8 février : Poincaré obtient les pleins pouvoirs pour juguler la crise financière. La crise monétaire est liée aux tensions franco-allemandes après l’occupation de la Ruhr (1923-1924). Poincaré la résout par un emprunt à la banque Morgan (13 mars) et pour consolider le franc, augmente les impôts de 20 % à la veille des élections[8].
23 février : vote à la Chambre des députés de la loi du « double décime » par 312 voix contre 205, instaurant une hausse de la fiscalité[9]. Chaque impôt cédulaire avec l'impôt général sur le revenu est augmenté de 20 % (le taux marginal passe à 72 %).
4 mars - 14 avril : grève des métallurgistes de Saint-Étienne organisée par la CGTU (Ben Kaddour Marouf) ; partie de la fonderie Leflaive, elle s'étend jusqu'à devenir générale le 17 mars pour ne s'achever que le 14 avril[10].
13 mars : la banque Morgan de New York accorde au gouvernement un prêt 100 millions de dollars pour trois mois renouvelables à 6,5 %[8].
22 mars : après plusieurs péripéties, et devant l'aggravation de la situation financière (chute de la valeur du franc), le Sénat se résout à voter la loi budgétaire du gouvernement[11].
majoration fiscale de 7 milliards de francs (double décime, hausse de 20 % de tous les impôts[12]).
un milliard d'économies sur les dépenses de l’État[13].
suppression du monopole du marché des allumettes[14].
création d'une caisse des pensions de guerre, alimentée par la nouvelle taxe sur le chiffre d'affaires qui passe à 3 %[15].
accroissement des mesures de lutte contre la fraude fiscale et de contrôle des revenus mobilier.
26 mars : le gouvernement, mis en minorité par 271 voix contre 264 lors d'une discussion sur la loi sur les pensions, démissionne. Poincaré forme un nouveau gouvernement le 29 mars[17].
28 mars : création de la CFP, « Compagnie Française des Pétroles » (future « Total »)[18].
la France accepte le Plan Dawes d'arrangement des réparations dues par l'Allemagne[21].
le pilote argentin Raoul Pateras Pescara, marquis de Castelluccio, établi le record du monde de distance en hélicoptère avec un vol en ligne droite de 736 mètres à Issy-les-Moulineaux (enregistré par la FAI)[22].
11 mai : élections législatives[21]. La droite parlementaire s'effondre, l'opinion ne lui pardonnant pas sa politique de rigueur budgétaire. Victoire du Cartel des gauches (SFIO et radicaux). Montée de l’extrême gauche (socialistes et communistes).
27 mai : l'aviatrice française Adrienne Bolland bat le record du monde féminin de loopings en réalisant 212 boucles en 72 minutes sur l'aérodrome d'Orly, à bord d'un Caudron C.27 F-AGAP. Un fil de bougie rompu l'oblige à se poser[27].
17 juin : Édouard Herriot présente son programme aux députés ; respect de la loi des huit heures et des droits syndicaux, mise en place des assurances sociales et mesure en faveur de l'accès à l'enseignement secondaire, renforcement de la laïcité. Le Cartel tente vainement d’appliquer les lois laïques à l’Alsace-Lorraine et de faire respecter les lois sur les congrégations[29].
1er septembre : entrée en vigueur du plan Dawes rééchelonnant le paiement des réparations par l’Allemagne sur cinq ans, les troupes belges et françaises évacuent la Ruhr[2].
↑Stephen Douglas Carls, Louis Loucheur, 1872-1931 : ingénieur, homme d'état, modernisateur de la France, Presses Univ. Septentrion, , 333 p. (ISBN978-2-85939-607-7, présentation en ligne)
↑Kenneth Mouré, « Poincaré avait-il besoin de connaissances économiques pour sauver le franc ? », Histoire@Politique, vol. 1, no 16, , p. 55-70 (présentation en ligne)
↑Janine Ponty, Polonais méconnus : Histoire des travailleurs immigrés en France dans l'entre-deux-guerres, Publications de la Sorbonne, , 476 p. (ISBN978-2-85944-536-2, présentation en ligne)
↑Boris Monin, « Le voyage du rās Tafari en Europe (1924) : entre espoirs d’indépendance et réalités coloniales », Annales d'Éthiopie, vol. 28, , p. 69-116 (présentation en ligne)
↑Bakari Kamian, Des tranchées de Verdun à l'église Saint-Bernard : 80 000 combattants maliens au secours de la France, 1914-18 et 1939-45, Karthala, , 468 p. (ISBN978-2-84586-138-1, présentation en ligne)
↑ a et bPierre Milza, Odile Gaultier-Voituriez, Carole Giry-Gautier, Sources de la France du XXe siècle : De 1918 à nos jours, Larousse, , 782 p. (ISBN978-2-03-592101-7, présentation en ligne)