11 février : le sultan d'OmanThuwaïni ibn Sultan est assassiné par son fils. Le sultan de ZanzibarMajid refuse de payer le tribut annuel au nouveau sultan de Mascate et Oman, Sélim[3]. Il entreprend la construction de Dar es-Salaam, dont il veut faire sa capitale. Encouragé par son ami le commerçant écossais Mackinnon, il octroie à des négociants européens l’autorisation d’un courrier régulier entre Zanzibar et Aden. En échange, il reçoit un appui matériel pour l’édification de la ville et, plus discret, un appui du consul britannique Kirk, soucieux de maintenir la prépondérance anglaise dans la région.
22 octobre, Égypte : la première Chambre des députés, ou Conseil des notables d’Égypte, est inaugurée. Cette assemblée consultative élue au second degré assure la représentation des différentes circonscriptions du pays[10].
Décembre : en Éthiopie, le négusThéodoros II décide le dépouillement total de l'ancienne capitale Gondar, déjà délabrée. Il fait retirer leurs trésors de 44 églises. Neuf cents manuscrits précieux sont emportés à Magdala, et la ville est livrée à l’incendie[11].
Début du règne de Tiéba, roi du Kenedugu (fin en 1893)[12]. Sous Tiéba, le Kenedugu devient le plus grand État sur la rive droite du Niger entre Ségou et le pays Mossi. La capitale Sikasso est fortifiée avec des murailles de 8 à 9 km, hautes de 3 à 5 mètres et flanquée de tours.
Le frère du bey de Tunis, Sidi-el-Adel, prend la tête de la révolte des Kroumirs. Les autorités de Tunis le capturent, mais ne peuvent mettre un terme à l’anarchie qui règne dans tout le pays[13].
Au Cap-Vert, abolition définitive de la traite des esclaves[14].
Fondation de la maison Lasnier, Daumas, Lartigue et Cie. La maison Régis perd son quasi-monopole commercial au Dahomey[15].
5 juin, Fort Laramie : ouverture de négociations entre les chefs sioux (dont Red Cloud) et le gouvernement des États-Unis pour établir une piste de pionniers à travers leurs territoires de chasse. Elles échouent le après l’arrivée des forces de Henry B. Carrington chargées de construire des forts pour sécuriser la piste. Début de la révolte des Sioux (guerre de Red Cloud)[25].
10 août : signature d’un accord frontalier entre le Chili et la Bolivie, qui fixe la frontière commune au 24e parallèle sud et permet l’exploitation commune des gisements de nitrate, de cuivre et d’argent dans une région jusqu’alors mal délimitée[28].
21 décembre, États-Unis : massacre Fetterman, ou Battle of a Hundred Slain. Attirés par une ruse des Sioux, Fetterman et son détachement sont massacrés ; il y a 81 morts[32].
Asie
6 janvier, Liban : soulèvement contre l’occupation ottomane conduit par Youssef Bey Karam dans le district d’Ehden[33]. Alors que les partisans de Youssef Bey Karam affrontent les soldats de la Porte, l’arrivée de renforts ottomans donne rapidement un caractère national au soulèvement. Mais faute du soutien de l’aristocratie, fidèle à Da’ud, et des Français, le mouvement s’épuise et Da’ud Pacha rétablit l’ordre[34].
7 mars : signature d’une alliance secrète des fiefs pro-impériaux et xénophobes Satsuma-Chôshù-Tosa pour abattre le régime shogunal et moderniser les structures du pays[35].
14 juillet : convention par laquelle la France s’engage à établir un arsenal à Fuzhou. La Chine se dote d’un arsenal naval avec l’aide des Français. Inauguré le , il est capable de construire deux vaisseaux modernes par an[38].
16 août-2 septembre : incident du Général Sherman. Un navire de commerce armé battant pavillon américain, le General Sherman arrive en Corée (16 août). Il s’échoue en remontant le fleuve Taedong qui mène à Pyongyang. Incident entre les marins qui cherchent à commercer avec des fonctionnaires coréens (28 août). Le navire américain est incendié et l’équipage massacré (31 août-2 septembre). Les Américains monteront une expédition de représailles en mai 1871[40].
