Les transports dans le département français des Yvelines s'appuient sur un réseau dense d'infrastructures routières et ferroviaires, complété par l'axe de navigation important que constitue la Seine canalisée. Ce réseau est dominé par des axes radiaux convergents vers Paris, tandis que les liaisons transversales tant à l'intérieur du département qu'avec les départements voisins (Val d'Oise, Essonne) sont moins développées.
Les services ferroviaires assurent une part significative des trajets domicile-travail vers Paris et la première couronne, tandis que les trajets internes au département ont très largement recours aux véhicules individuels.
Autoroute concédée et à péage dans le département, à 2x4 voies jusqu'à l'échangeur de l'autoroute A11 puis 2x3 voies au-delà. C'est dans les Yvelines que se trouve le péage de Saint-Arnoult, l'un des plus grands d'Europe.
Autoroute gratuite, quoiqu'en partie concédée, jusqu'à Mantes-la-Jolie, à 2x2, 2x3 ou 2x4 voies selon les sections. Autoroute concédée et à péage après Mantes-la-Jolie, à 2x3 voies.
Courte antenne de l'autoroute A13, désignée officiellement comme une autoroute mais ayant les caractéristiques d'une route standard à chaussées non séparées.
Autoroute concédée et à péage, à 2x2 voies. Première autoroute urbaine à péage construite en France (le péage étant justifié par le coût de construction de cette autoroute , en grande partie en tunnel ou en viaduc).
Autoroute circulaire faisant le tour de la partie centrale de l'agglomération parisienne. Dans le département, la partie de l'autoroute orientée est-ouest est non-concédée, gratuite et à 2x3 voies ; la partie orientée sud-nord (Duplex A86, le plus long tunnel routier entièrement situé en France) est concédée, à péage et à 2x2 voies.
Autoroute A11 à Ablis (fin du premier tronçon continu) (initialement : frontière espagnole vers San Sebastian)
En grande partie à 2x2 ou 2x3 voies, mais avec de nombreux carrefours non-dénivelés dans l'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines où se mêlent trafics local et de transit. Déclassée en plusieurs temps (le dernier en 2006) en amont de l'autoroute A12 en RD 10 et en aval d'Ablis en RD 910. Jusque dans les années 1950, l'itinéraire de la RN 10 passait par Maintenon plutôt qu'Ablis entre Rambouillet et Chartres : cet itinéraire a été repris par la RN 306 puis déclassée en RD 906.
Voie rapide à 2x2 ou 2x3 voies selon les sections. Les anciens tronçons de la RN 12 avant sa déviation hors des agglomérations portent pour la plupart la numérotation RD 912. La section de l'A86 (Jouy-en-Josas) à l'A12 (Montigny-le-Bretonneux) était initialement dénommée RN 186a puis RN 286 et a été rebaptisée RN 12 en 2006.
Les itinéraires des RN 13 et RN 190 ont été échangés dans les années 1950 entre Saint-Germain-en-Laye et Mantes-la-Jolie. L'ensemble de la RN 13 a été progressivement déclassé dans le département entre les années 1970 et 2006, à l'exception des deux sections citées ci-après.
La section située dans le département a été reprise par la RN 13bis en 1952, renumérotée RN 15 dans les années 1970, puis finalement déclassée en 2007 en RD 915.
Deux numéros portés successivement par la même très courte nationale correspondant à l'ancien itinéraire des RN 184 puis 186, avant que celles-ci ne contournent le centre de Marly-le-Roi. Déclassée en RD 386.
Deux numéros portés successivement par la même très courte nationale correspondant à l'ancien itinéraire de la RN 184 avant que celle-ci ne contourne le centre-ville de Saint-Germain-en-Laye. Déclassée en RD 284.
Route nationale 13 à Port-Marly près de Saint-Germain-en-Laye (originellement : continuait vers Chatou, Nanterre...)
Originellement une route nationale circulaire faisant le tour du centre de l'agglomération parisienne. Le tronçon entre la RN 13 et l'A13, l'un des derniers créés (repris à la RN 184), est le seul conservé dans le réseau routier national après plusieurs déclassements successifs et renommages (certaines sections étant aujourd'hui confondues avec l'autoroute A86).
