4 janvier : le ministre Falloux retire par décret le projet Carnot et nomme deux commissions extra-parlementaires chargées de préparer un projet sur l'enseignement secondaire et sur l'enseignement primaire. Le 6 janvier, les deux commissions fusionnent sous la présidence de Thiers[2].
15 janvier-7 février : procès de 25 insurgés de juin accusés d'avoir pris part a la mort du général Bréa. Cinq d'entre eux sont condamnés à mort (deux sont exécutés), deux aux travaux forcés à perpétuité[5].
29 janvier : la proposition Rateau pour l'abrogation du mandat de la Constituante est adopté par une courte majorité[7], avant le vote des lois organiques qui devaient compléter la constitution, alors que le général Changarnier, le général du parti de l'ordre, commandement suprême de la garde nationale et des troupes de ligne, a placé ses forces tout autour de l'Assemblée et sur la rive droite[8].
Février
1er février et 2 mai : la Constituante rejette par deux fois des propositions d'amnistie pour les déportés de juin 1848[9].
15 février : l'Assemblée inscrit à son ordre du jour les travaux pour l'achèvement du Louvre. Victor Hugo intervient en leur faveur et propose d'y installer l'Institut[10].
21 février, Monrovia : Édouard Bouët-Willaumez reconnait officiellement pour la France la république du Liberia. Édouard Bouët, à bord de la frégate Pénélope, commande les quatorze bâtiments de la division navale des côtes occidentales d’Afrique avec pour mission de lutter contre la traite et de rétablir la souveraineté française sur des points côtiers insurgés, où il rétablit le commerce français (-)[11]. Il est notamment chargé par le gouvernement français d’enquêter sur les accusations de traite esclavagiste clandestine lancées contre la maison Régis[12].
7 mars : une épidémie de choléra, apparue à Dunkerque en octobre 1848, atteint Paris où elle fait plus de seize mille morts pendant neuf mois[16], pour gagner successivement 54 départements et faire 110 000 victimes[17],[18].
28 mars : procès de Proudhon pour ses écrits hostiles à Louis Napoléon Bonaparte. Il est condamné à trois ans de prison et incarcéré le 5 juin (1849-1852)[21].
Avril
3 avril : discours de Victor Hugo à l'Assemblée sur la liberté du théâtre et les secours aux artistes[4].
7 mai : la Constituante désapprouve la politique étrangère du gouvernement en votant par 328 voix contre 241 une protestation interdisant au corps expéditionnaire d'attaquer Rome ; mis en minorité, le ministère ne se retire pas. Le lendemain, Edmond Drouyn de Lhuys, ministre des Affaires étrangères, confie à Ferdinand de Lesseps une mission de conciliation entre le pape et les républicains romains, qui échoue[26].
16 mai : à Rome, Lesseps soumet à une délégation de trois membres de l'Assemblée constituante romaine (triumvirs) un premier projet d'arrangement qui est rejeté[26].
Lesseps soumet à l'Assemblée constituante romaine un troisième projet d'arrangement contressigné par Oudinot, sous forme d'un ultimatum : la France reconnait à la population romaine le droit de se prononcer librement sur son gouvernement, moyennant l'entrée amicale des troupes françaises dans Rome. Les triumvirs lui soumettent le 30 mai un contre-projet que Lesseps juge acceptable et signe. Le 31 mai, Oudinot fait savoir aux triumvirs qui ne reconnait pas l'arrangement et cesse toute coopération avec Lesseps[26].
la mission Lesseps est rappelée. Oudinot est autorisé à reprendre les hostilités contre Rome[32],[33]. La politique italienne du gouvernement est longuement débattue à l'Assemblée dans les jours suivants.
muni de nouvelles instructions et conformément au revirement de la politique française désormais favorable au pape, Oudinot commence le siège de Rome[27]. Tocqueville demande à l'Assemblée qu'on ne lui impute pas les actions antérieures à son arrivée au ministère[36].
5 juin : Lesseps est de retour à Paris pour faire ratifier la convention passée avec les républicains romains ; le nouveau ministre des Affaires étrangères Tocqueville lui déclare qu'il ne sait rien de l'affaire de Rome. Ni Odilon Barrot, ni aucun membre du gouvernement n'accepte de le recevoir. Il est cependant reçu par le prince-président, qui défère le 9 juin au Conseil d'État l'examen des actes relatifs à sa mission en Italie. Désavoué par un blâme, Lesseps se met en disponibilité du service diplomatique[26]
6 juin : Tocqueville nomme Corcelle ministre plénipotentiaire pour résoudre la question romaine, en liaison avec le duc d'Harcourt, ambassadeur en titre auprès du Saint-Siège et de Rayneval, ministre plénipotentiaire à Naples[36].
