Herman Richir

Herman Richir
Portrait présumé d'Herman Richir,
photographie non référencée.
Biographie
Naissance
Décès
(à 75 ans)
Uccle
Sépulture
Autres noms
Herman Jean Joseph Richir
Nationalité
Belge Drapeau de la Belgique
Formation
Activité
Autres informations
Membre de
Maître
Genre artistique
Distinction
Second prix de Rome, derrière Constant Montald (1886)

Herman Richir né le à Ixelles et mort le à Uccle est un peintre et affichiste belge.

Auteur de scènes allégoriques et mythologiques, de nus et de portraits, Herman Richir réalise aussi des affiches sous le pseudonyme de Hamner[A 1] (anagramme de son prénom), notamment deux chromolithographies publicitaires pour Delhaize[A 2] de style Art nouveau.

Biographie

Famille

Herman Jean Joseph Richir, né le à Ixelles, est le fils de Pascal Richir, conducteur principal des ponts et chaussées, et de Marie Vostes. Il était marié à Marthe Weber.

Formation et débuts du peintre

Herman Richir entre à l’Académie des beaux-arts de Saint-Josse-ten-Noode et y reçoit le soutien notamment de Charles Hermans qui lui prodigue de précieux conseils. De 1884 à 1889, il poursuit sa formation à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles sous la direction de Jean-François Portaels. Déjà lauréat de l’Académie en 1885, Richir se classe, l'année suivante, deuxième au Prix de Rome belge derrière Constant Montald. En 1889, il obtient, au Salon triennal de Gand, une médaille d’or pour son groupe La Famille Ward Meulenbergh, ce qui le situe d’emblée parmi les maîtres du portrait. Sa présence est remarquée aux Salons de Paris en 1889 et 1892, ainsi qu’à l’Exposition internationale de Bruxelles de 1897.

L'enseignant

D'abord nommé professeur du cours de dessin d’après nature à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles en 1900, Herman Richir y devient ensuite professeur de peinture de 1905 à 1927. L'enseignement académique aura une grande influence sur nombre de ses élèves dont deux membres éminents du groupe Nervia, Louis Buisseret et Léon Navez.

Tout en continuant l’enseignement, il exerce sporadiquement les fonctions de directeur au sein de la même institution de 1906 à 1927 (1906-1907, 1910-1911, 1915-1919 [en remplacement de Victor Horta], 1925-1927). Il quitte définitivement son poste de directeur en 1927, et se fait remplacer par Victor Horta.

L'artiste et son œuvre

Juliette et Rodolphe Wytsman, Le Thé (vers 1898), musée d'Ixelles.
Guerre et Paix (vers 1914), localisation inconnue.

Peintre de scènes allégoriques et mythologiques, de panneaux décoratifs mais aussi lithographe sous le pseudonyme « Hamner », Herman Richir est d'abord et principalement un portraitiste apprécié de la haute société de l’époque et à qui l'on doit notamment plusieurs portraits de la famille royale belge.

Ses toiles font apparaître un trait rigoureusement précis et un grand souci du détail. Il excelle dans la représentation d’élégantes vêtues d’étoffes rares, mais sa juste conception de l’idéal artistique le porte à représenter la femme aussi dans la beauté de sa seule carnation. C’est pourquoi à côté de l’œuvre du portraitiste, il convient de placer celle du peintre de nus. Pour l’artiste, un portrait doit être la reproduction fidèle mais vivante de son modèle. La beauté, à ses yeux, a un sens, un contenu et un réalisme qu’il élève à la dignité d’un dogme. Toujours fasciné par un classicisme traditionnel, Herman Richir glorifie la femme, dont il peint les formes bien équilibrées, aux colorations naturelles. Il est séduit par la féminité et lui voue son admiration au point de la sublimer dans des scènes allégoriques.

« Il peint souvent ses nus de dos et réussit d'une manière surprenante à y introduire non seulement une richesse de nuances de couleurs mais aussi la suggestion de vie et d'action. Dans ce domaine, l'art de Richir reste inégalé. De plus, il ne lui manque ni d'une certaine poésie ni de sensualité. »

— Joost De Geest[B 1]

Moins connu pour ses natures mortes et comme paysagiste, Richir n’en a pas moins brossé, dans ces genres très différents, des toiles magistrales.

Il peint aussi occasionnellement des œuvres monumentales destinées à décorer les salons et les halls d'entrée des maisons bourgeoises. Il réalise notamment l'ensemble de douze panneaux décoratifs pour le château de Fontaine de Laveleye à Boitsfort.

Il est membre effectif de la Société royale des beaux-arts et fait également partie de la Société nationale des beaux-arts de Paris.

Atteint d'un cancer à l'estomac qui le ronge lentement, Richir poursuivra néanmoins sa carrière de peintre. Il meurt le laissant derrière lui un œuvre important — notamment plus de 400 portraits — réparti dans de nombreux musées, dont ceux de Bruxelles, Anvers, Namur, Genk, Lille, Barcelone, Liverpool, Budapest, Sydney et Seattle.

À la suite de son décès le , ses funérailles ont lieu le à l'église Sainte-Thérèse d'Avila de Schaerbeek et il est inhumé au cimetière de Schaerbeek.

