Adolf Hitler se sert de cette guerre essentiellement pour tester de nouveaux armements (notamment des chars et des avions) ainsi que de nouvelles tactiques de combat.
24 août :
L'Allemagne porte à deux ans le service militaire obligatoire.
14 septembre :
En Allemagne, Hermann Göring se voit confier le Vierjahresplan qui stipule que la Wehrmacht doit être prête en quatre ans et que l'économie allemande doit être prête à soutenir une guerre en quatre ans.
14 novembre :
L'Allemagne déclare caduques les conditions du traité de Versailles sur la souveraineté de ses voies fluviales.
Signature des accords de Munich entre l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l'Italie. Voulant éviter la guerre, le Royaume-Uni et la France sacrifient leur allié tchèque et permettent l'annexion des Sudètes par le Troisième Reich.
1er octobre :
Les généraux allemands dissidents, qui craignaient une guerre avec la crise des Sudètes, renoncent à leur complot de coup d'État contre Adolf Hitler.
La Pologne envahit et annexe la partie tchèque de Cieszyn.
11 octobre :
En réaction aux récents événements en Europe, le président américain Franklin D. Roosevelt annonce l'intensification du réarmement américain.
Convoqué à Berlin dans la nuit du 14 au , Emil Hácha est contraint sous la menace de signer un document acceptant l'occupation de la Bohême et la Moravie par les troupes allemandes.
L'Allemagne renouvelle ses exigences à la Pologne : la restitution de la ville libre de Dantzig et la permission de construire à travers le corridor de Dantzig une autoroute et une voie ferrée.
Déclaration solennelle de la Pologne visant à avertir les Allemands que toute tentative de modifier le statut de Dantzig sans leur consentement conduirait sans aucun doute à la guerre.
31 mars :
Le Royaume-Uni et la France s'engagent à défendre l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Pologne contre toute invasion.
Proposition de Maxime Litvinov, ministre des affaires étrangères soviétique, d'une alliance militaire de dix ans entre le Royaume-Uni, la France et l'Union soviétique.
26 avril :
Le Royaume-Uni rétablit le service militaire obligatoire.
Un protocole secret détermine les zones d’influence soviétique et allemande en Europe de l’Est et notamment le partage de la Pologne.
24 août :
Mobilisation partielle en Pologne.
25 août :
Benito Mussolini conteste le pacte germano-soviétique et déclare à Adolf Hitler qu’il ne peut entrer en guerre que si l’Allemagne lui fournit le matériel et les matières premières dont l’Italie a besoin.
Signature à Londres d’un accord d’assistance militaire mutuelle de cinq ans entre la Pologne et le Royaume-Uni.
Alors que l'offensive allemande sur la Pologne devait commencer le 26 août, cet accord persuade Adolf Hitler d'arrêter les préparatifs. Il se donne jusqu'au 31 août pour arriver à un compromis afin que soit trouvée une résolution pacifique.
L'Allemagne annonce que la neutralité norvégienne sera respectée à condition que le Royaume-Uni et la France fassent de même.
Le Royaume-Uni et la France laissent une dernière chance à l’Allemagne de retirer ses troupes du territoire polonais. L'ultimatum britannique expire le à 11 h, celui de la France à 17 h. L’Allemagne rejette ces ultimatums.
À 21 h, au large de l'Irlande, le sous-marin allemand U-30 prend pour un cargo armé le paquebot britannique SS Athenia et le coule. Sur les 1 400 passagers, on déplore 112 morts dont 28 Américains.
Aux États-Unis Franklin D. Roosevelt proclame un « état d'urgence nationale limitée ».
Toutes les forces militaires sont autorisées à augmenter les recrutements d'hommes et à rappeler les réservistes dans les limites autorisées en temps de paix.
Viatcheslav Molotov félicite prématurément l'Allemagne pour « l'entrée des troupes allemandes dans Varsovie » et promet l'intervention soviétique « dans les jours à venir ».
En France, Édouard Daladier (président du Conseil ainsi que ministre de la Défense nationale et de la Guerre) forme un cabinet de guerre et s'attribue le ministère des Affaires étrangères.
16 septembre :
L'Union soviétique informe la Pologne que l'armée rouge entrera à l'est du pays le , prétextant vouloir « protéger les minorités ukrainiennes et biélorusses ».
Signature d'un traité d'assistance mutuelle de dix ans entre l'Union soviétique et l'Estonie qui la contraint à donner aux Soviétiques d'importantes bases navales sur la mer Baltique. En retour, l'Union soviétique s'engage à respecter l'indépendance de l'Estonie.
Signature à Paris d'un traité franco-tchécoslovaque permettant la reconstitution de l'armée tchécoslovaque sur le sol français.
5 octobre :
Signature à Moscou d'un traité d'assistance mutuelle de dix ans entre l'Union soviétique et la Lettonie qui contraint cette dernière à donner aux Soviétiques des bases militaires stratégiques. En retour l'Union soviétique s'engage à respecter l'indépendance de la Lettonie.
L'Union soviétique demande à la Finlande l'ouverture de discussions à propos des frontières.
6 octobre :
Mobilisation générale en Finlande.
Les dernières forces polonaises déposent les armes à l'issue de la bataille de Kock.
Adolf Hitler ordonne la préparation du plan Jaune, plan d'offensive contre les forces franco-britanniques basées en France.
10 octobre :
Signature à Moscou d'un traité d'assistance mutuelle de quinze ans entre l'Union soviétique et la Lituanie qui contraint celle-ci à donner aux Soviétiques des bases militaires stratégiques. En retour l'Union soviétique s'engage à respecter l'indépendance de la Lituanie tandis que l'apskritis de Vilnius, annexé par la Pologne en 1922, lui est restitué.
14 octobre :
Échec des négociations sur l'échange de territoires entre l'Union soviétique et la Finlande.
15 octobre :
La Finlande introduit le service militaire obligatoire.
19 octobre :
Signature à Ankara d'un traité d'assistance mutuelle de 15 ans entre le Royaume-Uni, la France et la Turquie. La Turquie s'engage à aider les deux pays si la guerre atteint la Méditerranée (mais en excluant toute entrée en guerre contre l'Union soviétique).
L'Allemagne annexe le reste des territoires polonais occupés.
23 octobre :
Réouverture à Moscou des négociations entre les représentants finlandais et soviétiques sur la question des frontières.
La Finlande rejette l'accusation d'avoir tiré en territoire soviétique et déclare que les tirs d'artillerie venaient du côté soviétique de la frontière.
La Finlande lance un appel à l'aide aux « autres nations civilisées ».
11 décembre :
À la suite de l'appel à l'aide de la Finlande, la Société des Nations exhorte l'Union soviétique à cesser les hostilités contre la Finlande dans les 24 heures et à accepter sa médiation.
12 décembre :
L'Union soviétique rejette la demande de cessez-le-feu et de médiation faite par la Société des Nations.
14 décembre :
L'Union soviétique est exclue de la Société des Nations à la suite de son attaque de la Finlande.
Arrivée en Grande-Bretagne des premières troupes canadiennes.
24 décembre :
Devant la résistance acharnée des Finlandais, les offensives soviétiques se soldent par des échecs. Pour la première fois les troupes finlandaises pénètrent en territoire soviétique, au nord du lac Ladoga.
Le général Semion Timochenko est nommé commandant en chef des forces soviétiques sur le front finlandais en lieu et place du général Kliment Vorochilov.
Incident de Mechelen en Belgique. Un avion transportant deux officiers allemands fait un atterrissage forcé en Belgique, on trouve sur eux le plan d'offensive allemand prévoyant notamment la violation de la neutralité belge.
13 janvier :
Mobilisation générale en Belgique.
16 janvier :
En raison du mauvais temps et des documents perdus le , Adolf Hitler reporte au printemps son offensive à l'Ouest.
26 janvier :
Le colonel Charles de Gaulle envoie à 80 personnalités politiques et militaires un mémorandum intitulé L'avènement de la force mécanique, afin de les alerter sur les dangers qu'une offensive mécanique allemande ferait courir à la France.
29 janvier :
Devant les difficultés rencontrées sur le front, l'Union soviétique fait une proposition de paix à la Finlande mais exige en échange des concessions territoriales importantes.
30 janvier :
La Finlande rejette les conditions de paix soviétiques mais est encline à négocier.
Officieusement, le réel objectif est de couper les livraisons de fer suédois à l'Allemagne transitant alors par Narvik.
9 février :
Les États-Unis décident d'envoyer en Europe le sous-secrétaire d'État Sumner Welles(en) afin de faire le tour des pays belligérants et tenter de trouver un terrain d'entente entre eux.
Trois rotors Enigma sont récupérés sur un membre de l'équipage du U-33 coulé dans le Firth of Clyde.
16 février :
La Suède rejette la demande de la Finlande d'accorder le droit de passage sur son territoire aux troupes étrangères qui souhaitent la secourir.
Incident de l'Altmark au cours duquel le destroyer britannique Cossack attaque le navire de ravitaillement allemand Altmark, réfugié dans les eaux norvégiennes, pour libérer 299 prisonniers britanniques.
19 février :
À la suite de l'incident de l'Altmark, Adolf Hitler – persuadé que les Alliés n'hésiteraient pas à violer la neutralité norvégienne pour couper la route du fer suédois – ordonne d'accélérer les préparatifs de l'opération Weserübung (invasion de la Norvège).
23 février :
L'Union soviétique fait connaître aux Finlandais ses ultimes conditions de paix.
La Finlande renouvelle sa requête auprès de la Suède et de la Norvège pour permettre le transit des forces expéditionnaires étrangères.
Voulant demeurer neutres, la Suède et la Norvège rejettent une nouvelle fois la demande de la Finlande.
24 février :
Mise au point de la version finale du Plan Jaune (offensive allemande à l’Ouest).
26 février :
La Suède invite la Finlande à accepter les conditions de paix des Soviétiques et lui promet, dans cette éventualité, une aide importante pour reconstruire son pays.
En France, Édouard Daladier est forcé de démissionner. Il est critiqué pour ne pas avoir pris l'initiative pour aider les Finlandais et, de ce fait, éviter la guerre sur le sol français.
