La saison 1971-1972 de la Juventus Football Club est la soixante-neuvième de l'histoire du club, créé soixante-quinze ans plus tôt en 1897.
Le club piémontais prend ici part au cours de cette saison à la 70e édition du championnat d'Italie (41e de Serie A), à la 24e édition de la Coupe d'Italie (en italien Coppa Italia), ainsi qu'à la 1re édition de la Coupe UEFA.
Historique
Se cherchant toujours, la Juventus qui fête cette année son 75e anniversaire doit se reprendre pour enfin rajouter un nouveau titre à son palmarès.
Un grand changement intervient tout d'abord dans la direction de la société juventina, amorçant une ère nouvelle avec le départ du président en place depuis 9 ans, Vittore Catella. Le 13 juillet[1] arrive à son poste une ancienne légende du club en tant que joueur, Giampiero Boniperti, à l'époque superviseur technique de la Juve. Sollicité pour son aura et son influence au sein de l'équipe, Boniperti, adepte efficace du « Style Juventus » fait de discrétion, de labeur et d'humilité, est inscrit dans la logique voulue par la famille Agnelli de « club familial », car connaissant bien la maison.
L'entraîneur tchécoslovaque et ami de Boniperti Čestmír Vycpálek, qui avait remplacé en urgence Armando Picchi à la suite de sa maladie, est bien conservé (aidé par le médecin Francesco La Neve ainsi que le masseur Desiderio Sarroglia).
La direction décide de faire confiance à son équipe déjà talentueuse en minimisant son recrutement. En effet, seul un nouveau gardien de but, Pietro Carmignani, un milieu (Domenico Maggiora), ainsi que deux défenseurs, Vincenzo Chiarenza (ces deux derniers sortant du centre de formation) et Silvio Longobucco, sont ajoutés à l'effectif.
Comme depuis plusieurs années maintenant, la Vieille Dame dispute la Coppa Italia comme première compétition de l'année à la fin du mois d'août.
Le dimanche , elle rencontre tout d'abord à Tarente l'équipe de Bari (score final de un but partout avec un but juventino de Causio sur penalty). Six jours plus tard, elle s'impose 3 à 1 à la maison sur la Sampdoria avec des buts de Capello, Marchetti et Anastasi. Après un nouveau nul 2-2 contre le Genoa la semaine d'après (réalisations de Spinosi et Capello), la Juve remporte son dernier match, 4 buts à 1 sur Tarente grâce aux buts de Furino, Anastasi, Causio et Bettega.
Avec ses 6 points, la Madama termine à la première place de son groupe et se qualifie donc pour le tour final du mois de juin. Le 4 juin, elle se fait surprendre à Milan 3-1 contre sa rivale de l'Inter (malgré un but bianconero d'Anastasi), ne parvenant pas par la suite à s'imposer durablement dans cette coupe, avec ensuite seulement deux victoires pour 3 défaites, dans ce classement comprenant également le Torino et le Milan. Les bianconeri terminent finalement derniers de leur second groupe avec 4 points.
Auteurs d'un très bon parcours européen la saison dernière, les joueurs de la Vieille Dame jouent cette année la première édition de la toute nouvelle Coupe UEFA (dite C3), une des principales compétitions continentales et désormais ancêtre de l'ancienne Coupe des villes de foires.
Pour son premier match (le 15 septembre, le jour du décès à 87 ans d'Umberto Malvano[2], un des treize étudiants fondateurs du club en 1897), la Juve a rendez-vous avec un adversaire assez faible, les maltais du Marsa FC, qu'elle écrase par 6-0 (avec un doublé de Haller et des buts de Causio, Novellini, Capello et Cuccureddu) chez elle puis 5-0 à Turin (triplé de Novellini et buts de Haller et Furino). Presque un mois plus tard, le 27 octobre, les bianconeri s'imposent à domicile 2-0 face à Aberdeen sur des buts d'Anastasi et de Murray contre son camp, avant de tenir le score au retour (1 partout avec un nouveau but d'Anastasi pour la Juve). En 8e-de-finale, les piémontais se retrouvent face aux autrichiens du Rapid Vienne qu'ils battent tout d'abord sur le plus petit des scores à Vienne grâce à Bettega, avant de les écraser au Stadio Comunale sur le score de 4 buts à 1 avec un triplé de Bettega et un but de Causio sur penalty. Au tour suivant, le club de Turin doit croiser les Anglais de Wolverhampton Wanderers Football Club sur sa route, et fait tout d'abord match nul 1 à 1 le 7 mars (avec une réalisation d'Anastasi), avant d'être battu au retour 2 buts à 1 au Molineux (but bianconero inscrit par Haller sur penalty), éliminé au stade des quarts-de-finale.
Courant après un nouveau scudetto depuis plus de quatre ans, la Juventus se concentre surtout cette année sur la conquête d'un titre national en Serie A, qui débute cette saison au mois d'octobre.
Et elle commence plutôt bien sa saison, en s'imposant d'entrée le sur le score de 4 buts à 2 face à Catanzaro (grâce à des buts d'Anastasi, Haller et Bettega sur doublé). Mais la journée suivante, la Juventus FC est surprise à l'extérieur, battue 1 à zéro par l'Hellas Vérone, mais se relève ensuite en parvenant à enchaîner une série de quatre victoires d'affilée. Le 5 décembre, elle remporte 2 à 1 le match tant attendu par les tifosi, le derby della Mole contre le Torino (buts d'Anastasi et de Capello), premier succès d'une nouvelle série de quatre consécutifs. Le , pour la première partie de la nouvelle année, la Juventus et son ennemi lombard de l'Inter se neutralisent sur un score vierge, avant de terminer la phase aller avec une défaite suivie de deux victoires. Les zèbres alternent ensuite le bon et le moins bon, alignant même une série de trois nuls de suite entre la 18e et la 20e journée. Le 26 mars, les juventini perdent leur derby retour contre le Toro par 2-1 (but bianconero d'Anastasi), pour ce qui reste la dernière défaite de la saison. Malgré cette épine dans le pied pour la course au titre, la Juve, au coude à coude avec le Milan et le Torino, marque les esprits lors de la 27e journée en écrasant 3-0 l'Inter lors du derby d'Italia avec à la clé un triplé de Causio, avant de jouer deux matchs, une victoire et un score de parité. Le dernier match de la saison, décisif pour le scudetto, voit la Juventus finalement l'emporter chez elle par 2 buts à rien (buts de Haller et Spinosi) sur le Lanerossi Vicence, devançant d'un point les milanais au classement final.
Avec ses 43 points acquis grâce à ses 17 victoires pour 9 nuls et 4 défaites, la Juventus FC remporte sur le fil cette Serie A 1971-1972, terminant enfin championne d'Italie, et ce pour la 14e fois de son histoire.
Grand artisan du titre, le buteur juventinoPietro Anastasi termine à nouveau cette saison meilleur buteur du club avec ses 18 buts inscrits toutes compétitions confondues, succédant au buteur attitré Roberto Bettega (éloigné de longs moins à cause d'une maladie et remplacé à la surprise générale au poste de titulaire par le jeune Adriano Novellini).
Durant la saison, l'entraîneur des bianconeriČestmír Vycpálek devient le premier entraîneur de la Juve à remporter le trophée de Seminatore d'oro, récompensant le meilleur entraîneur de l'année en Italie.
L'équipe turinoise s'ouvre une nouvelle ère de succès avec ce nouveau championnat, ne lui restant plus qu'à enfin s'imposer en coupe d'Europe.