7 avril : à la suite d'une dispute à propos de prostitution, plus de cent civils marocains sont massacrés dans le quartier du Bousbir à Casablanca par des tirailleurs sénégalais casernés à cet endroit, sans que leurs supérieurs hiérarchiques ne fassent rien pour les en empêcher[7].
20 septembre : adoption du Statut de l’Algérie qui constitue désormais un groupe de trois départements bénéficiant de la personnalité civile et de l’autonomie financière. Le gouvernement général est maintenu. L’Assemblée algérienne, aux pouvoirs limités, sera élue par deux collèges distincts (citoyens de statut civil français et musulmans assimilés d’une part, Algériens ayant conservé leur statut personnel d’autre part)[13].
24 février, Argentine : déclaration des droits du travailleur. Elle ne comprend pas le droit de grève[20].
7 mars, Paraguay : soulèvement de la garnison de Concepción et d’une partie des troupes du Chaco. Début de la guerre civile paraguayenne alliant les officiers « institutionnalistes », le parti libéral et le Parti « fébrériste » contre le gouvernement colorado, qui parvient à vaincre les insurgés en août avec l’aide de l’Argentine[21].
6 avril : le parti communiste obtient 16,5 % des suffrages aux municipales au Chili. Le président Videla se défait de ses ministres communistes le 4 mai. Face aux grèves, Videla décrète l’État de siège, et le 21 octobre rompt ses relations diplomatiques avec les pays communistes, accusés de favoriser l’agitation sociale[24],[25].
15 août : ouverture de la conférence interaméricaine pour le maintien de la paix et de la sécurité collective à Rio de Janeiro. Le 2 septembre, l’ensemble des pays américains à l’exception du Canada, de l’Équateur et du Nicaragua signent le pacte de Rio permettant à ces pays une assistance réciproque et facilitant la domination des États-Unis sur son continent pendant la guerre froide[30].
23 août : en Équateur le dirigeant populiste Velasco Ibarra est renversé par un coup d’État qui porte au pouvoir Carlos Mancheno Cajas(es), qui abolit la Constitution le 28 août avec l’intention de gouverner par décret. Il est chassé le 2 septembre par une révolte militaire conduite par Ángel Baquero Dávila[31].
28 janvier : le général Marshall est rappelé après l’échec de la médiation américaine en Chine[33]. Le gouvernement américain annonce le départ des troupes qui appuyaient les nationalistes chinois[34].
1er février : au Japon, une grève générale prévue par plusieurs organisations est interdite par le général MacArthur[35].
19 mars, Chine : les troupes nationalistes s’emparent de la capitale communiste, Yan’an[33].
23 mars-2 avril : conférence des relations asiatiques de New Delhi, qui pose les principes de « l’afro-asiatisme » : non-alignement, lutte contre l’impérialisme, appui aux mouvements de libération nationale, recherche d’un renouveau économique[40].
loi fondamentale sur l’éducation au Japon, organisant un cursus universitaire à l’américaine[43]. Décentralisation systématique.
le gouvernement australien lance un vaste programme d’immigration planifiée[44] ; il préconise la venue de dix immigrants d’origine anglo-celtique pour chaque immigrant « étranger ». Le peu de candidats originaires des îles Britanniques l’obligera à revoir ses prétentions à la baisse et à accepter la venue de centaines de milliers de migrants en provenance des Pays-Bas, d’Allemagne et de France, puis d’Italie, de Yougoslavie, de Grèce et de nombreux autres pays méditerranéens. Au milieu des années soixante, les portes s’ouvrent aux pays d’Asie du Sud-Est et du Moyen-Orient.
25 avril, Viêt Nam : Hô Chi Minh appelle à des négociations avec la France. Au cours de l’été, il cherche un compromis et remanie son gouvernement en éliminant les extrémistes (trois communistes seulement dans le gouvernement)[46].
4 mai, Java : le comte Soeria Kartalegawa, ancien bupati de Garut, proclame à Bogor l’État du Pasundan, avec le soutien du colonel Thomson de l’armée néerlandaise, du résident de Priangan M. Klassen et du gouverneur de Batavia C. W. A. Abbenhuis[50].
11 mai : le Laos devient une monarchie constitutionnelle[51].
16 mai, Chine : victoire communiste à l’issue de la campagne de Menglianggu, dans le Shandong[33].
16 juin : l’Assemblée constituante birmane proclame l’indépendance de la Birmanie, sans lien aucun avec le Commonwealth (officielle le )[52].