Raoul Dautry, ministre français de l'armement, confie au Deuxième Bureau la mission de prendre les Allemands de vitesse en récupérant sans attendre le seul stock mondial d'eau lourde encore disponible, soit 185 kg. Celui-ci est vendu aux Français et rapatrié le plus discrètement et rapidement possible.
Les premiers navires de guerre allemands appareillent en vue de l'invasion de la Norvège.
8 avril :
Déclenchement de l'opération Wilfred. Dans la nuit, des navires de la Royal Navy mouillent des mines dans les eaux territoriales norvégiennes afin de dévier les convois allemands de fer suédois vers les eaux internationales.
Informée par les Alliés, la Norvège proteste contre le mouillage des mines mais s'abstient de mobiliser.
À la nouvelle de l'offensive allemande, les Alliés demandent à la Belgique l'autorisation de pénétrer sur son territoire. Le gouvernement belge refuse.
Débarquement franco-polonais dans plusieurs ports norvégiens, notamment Narvik. Des renforts britanniques débarqueront également en Norvège les jours suivants.
Des troupes françaises et du corps expéditionnaire britannique pénètrent en Belgique pour s'allier à l'armée belge contre l'invasion nazie, exécutant ainsi le plan Dyle prévu de longue date.
La Royal Air Force et l'aviation française tentent, en vain, de détruire les ponts du génie allemand sur la Meuse.
Échec des contre-attaques françaises pour réduire la tête de pont allemande.
Les Pays-Bas, envahis par les Allemands, capitulent.
Bien que les négociations de cessez-le-feu aient commencé, la communication défaillante du côté allemand ne permit pas d'annuler le Bombardement de Rotterdam.
Sur ordre d'Adolf Hitler, les divisions panzers reçoivent l'ordre de stopper leur progression alors qu'ils sont à 15 kilomètres à peine de Dunkerque. Le but est de permettre à l’infanterie de recoller à la ligne de front afin qu'elle puisse se charger - avec la Luftwaffe - de détruire les dernières forces alliées coincées dans la poche de Lille et ainsi de préserver les blindés.
Cela va donner le temps aux Britanniques et aux Français de renforcer leurs positions et rendre l'évacuation du Corps expéditionnaire britannique possible.
L'ordre est donné de commencer l'opération Dynamo : l'évacuation de Dunkerque des 400 000 soldats alliés enfermés dans la poche de Lille. Le vice-amiral Bertram Ramsay est nommé pour commander l'opération.
Un périmètre défensif est établi sur la ligne du canal afin de protéger ce repli.
Une flottille de secours composée de bateaux de plaisance, de navires marchands et de navires de guerre commence les rotations à travers la Manche.
27 mai :
Après 3 jours d'arrêt, les blindés allemands reprennent leurs attaques.
Abandonnée sur sa droite par l'armée anglaise qui s'est repliée en hâte sur Dunkerque, l'armée belge se trouve encerclée par l'ennemi.
Après en avoir informé les gouvernements français et britannique, Léopold III (roi des Belges) commence à discuter des termes de sa capitulation.
28 mai :
Le roi Léopold III accepte la reddition de l'armée belge sans consulter les autres alliés ou son gouvernement (qui est en exil en France). De plus, il refuse de partir en exil et sera interné par les Allemands. Cette décision, lourde de conséquences sur la politique du pays, sera à l'origine des controverses sur la « question royale », qui divise les Belges de 1945 à 1950.
Le gouvernement belge en exil d’Hubert Pierlot le désapprouve et déclare que le Roi est désormais en « incapacité de régner ».
Avant que la capitulation belge ne devienne effective, les forces britanniques et françaises s'empressent de se redéployer afin de combler l'absence des troupes belges sur le nord de Dunkerque.
France : remaniement du cabinet Paul Reynaud. Jugé trop défaitiste, Édouard Daladier ne fait plus partie du gouvernement. Parmi les nouveaux venus : le général de Gaulle, nommé sous-secrétaire d'État à la Guerre et à la Défense nationale. Il assume le rôle de conseiller militaire auprès de Paul Reynaud (qui cumule les fonctions de président du Conseil avec celles de ministre de la Guerre et ministre des Affaires étrangères) et est, de plus, chargé des relations personnelles entre Churchill et le président du Conseil français.
7 juin :
Fin de l’évacuation des troupes françaises et polonaises qui avaient débarqué à Narvik.
L’Italie déclare la guerre à la France et au Royaume-Uni, malgré l’opposition de l’opinion, du roi et du comte Ciano. Le président Roosevelt qualifie cet événement de « coup de poignard dans le dos ». Néanmoins, sur le plan militaire, la déclaration de guerre du Duce aura (à court terme) très peu de conséquences, l'armée italienne se révélant totalement impuissante face aux quelques divisions de l'armée française des Alpes.
Entrée des troupes allemandes à Paris, préalablement déclarée « ville ouverte ». Plusieurs personnes ne supportant pas l'arrivée des occupants se suicident, dont le célèbre chirurgien Thierry de Martel.
Début de l'opération Ariel de rembarquement des troupes alliées (britanniques, polonaises, françaises et tchèques) dans les ports de l’Atlantique.
Les Soviétiques occupent l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Après des élections contrôlées par l’Armée rouge, des régimes communistes sont mis en place et les opposants éliminés.
Les Allemands mettent en place un blocus total du Royaume-Uni.
Par l'intermédiaire des ambassadeurs d'Espagne et du Vatican, le nouveau gouvernement français fait des démarches auprès de l'Allemagne et de l'Italie pour connaître les conditions d'un arrêt des hostilités.
Au cours de l'évacuation des dernières troupes britanniques en France, le paquebot Lancastria est coulé par la Luftwaffe au large de Saint-Nazaire. Plus de 3 000 soldats britanniques périssent. La censure britannique gardera cette nouvelle secrète jusqu'à la fin de la guerre.
À Chartres, arrêté par les Allemands qui veulent lui faire signer un texte accusant des tirailleurs sénégalais d'avoir commis des atrocités envers des civils, le préfet Jean Moulin tente de se suicider.
À Saumur, résistance héroïque des 800 cadets de l'École d'officiers de cavalerie, appuyés par 1 500 soldats également désireux de sauver l'honneur. Ils réussissent à stopper l'avance de la Wehrmacht pendant deux jours.
Hitler se rend à Paris. Ce sera l'unique visite du Führer dans la capitale française. Il est accompagné entre autres de l'architecte Albert Speer et du sculpteur Arno Breker.
Entrée en vigueur des conventions d'armistice. Les armées française, britannique et polonaise sont vaincues sur le sol français, après une campagne d'environ quarante jours durant laquelle plus de 100 000 Français, militaires et civils, trouvent la mort. C'est la plus grande catastrophe militaire de l'histoire de France. Dans sa grande majorité la population française accueille la fin des combats avec un immense soulagement. Seule une infime minorité entend bien continuer la lutte, soit à l'intérieur du pays, soit en rejoignant le Royaume-Uni.
Nouveau discours du maréchal Pétain : « …Vous avez souffert. Vous souffrirez encore. […] Ce n'est pas moi qui vous bernerai par des paroles trompeuses. Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal. La terre, elle, ne ment pas… »
France : l'ancien président du Conseil Paul Reynaud est victime d'un accident de voiture dans lequel sa maîtresse, la comtesse Hélène de Portes, trouve la mort.
Libye : mort d'Italo Balbo, chef de l'aviation italienne et gouverneur général de la Libye italienne. L'avion qui transporte le maréchal Italo Balbo est abattu accidentellement par la DCA italienne au-dessus du port de Tobrouk. Dignitaire du parti fasciste, vétéran de la marche sur Rome, Italo Balbo s'est rendu célèbre par ses raids aériens au-dessus de l'Atlantique. Homme de caractère, il n'avait pas caché à Mussolini son opposition à l'entrée en guerre de l'Italie. On a affirmé (sans preuve) que le Duce l'a fait assassiner.
L'amirauté britannique ordonne à l'amiral Somerville, chef de la « Force H », d'exécuter l'opération Catapult : saisie, prise sous contrôle, mise hors de combat ou destruction de tous les navires français pouvant être atteints.
Rupture des relations diplomatiques entre la France de Vichy et le Royaume-Uni. Londres décide de mettre en place un blocus de la France et des colonies françaises.
6 juillet :
Allemagne : de retour à Berlin, Hitler est accueilli par des foules enthousiastes.
10 juillet :
Début de la bataille d'Angleterre pour de nombreux historiens : la Luftwaffe commence à attaquer les convois britanniques dans la Manche (phase dite « Kanalkampf »).
Vichy : le maréchal Pétain promulgue trois actes constitutionnels qui font de lui le chef de l'État français avec les pleins pouvoirs, abolissant la présidence de la République et ajournant les Chambres. Pierre Laval est vice-président du Conseil.
12 juillet :
Vichy : l'acte constitutionnel no 4 sur la suppléance et la succession du chef de l'État désigne Pierre Laval comme successeur de Pétain.
14 juillet :
Londres : à l'occasion de la fête nationale française, le général de Gaulle dépose une gerbe au monument aux morts de Whitehall, et passe en revue les maigres troupes de la France libre.
Directive no 16 de Hitler, dite « Seelöwe » (« Lion de mer » ou « Otarie ») : « …J'ai décidé de préparer une opération de débarquement et de l'exécuter si nécessaire. Le but de cette opération est d'éliminer la métropole britannique en tant que base pour continuer la guerre contre l'Allemagne et, si ce devait être nécessaire, de l'occuper entièrement. »
17 juillet :
Allemagne : l'OKH met au point un plan détaillé de débarquement au Royaume-Uni.
19 juillet :
Berlin : discours de Hitler à l'opéra Kroll. Sur un ton assez modéré, le Führer propose la paix au Royaume-Uni, si elle cesse de considérer l'Allemagne comme une ennemie, et accepte de voir en elle la plus grande puissance du continent.
Berlin : au cours d'une conférence d'état-major, Hitler déclare à ses généraux qu'il faut en finir vite avec le Royaume-Uni, car il a l'intention d'attaquer la Russie. Il ordonne au maréchal von Brauchitsch de préparer un plan d'invasion de l'URSS.
Londres : création d'un gouvernement tchécoslovaque en exil, dirigé par le DrEdvard Beneš.
