30 mai - 3 juin : à Camp David, Bush et Gorbatchev s'entendent sur les grandes lignes d'un désarmement futur : réduction de 50 % des armes stratégiques et réduction de 50 % des armes chimiques.
17 juin : violence dans les cités universitaires d'Abidjan, entraînant une violente répression militaire menée par le général Robert Guéï. Grève des travailleurs et manifestations des élèves.
19 juin : abrogation de la loi de ségrégation raciale (apartheid) interdisant les Noirs dans les lieux publics en Afrique du Sud. L’arsenal législatif de l’apartheid est démantelé.
20 juin : à La Baule, lors de l'ouverture du 16e sommet franco-africain, le président Mitterrand annonce que l'aide française aux États d'Afrique sera liée à l'évolution de la démocratisation et chacun des pays devra en fixer les étapes et l'allure.
Juin : manifestations en faveur de la démocratisation à Madagascar.
Guerre civile au Libéria (1990-1996). Intervention d’une force d’interposition ouest-africaine (Ecomog) sous l’égide du Nigeria, qui parvient à désarmer les factions qui s’affrontent.
2 octobre : mort au combat de Fred Rwigema, leader historique du FPR (exilé tutsi du Rwanda). Il commandait un groupe d'une cinquantaine de combattants ayant franchi la frontière ougandaise pour attaquer un poste frontière rwandais.
14, 15 et 16 décembre : un mot d'ordre de grève générale est lancé par la CDT et l'UGTM, résultat : des émeutes populaires, avec un "pic" à Fès, et l'armée tire dans le tas[13]. Le bilan officiel annonce cinq tués tous à Fès, mais l'opposition soulève le nombre des victimes à quarante-neuf[14].
20 avril : 100 000 personnes défilent dans les rues de la capitale pour réclamer l’instauration de la charia[17].
12 juin : élections communales en Algérie, massivement remportées par le FIS (54,25 % des suffrages, 28 % pour le FLN), parti islamiste. Stupeur dans la société civile et parmi les élites francophones et militaires. Le , Abbassi Madani exige la tenue d’élections législatives anticipées[18].
: lors de la date anniversaire du déclenchement de la lutte de libération, Abbassi Madani, leader du FIS, refuse de se rendre aux festivités officielles auxquelles il a été invité par le président de République.
27 novembre : Les maires FIS remplacent la devise "Par le peuple et pour le peuple" sur la devanture de leur mairie par celle de "Commune islamique". Parallèlement, ils exigent la fermeture de toute fabrique de boissons alcoolisées, l'interdiction de la consommation de boissons alcoolisées et des poursuites judiciaires contre les consommateurs.
25 février : élections libres au Nicaragua. Le sandinisteDaniel Ortega est battu à élection présidentielle par la candidate de l’Union nationale d’opposition (UNO), Violeta Chamorro, veuve du dirigeant politique assassiné en 1978. Ortega déclare que « le changement de gouvernement ne signifie pas la fin de la révolution » et que son parti, fort de 40 % des suffrages et du contrôle des syndicats, continuerait à gouverner « d’en bas » afin de protéger les acquis de la révolution. Les sandinistes conservent le contrôle de l’armée. La situation reste instable jusqu'à la conclusion d’une trêve définitive avec les contras en 1994.
Février : réduction de la dette du Mexique de 12 % à la suite du plan Brady. Le pays peut reprendre sa croissance tout en payant ses intérêts, après avoir libéralisé son économie.
15 mars : Fernando Affonso Collor de Mello devient président de la République du Brésil (fin en 1992). Il lance le premier “Plan Collor”, radical mais anticonstitutionnel : tous les comptes en banque rémunérés de plus de 50$ sont gelés, une nouvelle monnaie est créée et diverses mesures sont prises pour réduire le rôle de l’État. La situation économique est si mauvaise (89 % d’inflation en mars) que personne ne réagit. Le plan échoue.
4 avril : reprise du dialogue au Salvador. Un accord signé à Genève prévoit la participation de l’ONU comme médiateur dans le règlement de la guerre civile.
18 juillet : Alberto Fujimori devient président du Pérou. Il parvient à circonscrire les effets du mouvement terroriste du Sentier lumineux, d’inspiration maoïste et totalitaire, en recourant à des moyens souvent illégaux et en profitant pour asseoir son pouvoir personnel.
21 mars, Mongolie : révolution démocratique. Au sein du parti communiste, la crise économique contraint le présidentJambyn Batmonkh à la démission. La référence au rôle dirigeant du parti est supprimée de la Constitution (Mars). Les premières élections multipartites ont lieu en juillet. Les communistes se maintiennent au pouvoir. Punsalmaagiyn Ochirbat, ancien ministre du Commerce extérieur, leur candidat à la présidence, triomphe aisément. Il inaugure une période de libéralisation politique et économique.
