La Valette (en maltais : Valletta, appelé Il-Belt, « la ville » ; en anglais : Valletta/vəˈlɛtə/) est la capitale de la République de Malte. Elle est située sur la côte nord-est de l'île de Malte, dans le quart sud-est de l'île, et est le siège d'un Kunsill Lokali (« conseil local ») de la région Sud-Est. La ville était en 2019 peuplée de 5 827 habitants, appelés en français les Valettins[1] (en maltais : Beltin, au masculin singulier Belti, au féminin singulier Beltija ; en anglais : Vallettans, au singulier Vallettan).
Fondée en 1566 sous le nom de « Très Humble Ville de La Valette » (en latin : Humilissima Civitas Vallettae), du nom du grand maîtreJean de Valette de l'ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, la ville comporte de nombreux bâtiments de l'époque où cet ordre était souverain de l'archipel maltais (de 1530 à 1798). L'Unesco a recensé à La Valette 320 monuments sur une superficie de 55 hectares, concentration exceptionnelle dans le monde[2] ; la ville est par ailleurs inscrite sur sa liste du patrimoine mondial de l'humanité depuis 1980. La Valette a été capitale européenne de la culture en 2018.
Toponymie
L'actuelle capitale de Malte porte le nom de son fondateur, le Français Jean de Valette (1494-1568), grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem de 1557 à sa mort. Le nom de la nouvelle ville était alors : Humilissima Civitas Vallettae, c'est-à-dire « très humble ville de La Valette ». Ce nom est resté dans la distinction[n 1] de la ville Ċittà Umilissima[n 2].
Les habitants des campagnes la surnommaient Il-Belt (la ville), formulation qui s'est conservée dans le nom officiel de la capitale maltaise : Il-Belt Valletta[3]. Elle était appelée ainsi car c'était véritablement une agglomération par rapport aux autres entités habitées de l'archipel, qui n'étaient que des villages.
Une construction tardive voudrait que le nom de la ville vienne de l'italienLa Valletta[n 3], mais aucune source ne vient appuyer cette théorie.
À la suite de cet événement, les fonds affluent des cours chrétiennes européennes et les Hospitaliers font construire près du fort Saint-Elme et du Castell'amare (Birgu) une nouvelle ville fortifiée qui prendra le nom de son initiateur Jean de Valette. C'est une des seules villes européennes de la Renaissance à avoir été construite sur un plan en damier[4].
Géographie
Situation et topographie
La ville est bâtie sur la côte nord-est de l'île de Malte, sur la Péninsule de Xiberras. À l'origine une longue bande de terre formant un plateau où culminait à une soixantaine de mètres le monticule Xiberras, qui a donné son nom à la presqu'île. Cinq wieds (vallée sèche) avaient entaillé le plateau étroit en descendant rapidement vers la mer.
Le climat est de type méditerranéen. Le tableau ci-dessous reprend les données météorologiques de 1853 à pour les températures de l’air et de 1841 à pour les précipitations.
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm
Économie
Petite commune au centre d'une agglomération plus importante, La Valette est un centre administratif important, en tant que capitale de la République de Malte, mais aussi un centre touristique, avec son centre historique et ses monuments.
Marché couvert de La Valette.
Transports
La Valette est desservie par l'Aéroport international de Malte, qui est situé à huit kilomètres au Sud de la ville. Le système de transport public de Malte, qui utilise des bus, opère majoritairement sur les routes provenant ou à destination de La Valette, avec leurs terminus centraux localisés en dehors de La Valette.
Le trafic à l'intérieur de la ville est restreint, beaucoup de rues pentues sont constituées d'escaliers et une partie des rues principales (triq ir-Repubblika et triq il-Merkanti) sont des zones totalement piétonnes.
Le , un plan de contrôle de la circulation automobile a été mis en place. Ce système de contrôle d'accès des véhicules CVA - Controlled Vehicular Access - voudrait réduire le stationnement de longue durée et promouvoir le commerce dans la ville[5],[6]. Dans le mois qui a précédé la mise en place du système, 17 000 véhicules en moyenne jour sont rentrés dans La Valette. Le système de caméras automatisés basé sur un système de reconnaissance automatique des plaques minéralogiques qui identifie les véhicules lorsqu'ils entrent et sortent de la zone payante entre 8 h et 18 h les jours de semaine et entre 8 h et 13 h le samedi. En dehors de ce temps et les dimanches et jours fériés la circulation est libre. Les conducteurs bénéficient d'une gratuité de 30 minutes, au-delà, ils sont facturés en fonction du temps passé à l'intérieur de la cité avec un coût maximum de 6,52 € par jour. Les différentes règles d'exonérations et de tarification en place voudraient faire évoluer le système vers un programme de péage urbain sur le modèle de Londres. Mais la mobilisation des commerçants et des petites entreprises, et surtout la débrouillardise des Maltais est en passe de faire échouer le système ; les coûts d'exploitation seraient supérieurs aux sommes récoltées. L'ensemble des rues de la ville est ainsi soumis à ce régime, avec neuf contrôles d'entrées (triq il-papa Piju V, triq San Pawl, triq San Mark, triq il-Punent, triq it-Tramuntana, triq il-Fran, triq il-Merkanti, triq il-Mediterran et is-sur tal-Inglizi) et six contrôles de sorties (triq Santa Lucija, triq il-Fran, triq ir-Repubblika, triq il-Mediterran, bieb Victoria et is-sur tal-Inglizi) ; seules, les rues longeant les fortifications et faisant le tour de la ville échappent à ce contrôle. Parallèlement un service de navettes est mis en place en 2006 par ADT - Autorita' dwar il-Transport ta' Malta (« Autorité du transport de Malte ») - entre le parking souterrain de Il-Furjana et misrah il-Helsen où à partir de 2008 se trouve la station de départ des taxis électriques urbains.
Démographie
Depuis 1590, l'évolution démographique de La Valette a été (en milliers d’habitants) :
↑Certaines villes de Malte sont distinguées en fonction de leur passé historique par le qualificatif de Ċittà.
↑Le mot humillina, qui se trouve dans de nombreux textes, est une erreur de transcription : humillina n'existe pas en latin (cf. Gaffiot, p. 758). « humble » se dit humilis, le superlatif est humilissimus, au féminin humilissima.
↑La forme maltaise, adoptée en anglais, vient de l'italianisation du nom français interprété comme une forme féminine du fait d'une confusion avec l'article féminin « la », la forme française actuelle vient à son tour de la francisation de l'italien. André Cherpillod, Dictionnaire étymologique des noms géographiques, Masson, 1986.
(it) Nicoletta Marconi (dir.), Valletta : città, architettura e costruzione sotto il segno della fede e della guerra, (actes du colloque international de La Valette, ), Rome, Libreria dello Stato, 2011 [ (ISBN978-88-240-1061-0)] (ouvrage disponible à Paris à la bibliothèque de l'INHA, Institut national d'histoire de l'art)
(en) Modernist Malta : the architectural legacy (catalogue de l'exposition tenue à La Valette, janvier-), Gzira (Malte), Kamra tal-Periti, 2009 [ (ISBN978-99932-0-692-7)] (aussi disponible à l'INHA, Paris)