22 juillet :
Lord Halifax fait connaître la réponse officielle du Royaume-Uni à l'offre de paix de Hitler : « L'Allemagne obtiendra la paix si elle évacue tous les territoires qu'elle a occupés, restaure toutes les libertés qu'elle a abattues et donne des garanties pour l'avenir. »
France : loi de Vichy sur la révision de toutes les naturalisations intervenues depuis 1927.
Royaume-Uni : la Royal Navy renonce à utiliser des destroyers dans la Manche. Cette mesure clôt la première phase de la bataille d'Angleterre, que l'on peut appeler « Bataille du Channel ».
Les pays baltes (Lettonie, Lituanie et Estonie) deviennent des républiques de l’Union soviétique par décrets du Soviet suprême. Les pays démocratiques occidentaux refusent de reconnaître la légalité de l’annexion soviétique, réalisée en accord avec le Pacte germano-soviétique.
1er août :
Allemagne : directive no 17 de Hitler : « L'aviation allemande doit écraser l'aviation britannique avec tous les moyens dont elle dispose. (…) Je me réserve la décision des attaques terroristes de représailles. La guerre aérienne intensifiée peut commencer le ou plus tard… »
3 août :
France : Otto Abetz est nommé ambassadeur du Reich en France (ou le 5 août ?).
Rattachement des départements de la Moselle, du Haut-Rhin et du Bas-Rhin à l'Allemagne.
13 août :
Début de la 2e phase de la bataille d'Angleterre (voir ) : tentative de destruction de la RAF par la Luftwaffe qui lance une grande offensive aérienne contre le Royaume-Uni. Les résultats se révèleront décevants, et les pertes allemandes lourdes. Le est appelé le « jour de l'Aigle » (Adlertag) et le le « jeudi noir ».
Grèce : le croiseur grec Elie (croiseur en protection du Président présent) coulé en rade de Tinos par un sous-marin de nationalité inconnue (en fait italien). L'incident est d'autant plus ressenti en Grèce, qu'il se déroule lors du pèlerinage qui a lieu tous les ans dans l'île de Tinos. Neuf jeunes marins de cette île sont morts noyés en compagnie de plusieurs de leurs camarades originaires de toute la Grèce. Le nom de ces marins est visible sur le lieu de commémoration sous le monastère Orthodoxe de Tinos, au sous-sol aux côtés d'un morceau de l'épave du Elie. Le , le pays répond « Non » à l'ultimatum de Mussolini. Cette date deviendra une journée de fête nationale, le jour du « Non ».
Part d'Angoulême un convoi de républicains espagnols : le convoi des 927. C'est le premier convoi de l'histoire de la Déportation en Europe. Les hommes de plus de 13 ans seront dirigés vers le camp de Mauthausen où très peu survécurent, les femmes et les enfants seront rendus à Franco. Ces réfugiés avaient été rassemblés dans les camps de la Combe aux Loups à Ruelle-sur-Touvre et des Alliers à Angoulême.
Un bombardier allemand largue ses bombes par erreur sur Londres.
25 août :
En représailles, la RAF lâche quelques bombes sur Berlin. Hitler décida de bombarder les populations civiles des villes britanniques et plus particulièrement de Londres en guise de représailles.
Tokyo : signature d'un accord entre le gouvernement de Vichy et le Japon, par lequel la France reconnaît la situation prééminente de l'empire du Japon en Extrême-Orient et permet à l'armée japonaise d'utiliser le territoire indochinois pour mener des opérations contre la république de Chine.
Échec de la bataille d'Angleterre. Hitler renonce au projet d’invasion du Royaume-Uni, la Luftwaffe n’étant pas parvenue à dominer l’espace aérien britannique.
19 octobre
Le convoi HX-79, parti le 8 d'Halifax, perd douze de ses quarante-neuf cargos. Les deux journées du 18 et du 19, avec vingt-huit navires envoyés par le fond, sont les pires de toute la bataille de l'Atlantique.
Afrique : par le manifeste de Brazzaville, de Gaulle constitue un pouvoir politique véritablement organisé, et crée le Conseil de Défense de l'Empire.
28 octobre :
Les Italiens attaquent la Grèce. Ils essuient une série de revers (novembre-décembre). La Bataille de Grèce se termine le par l'occupation de la Grèce par l'Allemagne.
L'escadre britannique de Méditerranée, commandée par l'amiral sir Andrew Cunningham, accomplit un raid audacieux sur la flotte italienne en rade de Tarente. Au prix de la perte d'un seul avion, les Britanniques coulent trois cuirassés italiens, dont le très récent Littorio (deux seront renfloués plus tard). Cette opération, dont les Japonais s'inspireront pour leur raid sur Pearl Harbor, assurera la maîtrise de la Méditerranée aux Britanniques pour au moins un an.
Royaume-Uni : violent bombardement allemand sur Coventry, opération Mondscheinsonate. Bien que de faible ampleur par rapport aux raids que les Alliés monteront eux-mêmes à partir de 1943, cette attaque marquera fortement les Britanniques.
Début de la guerre franco-thaïlandaise : elle se termine le par la « médiation » du Japon et aboutit à la cession par la France de trois provinces ouest du Cambodge et du Laos.
8 décembre :
Déclenchement de l'opération Compass, la contre-offensive britannique dans le désert de Libye menée à partir de l'Égypte. En deux mois (fin ) les forces du Commonwealth vont écraser une armée italienne pourtant bien supérieure en nombre.
Paris : l'Allemagne rend à la France la dépouille de Napoléon François Charles Joseph Bonaparte, dit Napoléon II, le roi de Rome ou encore l'Aiglon. Le corps du fils de Napoléon Ier avait été enterré à Vienne après sa mort en 1832 ; il va reposer désormais dans la crypte des Invalides, à côté du sarcophage de son père. La cérémonie franco-allemande, conçue pour coïncider avec le 100e anniversaire du retour des cendres de l'Empereur en France, se déroule dans une atmosphère glaciale, dans tous les sens du terme, en raison de la crise qui a éclaté entre le Reich et Vichy après le renvoi de Pierre Laval. Goguenards, les Parisiens murmurent : « Ils nous prennent le charbon et ils nous rendent les cendres ! »[1].
Royaume-Uni : Anthony Eden remplace lord Halifax comme ministre des Affaires étrangères. Lord Halifax deviendra le nouvel ambassadeur britannique à Washington.
23 décembre :
France : Jacques Bonsergent est fusillé à Vincennes par les nazis. Le seul "crime" de cet ingénieur de 28 ans est le fait d'avoir permis la fuite d'un jeune couple de ses amis qui, le , avait bousculé par mégarde un sous-officier de la Wehrmacht.
Londres : accusé à tort d'espionnage, l'amiral Muselier, chef des Forces navales et des forces aériennes de la France libre, est arrêté par les autorités britanniques, ce qui va provoquer la colère de de Gaulle.
Mort accidentelle de l'aviatrice britannique Amy Johnson.
Londres : libération de l'amiral Muselier.
Libye : chute de la forteresse italienne de Bardia.
Vichy : arrivée du nouvel ambassadeur américain, l'amiral Leahy. La nomination de Leahy auprès de Pétain témoigne de l'intérêt que Roosevelt porte à la France, car l'amiral est l'un de ses plus proches conseillers.
Albanie : la bataille de Këlcyrë s'achève par une lourde défaite italienne.
Début de l'intervention allemande en Méditerranée : des bombardiers en piqué Stuka appartenant au 10e Fliegerkorps endommagent gravement le porte-avions britannique HMS Illustrious. Le navire se réfugie à Malte. Au cours des jours suivants, la Luftwaffe effectuera plusieurs assauts contre le port de La Valette pour tenter de l'achever.
11 janvier :
Le croiseur britannique HMS Southampton est coulé par la Luftwaffe en Méditerranée.
Afrique de l'Est : escorté par le major britannique Orde Charles Wingate et sa « Force Gidéon », le négus Haïlé Sélassié Ier, empereur d'Éthiopie, accompagné de ses deux fils, retrouve le sol de sa patrie. Dans une proclamation, il appelle ses compatriotes à se soulever contre l'occupant italien.
24 janvier :
France : loi de Vichy créant un Conseil national de 192 membres. Comprenant des personnalités connues des arts, des sciences et de la politique comme Abel Bonnard, Henri Massis, Louis de Broglie, Louis Lumière, Alfred Cortot ou le cardinal Suhard, ce Conseil national, travaillant surtout en commissions, ne jouera pratiquement aucun rôle sur le plan politique.
29 janvier :
Athènes : mort du Premier ministre grec, le général Ioánnis Metaxás (°1871). Aléxandros Korizís, jusque-là gouverneur de la Banque hellénique, lui succède.
Libye : fin de la bataille de Beda Fomm, et capitulation de la Xe armée italienne, qui laisse entre les mains des forces du Commonwealth 20 000 prisonniers dont 6 généraux.
9 février :
Libye : une patrouille de reconnaissance du 11e Hussards britannique atteint El Agheila, à la frontière entre la Cyrénaïque et la Tripolitaine. El Agheila restera pour longtemps le point extrême de l'avance alliée en Afrique du Nord.
Vichy : démission de Pierre-Étienne Flandin. L'amiral Darlan lui succède comme vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères.
États-Unis : Roosevelt prête serment pour son troisième mandat présidentiel.
Libye : les premiers éléments du Deutsches Afrika Korps (DAK) défilent dans Tripoli, puis gagnent la région de Syrte.
25 février :
Pays-Bas : à Amsterdam et environs, le parti communiste organise une grève générale de deux jours (le 25 et le 26) contre la déportation des Juifs; première grève de protestation anti-nazi en toute l'Europe occupée; 120.000 participants, 9 morts dans les rues, 4 exécutions, grandes amendes pour les communautés concernées, centaines d'arrestations.
Mogadiscio, en Somalie italienne, est prise par des forces britanniques.
La Bulgarie adhère au pacte tripartite. 6 divisions allemandes (dont 3 blindées) appartenant à la XIIe armée du maréchal List franchissent le Danube et pénètrent dans le pays.
Libye : à la tête d'une colonne des FFL venue du Tchad, le colonel Leclerc s'empare du fort italien de l'oasis de Koufra, dans le sud-est du pays. Les Français libres y captureront un important butin. Le lendemain Leclerc prononcera ce qui est resté dans l'Histoire comme le serment de Koufra, jurant de ne pas déposer les armes avant que le drapeau français flotte à nouveau sur la cathédrale de Strasbourg. Il tiendra parole.