Deux numéros portés successivement par la même courte voie rapide reliant A12 et A86 au sud de Versailles. Cette voie rapide a finalement été intégrée au tracé de la RN 12 en 2006.
Les itinéraires des RN 13 et RN 190 ont été échangés dans les années 1950 entre Saint-Germain-en-Laye et Mantes-la-Jolie. Le tronc commun avec la RN 186 entre Rueil-Malmaison et Le Pecq a été déclassé en RD 186 et le reste en RD 190.
Route nationale 10 et autoroute A11 à Ablis (originellement : route nationale 13 à Épône par Beynes et Maule)
Le tronçon d'Ablis à Rambouillet a été renuméroté RN 10 dans les années 1950, et celui des Essarts-le-Roi (fin du tronc commun avec la RN 10) à Épône a été déclassé dans les années 1990 en RD 191.
Une sixième, l'autoroute A86 constitue la deuxième rocade périphérique de Paris. Achevée en 2011, elle comprend une section à péage, le Duplex A86. Celui-ci construit sur deux niveaux (un par sens de circulation) est interdit aux motos et aux poids lourds. La Francilienne traverse également le département, mais n'est pas bouclée (voir plus bas).
Routes nationales
Il s'organise selon trois grands axes rayonnant depuis Paris.
Le réseau des routes départementales et communales assure un maillage relativement dense du territoire, en particulier dans le nord-est du département, partie la plus urbanisée. Cependant il existe peu de voies rapides reliant les axes radiaux tant à l'intérieur du département qu'avec les départements voisins de la grande couronne (Essonne et Val-d'Oise).
En 2018 selon le site ministériel on compte[6] : une cinquantaine de radars de contrôle de vitesse, une vingtaine de radars de feux rouges, entre 3 et 5 de radars de chantier, un radar tourelle (Saint-Germain-en-Laye, Carrefour des Loges). Il y a également 5 voitures (Sandero, 308, 508, Berlingo, Mégane) avec radar embarqué[7].
Plus encore que le réseau routier, le réseau ferroviaire dans les Yvelines est fortement polarisé vers Paris, avec trois grandes lignes radiales aboutissant à Paris-Saint-Lazare pour la première et Paris-Montparnasse pour les deux autres, toutes trois à double voie ou plus, électrifiées et parcourues par un trafic mixte de banlieue et de trains TER :
la ligne de Saint-Cyr à Surdon, moins importante, se détache de la précédente quelques kilomètres après Versailles et suit plus ou moins l'itinéraire de la RN 12 via Plaisir et Houdan.
Ligne électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz, à double voie. Deux sections distinctes de cette ligne passent dans les Yvelines : le tronçon situé au sud de Neuville-sur-Oise est principalement utilisée par les trains Transilien L et RER A à destination de Cergy-le-Haut, tandis que le raccordement de Conflans-Sainte-Honorine à Éragny - Neuville est utilisé par les trains Transilien J vers Pontoise et Gisors.
Ligne circulaire autour de Paris, constituée de plusieurs tronçons distincts et pas tous continus (troncs communs avec d'autres lignes) : dans le sens des aiguilles d'une montre :
De Versailles-Chantiers à Saint-Cyr-Grande-Ceinture : section en partie confondue avec la ligne de Paris-Montparnasse à Brest, parcourue par quelques trains de fret.
Ligne à la construction longue mais à l'exploitation courte, qui devait offrir un second itinéraire de Paris-Montparnasse à Chartres, entièrement déclassée dans le département.
La partie de cette ligne située dans les Yvelines a été cédée par la SNCF à la RATP et est aujourd'hui intégrée à la partie RATP de la ligne A du RER d'Île-de-France.
Ligne de Sceaux (de Luxembourg à Saint-Rémy-lès-Chevreuse et Limours)
Ligne RATP, aujourd'hui intégrée à la partie RATP de la ligne B du RER d'Île-de-France, sauf la section Saint-Rémy-lès-Chevreuse - Limours qui est désaffectée.
