Jane BirkinJane Birkin Jane Birkin au Festival du cinéma américain de Deauville, le 12 septembre 1985.
Jane Birkin ([dʒeɪn ˈbɜːkɪn][1]), née le à Londres et morte le à Paris (6e arrondissement), est une actrice, chanteuse, scénariste et réalisatrice britannico-française. Après des débuts au cinéma en Angleterre notamment dans le film Blow-Up de Michelangelo Antonioni, elle entame une carrière en France où elle rencontre Serge Gainsbourg, avec qui elle tourne Slogan de Pierre Grimblat. Très vite, ils forment un couple à la ville. Elle débute dans la chanson avec l'auteur-compositeur-interprète en 1969. La même année, leur duo sur la chanson Je t'aime… moi non plus, devient un succès international, atteint la première place au Royaume-Uni et est l'objet d'un scandale retentissant. Gainsbourg lui écrit de nombreuses chansons, cela même après leur séparation. Elle poursuit parallèlement sa carrière d'actrice, tourne avec Jacques Deray, Roger Vadim, Michel Deville et est au milieu des années 1970, une comédienne reconnue du grand public en jouant dans des comédies populaires de Claude Zidi puis de Michel Audiard, sans négliger pour autant le cinéma d'auteur. En 1985, dirigée par Patrice Chéreau, elle débute au théâtre dans la pièce de Marivaux La Fausse Suivante, où elle fait grande impression. Actrice reconnue par ses pairs, elle tourne alors pour Régis Wargnier, Jacques Doillon, Agnès Varda, Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, Bertrand Tavernier, James Ivory... À deux reprises, elle passe derrière la caméra, en 1992 à la télévision pour le téléfilm Oh ! Pardon tu dormais… et en 2007 pour le grand écran Boxes, qu'elle écrit et réalise. À la fin des années 1980, elle donne une série de concerts pour la première fois à Paris, en interprétant le répertoire que Gainsbourg a écrit pour elle. Elle se produit alors régulièrement sur scène. BiographieJane Birkin est née au sein d'une famille londonienne de la gentry anglaise[2],[3]. Elle est la fille de David Birkin (1914-1991), Lieutenant commander dans la Royal Navy ainsi que de l'actrice Judy Campbell (1916-2004), muse de Noël Coward, dramaturge anglais. Elle est née à Marylebone, un quartier du centre de Londres, situé dans la Cité de Westminster[4]. Elle a une sœur cadette, Linda et un frère aîné, Andrew Birkin, acteur et réalisateur, qui a joué avec Jane dans le film La Pirate et a dirigé Charlotte Gainsbourg dans le film Cement Garden. Pendant la Seconde Guerre mondiale, son père a aidé la résistance intérieure française en convoyant de nuit, entre la Grande-Bretagne et la Bretagne[5],[6], des combattants de la France libre. Il aurait, entre autres, sauvé François Mitterrand, d'après un ouvrage de Gabrielle Crawford publié en 2004. Jane Birkin fait partie de la nombreuse descendance de Charles II et de sa maîtresse Louise Renée de Penancoët de Keroual ; elle est la petite-nièce de Freda Dudley Ward, maîtresse d'Édouard VIII, alors prince de Galles, dont la fille épousera le réalisateur Carol Reed. Elle est également la cousine du mathématicien et philosophe Bertrand Russell, par sa grand-mère paternelle Olive Russell[7]. Le , Jane Birkin, âgée de 8 ans, remet un bouquet de fleurs à la reine Élisabeth II qui visite l’usine de dentelle de son oncle, le lieutenant-colonel Birkin, à Nottingham et s'en explique : « Ma marraine était la fille de Winston Churchill et mon parrain, le plus grand couturier de Londres. Mon père connaissait Churchill par sa famille. Il venait d’une famille à moitié aristocratique, à moitié dans la dentelle. Or, le truc de la reine d’Angleterre, c’était de visiter des endroits plutôt barbants, notamment les usines de dentelle. On m’a donc mise là