24 avril : Noursoultan Nazarbaïev est élu président du Kazakhstan par le Parlement puis confirmé à ce poste au suffrage universel avec 95 % des suffrages le . Il s’engage avec un gouvernement resserré dans une transition douce vers l’économie de marché. La recherche de la stabilité, à l’intérieur comme à l’extérieur, constitue la priorité pour les dirigeants du pays. La liberté de parole et de réunion est accordée à tous à l’exception des extrémistes nationalistes russes et kazakhs. Toutes les activités susceptibles de fomenter des troubles ethniques sont interdites. Des relations étroites sont maintenues avec la Russie dans les domaines économiques, militaires et politiques.
27 mai (Birmanie)[27] : les élections législatives voient la victoire écrasante du parti d’opposition, la Ligue nationale pour la démocratie, dirigée par MmeAung San Suu Kyi (fille de Aung San, assignée à résidence dès 1989) mais le SLORC refuse la tenue de la convention de l’Assemblée du peuple et poursuit sa politique de répression.
Juin : activité des extrémistes nationalistes hindous en Inde. Le VHP demande à chaque Hindou de contribuer financièrement à l’édification du temple de Rāma à Ayodhya, dont la construction est décidée en juin.
Les États-Unis et d’autres pays renoncent à soutenir la guérilla au Cambodge. En août, les quatre factions acceptent la création par les Nations unies d’un Conseil national suprême (CNS) comme gouvernement provisoire. L’ONU envoie des troupes et du personnel afin de contrôler l’administration et d’organiser des élections nationales. Le prince Norodom Sihanouk, de retour au Cambodge comme chef du Conseil national suprême, est accepté par la plupart des Cambodgiens comme la seule personne capable d’instaurer la paix.
Août : le Premier ministre indien V. P. Singh annonce que le gouvernement étend sa politique en faveur des castes défavorisées. En divisant les Hindous sur la question des castes, il espère contrecarrer le BJP (commission B. P. Mandal de 1979). Le BJP réagit immédiatement en organisant une gigantesque procession de chars à travers tout le pays jusqu'à Ayodhya, après avoir lâché le gouvernement. Une nouvelle majorité est trouvée avec l’appui du parti du Congrès.
9 septembre : première rencontre, à Séoul, entre les premiers ministres nord et sud coréens.
20 et 21 octobre (Malaisie)[28] : les élections maintiennent le Front national au pouvoir. Au Sabah et à Sarawak, par contre, les partis d’opposition remportent les élections. Les deux États estiment ne pas avoir profité de la croissance et de l’industrialisation des années 1970 et 1980, alors que pétrole, gaz naturel et bois ont permis cette industrialisation.
L’importante communauté arménienne de Bakou (environ 100 000 personnes) subit en janvier à son tour un terrible pogrom, renouvelé, en toute impunité par quelques milliers d’Eraz (Azéris réfugiés d’Arménie). Une semaine après, l’armée soviétique donne l’assaut à la ville de Bakou, perpétrant un véritable massacre dans la population civile.
Janvier : le gouvernement soviétique autorise plus de 250 000 juifs russes à émigrer vers Israël, ce qui constitue pour les peuples arabes un signe insupportable, et multiplie avec les Israéliens les contacts directs et indirects. À partir de , 10 000 Juifs soviétiques par mois émigrent vers Israël.
9 mars : le gouvernement israélien annonce qu’il accepte l’ouverture de négociations avec les Palestiniens. L’enjeu ne portera que sur l’autonomie des territoires. Yitzhak Shamir, chef d’un gouvernement plus à droite depuis le 11 mars, ajoute qu’il poursuivra une politique d’implantation de colonies et qu’il ne reconnaîtra pas la présence de ressortissants de Jérusalem-est dans la future délégation palestinienne. C’est l’impasse.
21 mai : un accord entre les deux Yémen permet la réunification du pays.
28-30 mai[29] : le sommet arabe de Bagdad souligne le droit de l’Irak de prendre toutes les mesures susceptibles « d’assurer sa sécurité et de favoriser les moyens de son développement, y compris par l’acquisition de moyens scientifiques et technologiques de pointe ».
Mai : élections en Syrie. Les candidats indépendants remportent un certain nombre de sièges au détriment du Baath. Ce sont essentiellement des chefs tribaux, des hommes de religion et des hommes des nouveaux milieux d’affaires.