Directive de Churchill dite « Bataille de l'Atlantique ».
8 mars :
Atlantique : le sous-marin allemandU-47, commandé par Günther Prien, est coulé par le destroyer HMS Wolverine au sud de l'Islande. Il n'y a aucun survivant. Gunther Prien (°1908) s'était rendu très célèbre en en coulant le cuirassé britannique HMS Royal Oak en rade de Scapa Flow. Son tableau de chasse comportait 28 navires alliés, soit 230 000 tonnes.
Washington : le Sénat américain adopte la loi « prêt-bail » par 60 voix contre 31.
9 mars :
Albanie : l'armée italienne lance son « offensive de printemps », soutenue par un appui aérien massif.
Libye : le 5e régiment de panzers termine son débarquement à Tripoli. Il dispose de 120 chars, dont 60 moyens. Pendant ce temps la division blindée italienne Ariete, équipée de 80 tanks, avance vers l'est.
Washington : promulgation de la loi « prêt-bail ».
17 mars :
Atlantique : au cours de l'attaque du convoi HX-112, deux des plus grands as allemands de la guerre sous-marine sont mis hors de combat par la flottille d'escorte commandée par le capitaine de frégate Donal Macintyre : il s'agit de Joachim Schepke, qui avec son U-100 a détruit trente cargos alliés (150 000 tonnes) et d'Otto Kretschmer, commandant de l' U-99 et champion des commandants d'U-Boote, avec quarante-quatre navires coulés soit 266 000 tonnes. Schepke meurt dans l'abordage de son bâtiment par le destroyer Vanoc, tandis que Kretschmer est capturé. Quand il sera informé de ce succès, Churchill télégraphiera au capitaine Macintyre : « Depuis le début la guerre, c'est la meilleure nouvelle reçue ».
19 mars :
Londres subit un de ses plus violents bombardements depuis le début de la guerre. On dénombre 750 tués.
24 mars :
Libye : la 5e division légère de l'Afrika Korps s'empare presque sans coup férir de la position britannique d'El Agheila. Pour gonfler ses effectifs, Rommel avait fait construire des chars en carton, sur des châssis de camions ; c'est la première des ruses de guerre qui lui vaudront son surnom de « Renard du désert ». Il s'agit de la première offensive de l'Afrika Korps.
Yougoslavie : mécontente de l'adhésion du pays au pacte tripartite, la population défile dans les rues de Belgrade aux cris de « Mieux vaut la guerre que le Pacte ! Plutôt la mort que l'esclavage ! » Ce mouvement de protestation, soutenu par les Britanniques, touche aussi les syndicats, les paysans, l'Église et l'armée.
27 mars :
Coup d'État pro-allié en Yougoslavie. Le jeune prince Pierre monte sur le trône sous le nom de Pierre II. Furieux, Hitler convoque ses généraux et, par sa directive no 25, ordonne que la Yougoslavie soit « écrasée avec une rigueur impitoyable ». La principale conséquence de cette décision est que l'opération Barbarossa, l'invasion de l'URSS, devra être retardée de quatre semaines.
Érythrée : fin de la bataille de Keren. Après huit semaines de combats, durant lesquels l'armée italienne a fait preuve d'un mordant inhabituel, les troupes du Duce battent en retraite. Les forces du Commonwealth ont perdu durant les combats de Keren 536 tués et 3 229 blessés, les Italiens environ 3 000 tués et 4 000 blessés.
28 mars :
Méditerranée : au large du cap Matapan, la Royal Navy rencontre une escadre italienne et lui coule 3 croiseurs (Fiume, Pola et Zara).
Afrique orientale : des troupes indiennes occupent Asmara, capitale de l'Érythrée.
Moyen-Orient : coup d'État pro-allemand en Irak. Le régent, l'émir Abdul al-Illah, est remplacé par le germanophile Cherif Charaf, qui prend Rachid Ali comme Premier ministre.
2 avril :
Allemagne : premier vol d'un avion à réaction, le biréacteur Heinkel He 280.
3 avril :
Hongrie : suicide du Premier ministre, le comte Pál Teleki (né en 1879), qui entend ainsi protester contre la participation de son pays à la prochaine invasion de la Yougoslavie par les forces de l'Axe.
4 avril :
Libye : les Allemands prennent Benghazi, capitale de la Cyrénaïque.
En riposte à la signature du traité d'amitié et de non-agression entre l'Union soviétique et la Yougoslavie, l'armée allemande, soutenue par des troupes italiennes, hongroises et bulgares, attaque la Yougoslavie (opération « Opus 25 ») et la Grèce (opération Marita).
Yougoslavie : violent bombardement de Belgrade par la Luftwaffe (opération Châtiment).
Libye : Richard O'Connor, l'un des plus brillants généraux britanniques et l'artisan des succès de l'hiver, ainsi que le Lieutenant général Philip Neame commandant de la Cyrénaïque sont capturés par les Allemands.
Éthiopie : les Britanniques libèrent Addis-Abeba tandis que les troupes belgo-congolaises de la Force Publique du Congo belge battent les Italiens au sud et obtiennent leur reddition à Asosa.
9 avril :
Grèce : après trois jours d'une vaillante résistance, les forces qui défendaient la ligne Metaxas capitulent, laissant 70 000 prisonniers aux mains des Italo-Allemands.
17 avril :
Capitulation de l'armée yougoslave. L'invasion de la Yougoslavie a été une promenade militaire (les Allemands n'ont compté que 151 tués et 15 disparus). Cette facile victoire ne laisse en rien présager l'horreur que va connaître ce pays jusqu'à sa libération à la fin de 1944, avec l'apparition de puissants mouvements de résistance provoquant en réaction une répression implacable de la part des forces d'occupation, le tout doublé d'une véritable guerre civile.
Éthiopie : pour le cinquième anniversaire de l'occupation italienne d'Addis-Abeba, l'empereur Haïlé Sélassié Ier rentre triomphalement dans sa capitale.
7 mai :
L' U-110, grenadé, est ramené en surface ; une compagnie d'abordage du HMS Aubretia s'empare d'une machine Enigma et de ses codes, permettant aux Alliés de déchiffrer les communications des sous-marins allemands.
10 mai :
Rudolf Hess, numéro deux du régime nazi, est capturé en Écosse après avoir sauté hors de son avion. Il semble avoir eu l'intention de rencontrer des dirigeants britanniques afin de négocier la paix. Sur instruction de Hitler, la presse allemande affirma qu'il avait agi de sa propre initiative, et qu'il était atteint de troubles mentaux. Toute la lumière n'est pas faite sur ces faits ; et Rudolf Hess est mort dans la prison de Spandau en 1987 en emportant son secret dans la tombe.
L'amiral Darlan, vice-président du Conseil du gouvernement de Vichy, est reçu par Hitler à Berchtesgaden.
15 mai :
Libye : dans le cadre de l'opération Brevity, une contre-attaque à objectifs limités, les forces du Commonwealth reprennent Solloum et occupent la passe d'Halfaya.
18 mai :
Allemagne : le cuirassé Bismarck, portant la marque de l'amiral Lütjens, prend la mer avec le croiseur lourd Prinz Eugen pour gagner l'océan Atlantique et faire la chasse aux convois alliés (opération Rhein).
19 mai :
Méditerranée : les Britanniques évacuent leur aviation de Crète.
Éthiopie : fin de la bataille d'Amba-Alagi. Après quinze jours de résistance, ses troupes étant privées d'eau et de munitions et soumises à un bombardement incessant, le duc d'Aoste, vice-roi d'Éthiopie, capitule avec les 5000 hommes qui lui restent. Cette reddition met fin à la présence italienne en Afrique de l'Est, bien qu'une partie de l'armée du Duce continue à résister.
Tokyo : l'espion soviétique Richard Sorge avertit Moscou que les nazis s'apprêtent à attaquer l'URSS entre le 20 et le , avec près de 200 divisions.
23 mai :
Allemagne : directive de Göring à propos de l'exploitation économique de la Russie.
24 mai :
Au large de l'Islande, le cuirassé allemand Bismarck coule le croiseur de bataille britannique HMS Hood, le plus grand et l'un des plus beaux navires de la Royal Navy. Un obus allemand ayant touché sa soute à munitions, le HMS Hood explose et sombre très rapidement, entraînant avec lui tout son équipage sauf trois hommes.
France : pour la première fois la Fête des mères est célébrée officiellement.
27 mai :
Atlantique : la Royal Navy prend sa revanche : les cuirassés HMS King George V et HMS Rodney coulent le Bismarck dans l'Atlantique, à 650 km au nord-ouest de Brest (un doute subsiste si le navire allemand, touché, ne s'est pas sabordé).
France : début d'une grève de mineurs dans le Nord-Pas-de-Calais (zone occupée), qui durera jusqu'au .
28 mai :
Paris : signature des protocoles Darlan-Warlimont, ouvrant aux Allemands de larges possibilités dans l'utilisation des ports français d'Afrique.
30 mai :
Irak : défaite de Rachid Ali. Les troupes britanniques occupent Bagdad, et réinstallent comme régent l'émir Abdul al-Illah.
Fin de l'évacuation de la Crète par les forces britanniques. La Royal Navy a perdu 3 croiseurs et 6 destroyers durant la bataille de Crète. Les pertes des parachutistes allemands ont été très lourdes. L'Allemagne nazie ne lancera plus jamais d'opération aéroportée de cette envergure.
8 juin :
Début de la campagne de Syrie ou Opération Exporter qui vit l'invasion par les Alliés de la Syrie et du Liban, alors contrôlés par le gouvernement de Vichy, après que la région eut servi de support à des activités allemandes lors de la guerre anglo-irakienne. L'opération est menée sous le commandement en chef du général britannique Henry Maitland Wilson avec des troupes britanniques, indiennes, australiennes et françaises libres (fin ).
Les troupes coloniales belges remportent une victoire contre les Italiens sur la rivière Bortaï.
15 juin :
Début de l'opération Battleaxe (fin ) conduite par l'armée britannique qui visait à chasser les armées allemande et italienne de l'est de la Cyrénaïque, afin notamment de lever le siège de Tobrouk. L'opération fut un échec, car l'assaut initial des forces britanniques se heurta à de solides positions défensives organisées par le général Erwin Rommel.