parce que mon oncle n’avait pas d’enfant. J’étais la seule fille qui pouvait présenter un bouquet à la Reine. » Elle rencontre la reine à trois autres reprises, en 1978, pour la présentation du film Mort sur le Nil, le pour l'avant-première du film Meurtre au soleil et lors du centenaire de l'Entente cordiale France-Royaume-Uni, en 2004[8]. Dans le film d'Agnès Varda Jane B. par Agnès V., Jane Birkin raconte que, quand elle était enfant à l'internat, sur l'île de Wight, elle était appelée par son numéro de chambre : « Ninety-Nine » (soit 99). L'actrice préférée de Jane Birkin est probablement Marilyn Monroe, comme elle le dit dans le film. En 1964, elle débute au cinéma en Angleterre dans le film de Richard Lester, Le Knack... et comment l'avoir, film emblématique du Swinging London, avec d'autres débutantes, futures actrices de premier plan, Jacqueline Bisset et Charlotte Rampling. Le film est un succès. Jane Birkin enchaîne, sous la direction de Michelangelo Antonioni, avec le film Blow-Up, lequel, présenté au Festival de Cannes 1967, remporte la Palme d'or. Son petit rôle, dans une scène centrale, de mannequin déshabillée de force entièrement, ce qui est une première pour le cinéma anglais non pornographique, l'associe d'emblée à un scandale qui perdure[9]. Alors âgée de dix-neuf ans, elle pose pour l'objectif de Jeanloup Sieff pour Harper's Bazaar[10]. Elle épouse le compositeur anglais John Barry[11], auteur de la musique de plusieurs films de la série James Bond, du thème de Le Knack... et comment l'avoir ou de la série télévisée Amicalement vôtre ; ils ont une fille en 1967, Kate Barry[12]. Ils divorcent peu après. Elle se rend en France, pour tenter sa chance comme actrice. Engagée après des essais désastreux pour le film Slogan de Pierre Grimblat, elle rencontre sur le tournage Serge Gainsbourg, auteur-compositeur-interprète, qui y joue quelques scènes, en plus d'être l'auteur de la bande originale[13]. Ils se mettent en couple qui dure dix ans, dont naît une fille, Charlotte Gainsbourg, en 1971[14]. Elle fait une pause dans sa carrière de 1971 à 1972, à la suite de la naissance de Charlotte. Elle joue l'amante de Brigitte Bardot dans Don Juan ou si Don Juan était une femme de Roger Vadim, en 1973. En 1975, elle tient un des rôles principaux du premier film que Serge Gainsbourg réalise, Je t'aime moi non plus, dont le scénario, évoquant l’ambiguïté sexuelle et la sodomie, attire l'attention et suscite le scandale. Entre 1975 et 1985 elle est présente dans la comédie populaire, comme dans La moutarde me monte au nez, de Claude Zidi aux côtés de Pierre Richard, ou encore dans Catherine et Compagnie, de Michel Boisrond avec Patrick Dewaere, Jane Birkin parvient à convaincre à la fois la critique et le grand public. En , elle quitte Serge Gainsbourg. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette décision : l'alcool, le mode de vie et, même, des coups qu'elle a reçus – reconnus par Serge Gainsbourg lui-même (aveu qu'il fait à sa première femme)[15]. Après cette rupture, elle est, de 1980 à 1992, la compagne du réalisateur Jacques Doillon, avec lequel elle a une fille, Lou Doillon. Sa dernière relation publique connue (de 1995 à 2000) est avec l'auteur Olivier Rolin[16]. En , Jane Birkin perd, à quelques jours d'intervalle, Serge Gainsbourg (mort le )[17] et son père David Birkin[18] (mort le à 77 ans, le jour des obsèques de Serge Gainsbourg). Un ou deux ans après la mort de son père, elle achète une maison à Lannilis entre l'Aber-Wrac'h et l'Aber-Benoît dans le Finistère, où elle confie le lien sentimental qui la lie à cet endroit : « J'apprends qu'une maison donnant sur une plage des Abers est à vendre. Cette maison