Juin : les États-Unis, refusant de faire pression sur Israël, renoncent également au dialogue avec l’OLP.
Saddam Hussein remet un message à la LEA dans lequel il accuse le Koweït de voler le pétrole irakien depuis 1980. L’émirat demande une intervention de l’ONU.
Le refus des monarchies pétrolières de transiger sur le paiement des dettes, en particulier du Koweït, irrite Bagdad. Par ailleurs le Koweït pratique une politique de bas prix qui entrave la reconstruction irakienne. Il a exploité, pendant la guerre Iran-Irak, les nappes pétrolifères communes aux deux pays et Saddam Hussein réclame des dédommagements.
Les troupes irakiennes de Saddam Hussein envahissent le Koweït sous prétexte que le pays avait jadis été inclus dans le gouvernement de Bassorah à l’époque ottomane. Les forces koweïtiennes s’effondrent et l’émir se réfugie en Arabie saoudite. Bagdad installe un gouvernement provisoire fantoche.
3 août : le conseil ministériel de la Ligue arabe condamne l'invasion du Koweït. L’Égypte tente une médiation.
4 août : l’armée irakienne envahit les zones neutres séparant l’Irak, le Koweït et l’Arabie saoudite. Cette dernière craint une invasion de la région pétrolière du Hasa.
L’Arabie saoudite accepte le déploiement militaire américain sur son territoire (opération « Bouclier du désert »), qui met fin aux transactions diplomatiques. En novembre, elle est solidement défendue par les forces de la coalition.
Les États-Unis ne peuvent accepter cette agression qui viole le droit international et risque de mettre 40 % des réserves mondiales sous le contrôle de l’Irak au cas où il poursuivrait son attaque sur l’Arabie saoudite. Les monarchies arabes se sentent directement menacées. George H. W. Bush peut bâtir sous l’égide de l’ONU une vaste coalition internationale réunissant l’OTAN et des pays arabes (dont l’Égypte et la Syrie) avec le feu vert de Gorbatchev. Un puissant corps expéditionnaire est mis en place en quatre mois, le plus grand déploiement depuis 1945.
18 août : Bagdad annonce la prise en otages des « ressortissants de nations agressives » et décide de les regrouper dans des zones stratégiques, où ils seront utilisés comme des boucliers humains contre d’éventuels bombardements.
23 août : l'Arménie déclare son indépendance vis-à-vis de l'URSS. Le Mouvement national arménien, issu du Comité Karabakh, remporte les premières élections législatives libres au cours de l’été. Le Parlement arménien adopte des lois sur les libertés de parole, de presse et d’association, sur le multipartisme et sur la privatisation des terres.
25 août : la résolution 665 décrète un embargo économique total sur l’Irak, autorisant le recours aux moyens militaires.
20 septembre : en Géorgie, l’Ossétie du Sud se déclare république souveraine. Le Soviet suprême géorgien supprime le statut administratif de la région. Des combats entre les Géorgiens et les Ossètes s’ensuivent et ne se calment que lorsqu’une force de maintien de la paix composée de quatre parties (russe, géorgienne, ossète du Sud et ossète du Nord) est déployée.
13 octobre : l’aviation syrienne bombarde les positions aounistes au Liban. Le général Michel Aoun décide de se rendre et se réfugie à l’ambassade de France. Le général Émile Lahoud est chargé de mettre en place une armée forte pour restaurer l’autorité de l’État.
8 novembre : le président américainGeorge H. W. Bush ordonne l’envoi de 200 000 soldats supplémentaires dans le Golfe. Les forces américaines dépassent les 300 000 hommes.
14 novembre : Zviad Gamsakhourdia est porté au pouvoir en Géorgie. Anticommuniste fanatique et paranoïaque, il se transforme très vite en dictateur.
Élections législatives en Égypte. Les partis d’opposition légale s’abstiennent. Le PND, parti gouvernemental, remporte 79,6 % des suffrages et 348 sièges sur 444[31].
Comme l’embargo qui frappe l’Irak ne donne aucun résultat, la résolution 678 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée par 12 voix contre deux - Cuba et le Yémen - et une abstention - la Chine - fixe un ultimatum à l’Irak d’appliquer d’ici au les résolutions de l’ONU, sinon tous « les moyens nécessaires » seront utilisés pour les faire respecter.
↑Abdellatif Mansour, « 14,15 et 16 décembre 1990, un mot d'ordre de grève générale est lancé, émeutes populaires, avec un "pic" à Fès, l'armée tire dans le tas. 25 ans après, identification et épitaphes sur les tombes. », MarocHebdo, (lire en ligne, consulté le )