Décembre, Afrique du Sud : en échange de sa coopération dans le conflit, l’ANC demande « respectueusement au gouvernement de l’Union d’annuler toutes les lois discriminatoires »[6].
23 septembre-3 octobre : 9e conférence pan-américaine de Panama. Les ministres des Affaires étrangères des 21 États américains adoptent la neutralité dans le conflit européen (acte de Panama)[11].
10 février, guerre sino-japonaise : le Japon occupe l’île de Hainan[17] et fait le blocus des concessions françaises et britanniques de Tianjin, ce qui amène les États-Unis à dénoncer leur traité de commerce avec le Japon en juillet.
21 mai : constitution aux Indes orientales néerlandaises d’un comité de coordination, le Gabungan Politik Indonesia(id) (GAPI)[21], entre huit opérations nationalistes, qui réclame le self gouvernement, un régime démocratique dans le cadre de l’unité nationale et affirme son désir de prendre part à la lutte antifasciste.
3 septembre : l’Inde britannique est impliquée dans le conflit mondial aux côtés du Royaume-Uni. Le vice-roi Lord Linlithgow déclare la guerre à l’Allemagne sans avoir consulté l’Assemblée législative. Le Parti du Congrès est prêt à soutenir la Grande-Bretagne dans la mesure où des progrès significatifs seraient accomplis. Londres répond le 17 octobre par une « Déclaration sur l’Inde et la guerre » (1939), qui promet seulement le statut de dominion. Le Congrès refuse de soutenir l’effort de guerre[26].
23 - 25 décembre : le GAPI convoque à Jakarta un Congrès du Peuple indonésien qui adopte le Bahasa Indonesia comme langue nationale, le drapeau rouge et blanc et le chant Indonesia Raya comme hymne national.
7 janvier : Gabriel Puaux, haut-commissaire français en Syrie, arrive à Beyrouth[30]. Il refuse de tenir compte des avis du Parlement sur les amendements acceptés par Jamil Mardam Bey. Il promulgue des arrêtés modifiant les statuts personnels de populations (), autorisant ainsi un musulman à changer de religion ou une musulmane à épouser un non-musulman, ce qui entraîne une forte agitation populaire[31]. Le Premier ministre de Syrie Jamil Mardam Bey démissionne le 18 février et un nouveau gouvernement issu du bloc national lui succède[32].
7 février : ouverture de la conférence de Saint James au Royaume-Uni sur le statut de la Palestine mandataire. Elle reçoit des délégués d’Égypte, de Transjordanie, d’Arabie saoudite et d’Irak (la France a refusé la présence de la Syrie et du Liban), ainsi qu’une délégation palestinienne et des représentants des sionistes. La Grande-Bretagne propose que les Arabes aient un droit de veto sur l’immigration juive et les Juifs un droit de veto sur l’indépendance de la Palestine afin de parvenir à un accord. Mais les parties refusent et la conférence est ajournée le 17 mars[33].
21 février : la radio d’El-Zohour, créée par le roi d’Irak Ghazi Ier, s’en prend à la politique britannique dans le Golfe et réclame l’annexion du Koweït par la force si les moyens pacifiques ont échoué[34]. Le 7 mars, elle diffuse un télégramme de Koweïtiens qui réclament l’intégration du Koweït à l’Irak[35].
1er mars[36] : en Irak, le Premier ministre Nuri as-Said affirme avoir découvert un complot visant à assassiner le roi Ghazi et un certain nombre de personnalités politiques. Hikmat Sulayman(en) et ses partisans sont arrêtés et condamnés à mort par les tribunaux militaires, puis les sentences sont commuées en peines de prison après l’intervention de l’ambassade britannique. Il semble que le prétendu complot soit une invention de Nouri Saïd, désireux de se venger de la mort de son ami et beau-frère Jafar al-Askari et sans doute d’écarter définitivement du pouvoir Hikmat Sulayman[37].
10 mars : soulèvement populaire au Koweït pour la réunification avec l’Irak. Le cheikh du Koweït, aidé par les autorités britanniques, réprime le mouvement et procède à de nombreuses arrestations et emprisonnement. Le roi Ghazi Ier réclame publiquement la libération des prisonniers[38]. Il concentre ses troupes à la frontière du Koweït et semble projeter l’invasion de l’émirat[39].
30 mars : le haut-commissaire au LevantGabriel Puaux suspend l’application du statut des minorités pour les musulmans en Syrie et au Liban[31]. En avril, les radicaux syriens prennent le contrôle du Bloc national autour de Choukri al-Kouatli[40]. Les nationalistes, divisés, quittent le gouvernement et le Bloc national s’effondre. Puaux suggère le retour aux divisions territoriales de la Syrie sous un régime monarchique. Abdelaziz Ibn Sa’ud est pressenti.