donne sur une plage d’où mon père participait à évacuer vers l’Angleterre des aviateurs anglais, américains et canadiens. Mon père passait les nuits sans lune pour embarquer et ramasser les soldats alliés au pied des bunkers allemands »[19]. Jane Birkin s'investit dans des actions humanitaires : devenant porte-parole pour Amnesty International ; la marraine du Téléthon français en 2001 ; et participant quatre fois au Concert des Enfoirés (Les Enfoirés au Grand Rex en 1994, La Soirée des Enfoirés en 1996, Le Zénith des Enfoirés en 1997, Enfoirés un jour, toujours en 2023) ; elle est également présente dans un enregistrement vidéo pour Un air d'Enfoirés en 2022. CarrièreMusiqueSerge Gainsbourg a été son Pygmalion dans le domaine musical[20],[21],[22] la propulsant au sommet des palmarès musicaux internationaux en 1969 avec le sulfureux Je t'aime… moi non plus, initialement écrit pour et enregistré avec Brigitte Bardot. La chanson est jugée obscène par le journal du Vatican, L'Osservatore Romano. Ce succès de scandale marque durablement les esprits (voir la reprise par Bourvil et Jacqueline Maillan). En 2000 une édition collector vinyle du titre Je t'aime… moi non plus, remixé par Eiffel 65, voit le jour. Un album intitulé Serge Gainsbourg – Jane Birkin suit en 1969. La voix enfantine et frêle de la chanteuse, parfois proche d'un simple souffle, son accent anglais prononcé, la rendent immédiatement reconnaissable. Cette création marque le début d'une longue collaboration qui va aboutir à une œuvre originale pour la variété française. Plusieurs albums de Jane Birkin, composés par Serge Gainsbourg ou constitués de reprises de ses chansons, ont été certifiés Disque d'or, dont Baby Alone in Babylone (1983) et Arabesque (2002). Durant les années 1970 et 1980, Jane Birkin enchaîne les albums studio (sept de 1969 à 1990) et les prestations télévisées, notamment dans les émissions de Maritie et Gilbert Carpentier. En , à quarante ans, elle fait ses débuts sur scène au Bataclan. Après une série de concerts au Casino de Paris, Jane Birkin enregistre deux albums, où elle reprend les chansons de Serge Gainsbourg (celles qu'il lui a écrites pour elle, ou pour d'autres : Versions Jane (1996, album studio) et Arabesque (2002, album live) ; sur le premier interviennent des personnalités connues dans le milieu comme Jean-Claude Vannier et Goran Bregović. Elle devient ainsi l'ambassadrice de l'œuvre de Gainsbourg et donne des concerts à travers le monde, de Tokyo à New York en passant par Israël. La série de concerts d’Arabesque rencontre un succès certain et propose une version orientalisée de sa musique. Birkin fait appel à de nombreux compositeurs pour trois albums à succès : À la légère (1999), auquel collaborent Miossec, Gérard Manset et MC Solaar ; l'album de duos Rendez-vous (2004) avec des reprises de Brigitte Fontaine, Michel Delpech, Paolo Conte (en duo avec ce dernier) ; puis Fictions (2006), où se côtoient les univers de The Divine Comedy, Neil Young, Kate Bush ou encore Hervé Guibert sur une musique de Maurice Ravel. Sa notoriété lui permet des collaborations avec des musiciens étrangers talentueux tels que Brian Molko du groupe britannique Placebo, Rufus Wainwright, Beth Gibbons de Portishead, ou encore Caetano Veloso. Elle est servie par des textes de musiciens français tels que Dominique A, Étienne Daho, Cali, Arthur H, Zazie, ou Alain Souchon, avec qui elle avait fait un duo pour le film Comédie de Jacques Doillon. En , Birkin publie le premier album, dont elle a écrit tous les textes, Enfants d'hiver. Certains textes ont été écrits sept ans auparavant, avant la tournée Arabesque ; d'autres ont été écrits pendant le tournage de son film