Front de l'Est : Début de la Bataille d'Uman qui se terminera le
15 juillet :
Départ pour le front de l'Est des premiers éléments de la division espagnole Azul (division Bleue). Cette division d'environ 18 000 hommes est composée exclusivement de volontaires, l'Espagne franquiste n'étant pas en guerre avec l'URSS.
Front de l'Est : Lors de la bataille de Smolensk, première utilisation par l'Armée rouge des lance-fusées Katioucha, les fameuses « orgues de Staline ».
16 juillet :
Front de l'Est : les Allemands pénètrent dans Smolensk.
17 juillet :
Hitler étudie en conférence à Berlin une première version du Generalplan Ost.
31 juillet :
Allemagne : directive de Göring à Heydrich, chef de la police et de la Gestapo : «…Je vous charge par la présente de procéder à tous les préparatifs nécessaires relatifs aux mesures organisationnelles, techniques et matérielles, pour organiser la solution finale de la question juive dans la sphère d'influence allemande en Europe. »
Les troupes allemandes découvrent le premier charnier du massacre de Katyń (4 500 officiers et personnes de l'élite polonaise exhumés au printemps 1943)
Bengale : mort à Santiniketan, près de Bolpur, du poète et philosophe indien Rabindranath Tagore (°1861), prix Nobel de littérature en 1913.
8 août :
Front de l'Est : la poche d'Ouman est résorbée par les Allemands, qui capturent 103 000 soldats soviétiques.
Front de l'Est : Début de la bataille de Kiev qui se terminera le .
Front de l'Est : Début du siège d'Odessa qui se terminera le
Bruxelles : Léon Degrelle, chef du mouvement rexiste, part pour le front de l'Est en uniforme allemand, à la tête des volontaires de sa légion Wallonie.
9 août :
Canada : Churchill et Roosevelt commencent une conférence de trois jours, plus tard appelée conférence de l'Atlantique, à bord du croiseur américain USS Augusta et du cuirassé britannique HMS Prince of Wales, ancrés au large de Terre-Neuve. Les deux chefs d'État souhaitent harmoniser leurs objectifs et leur politique.
12 août :
Allemagne : la directive no 34 de Hitler cesse provisoirement de désigner Moscou comme objectif principal de l'Barbarossa, et lui substitue Leningrad au nord, l'Ukraine, la Crimée et Kharkov au sud.
Vichy : l'amiral Darlan devient le nouveau ministre de la Défense nationale et de l'Empire.
14 août :
Canada : à bord du cuirassé HMS Prince of Wales ancré au large d'Argentia à Terre-Neuve, Churchill et Roosevelt signent la Charte de l'Atlantique, une déclaration en huit points rappelant « les principes touchant à la civilisation du monde » et visant à « évoquer un avenir meilleur pour le monde ».
15 août :
Front de l'Est : les Allemands occupent l'Ukraine.
20 août :
URSS : appliquant les consignes de Staline de la terre brûlée, les Russes détruisent le barrage Lenin Dnieprogues, à Zaporojie sur le Dniepr, pour éviter sa capture par les Allemands. C'était le plus grand complexe hydroélectrique du monde.
Allemagne : devant les protestations de la population allemande, Hitler ordonne l'arrêt de l'opération T4, concernant l'euthanasie des malades mentaux et des invalides. Elle a déjà fait 70 273 victimes depuis . Cependant l'euthanasie des détenus des camps de concentration se poursuivra.
le haut commandement allemand annonce la capture de 665 000 prisonniers au cours des combats de Kiev. Ce chiffre est sans doute exagéré. On estime les pertes totales soviétiques (tués et prisonniers) durant la bataille de Kiev à environ 500 000 hommes.
Front de l'Est : les Allemands lancent une grande offensive vers Rostov et le Caucase.
URSS : le maréchal Chapochnikov devient le chef d'état-major général de l'Armée rouge.
2 novembre :
Front de l'Est : la Wehrmacht s'empare de Koursk, à 250 km au nord de Kharkov.
5 novembre :
Moscou : Maksim Litvinov, ancien commissaire du peuple aux Affaires étrangères, devient ambassadeur d'URSS à Washington.
7 novembre :
Front de l'Est : au cours de la nuit du 6 au 7, la température chute brusquement. Cette arrivée du froid est d'abord bien accueillie par les Allemands, car elle met fin à la « saison de la boue ».
Front de l'Est : la température en Russie tombe à −20 °C. Le fameux « général hiver » arrive enfin à la rescousse de Staline et de l'URSS. L'hiver 1941-42 va être le plus froid depuis un siècle. Cette irruption brutale d'un froid glacial va, en quelques jours, provoquer de terribles pertes au sein d'une Wehrmacht absolument pas équipée pour faire face à de telles conditions climatiques.
14 novembre :
Méditerranée : le porte-avions britannique HMS Ark Royal est torpillé et coulé par le sous-marin U-81.
16 novembre :
Front de l'Est : par une température de -−20 °C, l'offensive allemande contre Moscou reprend. Cinquante divisions allemandes passent à l'attaque.
17 novembre :
Allemagne : le général Ernst Udet, directeur technique de la Luftwaffe, se suicide. Né en 1896, ancien as de la Grande guerre et acrobate aérien, Udet était un homme d'action, certainement pas un bureaucrate ni un planificateur. Les problèmes de la Luftwaffe, aggravés par l'autorité brouillonne de Göring, le dépassèrent complètement.
18 novembre :
Libye : déclenchement de l'opération Crusader, offensive de la VIIIe armée britannique destinée à récupérer le terrain conquis par l'Afrikakorps de Rommel et à dégager Tobrouk.
22 novembre :
Mort de l'as de la Luftwaffe Werner Mölders (né en 1913). Son avion a heurté une cheminée d'usine à Breslau, alors qu'il se rendait aux obsèques d'Ernst Udet.
Méditerranée : le cuirassé britannique HMS Barham est coulé par le sous-marin U-331 au large de la Libye. 841 officiers et marins périssent dans le naufrage.
Pacifique : l'escadre de l'amiral Nagumo reçoit le mot d'ordre « Niitaka Yama Nobore » (« Escaladez le mont Niitaka »), confirmant l'attaque contre Pearl Harbor.
L'état d'urgence est décrété en Malaisie. Hong Kong est mise en état d'alerte.
2 décembre :
Front de l'Est : les Allemands ne sont plus qu'à quelques kilomètres du Kremlin, le cœur de Moscou.
Front de l'Est : Hitler stoppe l'offensive allemande contre Moscou pour la durée de l'hiver.
6 décembre :
Front de l'Est : déclenchement d'une contre-offensive soviétique, d'abord dans le secteur de Moscou (sous les ordres de Joukov), puis sur l'ensemble du front.
Washington : le président Roosevelt lance un appel personnel à la paix à l'empereur Hirohito.
7 décembre :
Attaques aériennes japonaises sur Pearl Harbor : Une escadre japonaise commandée par l'amiral Nagumo, et comprenant entre autres 6 porte-avions (Akagi, Kaga, Hiryu, Soryu, Shōkaku et Zuikaku) et 2 cuirassés, s'est approchée discrètement au nord-ouest des îles Hawaii, et a lancé une attaque-surprise sur la flotte américaine ancrée dans la rade de Pearl Harbor. Le cuirassé USS Arizona est coulé et plusieurs autres sont gravement endommagés, mais les porte-avions américains sont saufs. C'est l'un des événements majeurs de la guerre, qui va précipiter l'Amérique dans le conflit.
Allemagne : le maréchal Keitel signe le décret « Nacht und Nebel » (« Nuit et Brouillard »), concernant la répression des mouvements de résistance dans les territoires occupés.
Au large de la Malaisie britannique, l'aviation japonaise coule deux navires de ligne britanniques : le vieux croiseur de bataille HMS Repulse, et le récent cuirassé HMS Prince of Wales. 840 marins britanniques, dont l'amiral sir Tom Phillips, périssent dans ce désastre.
L'USS Swordfish coule le premier navire japonais de la guerre.
19 décembre :
Méditerranée : nouveaux désastres pour la Royal Navy. Par un raid sur des torpilles humaines, un commando de plongeurs italiens coulent les cuirassés HMS Queen Elizabeth et HMS Valiant en rade d'Alexandrie (les deux navires pourront être renfloués, mais l'opération prendra des mois). D'autre part, 3 croiseurs et 1 contre-torpilleur britannique explosent après avoir heurté des mines. Après ces nouvelles pertes, le Mediterranean Squadron de l'amiral Cunningham est réduit à quelques croiseurs et destroyers.
Allemagne : après avoir destitué le maréchal von Brauchitsch, commandant en chef de l'armée de terre depuis , Hitler prend personnellement le commandement de l'armée allemande, et ordonne de se battre « sans esprit de recul ».
Front de l'Est : le maréchal von Bock, chef du Groupe d'armées Centre, demande à être remplacé « pour raisons de santé ». Hitler nomme à sa place le maréchal von Kluge.
Allemagne : Josef Goebbels fait appel à la population allemande pour qu'elle envoie des vêtements chauds aux soldats qui se battent sur le front russe.
22 décembre :
Washington : ouverture de la conférence Arcadia.
24 décembre :
Des éléments des Forces navales françaises libres débarquent dans l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, et provoquent le ralliement de ce territoire à la France libre. Cet évènement va provoquer une crise grave entre Washington et le général de Gaulle ; en effet, les Américains avaient signé avec Vichy à l'été 1940 un modus-vivendi « gelant » la situation des territoires français d'Amérique, et ils n'apprécièrent pas du tout que les Français libres se permettent d'intervenir dans ce qu'ils considéraient comme leur chasse gardée.
31 décembre :
fin de la Bataille de Malaisie et repli des forces britanniques sur l'île de Singapour.
Rio de Janeiro : ouverture de la conférence panaméricaine. Excédé par les attaques des sous-marins allemands contre ses navires de commerce, le gouvernement brésilien annonce qu'il rompt ses relations diplomatiques avec les pays de l'Axe.