4 avril : le roi d’IrakGhazi Ier meurt dans un accident de voiture. L’opinion pense à un assassinat déguisé et soupçonne le Royaume-Uni. La foule s’en prend aux intérêts britanniques et le consul anglais à Mossoul trouve la mort lors d’une émeute. Le 6 avril, Premier ministre Nuri as-Said impose comme régent Abdul Illah, âgé de 26 ans et fils de Ali, dernier roi du Hedjaz avant Abdelaziz Ibn Sa’ud[41]. Le frère de Faysal, Zayd, est écarté. Sous la pression populaire, Nuri as-Said engage l’Irak en faveur de la cause arabe Palestinienne, tout en menant des négociations infructueuses avec les sionistes.
17 mai, Palestine mandataire : les Britanniques décident de publier un nouveau livre blanc qui explique que le Royaume-Uni n’a pas l’intention de faire de la Palestine un État pour les Juifs contre la volonté de la population arabe. Il ne s’agira que d’un développement communautaire. La Palestine ne doit pas être partagée. Le Livre blanc propose à nouveau la solution du double veto, qui devrait aboutir à la mise en place d’institutions arabo-juives de libre gouvernement et à l’établissement d’un État palestinien indépendant avant dix ans. L’immigration juive est pour la première fois limitée à 75 000 certificats pour cinq ans. Au-delà, l’approbation des Arabes sera nécessaire. La vente de terres aux Juifs est restreinte[42]. Les États arabes poussent les Palestiniens à accepter le Livre Blanc, mais les partisans du mufti le rejettent car le projet britannique retarde la date de l’indépendance de la Palestine d’au moins dix ans. De plus, les membres du comité suprême sont maintenus en exil et la répression continue sur place (6 000 Arabes emprisonnés en 1939). Les sionistes rejettent catégoriquement le projet britannique et se lancent dans une politique d’immigration clandestine et de création de nouvelles implantations. L’Irgoun poursuit ses attentats contre les Arabes et la présence britannique.
6 septembre : le général Weygand est nommé commandant en chef des Forces françaises du Levant, commandement en fait exercé depuis le 27 août[45]. La France a constitué une importante armée au Levant. Weygand envisage l’éventualité d’une offensive en direction des champs pétrolifères de Bakou afin d’entraver les livraisons de pétrole soviétiques à l’Allemagne[46].
6 février : Chamberlain déclare aux Communes que toute menace contre les intérêts vitaux de la France entraînera l’assistance de la Grande-Bretagne[53].
16 février : gouvernement de Pál Teleki en Hongrie (fin le )[54]. En février, Béla Imrédy est contraint de démissionner car la presse découvre un juif parmi ses ancêtres. Le gouvernement de Pál Teleki prend quelques mesures contre l’extrême-droite sans parvenir à endiguer la vague nazie. En mai, les mouvements d’extrême droite remportent 25 % des voix et 49 mandats aux élections parlementaires, dont 31 aux Croix fléchées[55].
27 février : manifestation organisée par le gouvernement à Lisbonne pour soutenir l’organisation corporatiste[57]. L’état corporatiste restera cependant au stade expérimental.
10 mars : dans un discours devant au XVIIIe Congrès du Parti communiste, Staline attribue le succès des coups de force d’Hitler à la faiblesse des démocraties[59].
14 mars : convoqué à Berlin dans la nuit du 14 au , Emil Hácha est contraint sous la menace de « remettre avec une pleine confiance le pays tchèque entre les mains du Führer ». Soutenue par Hitler, la Slovaquie de Jozef Tiso proclame son indépendance[61].
23 mars : Berlin impose à la Roumanie un accord commercial qui réserve à l’Allemagne la production de blé et de pétrole roumain contre la fourniture d’armes et de munitions[69].
Chamberlain annonce à la Chambre des communes que la Grande-Bretagne s’opposera par la force à toute nouvelle conquête territoriale de l’Allemagne[73].
6 avril : la Pologne signe un pacte d’assistance militaire avec la Grande-Bretagne[48].
18 avril : l’Union soviétique propose à la France et à la Grande-Bretagne un pacte militaire et politique d’assistance mutuelle. Londres rejette la proposition le 8 mai[48].
30 avril, Allemagne : loi sur les « conditions de locations aux Juifs ». La plupart des Juifs doivent déménager et se regrouper dans des « maisons de Juifs »[80].
1er-20 juillet : les négociations entre la France, le Royaume-Uni et l’URSS en vue d’un pacte d’assistance mutuelle s’enlisent. Devant l’aggravation de la tension germano-polonaise, le ministre français des Affaires étrangères, Georges Bonnet, presse Londres d’accepter les conditions soviétiques afin d’aboutir à un accord[89].
22 août : Chamberlain envoie à Hitler un ultime message pour éviter la guerre. En rappelant les engagements de son pays à l’égard de la Pologne, le Premier ministre britannique demande l’instauration d’une trêve afin de régler les conflits par la négociation[92]. Le même jour, Hitler fixe le début des opérations militaires contre la Pologne au 26[93].
en France, le Comité permanent de la défense nationale est réuni : l’armée se tient prête à intervenir en cas d’agression contre la Pologne avec des réserves en ce qui concerne l’aviation[95].
la mobilisation partielle est décrétée en France[96].