Boxes ; d'autres encore deux mois plus tôt. Le disque a une tonalité autobiographique. Jane a commencé à écrire à l'âge de douze ans, en rédigeant son carnet intime à l'internat. Elle aura mis 40 ans à sortir tout un album constitué de ses propres textes[23],[24]. En 2009, elle ré-enregistre les Dessous chics, en duo avec Étienne Daho, chanson extraite de l'album Daho Pleyel Paris. En 2010, elle interprète Roissy en duo avec Florent Marchet sur le dernier album de celui-ci Courchevel. En 2011, elle participe au sein du Collectif Paris-Africa à la chanson Des ricochets. En , Jane Birkin, devait donner onze concerts au mois de juillet en France, Belgique, Allemagne, Italie, Espagne et Suisse — où elle devait participer au festival de Montreux —, annule sa tournée en raison d'une péricardite aiguë suivie de récidives multiples[25]. Sa tournée de 23 dates est reportée à 2013 : « L'artiste n’a pas retrouvé l’énergie nécessaire à une série importante de spectacles. […] Elle doit continuer à se reposer, à reprendre des forces jusqu’à la fin de l'année[26]. » En 2016, elle commence une tournée mondiale intitulée Gainsbourg symphonique. Une captation enregistrée avec l'orchestre symphonique de la radio de Varsovie paraît début 2017[27]. Le , sort l'album Oh ! Pardon tu dormais, en collaboration avec Étienne Daho. Le , lors de la 36ᵉ cérémonie des Victoires de la musique, Jane Birkin s'est vue remettre la « Victoire d'honneur », récompensant l'ensemble de sa carrière, par sa fille Lou Doillon[28], qui avait elle-même été récompensée en 2013 comme l'artiste interprète féminine[29]. Elle annule une série de concerts prévus en septembre à la Philharmonie de Paris : une prestation de Birkin / Gainsbourg Le Symphonique, ainsi qu'un spectacle avec Étienne Daho[30] en raison d'un accident vasculaire cérébral[31]. CinémaAprès la Grande-Bretagne avec Richard Lester et Michelangelo Antonioni, Jane Birkin tourne en France en 1967 dans Slogan. L'année suivante elle joue dans La Piscine de Jacques Deray, huis clos avec Romy Schneider, Alain Delon et Maurice Ronet. Elle devient une vedette populaire en France, souvent employée pour des comédies dans lesquelles elle joue des rôles de « ravissante idiote » : le duo qu'elle forme avec Pierre Richard dans La moutarde me monte au nez (1974) et La Course à l'échalote (1975) de Claude Zidi se conclut par un succès au box-office. Dans Don Juan 73 de Roger Vadim, elle joue avec Brigitte Bardot une scène lesbienne, chose rare pour l'époque. Elle tourne plusieurs films avec Serge Gainsbourg dont Sérieux comme le plaisir de Robert Benayoun, sorti en 1975. Dans les années 1980, elle revient au cinéma d'auteur, naguère amorcé par Le Mouton enragé (1974) de Michel Deville, à partir de sa rencontre avec Jacques Doillon et du film La Fille prodigue. En dépit de son échec commercial, le film permet à l'artiste de faire ses preuves dans des rôles sombres. Elle commente cette évolution un quart de siècle plus tard () : « C’était la première fois qu’une personne tournant des films dits intellectuels pensait à moi. Jacques Doillon était un réalisateur de films qui n’était pas intéressé à me voir sans mes vêtements. Il m’a dit : « Je vous veux boutonnée jusqu’au cou, je veux savoir ce qui se passe dans votre tête, et je veux que vous fassiez une crise de nerfs ». J’ai donc fait La fille prodigue et dès lors, j’ai été considérée comme une actrice sérieuse en France, et des réalisateurs comme Jacques Rivette, Agnès Varda ou Jean-Luc Godard m’ont sollicitée, alors qu’avant j’étais une vedette populaire, mais avec rien dans la tête »[32]. En mars 2021, dans l'émission Hep Taxi ! elle confie toujours à propos de ce film : « La fille