27 juin : à la suite de l'ultimatum du gouvernement néerlandais du 27 mai, qui réclame la constitution d’un gouvernement fédéral provisoire, le Premier ministre indonésien Sjahrir démissionne et est remplacé par Amir Sjarifuddin le 3 juillet[53]. De nombreux incidents se produisent entre les troupes hollandaises et indonésiennes. Les négociations en vue du règlement des questions économiques et pour l’application de l’accord de Linggarjati traînent en longueur.
1er juillet, Chine : Lin Biao échoue à prendre Siping ; les communistes souffrent de lourdes pertes en essayant de briser les lignes de défense nationalistes[33].
6-17 juillet : tenue d’un référendum d’autodétermination dans la province de la Frontière-du-Nord-Ouest, peuplée essentiellement de Pachtouns, à la demande de l’Afghanistan avec l’accession à l’indépendance de l’Inde et du Pakistan[54]. Le vote consacre le rattachement au Pakistan, mais l’Afghanistan refuse de s’incliner. Les tensions entre les deux pays persistent pendant plusieurs années. Des affrontements sporadiques ont lieu entre les forces armées pakistanaises et des membres de la tribu pachtoune qui avaient créé, avec l’approbation du gouvernement afghan, un mouvement indépendantiste décidé à établir un État sous le nom de Pachtounistan ou Pathanistan.
19 juillet, Birmanie : U Saw, un rival politique nationaliste, fait assassiner le Premier ministre Aung San avec six membres du Conseil exécutif. Ce même jour, l’ordre de l’insurrection communiste armée arrive de Moscou et Pékin via Calcutta. U Nu, ancien dirigeant étudiant, appelé à diriger l’AFPFL et le gouvernement, succède à Aung San ()[45]. Il stabilise la situation (1949-1958).
21 juillet : prétextant des violations de l’agrément Linggarjati, les Hollandais lancent une attaque contre la république indonésienne (« opérations de police ») et étendent leur contrôle sur les deux tiers de Java, les grandes plantations et les champs de pétrole de Sumatra[53].
La question des 554 États princiers est facilement résolue à trois exceptions près : le Junâgadh, le Hyderabad et le Cachemire. Le Junâgadh, dans le Gujarat, est un petit État qui a un souverain musulman et une population de 700 000 habitants à majorité hindoue. Un soulèvement populaire permet à l’Inde de l’intégrer dans son territoire le . Le nizam, souverain musulman d’Hyderabad qui règne sur 17 millions d’habitants en majorité hindous, refuse de rejoindre l’Inde. Le gouvernement indien prétextera des menées d’une milice musulmane qui terrorise la population pour lancer une opération militaire qui se termine par la capitulation d’Hyderabad le . Le maharadjah du Cachemire signe un accord de statu quo en août. Devant l’invasion des tribus pathan venues du Pakistan le 22 octobre, il opte pour l’Inde le 26 octobre. L’intervention des troupes indiennes contre les Pathan dégénère en guerre contre le Pakistan (1947-1949). L’Inde perd le Gilgit, rattaché de facto au Pakistan[56],[57].
9 novembre : une junte militaire menée par Phibun prend le contrôle du gouvernement en Thaïlande et reste au pouvoir, hormis un bref interlude au début de 1948, jusqu’en 1957[60]. Sous son autorité dictatoriale, la Thaïlande entretient d’étroites relations avec les États-Unis et le Royaume-Uni.
6 décembre, Viêt Nam : rencontre en baie d’Along entre le haut commissaire de la République en Indochine Émile Bollaert et l’empereur d’Annam, Bảo Đại au terme de négociations secrètes. Un protocole d’accord mentionnant l’indépendance est établi, mais limité par de multiples restrictions en matière de diplomatie et de défense[62].
ouverture à Londres d’une nouvelle conférence sur la Palestine ; Ernest Bevin propose la liberté d’émigration juive contre une Palestine unitaire indépendante dans un délai de cinq ans. Devant l’opposition des parties, Londres décide le 14 février de transmettre le dossier Palestinien aux Nations unies[65].
29 mars : début du gouvernement irakien de Sayyid Salih Jabr(en), premier chiite à devenir Premier ministre (fin le ). Il décide de renégocier le traité d’alliance avec la Grande-Bretagne[66].
2 avril : le Royaume-Uni s’en remet aux Nations unies pour le règlement de la question palestinienne[67].
28 avril : l’ONU décide la création d’une commission d’enquête (UNSCOP) chargée l’élaborer un rapport en vue d’un vote des États-membres. Elle arrive en Palestine en juin[68].