Emergency Powers Act au Royaume-Uni[97] : loi donnant au nouveau ministère de la sécurité intérieure tous les pouvoirs sur les citoyens anglais et leurs propriétés (internement sans jugement des suspects, censure des médias, interdiction des grèves, carte d’identité, couvre-feu, rétablissement de la procédures des Order in Council). Le Parlement de 1935 est prorogé jusqu’à la fin du conflit.
25 août : signature à Londres d’un accord d’assistance pour cinq ans entre la Pologne et la Grande-Bretagne[62].
28 août : ultimatum à la Pologne[48]. L’Allemagne communique par radio ses exigences : retour de Dantzig à l’Allemagne et organisation d’un plébiscite dans le corridor pour décider du rattachement du territoire au Reich ou à la Pologne.
Hitler déclenche l’opération « Fall weiss » (Plan blanc). Les troupes allemandes attaquent la Pologne sans déclaration de guerre[62]. Début de la campagne de Pologne : pratiquant pour la première fois la « guerre éclair » (Blitzkrieg) avec intervention massive des chars et de l’aviation, la Wehrmacht submerge en un peu plus de deux semaines la Pologne occidentale. Surprise avant d’avoir achevé sa mobilisation et très inférieure en potentiel militaire, l’armée polonaise est écrasée[100]. La France et le Royaume-Uni laissent une dernière chance à l’Allemagne de retirer ses troupes avant le .
9 novembre : incident de Venlo. Deux agents britanniques du MI6 sont enlevés à Venlo, à la frontière néerlando-allemande, par un commando du SD[119].
13 novembre : échec des négociations russo-finlandaises commencées le 12 octobre. Le gouvernement soviétique demande à la Finlande de lui céder le territoire de l’isthme de Carélie, au nord-est de Leningrad et de permettre à l’URSS d’établir une base navale à Hanko, sur le golfe de Finlande. Le rejet par le gouvernement finlandais des exigences soviétiques conduit à la guerre[120].
28 novembre : l’URSS dénonce le pacte de non-agression signé en 1932 avec la Finlande[120]. Les relations diplomatiques sont rompues le lendemain[103].
21 décembre : bataille de Suomussalmi. Devant la résistance acharnée des Finlandais, la première offensive soviétique se solde par un échec. Les troupes finnoises passent la frontière le 25 décembre, faisant 36 000 prisonniers ; 27 000 russes sont tués pour 900 finnois[120].
Franco fait promulguer la « Loi sur les responsabilités politiques » qui permet aux tribunaux militaires d’exception de juger les délits d’opinion et de poursuivre tous les suspects de collusion avec le front populaire (publiée le 13 février)[130]. La répression nationaliste dure jusqu’en 1944 (épuration, « nettoyages » de Saragosse, Badajoz, Merida ou Malaga, camps de concentration, plus de 100 000 exécutions).
5-7 mars : soulèvement de Carthagène[129]. La flotte républicaine de Carthagène se réfugie dans le port tunisien de Bizerte où elle est désarmée[133].
5-6 mars : à Madrid, la Junte nationale de défense se soulève contre le gouvernement républicain sous la direction du colonel Segismundo Casado ; elle essaie de négocier une capitulation honorable par l’entremise britannique qui est refusée. Mais le PCE tente une résistance désespérée dans la ville assiégée. des heurts entre les anarchistes de Cipriano Mera ralliés à Casado et les communistes fidèles à Juan Negrín font 2 000 morts du 6 au 12 mars[129].
Début de l'exode du Stanbrook, commandé par le capitaine britannique Archibald Dickson, sous les bombardements nazis, dans le port d'Alicante.
1er avril : conquête d’Alicante et de Murcie, derniers réduits Républicains ; c’est la fin de la Guerre civile[126]. La radio franquiste annonce officiellement la victoire. Début de la dictature franquiste (fin en 1975). Les États-Unis reconnaissent de jure le gouvernement nationaliste.
4 août : institution du contrôle direct des prix des produits de première nécessité et début de la réforme administrative[129].
8 août : loi de l’administration centrale de l’État, qui confirme et renforce la dictature personnelle de Franco en lui attribuant le pouvoir de « dicter des normes générales » sans contrainte et concentrant sur sa personne les pouvoirs législatifs et exécutifs[137].
9 août : remaniement ministériel. Prédominance de l’influence des Phalangistes, en particulier celle de Ramón Serrano Súñer[137].
4 septembre : Franco déclare la neutralité de l’Espagne dans la guerre[129].
18 octobre : création de l'Instituto Nacional de Colonización[129], chargé de résoudre le problème social agraire en prenant le contre-pied de l’Institut de la Réforme Agraire républicain de 1932.
24 octobre : loi sur la protection des industries d’intérêt national[139].
24 novembre : loi sur l’aménagement et la défense de l’industrie nationale[129].
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