La Seine canalisée est une importante voie de transit entre l'agglomération parisienne et la mer, communiquant aussi par l'Oise avec les canaux du Nord de la France et du Benelux. Dans la traversée des Yvelines, trois barrages-écluses (de l'amont vers l'aval : Chatou/Bougival, Andrésy et Méricourt) délimitent quatre biefs. Le fleuve, accessible aux bateaux et convois de 5 000 tonnes, dessert diverses installations privées ou publiques. Ces dernières, incluent notamment le port fluvial de Limay-Porcheville[8], accessible également aux caboteurs fluvio-maritimes et géré par le Port autonome de Paris, et divers ports de plaisance.
L'aqueduc de l'Avre qui contribue à l'approvisionnement en eau potable de la ville de Paris traverse le département d'ouest en est.
La « boucle 400 000 volts », ligne à très haute tension de Réseau de transport d'électricité (RTE) qui ceinture l'Île-de-France, traverse les Yvelines dans le sens nord-sud, desservant deux postes électriques 400 000 / 225 000 V qui alimentent le département : celui de Mézerolles (commune de Boinville-en-Mantois) dans le nord-ouest relié également à la centrale thermique de Porcheville (EDF) et à la Normandie par une autre ligne à haute tension et le poste « Yvelines » (commune de Méré), situé dans le centre géographique du département. Ce dernier, relié par une ligne souterraine à 225 000 volts au poste d'Élancourt qui dessert un million d'habitants dans les Yvelines, a été inauguré le 6 mars 2009[12].
Des infrastructures routières de maillage transversal sont en construction ou en projet :
le tronçon nord de la Francilienne, connu aussi sous le nom d'autoroute A104, est encore à l'état de projet entre Méry-sur-Oise et Orgeval (A13), le tracé étant contesté[15] ;
le projet de liaison « Seine-Aval - Saint-Quentin-en-Yvelines » (précédemment dénommée voie nouvelle de la vallée de la Mauldre) est mis en avant par le conseil général des Yvelines[16].
Dans le domaine ferroviaire, deux projets de réouverture de la « Grande Ceinture » sont mis en œuvre : la ligne 11 du tramway d'Île-de-France entre Sartrouville et Noisy-le-Sec, mise en service partiellement entre les gares d’Épinay-sur-Seine (RER C) et du Bourget (RER B) en 2017, et la ligne 13 du tramway d'Île-de-France entre Achères et Versailles, dont le premier tronçon entre Saint-Germain et Versailles a été mis en service le .
La ligne 18 est une ligne de métro automatique en construction, qui fera partie du Grand Paris Express. Elle est conçue pour relier l'aéroport d'Orly à Versailles, en passant par plusieurs pôles stratégiques dans les Yvelines et l'Essonne. 3 gares sont prévues dans les Yvelines et ouvriront en 2030 : Guyancourt, Satory et Versailles – Chantiers.
Services collectifs
Pour les services propres à l'Île-de-France, qu'il s'agisse de transport ferroviaire (RER et lignes de banlieue) ou routier, Île-de-France Mobilités définit la consistance des dessertes et arrête la tarification.
Différents réseaux de bus desservent le territoire des Yvelines. Il s'agit soit de réseaux urbains desservant une commune ou une communauté de communes, soit de réseaux interurbains desservant des parties plus étendues du territoire yvelinois. Ils sont pour la plupart exploités par des filiales des grands groupes français : Transdev, Keolis (groupe SNCF) et RATP.
L'Express A14 est une liaison express entre La Défense et l'ouest des Yvelines, exploitée par la Compagnie des transports collectifs de l’Ouest parisien (filiale commune de Transdev et Keolis). Empruntant l'autoroute A14, cette ligne a été mise en place en 1997 pour pallier l'absence de liaison ferroviaire directe entre La Défense et Mantes-la-Jolie. Elle dessert aussi Les Mureaux, Orgeval et Vernouillet.
