4 janvier : création à Paris de la mission de coordination des études pour le rattachement économique de la Sarre ; elle administre les mines de la Sarre, mises sous séquestre le par les forces d’occupation françaises. Le 17 janvier, Georges Bidault expose devant l’Assemblée nationale le programme sarrois (propriété des mines à la France, union économique avec la France, occupation militaire)[2].
7 janvier : modus vivendi signé entre le général Alessandri, commissaire de la république et le prince Monireth, Premier ministre du Cambodge[3]. Retour des Français au Cambodge. Norodom Sihanouk se contente de l’autonomie interne. Il instaure un régime constitutionnel (1947), mais garde le pouvoir.
4 février : diffusion du premier épisode de l’émission radiophonique Plate forme 70 ou l'âge atomique produite et présentée par Jean Nocher, qui imagine une catastrophe nucléaire et provoque la panique des auditeurs parisiens[6].
10 mars : recensement général de la population. La population française se monte à 40,5 millions de personnes[16]. Début d'une forte augmentation de la natalité (plus de 18 ‰ de 1946 à 1960, contre 15,3 ‰ en moyenne de 1935 à 1939). Confort de l'habitat : 37 % des logements ont l'eau courante[17] (13 % dans les campagnes) et seulement 6 % ont une douche ou une baignoire.
22 mars : accord qui annonce du retrait de la Syrie de la plupart des troupes françaises avant le 15 avril et du Liban avant le 31 août[21]. Les dernières sont évacuées le 25 décembre.
25 mars : la CGC organise une journée de grève des cadres pour obtenir la reconnaissance de sa représentativité[9].
5 avril : loi portant fixation du budget de la défense ; dégagement des cadres de l'armée active à la suite du plan de compression des dépenses et de réduction du personnel mis au point le 8 mars par le gouvernement[25].
8 avril : nationalisation du gaz et de l'électricité avec la création de deux établissements publics pour gérer la production, le transport et la distribution de l'électricité (Électricité de France, EDF) et le gaz (Gaz de France, GDF)[4].
8-12 avril : XXVIe congrès de la CGT à Paris et dernier avant la scission[26]. Dix ans après la réunification de 1936, les tensions sont vives entre une majorité proche du PCF et conduite par Benoît Frachon et une minorité réformiste conduite par Léon Jouhaux.
19 avril : l'Assemblée constituante adopte par 309 voix contre 249 un projet de constitution qui sera soumis à référendum. Il prévoit l’instauration d'une chambre unique qui élit le président de la République et le président du Conseil et dispose de très larges pouvoirs[31].
28 mai : accord Blum-Byrnes ; après de longues négociations, Léon Blum et Jean Monnet obtiennent des États-Unis une réduction considérable de la dette de guerre (2 milliards de dollars), un prêt de 300 millions de dollars remboursables en 35 ans ainsi qu’un prêt bancaire de 650 millions de dollars, en contrepartie d’une franchise douanière pour les produits américains importés par la France. Cet accord comporte un protocole concernant le marché du cinéma, qui s’ouvre largement au cinéma américain par la révision des quotas imposés avant-guerre. Il réserve par trimestre quatre semaines sur treize aux films français[38]. Le Syndicat français des producteurs de films annonce : « C'est le chômage pour le tiers de la profession » car plus de deux mille films inédits sont prêts à être diffusés en France.
12 juin : création du Conseil national du patronat français (CNPF)[4] en remplacement de l'ancienne Confédération générale de la production française (CGPF). Il est présidé par Georges Villiers, ancien patron d'une PME de province, ancien maire de Lyon et déporté, désigné dès le 9 janvier par la Commission de représentation patronale[43]. Il est alors le mieux placé pour rapprocher le patronat français du Général de Gaulle qui avait accueilli les délégués patronaux en leur disant : « Je n'ai vu aucun de vous à Londres, Messieurs. Ma foi, après tout, vous n'êtes pas en prison. »[44]. Il reste à la tête de cette organisation jusqu'en 1966.
16 juin : discours de Bayeux du Général de Gaulle, prononcé sur les lieux mêmes de son débarquement de 1944. Il critique les institutions naissantes de la IVe République et présente sa conception des institutions, exposant un schéma institutionnel fondé sur un exécutif fort, procédant du chef de l’État. Il décrit les institutions dont la France devrait se doter pour pérenniser la sécurité, la liberté, la souveraineté nationale recouvrées récemment. Ce discours est considéré comme la principale source d'inspiration de la Constitution de la Ve République[4].
4 juillet-22 juillet : une Conférence économique nationale réunit au Palais-Royal les syndicats ouvriers, patronaux et agricoles. Elle est chargée d'étudier « les mesures de remise en ordre des prix et des salaires ; Georges Bidault, le président du Conseil, propose une majoration de 15 % afin de limiter les risques de surchauffe inflationniste, alors que la CGT exige 25 %. Après deux semaines de débats, les salaires sont majorés d'environ 25 %, les salaires minimum de 30 à 37,5 %, et les hauts salaires de 17,3 à 17,8 %. Les prix industriels restent bloqués[46].
17 août : après la fermeture définitive du bagne de Cayenne, arrivée à Marseille de 145 détenus en provenance de Guyane[54]. Le rapatriement des bagnards survivants en France ou en Afrique du Nord dure jusqu'en 1953[55].
29 septembre : Charles de Gaulle fait un discours à Épinal. Dans la lignée du discours de Bayeux, il y invite les électeurs à rejeter le projet de constitution présenté par l'Assemblée Constituante, qui vient d'être approuvé par l'Assemblée par 440 voix contre 106, et qui va être soumis au peuple par voie référendaire[62].
