La défense de Paris - Étudiants allant garnir les barricades L'une des images les plus iconiques de la guerre de 1870. Après la reddition de Napoléon III, la république refuse les termes du traité signé par l'empereur, et la guerre continue. Paris assiégée par les Prussiens est défendue par ses habitants de toutes origines sociales.
10 janvier : début de l'affaire Victor Noir, journaliste tué au domicile parisien du prince Pierre Bonaparte, cousin de Napoléon III[2]. Venu pour arranger les conditions d'un duel, le journaliste aurait eu une attitude menaçante.
12 janvier : les funérailles du journaliste Victor Noir sont l'occasion d'une manifestation républicaine[2].
19-24 janvier : grève des ouvriers métallurgistes des usines Schneider au Creusot qui réclament la gestion de leur caisse de prévoyance. Le , 3 000 soldats armés entrent au Creusot[3].
24 janvier : les républicains Jules Ferry et Léon Gambetta déposent, au nom de l'opposition républicaine, une proposition de loi selon laquelle « le titre et les fonctions de préfet de police sont supprimés »[4].
21 mars-15 avril : grève des mineurs du Creusot ; Benoît Malon prend la direction du mouvement qui réclame la journée de huit heures et la gestion de la caisse de secours des mineurs[3].
20 avril : un sénatus-consulte met en œuvre une véritable Constitution pour un empire libéral[1]. L'empereur garde le droit de renvoyer les ministres responsables, mais il ne préside plus le Sénat ni le Conseil d'État. Il ne peut nommer plus de vingt sénateurs en un an et le nombre des sénateurs ne peut excéder les deux tiers de celui des membres du Corps législatif. Le Sénat ne garde plus qu'une attribution, celle de discuter et de voter les projets de loi, concurremment avec le Corps législatif. Il est nommé pour au moins six ans. Le droit de pétition s'exerce auprès du Corps législatif et du Sénat. Le droit d'amendement n'est plus soumis au contrôle du Conseil d'État[11].
Mai
8 mai : plébiscite approuvant la nouvelle constitution avec 7 359 000 oui (69 %), 1 572 000 non et 1 895 000 abstentions[2]. L'opposition l'emporte dans la Seine, les Bouches-du-Rhône, les grandes villes, le Sud-Est et le Midi provençal[12].
22 juin-5 juillet : procès de trente-huit membres de l'Internationale devant la sixième chambre du tribunal correctionnel de Paris. Sept prévenus sont condamnés à un an de prison pour appartenance à une société secrète, les autres à deux mois pour association illicite[15].
13 juillet : dépêche d’Ems, envoyée par Bismarck, Premier ministre prussien, à Napoléon III, pour inciter la France à déclarer la guerre, et faire ainsi jouer l’alliance défensive qui lie les États allemands du Sud à ceux du Nord[1].
17 juillet : Émile Ollivier, poussé par l'opinion publique, déclare la guerre à la Prusse lors d'un rassemblement populaire d'étudiants et d'ouvriers à la Bastille (notifiée officiellement deux jours plus tard)[19]. Napoléon III, pacifiste mais malade, laisse faire.
à Marseille, face à la situation désastreuse du pays, un mouvement insurrectionnel, avec à sa tête l'avocat des pauvresGaston Crémieux, tente en vain de proclamer la République et d'instaurer une Commune révolutionnaire. Mais le mouvement est rapidement étouffé ; Crémieux est arrêté le lendemain et déféré devant un conseil de guerre[22].
un groupe de blanquistes attaque le poste de sapeurs-pompiers de la Villette pour y prendre des armes, et tuent un sergent de ville. Puis ils tentent de soulever le quartier de Belleville mais la police réussit à les arrêter[27].
affaire de Hautefaye en Dordogne, à la foire annuelle aux bestiaux où vient de parvenir la nouvelle du désastre de Reichshoffen : dans l'après-midi, un jeune aristocrate, Alain de Monéys, accusé à tort d'être au service de la Prusse, est roué de coups, torturé et brûlé vif par la foule. L'affaire défraye la chronique qui colporte des rumeurs de cannibalisme et de retour des jacqueries[31].
17 août : le général Trochu est nommé au poste de gouverneur militaire de Paris[32].
23 août : avec les restes de l'armée du Rhin, Mac-Mahon reconstitue une armée 140 000 soldats pour tenter de dégager Bazaine de Metz. L'empereur Napoléon III se joint à la troupe. À la suite de mouvements indécis, Mac-Mahon, le commandant en chef de l'armée dite du camp de Châlons, décide de se replier vers la forteresse de Sedan[33].
25 août : l'Etat major allemand est informé du mouvement de l'armée du camp de Châlons ; deux armées prussiennes se mettent en marche sur Sedan[34].
