Émile Lahoud est né à Baabdat le . Chrétien maronite. Il est le fils d’un des chefs du mouvement pour l'indépendance du Liban, le général Jamil Lahoud. Sa famille maternelle est arménienne.
À l'issue de son mandat de six ans, en 2004, aucun consensus ne se dégageant pour lui trouver de successeur, la majorité de l'époque envisagea d'adopter une loi organique prolongeant son mandat de trois ans, comme cela avait été fait pour son prédécesseur Elias Hraoui. Les États-Unis y voyant l'assurance du maintien de la présence syrienne au Liban s'y opposèrent, menaçant d'intervenir militairement au nom du Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Restauration Act. Agissant en médiateur, la France fit adopter la résolution 1559 laquelle, entre autres, « se déclare favorable à ce que les élections présidentielles (…) se déroulent (…) en dehors de toute interférence ou influence étrangère ». Le Parlement passa outre cette injonction et adopta la loi organique par 96 voix « pour » (incluant Rafiq Hariri et son groupe, contraint par les syriens[1]) et 29 voix « contre », c'est-à-dire avec une majorité bien plus forte que s'il n'y avait pas eu la résolution 1559[2].
Polémiques
Pour ses partisans, Émile Lahoud a reconstitué l’armée libanaise à l’issue de la guerre civile libanaise (1975-1990) en la plaçant au service de l’État et non de communautés ou de factions. Il a également articulé cette armée nationale, encore mal équipée, à la branche militaire du Hezbollah pour constituer une défense efficace.
Pour ses détracteurs, il a laissé s’éterniser la présence militaire syrienne malgré l’accord de Taëf qui prévoyait son évacuation, de sorte que le Liban s’est longtemps trouvé sous la tutelle syrienne. Appui inconditionnel du Hezbollah, il s'opposera au déploiement de l'armée au sud du Liban. Ses détracteurs le soupçonnent aussi d'être directement ou indirectement impliqué dans l'assassinat de son ancien Premier ministre Rafiq Hariri avec lequel il entretenait des relations conflictuelles. Ils étayent cette accusation en relevant que, selon la commission Mehlis, les assassins ont joint par téléphone le secrétariat du commandant de la garde présidentielle juste après l'attentat. Sur la base de cet indice, le commandant de la garde présidentielle a été arrêté en septembre 2005 puis libéré après avoir été blanchi par la commission internationale d'enquête.
Divers
Contrairement à ce qui a été un moment affirmé (à la suite des affirmations d'Imad Lahoud lui-même[3]) dans la presse française[4], le président Émile Lahoud n'a pas de lien de parenté avec Imad Lahoud, un protagoniste de l'Affaire Clearstream 2[3].
Première Classe de l'ordre de la Fédération (Fédération sportive et militaire Arabe, )
Notes et références
↑«Rafic Hariri, Premier ministre, est convoqué à Damas le 26 août pour une explication violente avec le président Bachar al-Assad. Celui-ci lui impose par la force la prolongation du mandat de Lahoud. » https://www.cairn.info/liban-une-guerre--9782707150998-page-73.htm
↑« Lebanese MPs give Lahoud 3 more years; Amendment passes despite objections » par Nayla Assaf, The Daily Star, 4 septembre 2004.
↑Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN978-2-35077-135-9), p. 488 pour le Liban et p. 670 pour l’année 2001