prodigue, c'est une merveille ce film, et cela passe jamais, et j'espère que si je casse ma pipe, qu'ils vont quand même montrer cela, même à dix heures du soir, même à minuit, parce que Piccoli et moi, on est magistral dedans »[33]. Francophone, elle se double elle-même dans la version française de films étrangers, parmi lesquels Mort sur le Nil et Meurtre au soleil, deux aventures d'Hercule Poirot[34]. Lors du tournage du documentaire Jane B. par Agnès V. d'Agnès Varda en 1988, cette dernière encourage Jane Birkin à concrétiser ses projets d'auteur en tant que scénariste-réalisatrice. Ainsi, la même année, elle écrit le scénario de Kung-Fu Master, également réalisé par Varda. Elle tourne avec des cinéastes contemporains reconnus, dont James Ivory, Alain Resnais, ou encore Bertrand Tavernier pour Daddy nostalgie où elle interprète la fille de Dirk Bogarde. Régis Wargnier et Marion Hänsel lui offrent également des rôles marquants dans La Femme de ma vie et Dust, ce dernier étant un psychodrame à huis clos avec Trevor Howard dans le rôle de son père. Rare au cinéma dans les années 1990, elle réalise, pour la télévision, la pièce Oh ! pardon tu dormais en 1999, avec Christine Boisson et Jacques Perrin. Au début des années 2000 elle joue dans des films tels que Merci Docteur Rey d'Andrew Litvack ou encore Mariées mais pas trop de Catherine Corsini, ainsi que des téléfilms comme Hiver rouge de Xavier Durringer (2012). En 2006, Birkin réalise son premier long métrage de cinéma, Boxes (qui réunit Geraldine Chaplin, Natacha Régnier et sa fille Lou Doillon). Le film sort en salles en . Dans Gainsbourg, vie héroïque (2010) de Joann Sfar, son rôle est interprété par Lucy Gordon. Le , dans une interview au Parisien elle évoque la disparition de la reine d'Angleterre et pour elle-même déclare : « Je suis sur pied et je vais bien » et « Je ne suis pourtant pas morte », s'étonnant avec humour qu'on la célèbre toujours[35]. ThéâtreEn 1985, Jane Birkin débute sur scène dans une pièce de Marivaux, dirigée par Patrice Chéreau, face à Michel Piccoli et Didier Sandre. Elle crée trois ans plus tard au Théâtre du Splendid Saint-Martin L'ex-femme de ma vie de Josiane Balasko face à Thierry Lhermitte. Elle interprète ensuite Quelque part dans cette vie de l'Américain Israël Horovitz, huis clos psychanalytique avec Pierre Dux et la comédie L'Aide-mémoire de Jean-Claude Carrière aux côtés de Pierre Arditi, succédant à Delphine Seyrig et Fanny Ardant. Au début de l'année 1995, Birkin joue quelques semaines Les Troyennes d'Euripide au National Theatre de Londres. En 1999, son texte, Oh ! pardon tu dormais, est mis en scène par Xavier Durringer. Suit une éclipse jusqu'en 2005 et 2006 où elle joue Sophocle et Shakespeare en France et en Grande-Bretagne. Publicité et promotionComme de nombreux artistes, Jane Birkin a été approchée par des marques, afin de vendre son image pour diverses publicités[36], touchant tous types de médias et supports. Pour la marque Woolite, Serge Gainsbourg réalise trois publicités destinées à la télévision. En 1976, il met en scène Jane Birkin sur des paroles et une mélodie qu'il signe également. Mais le résultat commercial est mitigé et Serge Gainsbourg déclare « Jane a littéralement vampirisé le produit »[37]. En 1977, pour la marque de jean's Lee Cooper, elle apparaît dans une série de spots publicitaires, diffusés dans la presse. Lors d'une interview pour la revue L'Express, Jane Birkin déclare son attrait pour ce type de pantalons[38] : « J'aime piocher dans les jeans, les pantalons, les chemises d'homme, j'ai l'impression d'être plus jolie que déguisée en fille[…] Quelqu'un a fabriqué dans les années 1970 des « Jeans Birkin », je