17 janvier :
Front de l'Est : mort (d'une crise cardiaque) du maréchal Walter von Reichenau (°1884), commandant du GA Sud de la Wehrmacht. C'était un officier compétent, mais contrairement à un certain nombre de ses collègues, il était proche des thèses nazies. Il avait appliqué les consignes de Hitler concernant le caractère idéologique de la guerre à l'Est avec une rigueur impitoyable, ce pourquoi d'ailleurs il était particulièrement apprécié du Führer.
Berlin : Reinhard Heydrich, chef du RSHA, préside la conférence de Wannsee, qui réunit une quinzaine de dignitaires nazis. Le but de cette conférence est d'organiser la « Solution finale du problème juif » en Europe, c'est-à-dire la déportation à l'Est et l'extermination des Juifs d'Europe. Un procès-verbal est rédigé par Adolf Eichmann.
22 janvier :
Royaume-Uni : mort à Bath de Walter Sickert, peintre impressionniste britannique d'origine allemande (°1860). Considéré comme l'un des peintres britanniques les plus importants de son époque, il a parfois été soupçonné d'être le fameux criminel Jack l'Éventreur.
23 janvier:
Front de l'Est : Début du siège de la poche de Kholm (fin )
Mort dans un accident d'avion du DrFritz Todt (°1891), ministre du Reich pour l'Armement et les munitions et fondateur de l'organisation Todt. Hitler, qui se méfiait des spécialistes, nomma pour le remplacer son architecte favori, Albert Speer (qui avait failli prendre le même avion). Speer se révéla être un excellent organisateur, au point qu'on a pu dire que son action a prolongé la guerre d'un an.
Front de l'Est : Début du siège de la poche de Demiansk (fin 1er mai)
15 février :
Capitulation de la colonie britannique de Singapour devant l'armée japonaise. La chute de Singapour est un évènement d'une importance considérable, dont le retentissement dépasse même le cadre du présent conflit. C'est l'un des piliers de l'Empire britannique qui s'écroule, et cette défaite est d'autant plus humiliante pour les Britanniques que la forteresse de Singapour était réputée imprenable (personne n'avait songé au Royaume-Uni qu'on puisse l'attaquer par voie de terre, car la jungle était jugée impénétrable par des unités militaires). En humiliant ainsi les Blancs et en prouvant qu'ils n'étaient pas invincibles, les Japonais vont ébranler les fondements même sur lesquels étaient bâtis les empires coloniaux des puissances européennes. La prise de Singapour s'accompagne de massacres commis par les soldats nippons, en particulier à l'égard de la population chinoise. Plus de 10 000 personnes sont tuées.
19 février :
Le sous-marin Surcouf, appartenant aux FNFL, est heurté dans la nuit par un cargo américain en mer des Caraïbes, alors qu'il faisait route vers le Pacifique. Il disparaît avec les 126 membres de son équipage. Le Surcouf était le plus grand sous-marin du monde (sa désignation officielle était d'ailleurs « croiseur sous-marin »). D'un déplacement de 3 300 tonnes, il était armé de 2 pièces de 203 mm et 6 tubes lance-torpilles.
L'opération « Si un jour… » (If Day en anglais) est une invasion nazie simulée de la ville canadienne de Winnipeg dans le Manitoba et ses alentours. Elle fut organisée par le comité des obligations de guerre du Grand Winnipeg mené par l'influent homme d'affaires J. D. Perrin. Cet événement reste le plus grand exercice militaire jamais organisé à Winnipeg. Ce simulacre d’invasion aura un retentissement dans tout le continent américain ainsi qu’en Grande-Bretagne
Kenya : mort en captivité à Nairobi du prince Amédée II de Savoie-Aoste, 3e duc d'Aoste, ancien vice-roi d'Éthiopie (°1898). Confronté à la mission très difficile (en l'absence de toute possibilité d'envoi de renforts ou de ravitaillement) de défendre l'Afrique orientale italienne contre les offensives britanniques, il s'était acquitté avec honneur de sa tâche, ne capitulant que quand toute résistance était devenue impossible. Alliés comme adversaires saluèrent la conduite de ce parfait gentleman. Le duc d'Aoste est mort de maladie (tuberculose et malaria).
France : premier bombardement de la RAF sur Paris, visant les établissements Renault de Billancourt. À partir de cette date, tout l'ouest parisien sera la cible de l'aviation alliée. L'année 1943 sera particulièrement meurtrière pour les civils.
Arrivé en Australie, le général MacArthur prend le commandement des forces alliées du Pacifique Sud-Ouest. Il déclare que son objectif essentiel est de sauver les Philippines. « J'en suis venu et j'y retournerai », promet-il.
28 mars :
France : raid des commandos britanniques sur le port de Saint-Nazaire. Le but de ce raid était la destruction de la forme-écluse qui avait servi pour la construction du Jean-Bart et qui, parmi les ports de l'Atlantique, était seule capable de recevoir le cuirassé allemand Tirpitz. Pour atteindre leur objectif, les Britanniques enfoncèrent la porte de l'écluse avec le vieux destroyer HMS Campbeltown, bourré d'explosifs. L'explosion détruisit la forme-écluse et fit 400 victimes parmi les Allemands mais aussi au sein de la population civile française, provoquant en outre d'énormes dégâts dans le port. Les pertes des commandos britanniques s'élevèrent à 169 morts.
Raid de Doolittle : 16 B-25 décollent de l'Hornet pour aller bombarder Tokyo dans le but de venger l'attaque de Pearl Harbor. Le raid fait prendre conscience aux Japonais que le pays n'est pas hors de portée des attaques des bombardiers américains. En conséquence, ils s'attaquent en priorité aux porte-avions américains, ce qui mène à l'attaque de Midway au début de juin.
Lancement dans le nord de la Chine de la Politique des Trois Tout(三光作戦, Sankō Sakusen?, « tue tout, brûle tout, pille tout »), une stratégie de la terre brûlée par laquelle l'armée japonaise, selon l'historien Mitsuyoshi Himeta, exterminera environ 2,7 millions de civils en 3 ans. Mise en place des premiers maquis en Grèce.
Bataille de la mer de Corail. C'est la première bataille « porte-avions contre porte-avions » de l'Histoire. Bien que s'achevant par une victoire tactique japonaise (les Japonais n'ont perdu que le petit porte-avions Shoho alors que le porte-avions lourd USS Lexington a été coulé), il s'agit en fait du premier coup d'arrêt à l'expansion nippone. En effet la force d'invasion de Port-Moresby a dû faire demi-tour. D'autre part, les porte-avions Shokaku et Zuikaku ont subi des dommages qui les empêcheront de participer à la prochaine opération japonaise contre les îles Midway. Du côté américain, le porte-avions USS Yorktown a été gravement endommagé, mais les arsenaux de Pearl Harbor accompliront des prodiges pour le remettre en état le plus rapidement possible.
Front de l'Est : les forces allemandes percent le front de Crimée et occupent la ville de Kertch, ce qui oblige les Soviétiques à évacuer la péninsule de Kertch. Le front de Crimée n'existe plus.
Tchécoslovaquie : attentat mortel contre Reinhard Heydrich, Reichsprotektor de Bohême-Moravie, chef de la police et du RSHA (les Services centraux de sûreté du Reich). Heydrich était considéré par les Alliés comme l'un des dirigeants nazis les plus dangereux. C'était aussi l'un des rares qui pouvaient être atteints, car, très sûr de lui, il se déplaçait sans protection particulière. C'est pourquoi une dizaine de résistants tchèques et slovaques, dont Josef Valčík, Jan Kubiš et Jozef Gabčík, furent formés en Écosse en vue de son assassinat, avant d'être parachutés par la RAF dans leur pays.
Front de l'Est : les troupes allemandes tentent de s’infiltrer dans Rovno. Parties d'Eupatoria, en Crimée, deux vagues de bombardiers soviétiques, avec escorte, composées entre autres de 6 Pe-8, 3 TB-3 Aviamatki, accompagnées 12 Yak-1 SPB et 6 I-16 attaquent le port roumain de Constanța, et attaquent les bateaux et réservoirs de carburant coulant les destroyers Marasti et Regele Ferdinand.
2 juin :
Front de l'Est : En mer Baltique, le sous-marin soviétique L-1 est coulé par l'aviation allemande au large de Pillau. À Ventspils un convoi naval soviétique parvient a débarquer de l'infanterie de marine et à évacuer des blessés. 25 000 ouvriers de Minsk, sont réquisitionnés pour creuser des tranchées et des fossés anti-chars.
4 juin :
Tchécoslovaquie : Heydrich meurt des blessures subies lors de l'attentat du (°1904). Beau, courageux, sportif (c'était un escrimeur de niveau olympique et un pilote accompli), musicien de talent, Reinhard Heydrich incarnait l'Aryen parfait tel que le rêvaient les idéologues nazis. C'était aussi un homme totalement impitoyable, parfaitement amoral et d'une ambition illimitée. Intelligent et travailleur, capable à l'occasion d'utiliser d'autres méthodes que la répression brutale si cela servait ses desseins, il était avant tout soucieux d'efficacité. Il avait déjà réuni d'immenses pouvoirs entre ses mains. S'il n'avait pas été tué dans cet attentat, il n'est pas certain qu'il aurait supporté encore longtemps d'être sous l'autorité de Himmler.
4-7 juin :
Victoire américaine à la bataille navale de Midway. Midway est le tournant de la guerre du Pacifique. La marine impériale japonaise subit une défaite écrasante dont elle ne se relèvera jamais, perdant 4 des 6 porte-avions qui avaient participé à l'attaque de Pearl Harbor (Akagi, Kaga, Hiryu, Soryu) avec leurs pilotes expérimentés, ainsi que le croiseur lourd Mikuma. De leur côté les Américains perdent le porte-avions Yorktown.
9 juin :
Berlin : funérailles nationales de Heydrich. Lors de l'oraison funèbre qu'il prononce, Hitler déclare que le chef du RSHA était un « homme au cœur de fer ».
10 juin :
Tchécoslovaquie : à titre de représailles contre la mort de Heydrich, les Allemands massacrent entièrement la population du village de Lidice, soit 340 personnes. La répression se poursuivra durant tout l'été, et fera au total environ un millier de morts.