13 octobre : référendum adoptant la nouvelle constitution (53 % oui) avec 31 % d’abstentions[4]. Institution d’un régime parlementaire bicaméral avec l’Assemblée nationale sur le Conseil de la République. L'Assemblée nationale est prédominante sur le Conseil puisqu'elle est seule habilitée à voter la loi. Le Président, élu pour 7 ans par les deux Chambres, dispose de pouvoirs restreints. Il désigne le président du Conseil investi par l’Assemblée nationale et responsable devant elle. La nouvelle constitution veut instaurer un parlement rationalisé plus efficace tirant les leçons de la IIIe République (concentration du pouvoir législatif dans les mains d'une chambre unique : l'Assemblée nationale, procédure de censure plus stricte). Dans les faits, la constitution de 1946 aboutira à une dérive de plus en plus forte du régime parlementaire vers un régime d'assemblée (valse des ministères et succession de gouvernements éphémères car censurés). Cette situation rendra le pays, alors embourbé dans le conflit algérien, ingouvernable et dangereusement instable (menace d'une guerre civile menée par une partie de l'armée pro-Algérie française). Finalement, devant son échec, la IVe République s'auto-dissoudra et le général De Gaulle, revenu au pouvoir, dotera le pays d'une constitution plus présidentielle, celle de la Ve République en 1959.
19 octobre : adoption de la loi sur le statut général de la fonction publique sous l'égide de Maurice Thorez, ministre de la Fonction publique[67]. Le droit syndical est reconnu aux fonctionnaires qui seront rémunérés selon une grille indiciaire unique (catégories A, B, C et D)[68].
10 novembre : élections législatives en France confirmant la domination de la Gauche et notamment du PCF qui arrive en tête (28,8 % et 182 députés)[73]. Le secrétaire général du PCF, Maurice Thorez, revendique la présidence du Conseil[74].
31 décembre : décision gouvernementale de baisser de 5 % les prix industriels commerciaux ou agricoles au , baisse suivie d'une deuxième de 5 % dans les soixante jours[81].
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Notes et références
↑ a et bGuillaume Thibault, Quelle stratégie industrielle pour la France face à la mondialisation ?, Paris, Éditions Technip, , 276 p. (ISBN978-2-7108-0919-7, présentation en ligne), p. 46-46
↑Sylvie Lefèvre, Les relations économiques franco-allemandes de 1945 à 1955 : De l'occupation à la coopération, Institut de la gestion publique et du développement économique, , 527 p. (ISBN978-2-8218-3700-3, présentation en ligne)
↑Fernand Braudel et Ernest Labrousse, Histoire économique et sociale de la France : L'ère industrielle et la société d'aujourd'hui (1880-1980) : le temps des guerres mondiales et de la grande crise de 1914 à 1950, vol. 4, Presses universitaires de France, , 392 p. (ISBN978-2-13-065639-5, présentation en ligne)
↑Claude d'Abzac-Epezy, « Épuration, dégagements, exclusions. Les réductions d'effectifs dans l'armée française (1940-1947) », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, no 59, , p. 62-75 (présentation en ligne)
↑Christophe Réveillard, L'américanisation de l'Europe occidentale au XXe siècle : mythe et realite : actes du colloque des Universités Européennes d'été 9-11 Juillet 2001, Presses Paris Sorbonne, , 274 p. (ISBN978-2-84050-241-8, présentation en ligne)
↑Jean-Pierre Rioux, La France de la Quatrième République. L'Ardeur et la Nécessité (1944-1952) : L'Ardeur et la Nécessité (1944-1952), Points, , 320 p. (ISBN978-2-7578-3935-5, présentation en ligne)
↑Jean Maillet, Poubelle, Colt, Béchamel, Silhouette et les autres. L'histoire étonnante de 101 noms propres devenus : L'histoire étonnante de 101 noms propres devenus noms communs, Opportun, , 158 p. (ISBN978-2-36075-105-1, présentation en ligne)
↑Jean-François Donny, L'exécution : Enquête sur le mystérieux assassinat d'une famille paysanne : Bommiers, Indre, 1946, Mains nues, , 143 p. (ISBN978-2-9513707-0-8)
↑Vincent-Pierre Comiti, Les textes fondateurs de l'action sanitaire et sociale : sept siècles d'histoire des institutions, des droits de l'homme, de la santé, du travail et du social, 1331-2000, Esf Editeur, , 430 p. (ISBN978-2-7101-1498-7, présentation en ligne)
↑Pascal Marty, Forêts et sociétés : Logiques d’action des propriétaires privés et production de l’espace forestier. L’exemple du Rouergue, Éditions de la Sorbonne, , 379 p. (ISBN979-10-351-0117-6, présentation en ligne)
↑Charles Robert Ageron et Marc Michel, L'ère des décolonisations : sélection de textes du Colloque « Décolonisations comparées », Aix-en-Provence, 30 septembre-3 octobre 1993, Karthala, , 516 p. (ISBN978-2-86537-579-0, présentation en ligne)
↑Laurent Creton, Histoire économique du cinéma français : Production et financement 1940-1950, CNRS Éditions via OpenEdition, , 345 p. (ISBN978-2-271-07724-0, présentation en ligne)
↑Centre des hautes études de l'armement, Histoire de l'armement en France de 1914 à 1962 : institutions, industries, innovations, relations internationales. Actes du colloque du 19 novembre 1993, Association pour le Développement et la Diffusion de l'Information Militaire, (présentation en ligne)
↑Étienne Antonelli, Études d'économie humaniste : Le capitalisme du XIXe siècle, de 1814 à 1914, et le monde économique présent de 1914 à 1957, La Licorne, , 494 p. (ISBN978-2-402-20301-2, présentation en ligne)