n'étais même pas au courant[…] En 1979 pour le parfum « Men de Mennen », l'actrice et chanteuse apparaît en duo avec Serge Gainsbourg, dans une publicité sonore composée par ce dernier et diffusée à la radio à partir du [39]. À cette période, Gainsbourg a posé pour la marque Bayard et en 1981, Jane Birkin déclare à son tour le slogan : « C'est vrai, la Woolmark et Bayard, ça vous change un homme ». En 2006, le parfum L’Air de rien de Miller Harris créé par Lyn Harris (en) est lancé tout spécialement pour Jane Birkin[40]. Elle en fait la promotion dans une publicité. Sur le flacon et son emballage ainsi que sur les autres produits dérivés, Jane Birkin pose sa signature avec un dessin de fleurs et de nymphes qu’elle a personnellement exécuté. En 2011, pour les lunettes Krys, Jane Birkin tourne sous la direction de Patrice Leconte pour une série publicitaire intitulée Le casting aux côtés d'Alain Delon, Michel Blanc, Frédéric Beigbeder et Frédérique Bel[41], mettant en avant leurs petits travers ou complexes[42]. Sac BirkinEn 1981, le directeur général d'Hermès, Jean-Louis Dumas, est assis à côté de Birkin sur un vol Paris-Londres. Elle se plaint (sans savoir qui il est) de son sac qui n'est pas adapté à la vie moderne, notamment les week-ends. Il lui apprend alors son identité réelle et il lui propose de lui dessiner le type de sac, qui lui conviendrait le mieux, avec des poches[43]. Ainsi en 1984, la marque crée un sac en cuir noir, spécialement pour elle, le sac Birkin, basé sur un dessin de 1982. Le succès est immédiat, jusqu'à devenir une icône pour la marque. En , un exemplaire de ce sac, le Diamond Birkin 35 en crocodile porosus fuchsia brillant, devient le sac Hermès le plus cher du monde, en étant adjugé pour 202 000 euros lors d'une vente aux enchères organisée par Christie's à Hong Kong[44],[45]. En , à la suite de la révélation par l'association de défense des animaux PeTA des conditions de vie et d'abattage des alligators servant à la fabrication de la version en peau de « crocodile » du modèle portant son nom, elle demande « à la Maison Hermès de débaptiser le Birkin Croco jusqu'à ce que de meilleures pratiques répondant aux normes internationales puissent être mises en place pour la fabrication de ce sac »[46]. MortLe , Jane Birkin fait sa dernière apparition publique, en béquille, au mariage de son petit-fils Ben Attal. Elle souffre de problèmes respiratoires. Son auxiliaire de vie la découvre morte, assise sur un fauteuil le [47], à son domicile parisien, au 50, rue d'Assas[48]. Jane Birkin a succombé à l'âge de 76 ans à un nouvel accident vasculaire cérébral[49]. Dans un communiqué au lendemain de son décès, ses filles Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon évoquent « 16 ans d'une bataille acharnée contre la maladie » et les circonstances de son décès : « Depuis quelques jours, elle marchait de nouveau, était motivée de reprogrammer son Olympia et avait décidé de reprendre son indépendance. Ce premier soir seule, aura été le dernier. Elle l'avait décidé »[50]. Les obsèques de Jane Birkin ont lieu le à l'église Saint-Roch de Paris à 10 h, en présence de la famille et de personnalités, telles que les acteurs Jean-Hugues Anglade, Catherine Deneuve, Maïwenn, José Garcia, Charlotte Rampling, Carole Bouquet, Emmanuelle Béart, Sandrine Kiberlain, Suzanne Lindon, les chanteurs Alain Souchon, Salvatore Adamo, Matthieu Chedid, Étienne Daho, Vanessa Paradis, Sheila, Benjamin Biolay et Eddy de Pretto, Nagui, ainsi que Brigitte Macron et Rima Abdul Malak. L'accès à l'église est réservé à l'entourage familial et amical. La cérémonie est retransmise en direct sur écran géant à l’angle de la rue Saint-Honoré et de