L'Armée du Rhin « réduite », formée de 170 000 hommes, commandée désormais par le maréchal Bazaine, comprend la Garde impériale et les 2e, 3e, 4e et 6e corps d'armés. Cette armée livre les grandes batailles de Rezonville, le 16 août, Gravelotte, le 18 août, avant d'être enfermée dans Metz où elle capitule le 27 octobre 1870 et est faite prisonnière de guerre.
L'Armée de Châlons, créé le 17 août 1870, formée de 140 000 hommes, commandée par le maréchal de Mac Mahon, et composée des ler, 5e et 7e corps d'armée, ainsi que du 12e, nouvellement créé, disparait le 2 septembre 1870 après la défaite de Sedan.
Création de l'unité
L'armée du Rhin est la première armée française constituée à la déclaration de guerre à partir des troupes disponibles du temps de paix. Commandée initialement par l'empereur lui-même, elle comprend la Garde impériale, 7 corps d'armée et une réserve générale. Chaque corps d'armée est constitué de 3 ou 4 divisions d'infanterie et 1 division de cavalerie à 2 ou 3 brigades chacune, une réserve d'artillerie et une réserve du génie. Chaque brigade compte 2 ou 3 régiments d'infanterie de ligne ou de cavalerie.
Les divisions d'infanterie sont dotées d'une artillerie à 2 batteries de canons de 4 et 1 de mitrailleuses, tandis que les divisions de cavalerie comprenaient 2 batteries à cheval.
La provenance des troupes et la constitution de ces grandes unités se déroula de la manière suivantes[1] :
la Garde impériale, dont le commandant est le général Bourbaki, est cantonnée à Paris en temps de paix. Elle rejoint Metz le 28 juillet et ses réserves le 30 ;
le 1er corps d'armée, commandé par le maréchal Mac Mahon, duc de Magenta, est principalement formé des troupes d'Algérie et des régiments de l'est de la France. Il n'est complet que le 1er aout 1870. Son rôle initial est de couvrir l'Alsace ;
le 3e corps d'armée est formé des troupes de Paris, Metz et Nancy. Son chef est le maréchal Bazaine jusqu'au 12 août, puis le général Decaen tué à Borny (12 au 14 août) et enfin le maréchal Le Bœuf ;
la réserve générale de cavalerie devait initialement comporter 3 divisions à 2 brigades. Elle n'en conserva que 2 car la 1re division fut employée pour renforcer l'armée de Chalons et constituer la cavalerie du 6e corps ;
la réserve générale d'artillerie, commandée par le général Canu, se forme à Nancy et est dirigée sur Metz ;
la réserve générale de Génie est commandée par le colonel Rémond.
Le 1er août 1870, l'armée du Rhin est constitué de sept corps d'armée et de réserves d'artillerie et de cavalerie. Le lieutenant-colonel Rousset en donne une décomposition estimative par grande unité[3]:
La garde impériale est commandée par le général Bourbaki. Le chef d'état-major est le général d'Auvergne. Après le départ de Metz du Général Bourbaki, parti intercéder auprès de l'Impératrice, c'est le Général Desvaux qui prend le commandement de la Garde.
1re division d'infanterie (voltigeurs)
La 1re division d'infanterie de la garde est commandée par le général Deligny
3 batteries d'artillerie de 4 et 1 compagnie du génie
Division de cavalerie
Cette division ne rejoint pas le corps d'armée et est remplacée, le 18 août, par la division du général du Barail.
La division de cavalerie du 6e corps d'armée est commandé par le général de Salignac-Fénelon.
La division de cavalerie rattachée au 6e corps d'armée à partir du 18 août en remplacement de la division de Salignac-Fénelon est commandée par le général du Barail
La 1re division de cavalerie (réserve) fut disloquée avant le blocus de Metz. La brigade Margueritte fut rattachée à l'armée de Châlons. La brigade Lajaille fut rattachée au 6e corps pour constituer sa division de cavalerie.
La 1re division de cavalerie de réserve est commandée par le général du Barail
↑In Histoire générale de la guerre franco allemande - 1870-1871, Tome 1 pages 116 à 124.
↑Les dates communiquées dans cette colonne sont les dates correspondant au relevés théoriques d'effectifs. Ces valeurs sont en effet théoriques car l'ensemble des unités n'étaient, à ces dates, pas toutes réunies autour de leur corps d'affectation.
↑In Histoire générale de la guerre franco allemande - 1870-1871, Tome 1, pages 395 à 405.
↑Les 14e, 20e et 31e régiments d'infanterie de ligne ne rejoignirent pas et furent intégrés au 12e corps d'armée. La division fut donc réduite au 9e régiment d'infanterie de ligne.
↑Nommé général le 26 septembre, le colonel Gibon remplace le général de Marguenat et est tué à Ladonchamps le 7 octobre.
↑Les réserves d'artillerie et du génie du 6e corps ne purent rejoindre. La réserve d'artillerie fut reconstituée à partir de la réserve générale de l'armée.
↑Le général Félix Douay est le frère du général de la 2e division du 1er corps d'armée, Abel Douay, tué à Wissenbourg.
↑Le colonel Morand est nommé général le 25 août et remplace le général Nicolaï, prisonnier. Il est tué à Beaumont le 30 août.
↑Le colonel de Gramont est nommé général en remplacement du général Maire, tué à la bataille de Frœschwiller.
↑79e régiment d'infanterie ne rejoint pas et cède sa place au 72e régiment d'infanterie. Il est finalement affecté au 12e corps d'armée.
↑La2e brigade de la division de cavalerie du 7e corps d'armée ne rejoignit pas.