17 septembre : le CFLN crée une Assemblée consultative qui sera composée de membres de la Résistance intérieure, de la résistance extérieure et d’anciens élus de la IIIe République. Elle se réunit à Alger le 3 novembre[18].
2 octobre : fin de la coprésidence du CFLN. De Gaulle l’emporte sur Giraud à Alger[14].
17-24 août : conférence Quadrant réunie à Québec entre Winston Churchill et Franklin Roosevelt (à laquelle participe le Canadien Mackenzie King[26] et le Chinois T.V. Soong, représentant du Guomindang). Le débarquement dans le nord de la France est prévu pour le et sera complété par un débarquement dans le sud du pays. Pour diminuer la pression allemande du côté de l’Union soviétique, les Alliés décident aussi d’un débarquement sur la péninsule italienne, l’objectif étant la capitulation sans condition de l’Italie[24].
20 décembre : coup d’état en Bolivie perpétré par de jeunes officiers réformistes dirigés par le lieutenant Gualberto Villarroel et appuyé par le Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR)[29], parti aux penchants fascisant et raciste, qui attribue tous les malheurs du pays aux barons de l’étain (presque tous d’origine étrangère) et aux Juifs. Pendant trois ans, Villaroel et le MNR renforcent l’État et tentent une incorporation des couches populaires (fin en 1946)[30].
9 février : les Japonais se replient de Guadalcanal[10]. Le général Hideki Tōjō commence à comprendre qu’il peut perdre la guerre. Les Américains disposent désormais d’une base importante pour la protection de l’Australie et la reconquête du Pacifique Nord.
2 novembre - 25 décembre : victoire chinoise sur le Japon à la bataille de Changde[53], engagée pour empêcher l’envoi de troupes chinoises en Birmanie[54]. Les pertes subies par les deux camps sont considérables.
24 janvier : sous la pression britannique, le Comité d’Alger accorde au général Catroux, haut-commissaire de la France libre au Levant, les pleins pouvoir en vue de rétablir la vie constitutionnelle. Il annonce le rétablissement de l’ordre républicain et des élections libres en Syrie () et au Liban (18 mars)[55].
18 février : le président Roosevelt déclare que la « défense de l’Arabie saoudite est vitale pour la défense des États-Unis » et autorise des crédits « prêt-bail » à l’Arabie saoudite. Il décide d’apporter cette aide financière pour maintenir le pays dans le camp allié. La présence militaire et logistique américaine renforce les relations avec Abdelaziz Ibn Sa’ud. Les experts américains prennent conscience du rôle stratégique de l’Arabie saoudite dans l’économie mondiale[56].
24 février : une déclaration parlementaire d’Anthony Eden laisse entendre que la Grande-Bretagne serait favorable à une certaine forme d’unité arabe[57]. Le 30 mai, le gouvernement nationaliste égyptien de Nahhas Pacha saisit l’occasion et invite les gouvernements arabes à envoyer au Caire des représentants pour discuter de la question de l’unité arabe[58]. Les Britanniques interdisent toutefois la venue de délégués de Palestine et d’Afrique du Nord. L’Arabie saoudite se montre hésitante.
3 juillet - 5 août : réunion préliminaire au Caire de Nahhas Pacha et de Nouri Saïd sur l’unité arabe[57]. On discute de la création d’un État « grand syrien » mais les représentants libanais s’y opposent. La délégation syrienne propose de faire de Damas le garant du Pacte national de 1943. Ces consultations aboutissent au projet de réunion d’un congrès préparatoire pour discuter de la forme que prendra l’unité arabe. Sur l’insistance de l’Arabie saoudite et du Liban, il est convenu que cette unité ne pourra être qu’une association d’États indépendants. L’Égypte est favorable à cette formule.
Août : Harold Hoskins du département d’État des États-Unis, dépêché par Roosevelt, rencontre Ibn Sa’ud pour lui exposer le plan Philby de 1941. Le souverain saoudien refuse catégoriquement[61]. Le président américain fait préparer un projet de Palestine internationalisée, dirigée par un organe de contrôle composé de représentants des trois religions du Livre.
21 septembre : les nationalistes triomphent aux élections à Beyrouth et préconisent une modification de la Constitution dont les termes sont « incompatibles avec l’indépendance ». Le représentant de la France, Jean Helleu, s’y oppose. La Chambre de Beyrouth passe outre et abolit le mandat français le 8 novembre[62].