Réception critique

« L'œuvre de Richir est le contraire d'une œuvre révolutionnaire : elle respire l'assurance et la satisfaction du travail bien fait ; elle exalte la beauté tranquille de la nature ou du corps humain et elle rend hommage aux qualités d'efficacité professionnelle ou d'élégance de ses modèles[réf. nécessaire]. »

— Wim Toebosch[B 2]

« À l’issue d’une exposition d’œuvres d’Herman Richir, quelqu’un complimenta l’artiste mais fit insidieusement cette remarque : " C’est dommage que vous ayez mis là quelques gourgandines vraiment peu vêtues ". Il faudra déplorer la stupidité de cette critique si elle n’avait pas donné naissance, en guise de protestation, à l’une des plus belles œuvres du peintre : Beauté, mon souci. Profession de foi éloquente et réponse qui est bien la plus expressive qui puisse être faite. Rendons grâces, pour cette fois, à la bêtise humaine, d’avoir provoqué l’éclosion d’une belle œuvre d’art. N’est-elle pas d’une harmonie parfaite la ligne de ce corps juvénile ; faut-il admirer plus la perfection du dessin que l’éclat translucide de la couleur ? Sous l’épiderme nacré, un sang jeune circule car c’est un don précieux du peintre que de savoir, par la magie de la couleur, recréer sur la toile ce flux interne qui fait palpiter les chairs…[réf. nécessaire] »

— Georges Bierand[B 3]

Œuvres

La Reine Astrid, localisation inconnue.
Jeunesse, localisation inconnue.
Au Bon Marché (1896), affiche chromolithographiée, 108 × 80 cm.

Portraits de personnalités

Autres portraits et figures

Œuvres décoratives

Paysages

Affiches

  • À-La-Belle-Jardinière. Chicorée - Tapioca, Émile Staelens, Gand, Impr. J.L. Goffart[15].
  • Trianon du Bois de la Cambre. Restaurant, succursale, Bruxelles, 34, Marché aux herbes, 1896, Impr. J.L. Goffart[16].
  • Au Bon Marché. Denrées coloniales, vins & spirit, 1896, Delhaize Frères & Cie, Impr. J.L. Goffart[17].
  • Au Bon Marché. Le café, 1896, Delhaize Frères & Cie, Impr. J.L. Goffart[18].

Hommages

Herman Richir résida longtemps à Schaerbeek, où il habita successivement les immeubles situés au 365, avenue Rogier, au 174, rue de la Consolation et surtout au 42, rue Thomas Vinçotte dans la maison-atelier construite en 1885 pour le peintre Georges Saint-Cyr. C'est cette fidélité à la commune bruxelloise qui lui valut l'honneur d'y avoir une rue à son nom.

Distinctions

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Fox, Lorenzo, Herrel, « H. Richir », Le Rat Mort, no spécial mars-. — Périodique de l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles.
  • Georges Bierand, « Le peintre Herman Richir », Nos Artistes[réf. incomplète].
  • Lucien Jottrand, « Herman Richir », éd. revue de L'Art Belge. — Catalogue de l'exposition des Galeries de l'Art Belge, avenue Louise 62, (Place Stéphanie), Bruxelles, en .
  • Biographie nationale de Belgique, XXIX, Bruxelles, 1956-1957.
  • (nl) J.F. Buyck (o.l.v.), Catalogus schilderijen 19de en 20ste eeuw. Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen, Anvers, 1977.
  • Claude Pelgrims, « Herman Richir », Revue mensuelle de la Banque nationale, 39e année, .
  • Académie, Bruxelles, KMSK, 1987. — Catalogue de l'exposition.
  • Joost de Geest, Wim Toebosch, Georges Verzin, Herman Richir, Schaerbeek, 2002 — Catalogue de l'exposition de l'hôtel communal de Schaerbeek (salle du Musée), de à .
  • (nl) Kristof Reulens, Jos Geraerts (e.a.), Genk door schildersogen. Landschapsschilders in de Limburgse Kempen 1850-1950, Louvain, Davidsfonds, 2010 (ISBN 978 90 5826 749 8).

Liens externes

Notes et références

  1. Jacques Mercier, Karl Scheerlinck, Made in Belgium : un siècle d'affiches belges, Renaissance du Livre, 2003, p. 20-21.
  2. Emmanuel Collet, « L'affiche selon Hamner », Le Lion, no 77, octobre-.
  1. Joost De Geest est historien d'art. Il a signé une thèse de doctorat sur l'art et la littérature fantastiques (VUB). Il est assistant à l'université de Lille III, conservateur de la collection d'art du Crédit Communal-Dexia. Spécialiste de l'art belge des XIXe et XXe siècles et journaliste suivant le marché de l'art, il est également l'auteur de plusieurs monographies et livres de référence.
  2. Wim Toebosch est critique d'art, membre belge de l'Association internationale des critiques d'art (AICA).
  3. Georges Bierand est un peintre figuratif né à Bruxelles en 1895. Il reçoit les conseils du peintre français Edgar Degas. Depuis 1926, il participe à de nombreux salons triennaux et expositions à Bruxelles, Nice, Alger, Varsovie et Paris. Honoré de l'ordre de la Couronne et chevalier de l'ordre de Léopold, il fut membre de la Société royale des Beaux-Arts de Belgique.
  1. « Collection iconographique de la Banque nationale », sur www.nbbmuseum.be.
  1. flickr.com.
  2. flickr.com.
  3. flickr.com.
  4. kikirpa.be.
  5. flickr.com.
  6. flickr.com.
  7. Élisabeth Verhaegen).
  8. flickr.com.
  9. flickr.com.
  10. flickr.com.
  11. [1].
  12. flickr.com.
  13. flickr.com.
  14. David Colling, « Acquisitions du Musée Gaspar par l'Institut archéologique du Luxembourg, la Ville d'Arlon et la Fondation Roi Baudouin en 2019-2021 », Bulletin trimestriel de l'Institut archéologique du Luxembourg, vol. 97, nos 3-4,‎ , p. 144
  15. flickr.com.
  16. flickr.com.
  17. flickr.com.
  18. flickr.com.