28 juin :
Front de l'Est : déclenchement de l'offensive d'été de la Wehrmacht, l'opération Fall Blau (opération Code bleu). D'une année sur l'autre les moyens de l'armée allemande ont beaucoup décru, aussi l'offensive ne concerne-t-elle que la partie sud du front, de Koursk à la mer d'Azov. Néanmoins, les Allemands ont concentré dans ce secteur des effectifs très importants en hommes et en matériel. De plus, la Wehrmacht conserve encore sa supériorité tactique sur l'Armée rouge. Aussi, dans un premier temps, l'attaque va rencontrer de grands succès, et les formations soviétiques qui reçoivent de plein fouet le choc de la Blitzkrieg de nouveau triomphante vont être annihilées.
30 juin :
Front de l'Est : après vingt-quatre jours de violents combats, les Soviétiques commencent à évacuer Sébastopol.
Paris : rafle du Vel d'Hiv. 9 000 policiers et gendarmes français exécutent la plus grande rafle jamais organisée dans la capitale. 12 884 Juifs étrangers (3 031 hommes, 5 802 femmes et 4 051 enfants) seront au total interpelés. Les Allemands espéraient capturer une trentaine de milliers de Juifs, mais l'aide de la population voire de policiers eux-mêmes permettra à un certain nombre de s'échapper. Les célibataires et les couples sans enfants sont envoyés au camp de Drancy, tandis que les familles (soit 7 000 personnes environ) sont entassées pendant plusieurs jours dans des conditions épouvantables au vélodrome d'Hiver. Tous seront déportés ensuite en Allemagne ou en Pologne. Seuls quelques centaines de survivants, dont une trentaine d'enfants, reviendront des camps de la mort en 1945. La rafle du Vel d'Hiv demeure un des pires exemples de la collaboration franco-allemande.
Pacifique Sud : les soldats de la 1re division de Marinesdébarquent à Guadalcanal sans rencontrer de résistance. Par contre, ils devront livrer de sévères combats pour s'emparer des îles voisines (Gavutu, Tanambogo et Tulagi).
9 août :
Pacifique Sud : bataille de l'île de Savo : c'est la première des six batailles navales qui, d' à , vont se dérouler dans les eaux de Guadalcanal. Au cours d'une brillante action nocturne, les croiseurs japonais de l'amiral Mikawa coulent 4 croiseurs lourds alliés (1 australien et 3 américains) et endommagent gravement 1 croiseur lourd et 1 destroyer américains. Mais ils manquent l'occasion de détruire la flotte de transport.
10 août :
Pacifique Sud : le sous-marin américain S-44 venge partiellement l'honneur allié en coulant le croiseur japonais Kako.
19 août :
France : Débarquement de Dieppe (ou opération Jubilee) : tentative ratée de débarquement des Alliés en France occupée sur le port de Dieppe. Cette opération laisse un goût amer aux Canadiens car les troupes engagées furent décimées alors que la tournure des opérations aurait dû faire annuler l'opération rapidement.
Début de l'offensive victorieuse britannique à la bataille d'El Alamein. La bataille se décompose en deux opérations LightFoot et Supercharge et se termine le .
Front de l'Est : opération Saturne lancée par l'Armée rouge sur le Caucase et le Donbass, qui déboucha sur des batailles au nord du Caucase et dans le bassin du Don. L'état-major soviétique lance ainsi une série d'offensives durant l'hiver afin de profiter de la situation offerte par le succès de l'opération Uranus lancée le .
Bataille de la mer de Barents : Une force navale allemande comprenant le cuirassé de poche Lützow (ex Deutschland), le croiseur lourd Hipper et 6 contre-torpilleurs attaque le convoi JW51B. L'escorte du convoi réussit à repousser les assaillants, au prix de la perte du mouilleur de mines HMS Bramble. Puis l'intervention des croiseurs HMS Sheffield et HMS Jamaica contraint les Allemands à la retraite, après qu'ils ont perdu un contre-torpilleur. Le piteux résultat de cet engagement rendra Hitler fou de rage, et il menacera d'envoyer toute la flotte allemande de surface à la ferraille, ce qui conduira le chef de la Kriegsmarine, l'amiral Erich Raeder, à la démission.
Front de l'Est : Début de la troisième phase de l'offensive hivernale soviétique après l'opération Uranus et l'opération Saturne, dans le cadre des campagnes militaires sur le front de l'est. Déclenchée dans la région du cours supérieur du Don, elle conduit en quelques jours à la défaite complète du contingent roumain, allié de l'Allemagne nazie et implique dans la catastrophe militaire le corps alpin italien.
Ouverture à Anfa d’une conférence réunissant Churchill et Roosevelt, qui décide que les Alliés débarqueront en Italie en 1943 et en France en 1944. L’Allemagne, l’Italie et le Japon devront capituler sans conditions.
Hitler ordonne à ses troupes de se battre jusqu'à la mort contre les Soviétiques pour briser la résistance soviétique à Stalingrad
30 janvier :
Allemagne : le chef de la Kriegsmarine, l'amiral Erich Raeder, donne sa démission pour protester contre le projet de Hitler de désarmer la flotte allemande de surface. Nommé le lendemain, son successeur, l'amiral Karl Dönitz (qui jusque-là commandait les sous-marins), fera revenir le Führer sur cette décision, en lui démontrant le peu de bénéfice économique d'une telle mesure, en comparaison de son impact moral désastreux.
Les Japonais se replient de Guadalcanal. Le Quartier général impérial commence à envisager la possibilité d'une défaite. Les Américains disposent désormais d’une base importante pour la protection de l’Australie et la reconquête du Pacifique Nord.
Allemagne : au Sportpalast de Berlin, devant 15 000 personnes enthousiastes, Josef Goebbels prononce un discours sur le thème « Guerre totale pour une guerre victorieuse ». Il termine par cette phrase involontairement prophétique : « Maintenant levez-vous! et que la tempête se déchaîne ! »
reddition sans condition des forces de l'Axe en Tunisie marquant une première victoire totale et définitive des Alliés sur le sol africain avec environ 180 000 prisonniers de l'Axe.
12-27 mai :
la conférence Trident à Washington entérine le principe d’un débarquement sur les côtes françaises. Churchill en fait repousser la réalisation au printemps 1944.
Front de l'Est : début de l'opération Citadelle, contre-offensive allemande dont le but est de « liquider » le saillant de Koursk. Les Soviétiques connaissaient le plan de l'attaque grâce à leurs services secrets, et ils ont donc préparé une défense sur plusieurs lignes, tandis que des forces très importantes étaient prêtes à contre-attaquer.
8 juillet :
Jean Moulin, chef de la Résistance française, meurt des suites des tortures subies, durant son transfert en Allemagne (° 1899).
Front de l'Est : près de Prokhorovka se déroule l'une des plus grandes batailles de chars de l'Histoire. Malgré leurs nouveaux blindés Tiger, Panther et Elefant, les Allemands ne parviennent pas à enfoncer le front russe.
L'armée soviétique lance une contre-offensive dans le secteur du saillant d'Orel.
13 juillet :
Hitler ordonne l'arrêt de l'opération « Citadelle ».
L'Opération Gomorrah commence : des avions britanniques et canadiens bombardent Hambourg la nuit, les Américains le jour. À la fin de l'opération en novembre, 9 000 tonnes d'explosifs ont tué plus de 30 000 personnes et détruit 280 000 bâtiments.
Rome : convoqué par le roi, Mussolini est remplacé à la tête du gouvernement italien par le maréchal Badoglio, et emprisonné. Quand la nouvelle du renversement de Mussolini est connue, des manifestations de joie éclatent dans toute l'Italie.
Conférence Quadrant réunie à Québec entre Winston Churchill et Franklin Roosevelt (à laquelle participe le Canadien Mackenzie King et le Chinois T.V. Soong, représentant du Guomindang). Le débarquement dans le nord de la France est prévu pour le et sera complété par un débarquement dans le sud du pays. Pour diminuer la pression allemande du côté de l’Union soviétique, les Alliés décident aussi d’un débarquement sur la péninsule italienne, l’objectif étant la capitulation sans condition de l’Italie.
Le gouvernement de Badoglio signe avec les Alliés un armistice secret qui doit prendre effet le .
8 septembre :
Proclamation de la capitulation de l'Italie. Les Allemands réagissent en désarmant et en internant les troupes italiennes. Dans l'île grecque de Céphalonie, des combats opposent les anciens partenaires de l'Axe. Environ 15 000 soldats italiens prisonniers seront massacrés par les Allemands.
La flotte italienne capitule, et rejoint l'île de Malte. Une « bombe planante » allemande coule le cuirassé Roma.
La Wehrmacht occupe Rome. Les Italiens, qui avaient cru un peu trop rapidement que la guerre était finie pour eux, doivent déchanter.
11 septembre :
Italie : les Allemands sont maîtres de tout le centre et le nord de la péninsule. Près de 700 000 soldats italiens ont été désarmés, et dirigés vers des camps de prisonniers en Allemagne.
Désireux d'améliorer ses relations avec les Alliés, Franco ordonne le rapatriement de la division Azul, qui combat sur le front de l'Est. Au total environ 47 000 volontaires espagnols (et aussi quelques centaines de Portugais) ont servi en Russie. Sur ce chiffre près de 5 000 ont été tués. Malgré le rappel de la division, un certain nombre de volontaires continueront le combat aux côtés des Allemands, parfois en s'engageant dans la Waffen SS, jusque dans les ruines de Berlin.
Opération Galvanic : débarquement américain sous le commandement de l’amiral américain Nimitz dans les îles Gilbert occupés par les Japonais. Après trois jours de combats très durs, les Marines s’emparent de Betio (sur l'atoll de Tarawa), Makin (aujourd'hui Butaritari), Abemama et les atolls environnants (fin ).
La conférence de Téhéran, qui réunit pour la première fois Joseph Staline, Franklin Roosevelt et Winston Churchill commence (fin le 1er décembre). De nombreuses discussions ont été consacrées au plan de débarquement en France (opération Overlord), fixé au printemps 1944. La question territoriale polonaise n’est pas résolue, pas plus que celle de l’organisation future de l’Allemagne, pour laquelle différents plans de démembrement sont envisagés.
Le croiseur de bataille allemand Scharnhorst est coulé au large du cap Nord par une formation de la Royal Navy comprenant le cuirassé HMS Duke of York et les croiseurs lourds HMS Belfast, HMS Norfolk et HMS Sheffield. Repéré par les radars britanniques alors qu'il pourchassait le convoi JW55, le Scharnhorst fut d'abord attaqué par les trois croiseurs, avant que les canons de 356 mm du Duke of York ne viennent l'achever. Sur les 1900 membres de son équipage, il n'y eut que 36 survivants.