25 mai : le président libanaisBéchara el-Khoury manipule les élections pour obtenir une révision constitutionnelle lui permettant d’exercer un second mandat[69].
2 juillet : l’Irgoun enlève deux sergents britanniques, qui sont exécutés le 31[68].
7 et 8 juillet : élections législatives en Syrie[70]. Le Bloc national disparaît pour laisser place à deux nouveaux partis, le parti national (partisans du président Choukri al-Kouatli, pour l’indépendance à l’égard des autres pays arabes) et parti du peuple (favorable aux projets d’union). Le parti national conserve le pouvoir en s’alliant avec des indépendants, mais l’absence de majorité claire paralyse le pouvoir. Cette situation favorise le développement du parti populaire syrien (PPS) à droite et du Ba’th (parti socialiste arabe) à gauche. La première mesure du gouvernement est de réduire les effectifs de l’armée syrienne.
8 juillet : une plainte officielle relative à la présence de la Grande-Bretagne en Égypte est transmise à l’ONU[71]. Mais les Britanniques sont appuyés par les États-Unis qui souhaitent leur présence dans la région.
18 juillet : l’Exodus, qui tentait d’amener en Palestine 5 000 émigrants juifs clandestins, est arraisonné par les Britanniques qui le renvoient en France[65]. C’est le début d’un éprouvant périple qui se termine le 8 septembre à Hambourg où les troupes britanniques contraignent les passagers à débarquer[68].
5 janvier, Hongrie : le ministère de l’Intérieur hongrois dénonce « la conspiration de la communauté hongroise » contre la république de Hongrie, impliquant un ministre et plusieurs députés du Parti des petits propriétaires. Le 7 février, l’immunité parlementaire du secrétaire du parti Béla Kovács est suspendu et il est arrêté par les autorités soviétiques le 25 février[74].
5 avril : vote de la loi de réorganisation du ministère de l’économie en Roumanie, qui devient le Ministère de l’Industrie et du Commerce, confié à Gheorghiu-Dej[80]. Mesures pour contrôler l’économie, soumise à l’inflation galopante, au marché noir et à la fuite des capitaux, création des « offices industriels » pour la répartition des produits, loi « anti-koulak » dans les campagnes, qui donne à l’État la préemption d’achat des terres, développement des coopératives de machines agricoles.
31 mai, Hongrie : compromis dans un soi-disant complot contre-révolutionnaire Ferenc Nagy est obligé de démissionner. Lajos Dinnyés, un autre membre du Parti des petits propriétaires lui succède le 2 juin[74].
5 juin : début de l’élimination de l’opposition en république populaire de Bulgarie. Le chef du parti agrarien Nicolas Petkov, accusé de complot contre le gouvernement du Front patriotique, est arrêté et 23 députés sont déchus de leur mandat. Le 16 août Petkov est condamné à mort et pendu dans la cour de la prison centrale de Sofia le 23 septembre. Le parti agrarien est interdit le 25 août[83],[84].
Juin : la Roumanie refuse l’aide Marshall[85] et le PCR propose un plan de six mois visant à porter la production industrielle à 70 % du niveau de 1938.
11 juillet : en Tchécoslovaquie, Edvard Beneš, qui souhaitait accepter le plan Marshall proposé par les Américains, est contraint d’y renoncer sous la pression des Soviétiques[86]. À l’intérieur, la baisse d’influence des communistes accroît la tension à l’approche des élections prévues en mai 1948.
15 août : une réforme monétaire (1 leu nouveau pour 20 000 lei anciens) est adoptée en Roumanie[85], diversifiant les plafonds de change suivant les catégories sociales : bourgeois et paysans se voient dépouillés de leurs liquidités.
31 août : un nouveau Parlement est élu en Hongrie, dominé par les communistes (22 % des suffrages), alliés aux socialistes. Le Parti des petits propriétaires, jusqu’alors majoritaire, n’obtient que 15 % des voix[74]. Un gouvernement de coalition est formé par Dinnyés le 24 septembre[88].
22-27 septembre : la doctrine Jdanov, divisant le monde en deux camps, est exposée lors de la réunion de neuf partis communistes européens à Szklarska Poreba en Pologne. Le 5 octobre, la conférence publie une résolution annonçant la création du Kominform, une « Internationale communiste » en remplacement du Komintern. C’est un bureau d’information chargé de coordonner les activités des neuf partis face à l’impérialisme américain[90].