la rue des Pyramides[51]. Elles sont suivies par sa crémation[52],[53] au crématorium du cimetière du Père-Lachaise[54]. Ses cendres sont inhumées au cimetière du Montparnasse[55] (division 11), aux côtés de sa fille Kate morte dix ans plus tôt. HommagesLe , la mairie de Lannilis communique qu'elle projette de nommer une rue ou une place au nom de Jane Birkin, qui y possédait une résidence[56]. EngagementsJane Birkin, durant son enfance, manifeste dans les rues de Londres contre la peine de mort. Dans les années 1970, elle milite pour le droit à l'avortement. Elle se déplace au tribunal de Bobigny, en soutien aux quatre femmes accusées d’avoir aidé la lycéenne Marie-Claire Chevalier à avorter à la suite d’un viol. Elle soutient par ailleurs les sans-papiers et lutte contre l'homophobie[57],[58]. Elle s'engage auprès du mouvement LGBT. En 1995, elle participe à une marche avec l'association AIDES en solidarité avec les victimes de l'épidémie de sida et pour alerter les pouvoirs publics[58]. Quelques années plus tard, elle prend position en faveur de l'adoption et participe à une manifestation en faveur du mariage pour tous en décembre 2012[58],[59]. Lors de la médiatisation de la persécution des personnes LGBT en Tchétchénie et dans le Donbass en 2017, elle participe à la soirée de soutien « Urgence Tchétchénie » au Palace à Paris[58]. Elle se montre solidaire de ce mouvement sur les réseaux sociaux[60]. Elle s'engage contre l’extrême droite, participant aux défilés dénonçant la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002 ainsi qu'à un concert en 2017, contre Marine Le Pen[57]. Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2007, elle soutient Ségolène Royal[61]. Depuis 1999, elle soutient Aung San Suu Kyi et le peuple birman. En 2007, elle écrit et interprète une chanson, plaidoirie pour le combat que mène l'opposante à la junte au pouvoir pour la démocratie en Birmanie. Amnesty International s'associe à elle pour diffuser sa chanson intitulée Aung San Suu Kyi sur une musique de Franck Eulry[62]. Par la suite, elle reste très active. En 2009, elle lance une campagne de boycott de la compagnie française Total pour faire cesser ses investissements en Birmanie[63]. En avril 2011, peu après l'accident nucléaire de Fukushima, elle se rend au Japon pour un concert de soutien aux sinistrés et recueillir des dons. Elle effectue une nouvelle visite sur place en 2013, donnant un concert à Matsushima, près de Fukushima[64]. En , à la suite de la démission de Nicolas Hulot, elle signe avec Juliette Binoche la tribune contre le réchauffement climatique intitulée « Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité », qui parait en une du journal Le Monde avec, pour titre, L'appel de 200 personnalités pour sauver la planète[65]. Elle intervient à titre bénévole pour diverses causes, comme Médecins du monde, la lutte contre le SIDA, ou contre l’homophobie[66], etc. FilmographieActrice de cinémaAnnées 1960
Années 1970
Années 1980
Années 1990
Années 2000
Années 2010
Années 2020
Actrice de télévision
Scénariste
RéalisatriceThéâtreActrice
Autrice
ProductriceDiscographieNote : (SG) désigne les albums écrits et composés par Serge Gainsbourg pour Jane Birkin. D'autres enregistrements contiennent des titres signés Gainsbourg, conçus après la mort de celui-ci. Albums studio
Albums en public
Principales compilations
Participations
Quelques chansons
Vidéographie
TournéesDistinctionsRécompenses
Nominations
Décorations
Jane Birkin avait refusé la Légion d'honneur en 1989[71].
Autres
Publications
Préfaces
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Article connexeLiens externes
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