9 juin : Armand de Melun dépose une proposition à l’assemblée législative ; « Il est nommé une commission de trente membres chargée de préparer et d’examiner dans les plus brefs délais possibles les lois relatives à la prévoyance et à l’assistance publique conformément à l’article 13 de la Constitution ». La proposition est adoptée à l’unanimité le 9 juillet et la commission se réunit pour la première fois le 13 juillet[38].
11 juin : l'intervention romaine provoque la demande de mise en accusation du ministère par Ledru-Rollin, pour violation de la Constitution ; elle est repoussée par l'Assemblée par 361 voix contre 202[29]. Tocqueville dément le fait qu'une partie de la cavalerie française aurait été détruite[39].
12 juin : une manifestation est annoncée par les Montagnards. A la chambre, la gauche demande que le gouvernent communique les pièces diplomatiques relatives au siège de Rome, sans succès. Le soir, les dans Montagnards se réunissent dans les bureaux de La Démocratie pacifique ; Ledru-Rollin, Considerant et Félix Pyat rédigent un manifeste publié le lendemain dans la presse de gauche[40].
13 juin : journée révolutionnaire à Paris, dirigée par Ledru-Rollin contre l’expédition lancée en Italie pour soutenir le pape Pie IX contre le républicain Giuseppe Mazzini[40]. Sans véritable soutien populaire, la manifestation parisienne est vite circonscrite aux quartiers de la rue Saint-Martin, et écrasée par l'armée : huit morts. Ledru-Rollin, chefs des Montagnards, et Félix Pyat sont contraints à l’exil[27]. Des imprimeries de journaux républicains sont pillées par la garde nationale[24]. Paris et Lyon sont mis en état de siège[41].
16 juillet : cent cinquante mille personnes assistent à la distribution des drapeaux de la garde nationale d'Amiens présidée par le président de la République[27].
22 juillet : Louis-Napoléon Bonaparte visite la forteresse de Ham. Dans le banquet qui lui est offert par la ville, il se leve et dit : « Je porte un toast en l'honneur des hommes qui sont déterminés, malgré leurs convictions, à respecter les institutions du pays. »[27].
27 juillet : loi restreignant la liberté de la presse ; six journaux sont suspendus[24]. La loi établit l'autorisation préalable de parution, ce qui provoque la disparition de nombreux journaux. Les colporteurs sont directement visés.
8 septembre : décret qui nomme les membres d'une Commission départementale provisoire de la Seine[49] qui va durer jusqu'à la chute du Second Empire.
21 septembre : première séance de la commission nommée au conseil d'État pour préparer une loi sur les théâtres (fin le 1er octobre)[50]. Victor Hugo est entendu dans les deux séances du 17 et du [51].
1er octobre : publication des statuts de la Société du Dix-Décembre, société de secours mutuel, en réalité une société politique avec pour mission de propager l'idée napoléonienne et de stimuler l'enthousiasme en faveur du Président[53]
26 novembre : bataille de Zaatcha. L’oasis de Zaatcha, dans le Sud algérien entre Biskra et Ouargla, dernier îlot de résistance des nomades conduits par Bouziane, compagnon d’arme d’Abd el-Kader, tombe aux mains des troupes françaises au bout de 53 jours de siège. Sur 7 000 soldats français engagés, 1500, dont 30 officiers, sont tués ou blessés, et 600 meurent du choléra ; environ 1 500 insurgés, arabes ou berbères, meurent également[54].
15 décembre : circulaire du directeur de l'administration générale des Postes, Edouard Thayer, qui autorise les facteurs à distribuer ces calendriers pour leur propre compte[56].
↑Danièle et Jean-Claude Clermontel, Chronologie scientifique, technologique et économique de la France, Editions Publibook, , 411 p. (ISBN978-2-7483-4682-4, présentation en ligne)
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↑Lahure, Histoire populaire contemporaine de la France., vol. 2, L. Hachette et Cie, (présentation en ligne)
↑ a et bErnest Boulanger et Léon Muel, Gouvernements, ministères et constitutions de la France de 1789 à 1895 : Précis historique des révolutions, des crises ministérielles et gouvernementales et des changements de constitutions, vol. Collection XIX, (ISBN978-2-346-08286-5, présentation en ligne)
↑Serge Daget, La répression de la traite des Noirs au XIXe siècle : l'action des croisières françaises sur les côtes occidentales de l'Afrique, 1817-1850, Karthala Éditions, , 625 p. (ISBN978-2-86537-771-8, présentation en ligne)
↑Jean-Claude Nardin, « La reprise des relations franco-dahoméennes au XIXe siècle : la mission d'Auguste Bouët à la cour d'Abomey (1851) », Cahiers d'Études africaines, , p. 59-126 (présentation en ligne)
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↑Bernard Voyenne, Proudhon et Dieu : le combat d'un anarchiste ; suivi de Pascal, Proudhon, Péguy, Éditions du CERF, , 168 p. (ISBN978-2-204-07459-9, présentation en ligne)
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