11 novembre : l’ambassadeur Helleu fait arrêter le président du LibanBéchara el-Khoury et le chef du gouvernement Riad al-Sulh, et remplace le président de la République par Émile Eddé. Un gouvernement « national » libanais se constitue aussitôt dans la montagne, soutenu par le président de Syrie Choukri al-Kouatli et les Britanniques. Des manifestations violentes éclatent dans tout le pays. Catroux est envoyé d’urgence à Beyrouth et rétablit le statu quo le 22 novembre[62]. Dans les mois suivants, la France transfère toutes les compétences étatiques aux gouvernements syriens et libanais. L’indépendance politique est reconnue, mais la France conserve jusqu’à la fin de la guerre le contrôle des troupes spéciales du Levant et conditionne toujours l’indépendance à la conclusion d’un traité.
28 novembre : la conférence de Téhéran, qui réunit pour la première fois Joseph Staline, Franklin Roosevelt et Winston Churchill commence (fin le 1er décembre). De nombreuses discussions sont consacrées au plan de débarquement en France (opération Overlord), fixé au printemps 1944. La question territoriale polonaise n’est pas résolue, pas plus que celle de l’organisation future de l’Allemagne, pour laquelle différents plans de démembrement sont envisagés[63]. La conférence met fin au projet britannique d’intervention balkanique au profit du débarquement en Atlantique[64]. Les Alliés ne peuvent exiger la capitulation sans condition de la Hongrie qu’ils ne sont pas en mesure de protéger contre les Allemands. L’Europe de l’Est de Dantzig à Trieste est abandonnée à l’URSS[65].
13 avril : la radio allemande annonce la découverte près de Katyn d’un charnier contenant les restes de 4 143 officiers polonais assassinés par les Soviétiques. Les Allemands accusent les Soviétiques, qui leur retournent l’accusation[82].
Juin : organisation en Roumanie du Front patriotique antihitlérien sur la proposition du Parti communiste roumain auquel adhérent l’Union des patriotes, le Front des laboureurs, le Madosz (l’Union des travailleurs hongrois de Roumaine), le Parti socialiste-paysan et temporairement le Parti social-démocrate[90].
cession aux Alliés d’une base maritime et aérienne aux Açores par le Portugal (base de Lagens sur l’île de Terceira). Les forces armées britanniques arrivèrent à Terceira le . Les États-Unis accèdent aux Açores à partir du [99].
19 août : le gouvernement italien prend contact avec les Alliés à Lisbonne et poursuit les négociations en Sicile et en Tunisie pour la conclusion d’un armistice[101].
après la capitulation, de nombreux régiments italiens viennent renforcer la résistance yougoslave de Tito qui récupère une grande quantité d’armes italiennes[104].
le diplomate hongrois László Veress rencontre à Istanbul l’ambassadeur britannique en Turquie Hughe Knatchbull-Hugessen et signe en secret une convention de reddition sans conditions devant prendre effet à la date fixée par les Alliés[109]. La IIe armée hongroise a subi de lourdes pertes sur le front russe à Voronej sur le Don et à Stalingrad[110] : en août, le gouvernement engage vainement des démarches pour la paix auprès des puissances alliées. Un agent diplomatique de Kállay, László Veress, reçoit à Istanbul le 9 septembre un message non signé d’Anthony Eden concernant les conditions que la Hongrie doit remplir en vue d’un traitement favorable par les Alliés. Le gouvernement hongrois tergiverse. Il reconnaît le gouvernement de Mussolini libéré par un commando SS le 29 septembre.
29-30 novembre, Yougoslavie : deuxième réunion de l’AVNOJ. Il décide de transformer la Yougoslavie en un État fédéral et socialiste. Le Comité national de libération créé par l’AVNOJ, installé à Jajce, exerce les pouvoirs de fait d’un gouvernement provisoire. Refusant de reconnaître l’autorité du gouvernement en exil, il établit un Parlement national en décembre. La rupture avec le roi Pierre II est écartée provisoirement grâce à la médiation des Britanniques. Le Conseil est représenté dans le gouvernement en exil et Tito, élevé au rang de maréchal, remplace Draža Mihajlović comme commandant en chef de l’armée yougoslave. Il étend ses opérations militaires en Yougoslavie, constituant une armée de plus de 100 000 soldats et prenant le contrôle de plus de 100 000 km2 de zones libérées. Après la conférence de Téhéran, les Alliés apportent leur soutien exclusif aux partisans de Tito[131]. Des missions militaires britanniques et américaines font la jonction avec l’Armée de libération à la fin de l’année.
12 décembre : Edvard Beneš signe à Moscou avec l’URSS un traité d’assistance mutuelle et de coopération. Cet accord prévoit l’incorporation volontaire de la Tchécoslovaquie dans la sphère soviétique, la socialisation des moyens de production et l’élimination des ennemis de l’Union soviétique[127].
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