettant son utilisation par les personnes à mobilité réduite. Par contre, pour traverser les voies du tram-train (T4), il faut emprunter le passage aménagé à niveau. Il y a trois quais doubles dont deux sont uniquement desservis par le RER, le troisième étant partagé avec d'un côté la desserte RER et de l'autre la desserte tram-train T4 qui utilise également un quai latéral.
À terme, la gare de Bondy pourrait également être desservie par la ligne 15 du métro[12]. L'architecture de cette station du Grand Paris Express a été confiée à SCAPE-Offscape SAS[13].
Embranchement de la ligne du tram-train avec le réseau.
Notes et références
↑ a et bXavier Malvertis, « Création et réaménagement des stations », dans Banlieues, no 38-39 des Cahiers de la recherche architecturale, éditions Parenthèses, 1996 (ISBN9782863648384), p. 100 extraits (consulté le 22 novembre 2013).
↑« Ouverture du Chemin de fer de Paris à Strasbourg : section de Paris à Meaux », dans L'Illustration, nos 314 à 339, 1849, pp. 331-332 intégral (consulté le 22 novembre 2013)
↑Adolphe Laurent Joanne, « Chemins de fer de l'Est - section XIV de Paris à Meaux : 3e station Bondy », dans Les environs de Paris illustrés, édition 2, L. Hachette et Cie, 1868, pp. 383-384 intégral (consulté le 22 novembre 2013).
↑Noëlle Gérôme, Michel Margairaz, Métro, dépôts, réseaux: Territoires et personnels des transports parisiens au XXe siècle, Actes des journées d'étude, Aubervilliers, 21-22 novembre 1998, Publications de la Sorbonne, 2002 (ISBN9782859444419), p. 56 extrait (consulté le 23 novembre 2013
↑Gérard Géraud et Michel Mérille, La ligne de M.Gargan, l'histoire ferroviaire de l'est parisien., B.P.33 - 93320 Les Pavillons-sous-Bois. 2004, AMARCO Éditions, , 351 p. (ISBN2-9509571-8-8), p. 272.
↑« Gares RER E », dans Bilan LOTI du RER E (EOLE), Réseau ferré de France, 2006, p. 73, consulté le 23 novembre 2013.