Mobilien
En 2009, treize lignes labellisées « Mobilien » sont en service dans les Yvelines, dont huit internes au département et cinq reliant un pôle des Yvelines à des pôles extérieurs (La Défense, Cergy-Pontoise, Massy - Saclay et Les Ulis[17]. Ces lignes sont destinées à compléter le maillage ferroviaire très insuffisant dans la « grande couronne » parisienne.
Noctilien
Quatre ligne de bus « Noctilien » relient certains points des Yvelines au centre de Paris, au départ des gares de La Verrière vers la gare de Paris-Est, Saint-Rémy-lès-Chevreuse vers Châtelet, Mantes-la-Jolie et Saint-Germain-en-Laye vers la gare Saint-Lazare, ainsi que de Vélizy (hôtel de ville) vers la gare Montparnasse. Il s'agit de services de bus de nuit destinés à pallier l'arrêt des services ferroviaires entre 1 h et 5 h du matin.
À l'époque gallo-romaine, un réseau de voies romaines assez développé quadrillait le territoire actuel des Yvelines. Reconnu par diverses méthodes alliant les observations sur le terrain à la prospection aérienne, il comportait de grands axes est-ouest et nord-sud reliant Paris à la Normandie et Beauvais à Chartres, et trois points de franchissement de la Seine à Mantes, Meulan et Poissy.
Le 11 novembre 1876 est mis en service le premier réseau, à traction hippomobile, des tramways versaillais[19]. Il sera par la suite, en octobre 1895, repris et électrifié par la Société versaillaise de tramways électriques (SVTE). Le réseau fonctionna jusqu'en octobre 1953 avant d'être remplacé par des services de bus urbains.
Cartes du réseau ferroviaire dans les départements de l'Essonne, du Val-d'Oise et des Yvelines (ancienne Seine-et-Oise)
Le réseau ferroviaire en 1931.
Le réseau ferroviaire de nos jours.
Carte animée de l’évolution du réseau ferroviaire.
Les Yvelines sont le théâtre de plusieurs épisodes des débuts de l'aviation.
1852, le 24 septembre, Henri Giffard fait un vol de démonstration entre Paris et Trappes à la vitesse de 7 km/h dans un aérostat, ballon de 2 500 m3 qui utilise une petite machine à vapeur pour se propulser.
Clément Ader effectue sur le plateau de Satory près de Versailles un de ses premiers vols en 1890 avec Éole, puis le avec l’Avion III, son premier vol de 300 mètres, essai qui se termine mal et entraîne la destruction de l'appareil et l'abandon de ses recherches par Ader[20]. Un monument situé à Versailles célèbre cet exploit intervenu six ans avant le premier vol des frères Wright. En 1909, Santos-Dumont relie Satory à Buc, distant de huit kilomètres en cinq minutes à bord de la Demoiselle. En février 1910, Le comte de Lambert découvre le site de Villacoublay où rapidement s'installent une école de pilotage et une usine de montage d'avion[21].
Claude Wagner, Les petits trains et les tramways des Yvelines et de l'Ouest parisien du XIXe siècle aux années 2000, Cergy-Pontoise, Valhermeil, , 264 p. (ISBN2-905684-85-2)
Michèle Caminade, L'Escarbille : Tramway de Seine-et-Oise, Ecquevilly, Michèle Caminade, , 174 p. (ISBN2-9510223-0-1)
Collectif, La ligne Paris - Saint-Germain dans le réseau de l'Ouest parisien : Actes du colloque tenu le 1er avril 2006, Bulletin des Amis du Vieux Saint-Germain, n° 43, , 250 p.
Jean-Pierre Rigouard, Chemins de fer de la banlieue Ouest : Saint-Lazare, Saint-Cyr-sur-Loire, Alan Sutton, , 128 p. (ISBN2-84910-419-1)
Économie et transports dans les Yvelines, Fédération des Sociétés historiques et archéologiques des Yvelines, coll. « Histoire des Yvelines n° 3 », , 227 p. (ISSN1955-8740), p. 83-104.