La saison 1947-1948 de la Juventus Football Club est la quarante-cinquième de l'histoire du club, créé cinquante-et-un ans plus tôt en 1897.
L'équipe piémontaise prend part cette saison à la 46e édition du championnat d'Italie (16e de Serie A).
Historique
Après deux années de suite à terminer à la seconde place du classement, le club de Turin, qui célèbre au cours de cette année ses 50 ans d'existence, est ambitieux et veut à nouveau se voir meilleure équipe d'Italie.
Pour pouvoir mieux s'investir dans la société, la présidence du club est changée, et Piero Dusio, président du club depuis 1941, laisse le rôle le 22 juillet[1] au jeune Giovanni Agnelli[2] (ou Gianni Agnelli) dit « l’Avvocato » (en français : l'avocat), supporter et directement propriétaire du club[3] alors âgé de 26 ans, l'un des fils d'Edoardo Agnelli qui avait acheté la Juve par moins de 24 ans plus tôt.
La société juventina change aussi d'adresse au cours de cette saison, pour la 10e fois de son histoire, laissant la Via Bogino, 12 pour déménager au Corso IV Novembre, 151.
C'est donc à la fin de l'été que la Juventus FC de Renato Cesarini reprend la Serie A, après deux titres de vice-champions du pays.
Le dimanche , la Juventus commence sa saison sur un succès à l'extérieur 3 buts à 1 contre Alexandrie grâce à un but de Sentimenti III et un doublé d'Arpáš. Les bianconeri enchaînent après ce match une série de 3 victoires consécutives, série arrêté lors de la 5e journée avec une défaite 4-2 contre l'Inter (malgré des buts de Kincses et Cergoli). Ce premiers revers enfonce ensuite la Juve dans une série de matchs décevants, alternant défaites et nuls (dont un 1-1 contre la Lazio (but juventino de Boniperti) le 2 novembre au lendemain du cinquantenaire du club), jusqu'au 23 novembre et une défaite écrasante 6 à 1 contre Livourne (triplé de Boniperti et buts de Cergoli, Arpáš et Sentimenti III sur penalty). La Vecchia Signora termine ensuite son année avec une défaite, un nul et une victoire. Pour le premier match de l'année 1948, la Juve s'en va s'imposer à Vicence un but à zéro avec une réalisation d'Arpáš. Un mois plus tard, le club turinois écrase comme l'année précédente 6 buts à rien Bari chez lui (grâce aux réalisations de Cergoli (doublé), Boniperti, Arpáš (doublé) et Lenci). Deux semaines plus tard, Madama joue la dernière rencontre de la phase aller et gagne finalement 3-2 contre Pro Patria (but de Rava et doublé de Muccinelli). Le 15 février, pour la première partie de la phase retour, la Juventus rebat Alexandrie cette fois par 6 à 1 (avec un triplé de Muccinelli, un doublé de Boniperti puis un but de Magni).
L'équipe juventina victorieuse au stade Luigi Ferraris contre le Genoa CFC (3-2), 28 septembre 1947.
Peu à peu durant la saison, l'entraîneur Renato Cesarini laisse également sa place petit à petit à l'Écossais au style fait de rigueur et de discipline William Chalmers (pour ce qui restera sa seule et unique expérience italienne en tant qu'entraîneur de football professionnel[4]). On connait peu les raisons de ce choix mais on sait que Gianni Agnelli désirait absolument un entraîneur britannique pour son équipe (après avoir vu en mai1948 l'équipe d'Angleterre lors d'un amical à Turin battre l'Italie 4-0[5]). Il est engagé pour la saison suivante à la mi-février, arrive à Turin le 7 avril et devient observateur le 11 avril contre la Lazio. Deux jours plus tard, il dirige son premier entraînement avec Cesarini. Il observe encore deux matchs (les 21 et 25 avril contre Naples et Livourne), avant de prendre la relève de Cesarini le 26 avril (qui lui, retourna alors en Argentine, son pays natal).
La Juve enchaîne ensuite les prestations mitigées, alternant entre les victoires, défaites, et match nuls, et ce jusqu'à la 35e journée du 23 mai (victoire 3-0 à Turin sur la Roma grâce aux réalisations de Cergoli et de Boniperti sur doublé) où la Veille Dame réalise alors une série de cinq victoires de rang d'affilée, jusqu'au 20 juin où les piémontais furent défaits par Bari 2 buts à 1 (but juventino de Kincses). Les bianconeri terminent ensuite leurs deux derniers matchs de la saison avec un match nul puis une défaite (un sévère 4-0 au Stadio Comunale contre Pro Patria).
À la suite des 49 points remportés lors de la compétition (ex-æquo avec le Milan mais devancé par celui-ci au nombre de victoires), la Juventus Football Club termine grâce à ses 19 succès, 11 nuls et 10 défaites, à la 3e place, et, bien qu'inférieure à la saison précédente, reste tout de même sur le podium.
Giampiero Boniperti confirme ses talents d'espoir et termine également, grâce à ses 27 buts inscrits, meilleur buteur de cette Serie A 1947-1948[6], la Juve lui ayant donné les clés de l'attaque.