Léon Gambetta demande aux administrateurs provisoires et aux préfets de « s'appuyer sur les conseils municipaux élus sous l'influence du courant libéral et démocratique … ou sur des municipalités provisoires »[41].
12 septembre : le gouvernement, afin de conserver « sa complète liberté d'action pour organiser la défense dans les départements et maintenir l'administration », désigne, Adolphe Crémieux, le garde des Sceaux comme « délégué pour représenter le gouvernement et en exercer les pouvoirs », et Tours devient le siège de la délégation du gouvernement de la Défense nationale[46].
décret fixant les élections municipales au 25 et , et avançant les élections à la Constituante au (elles seront ajournée sine die le 23 septembre)[43].
décret fixant les élections au conseil municipal de Paris « dont les attributions seront les mêmes que celles des autres conseils municipaux de la République »[41]. Le conseil comprendra 80 membres, soit quatre par arrondissement.
les départements du Midi de la France et du Sud-Est créent à Marseille la « Ligue du Midi pour la défense de la République » sur un programme patriotique et fédéraliste[50].
19 septembre : le siège de Paris se met en place avec deux armées allemandes, représentant 400 000 soldats prussiens[36]. En face, le général Trochu, gouverneur militaire de Paris, dispose de 500 000 défenseurs aux qualités disparates (17 régiments, 15 000 marins, 200 canons, 12 000 gendarmes, 135 000 gardes nationaux de province, 330 000 gardes nationaux de Paris). Dès le début, les défenseurs français sont défaits à la bataille de Châtillon[49]. Les troupes du maréchal von Moltke commencent d'importants travaux de terrassement et de fortification pour empêcher toute sortie des assiégés, ils occupent les hauteurs autour de la capitale et y installent leur artillerie.
5 octobre : la délégation de Paris décide d'envoyer à Tours le ministre de l'Intérieur Léon Gambetta, avec comme mission de « maintenir l'unité d'action » entre la délégation de Paris et le gouvernement de la Défense nationale, et de lever des troupes[55].
évasion réussie de Léon Gambetta, à bord d'un ballon. De Paris il atterrit à Montdidier dans la Somme. Il tente de relancer la résistance aux Allemands dans les provinces[13].
un décret de la délégation de Tours confirme l'ajournement des élections[53].
10 octobre : un décret de la délégation de Tours confie à Léon Gambetta l'administration de la Guerre[59]. Le lendemain Charles de Freycinet est nommé délégué au département de la Guerre par Gambetta[60].
la Société nationale britannique pour les blessés et prisonniers de guerre (pour le respect de la convention de Genève) envoie à Versailles le colonel Robert Loyd-Lindsay afin de répartir de manière égale 40 000 livres entre Allemands et Français[62].
30 octobre : attaque du Bourget par les Prussiens. Les quatre régiments de la garde du roi de Prusse appuyés par une forte artillerie reprennent le Bourget aux Français (mort du commandant Baroche). Le commandant Brasseur résiste jusqu'à la dernière cartouche dans l'église du Bourget[71].
2 novembre : décret mobilisant les hommes valides de 21 à 40 ans. Gambetta organise la levée en masse dans tous les départements[75] avec un objectif de 600 000 soldats à lever et à armer[76].
5 décembre : des militants socialistes tentent de prendre le pouvoir à Rouen, abandonnée par les troupes françaises, mais l'armée prussienne de Manteuffel rentre dans la ville sans résistance[87].
↑Henri Dabot, Griffonnages quotidiens d'un bourgeois du Quartier latin : (1869-1871), Editions du Mercure de France, , 340 p. (ISBN978-2-7152-3150-4, présentation en ligne)
↑ a et bPierre Cornut-Gentille, 4 septembre 1870. L'invention de la République : L'invention de la République, Place des éditeurs, , 173 p. (ISBN978-2-262-07214-8, présentation en ligne)
↑ ab et cMaxime Aubray et Sylla Michelesi, Histoire des évènements de Marseille du 4 septembre 1870 au 4 avril 1871, Impr. T. Samat, (présentation en ligne)
↑ ab et cLéo Joubert, La bataille de Sedan, histoire de la campagne de 1870 depuis le 23 août jusqu'au 2 septembre, Librairie du Moniteur universel, (présentation en ligne)
↑ a et bAdrien Bavelier, Essai historique sur le droit d'élection et sur les anciennes assemblées représentatives de la France, Firmin-Didot, (présentation en ligne)
↑ a et bFréderic Wilhelm August Murhard, Nouveau recueil général de traités, conventions et autres transactions remarquables, vol. 19, Librairie de Dieterich, (présentation en ligne)
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↑Bruno Dumons, Élites et pouvoirs locaux : La France du Sud-Est sous la Troisième République, Presses universitaires de Lyon, (ISBN978-2-7297-1058-3, présentation en ligne)
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