6 novembre : les derniers ministres bourgeois sont éliminés du gouvernement roumain. La militante communiste Ana Pauker remplace Tǎtǎrescu aux Affaires étrangères[91].
20 novembre : le Parti de l’indépendance hongroise, principal parti d’opposition en Hongrie, est dissous et tous ses mandats sont invalidés ; son dirigeant Zoltán Pfeiffer a fui Budapest dès le 4 novembre[88].
6-7 décembre : le 1er Congrès du Peuple allemand « Pour l’unité de l’Allemagne et une paix juste » (Volkskongress) est réuni à Berlin-Est par le Parti socialiste unifié[95].
8 décembre : traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle entre la Hongrie et la Yougoslavie[93].
- : hiver très rigoureux[96]. Il désorganise l’appareil productif au Royaume-Uni (2,3 millions de personnes en chômage technique en février) et fragilise l’économie[97].
mise en place de la bizone en Allemagne, à la suite de l'entrée en vigueur de l’accord américano-britannique sur la fusion économique des deux zones d’occupation[98].
entrée en vigueur de plusieurs nationalisations décidées par le gouvernement travailliste du Royaume-Uni. Avec le National Coal Board, toute la production minière du Royaume-Uni y est concentrée, tandis que les télécommunications passent sous la gestion d’une entreprise d’État : les Cable and Wireless Communications[99].
18 février : décret-loi pour la répression du banditisme et du terrorisme en Espagne[110]. Reprise de la répression contre la guérilla républicaine (1947-1948).
21 février : le Royaume-Uni, économiquement exsangue, informe le gouvernement américain qu’il ne peut plus intervenir dans la guerre civile grecque[111]. Le 3 mars, le gouvernement grec demande une aide économique et militaire aux États-Unis pour lutter contre la guérilla communiste. Après avoir exposé sa doctrine devant le Congrès le 12 mars, le président Truman demande l’octroi d’une aide économique et militaire à la Grèce et à la Turquie de 400 millions de dollars, accordée par la loi du 22 mai[112]. 74 000 tonnes de matériel militaire sont envoyées en Grèce par les États-Unis dans les cinq derniers mois de l’année. Deux cent cinquante instructeurs militaires commandés par le général James Van Fleet entraînent l’armée grecque. Van Fleet amorce la politique d’expulsion forcée de milliers de Grecs de leur région d’origine vers les campagnes pour affaiblir et isoler les rebelles[113].
25 avril : une grève spontanée éclate aux usines Renault de Billancourt ; début d’une importante vague de grèves ouvrières en France (mai-juin et novembre)[118].
5 mai : renvoi des ministres communistes du gouvernement en France[119].
29 mai, Allemagne : les anglo-américains créent dans leur zone d’occupation un conseil économique élu (Wirtschaftsrat), doté de certains pouvoirs législatifs, et un Conseil exécutif (Exekutivrat), entrés en vigueur le 10 juin. Les bases d’un État allemand commencent à se mettre en place[117].
5 juin : annonce du plan Marshall, en vue de la reconstruction économique de l’Europe et pour lutter contre le communisme (discours de Harvard). Le secrétaire d’État George Marshall propose à l’Europe un plan d’aide économique et de stabilité politique mis au point par Kennan. Ce plan pourrait en principe s’appliquer aux pays de la zone d’influence soviétique. 12,5 milliards de dollars seront consacrés à la reconstruction de l’Europe du au [111].
12 juillet : ouverture à Paris d’une conférence économique européenne qui réunit seize pays pour élaborer un plan de redressement basé sur le plan Marshall (fin le 27 septembre). Un programme de reconstruction est élaboré et un comité européen de coopération économique est créé[122].
15 juillet-20 août : la convertibilité de la livre sterling rétablie le 15 juillet doit être suspendue le 20 août, alors que le déficit de la balance des paiements du Royaume-Uni atteint 582 millions de £[97].
2 octobre : au Royaume-Uni, la conférence annuelle du parti conservateur adopte la Charte de l’industrie[126]. La doctrine conservatrice est modifiée en 1947-1948 par l’adoption de « chartes » (Chartes de l’industrie, de l’agriculture, de l’empire) par lesquelles le parti se rallie aux principales réformes, en particulier à un interventionnisme modéré de l’État au nom du plein emploi[97].
15 décembre : promulgation de la constitution de la Sarre. Le 20 décembre, un gouvernement sarrois est formé. La Sarre est détachée politiquement de l’Allemagne. La politique étrangère et la défense seront prises en charge par la France[133].
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