10 septembre : début de l’expédition française en Corée. Pour la première fois de son histoire, la Corée est attaquée par une puissance occidentale, la France. En représailles au massacre de neuf missionnaires en mars, les Français montent une expédition punitive limitée, commandée par le contre-amiral Pierre-Gustave Roze. La phase principale de ce coup de main se déroule du 11 octobre au 12 novembre. La forteresse de l’île de Kanghwa, à l’embouchure du fleuve Han est conquise le 16 octobre. Ne pouvant obtenir les réparations qu’ils demandent, les Français poursuivent leur action face à une forte et intelligente résistance des Coréens, et, le 11 novembre, la capitale Séoul est méthodiquement bombardée. Estimant ses objectifs atteints et ne disposant pas de moyens suffisants pour contraindre les Coréens, l'amiral Roze ordonne l'évacuation le 12 et regagne sa base chinoise, au grand mécontentement des Européens résidant en Chine lesquels souhaitent une expédition lourde pour le printemps suivant. Celle-ci n'aura jamais lieu[40].
30 mars, Roumanie : les conservateurs dominants profitent de l’interrègne pour faire voter une loi sur les contrats agricoles favorable aux propriétaires[42], ce qui provoque une vive agitation dans les campagnes roumaines au printemps.
9 avril : Bismarck présente à la Diète un projet de constitution d’une Confédération de l'Allemagne du Nord, avec un Parlement élu au suffrage universel. L’Autriche ne peut accepter son exclusion de l’Allemagne[44]. Elle emprunte 60 millions de florins sur la place de Paris pour remilitariser la Bohême et la Moravie.
16 avril : attentat manqué de Dmitri Karakozov contre le tsarAlexandre II à Kiev[45], suivi de répressions : suppression du Contemporain et de la Parole russe. Arrêt des réformes avec l'arrivée au pouvoir de conservateurs.
révolte en Crète : les chrétiens de l’île adressent une pétition au Sultan, demandant notamment un allègement fiscal. La réponse du Grand vizir, publié à La Canée le 1er août, rejette les demandes des Crétois et menace de disperser les assemblées par la force. Le 2 août, le comité réunit à Brosnero répond à la Porte et lance un appel aux armes. La Porte dépêche des troupes pour protéger les musulmans[49].
13 juillet (1er juillet du calendrier julien) : Karl de Hohenzollern-Sigmaringen promulgue une Constitution libérale en Roumanie[56]. Un régime parlementaire à deux chambres élues au suffrage censitaire assure les libertés fondamentales (presse, réunions, égalité des citoyens). La religion orthodoxe devient religion d’État. Les chrétiens seuls peuvent obtenir la qualité de Roumain (article 7), ce qui pose le problème des Juifs et des musulmans de la Dobroudja. Les Juifs, exclus du droit de propriété de la terre, se regroupent dans les villes où ils représentent à la fin du siècle 19 % de la population.
20 juillet : la flotte italienne est battue à Lissa par les Autrichiens[51].
28 juillet : nouvelle Constitution au Danemark[57]. Douze membres de la Chambre haute sont nommés par le roi, les vingt-sept autres sont élus au suffrage censitaire. Les Conservateurs, favorables au pouvoir royal, gardent le pouvoir jusqu’en 1901.
Août
2 août : François-Joseph Ier d’Autriche, alors que rien n’était encore joué (ni l’Autriche, ni la Prusse n’ont les moyens de poursuivre la guerre), poussé par Napoléon III, signe l’armistice de Nikolsburg (Mikulov), suivie de la paix de Prague le 23 août. L’intégrité territoriale de l’Autriche-Hongrie est respectée (hormis la Vénétie). L’Autriche doit quitter la confédération germanique et doit verser 20 millions de florins d’indemnités de guerre à la Prusse[51]. Bismarck écarte définitivement les Habsbourg des affaires allemandes et peut organiser une Confédération de l’Allemagne du Nord (1867). La Prusse annexe le Hanovre, la Hesse-Cassel, Nassau, Francfort, le Schleswig et le Holstein.
5 août : Benedetti, ambassadeur de France à Berlin, remet à Bismarck un projet de traité concernant Mayence et la rive gauche du Rhin[58]. Les compensations demandées par la France pour n’être pas intervenue dans le conflit lui sont refusées (annexion du Luxembourg, du Palatinat bavarois, voire de la Belgique). Après la défaite autrichienne à Sadowa contre la Prusse, c’est la première tension franco-allemande.
4 septembre : arrivée de Mustapha Pacha, envoyé par la Porte pour réprimer la révolte crétoise ; le 14 septembre, il somme les rebelles de déposer les armes dans les cinq jours, ce qu’ils refusent. Les combats commencent[49].
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