Italie : le comte Ciano, ancien ministre des Affaires étrangères italien et gendre du Duce, est fusillé à Vérone pour haute trahison. Quatre autres dignitaires fascistes sont exécutés en même temps que lui.
L'opération Overlord est lancée par les Alliés, pour créer un autre front, en Europe de l'Ouest, et libérer la Normandie (D Day). 176 000 hommes débarquent sur les côtes normandes.
France : massacre des habitants d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) par les mêmes SS de la division Das Reich sous les ordres du commandant Adolf Diekmann. Des éléments de la division SS qui remontaient vers le nord et qui avaient eu des accrochages avec des partisans, s'arrêtent dans le village d'Oradour-sur-Glane, près de Limoges. Là, à titre de représailles, ils fusillent toute la population masculine, et brûlent vifs les femmes et les enfants dans une église, tuant au total 642 personnes, soit presque toute la population du village.
Opération Walkyrie : attentat contre Hitler à son QG de la « Wolfsschanze » (« Tanière du loup »), en Prusse-Orientale. Le colonel comte Claus von Stauffenberg a placé une bombe qui a explosé, et tué plusieurs officiers, mais le Führer lui-même n'a été que légèrement blessé. Il mettra sa survie sur le compte de la « Divine providence ». Cet attentat va encore aggraver la mauvaise santé et la paranoïa d'Adolf Hitler, ainsi que sa haine envers le corps des officiers allemand. La répression sera sanglante.
Normandie : dans la région d'Avranches, les Américains déclenchent l'opération Cobra, qui a pour objectif de percer les lignes allemandes pour en finir une fois pour toutes avec la bataille du bocage. L'attaque est précédée d'un très important bombardement aérien, qui pulvérise les positions de la Wehrmacht, mais fait aussi des victimes dans les rangs alliés.
Début de l'Insurrection de Varsovie : soulèvement armé contre l'occupant allemand organisé par la résistance polonaise (Armia Krajowa) dans le cadre du plan militaire national « Action Tempête ». Il s'accompagne de la sortie de la clandestinité des structures de la Résistance et de l'État clandestin ainsi que de l'établissement des institutions de l'État polonais sur le territoire de Varsovie libre. L'insurrection se termine le par la victoire allemande.
Les troupes britanniques entrent à Anvers, alors que la résistance belge vient de préserver le port en désamorçant les sabotages prévus par l'armée allemande.
Bataille de Peleliu : les forces américaines se battent pour la petite île de Peleliu et son terrain d'aviation. Le général américain William H. Rupertus avait prévu que l'île serait sécurisée en quatre jours, mais en raison de fortifications bien installées et de la forte résistance japonaise, les combats ont duré plus de deux mois. Cette bataille est sûrement la plus controversée de la guerre, en raison de la valeur stratégique douteuse de l'île et du grand nombre de morts (fin ).
Allemagne : soupçonné d'être impliqué dans le complot du 20 juillet 1944, alors qu'il n'y a joué aucun rôle, Erwin Rommel, le plus populaire des maréchaux allemands, est contraint par Hitler de se suicider. Rommel se tue pour épargner à sa famille les représailles des nazis. La version officielle fut qu'il était mort des suites des blessures reçues le . Ses funérailles ont lieu le lendemain à Ulm, et le maréchal von Rundstedt prononce son éloge funèbre.
Début de la contre-offensive allemande dans les Ardennes (bataille des Ardennes). Accompagnant les troupes allemandes, de petites unités de soldats allemands déguisés avec des uniformes américains et parlant l'anglais comme aux États-Unis, sèment la perturbation dans les mouvements de l'armée américaine. Ils sabotent les communications et lancent de fausses informations sous les ordres du colonel S.S.Otto Skorzeny. Mais les Américains, encerclés dans Bastogne et Saint-Vith, parviennent à résister à l'encerclement de la Wehrmacht jusqu'à leur dégagement par les secours du général Patton, le . À divers endroits, dans les campagnes, des massacres de civils et de prisonniers américains sont perpétrés par des SS, mais l'offensive allemande s'essouffle.
Les SS font sauter le dernier four crématoire d'Auschwitz-Birkenau.
Libération du camp de concentration d'Auschwitz par les troupes soviétiques, où il reste 5 000 internés.
30 janvier :
Le Wilhelm Gustloff avec plus de 10 000 réfugiés venus du port de Gotenhafen dans la baie de Dantzig est coulé par trois torpilles du sous-marin soviétique S-13. Plus de 9 300 réfugiés périssent dans la mer Baltique.
Conférence de Yalta réunissant en secret les États-Unis, le Royaume-Uni et l'URSS représentés par Roosevelt, Churchill et Staline. Les Alliés s'engagent à organiser des élections libres en Europe, après la victoire, en fait ils se sont partagé les zones d'influence en Europe entre les États-Unis et l'Union soviétique. Accord sur l’entrée en guerre de l’URSS en Asie en contrepartie d’avantages territoriaux sur les frontières orientales de la Pologne et sur l’octroi à la France d’une zone d’occupation en Allemagne.
10 février :
Le Steuben est coulé par le sous-marin soviétique S-13.
Le prince Fumimaro Konoe recommande à Hirohito de négocier immédiatement un armistice avec l'ennemi. Ce dernier refuse en invoquant la nécessité d'une dernière grande victoire (tennozan) pour négocier en position de force.
Coup de force japonais contre les Français en Indochine. L'intégralité des forces françaises (90 000 hommes) est internée. Des officiers français sont parachutés pour tenter d'organiser des maquis.
Début de la bataille d'Okinawa. Les forces alliées convergent sur l'île d'Okinawa. Plus de 500 000 soldats interviendront dans cette opération amphibie. L’île est conquise complètement le 21 juin (50 000 victimes américaines, morts ou blessés).
Japon : Le gouvernement de Kuniaki Koiso, incapable d'assurer une protection adéquate du territoire national, démissionne à la suite des bombardements de Tokyo. Hirohito nomme Kantarō Suzuki comme remplaçant.
7 avril :
L'aéronavale américaine coule le plus gros bâtiment de la marine japonaise, le cuirassé Yamato.
Les troupes d'infanterie alpine finissent par reprendre les forts des Alpes, dans lesquels s'étaient retranchées des troupes allemandes, mais au prix de durs combats.
24 avril :
Les Soviétiques pénètrent dans la ville de Berlin.
25 avril :
Jonction des troupes américaines et soviétiques à Torgau sur l'Elbe. Les Français et les Américains atteignent l’Autriche.
28 avril :
Adolf Hitler destitue Heinrich Himmler de toutes ses fonctions, Himmler ayant tenté de négocier avec les Alliés occidentaux.
Le dictateur italien Benito Mussolini et sa compagne Clara Petacci sont fusillés par des partisans communistes, leurs corps sont pendus par les pieds sur la place Loreto, à Milan.
Suicides d'Adolf Hitler et d'Eva Braun dans le bunker de la chancellerie à Berlin, alors que les troupes russes s'en approchent. Joseph Goebbels, nommé chancelier par Hitler dans son testament, entame des négociations avec le commandement soviétique à Berlin.
Libération des 25 000 survivants du camp de concentration de Theresienstadt par les Soviétiques.
L'U-320 est coulé par un PBY Catalina au nord de Bergen. C'est le dernier U-Boot coulé, dans cette guerre.
L'U-2336 coule deux cargos, l' Avondale Park et le Sneland I, au large du Firth of Forth. Ce sont les dernières destructions de cette Guerre, de navires marchands par un sous-marin allemand[4].
8 mai :
L’amiral Karl Dönitz capitule. L'acte définitif de capitulation est signé à Berlin à 23 heures 01, par le général Stumpff, l’amiral von Friedeburg et le maréchal Keitel en présence du maréchal Joukov (URSS), du général Spaatz (États-Unis), du général Tedder (Royaume-Uni) et du général de Lattre de Tassigny (France). Avec la reddition du 7 mai et celle du 8 mai, on a donc deux actes de reddition militaire. Compte tenu du décalage horaire de 2 heures, le à 23 heures 01 à Berlin correspond au à 1 heure 01 à Moscou, ce qui explique que la fin de la Seconde Guerre mondiale est fêté par l'Union soviétique le .
Démission de Winston Churchill de son poste de Premier ministre après la défaite du Parti conservateur.
« Déclaration de Potsdam » : les Alliés réunis lors de la conférence de Potsdam invitent le Japon à se rendre sans conditions sous peine de destruction.
28 juillet :
Le Japon rejette de manière ambiguë la déclaration de Potsdam.
30 juillet :
Le croiseur USS Indianapolis, qui avait transporté la première bombe atomique américaine, est coulé par un sous-marin japonais. Le naufrage laisse à la mer environ 800 survivants, dont plusieurs centaines périront, entre autres à cause des requins. Le drame de l’Indianapolis donnera lieu à une commission d'enquête et à un procès.
Après l'U-530 le 10 juillet, l'U-977 fait à son tour surface devant Mar del Plata, en Argentine après un périple de quatre-vingt dix-neuf jours de mer depuis la Norvège, dont soixante en plongée. Son commandant, Heinz Schaeffer, a enfreint l'ordre de reddition.
L’empereur du Japon reconnaît officiellement la défaite. Son ministre des Affaires étrangères, Mamoru Shigemitsu signe avec le général Douglas MacArthur sur le cuirassé américain USS Missouri, dans la Baie de Tokyo, les actes de capitulation du Japon. Ces actes mettent fin au dernier conflit en cours de la Seconde Guerre mondiale et entérine l'occupation du Japon par les États-Unis. Le gouvernement japonais reste en place à condition d’exécuter les instructions des vainqueurs : démilitarisation de la société, dissolution des zaibatsu (trusts enrichis par l’industrie de guerre), abolition de la police contrôlant l’opinion publique, réforme agraire, loi sur les unions ouvrières.
Communistes et nationalistes se retrouvent face à face en Chine. Mao Zedong domine le Nord, pénètre en Mandchourie occupée par les Soviétiques. Tchang Kaï-chek regagne Nankin et récupère la plupart des grandes villes.