12 février : dans le journal Le Peuple de Jules Vallès, le journaliste Georges Duchêne montre à l'aide de nombreux exemples que « depuis 1852 la presse a toujours eu pour égéries certaines puissances financières »[3].
23-24 mai et 6-7 juin : élection du corps législatif, échec relatif du gouvernement[7]. L'opposition rassemble près de 40 % des voix et fait élire 74 députés (25 républicains et 49 libéraux, dont Gambetta et Ferry radicaux, et Thiers, orléaniste). Les partisans du régime comptent 216 députés (dont 118 candidats officiels et 98 gouvernementaux) ; ils se divisent en bonapartistes autoritaires (97 sièges), en recul face au Tiers parti (125 sièges)[8].
Nuit du 15 au 16 juin : fusillade du Brûlé. La troupe tire sur les grévistes de La Ricamarie : seize personnes sont mortellement blessés et 72 mineurs de fond sont poursuivis en justice[10]. Les députés protestent des suites données par le pouvoir impérial au travers de l'Interpellation des 116.
26 juin : une grève générale éclate dans le bassin houiller de Carmaux et réunit le lendemain un millier d'ouvriers de surface et du fond[10]. Elle prend fin que le 2 août suivant et les ouvriers obtiennent la démission du directeur et des augmentations de salaire[12].
6 juillet : à l'ouverture de la session parlementaire, un manifeste signé par 116 députés réclame l'association du pays à la direction des affaires publiques et la création d'un ministère responsable devant l'empereur et le Corps législatif[8]
12 juillet : démission de Rouher après l'annonce de nouvelles réformes par l'empereur[7].
sénatus-consulte augmentant les pouvoirs des assemblées (conclusion de l'Interpellation des 116). Le Corps législatif reçoit l'initiative des lois. Instauration d'un régime semi-parlementaire[15].
8 octobre : fusillade du Gua ou « tragédie de la Tranchée Rouge ». Les soldats acculés à un mur tirent sur la foule des mineurs en grève à Aubin, dans l'Aveyron, faisant quatorze morts, dont deux femmes et un enfant de moins de dix ans, et vingt-deux blessés[10].
17 novembre : ouverture du canal de Suez. L’impératrice Eugénie, depuis son yacht L'Aigle, prend la tête du premier cortège de navires qui franchissent le canal construit par Ferdinand de Lesseps en Égypte[20]. Avec l'ouverture du canal de Suez, les côtes de la Mer Rouge et ses débouchés acquièrent une importance considérable, et sont livrées à la convoitise des nations européennes dont l'Italie, le Royaume-Uni et la France.
29 novembre : reprise de la session extraordinaire du Corps législatif. Dans son discours, l'empereur précise sa position : « La France veut la liberté, mais avec l'ordre. L'ordre, j'en réponds ; aidez-moi, Messieurs, à fonder la liberté. ». Les députés confirment Schneider, acquis aux idées libérales, comme président. Cent-soixante députés forment un centre dynastique favorable aux réformes entre la gauche républicaine et la droite bonapartiste autoritaire[21].
↑Ernest Boulanger et Léon Muel, Gouvernements, ministères et constitutions de la France de 1789 à 1895 : Précis historique des révolutions, des crises ministérielles et gouvernementales et des changements de constitutions, vol. Collection XIX, (ISBN978-2-346-08286-5, présentation en ligne)
↑G. Martiny de Riez, Histoire illustrée de la guerre de 1870-71 et de la guerre civile a Paris, Deneuville, (présentation en ligne)
↑Paul et Germaine Veyret, « Cent ans de Houille Blanche. Cent ans d'Economie Alpestre », Revue de Géographie Alpine, vol. 58, no 1, , p. 5-49 (présentation en ligne)