La saison 1913-1914 du Foot-Ball Club Juventus est la quinzième de l'histoire du club, créé dix-sept ans plus tôt en 1897.
Le club de la cité de Turin participe ici à la 17e édition du championnat d'Italie (appelé alors à l'époque la Première catégorie).
Historique
Durant cette saison, le club bianconero turinois, devenue équipe de second plan, revient de loin[1], et tente d'oublier ses deux dernières saisons noires, ayant enfoncé l'effectif dans la crise, aussi bien financière que de résultats.
Ayant même éviter de peu la relégation lors de la saison 1912-1913[2], la Juve se retrouve finalement placée dans le groupe de phase régionale éliminatoire de Lombardie, région voisine de son Piémont d'origine, et démarre donc sa saison de campionato d'Italia 1913-1914 (appelé officiellement la Prima Categoria 1913-1914), disputée de la manière que l'année précédente, avec de meilleures bases, prête à se reprendre en main (cette saison fut la dernière avant la Première Guerre mondiale).
Les bianconeri au 4e rang en le championnat d'Italie du nord.
C'est donc le dimanche que les bianconeri commencent leur championnat dans le groupe centre de la phase régionale lombarde (Eliminatorie Lombardia), en y affrontant presque à chaque fois des clubs nouveaux à jouer. Lors de la 1re journée, le club commence bien sa saison en s'imposant 3-1 contre le Racing Libertas Club à domicile au Corso Sebastopoli (réalisations de Gaido, Capello et Bigatto). Continuant sur sa lancée, le club juventino renoue avec le succès et enchaîne une formidable série de victoires, ce qui ne lui était plus arrivé depuis plusieurs années, en s'imposant presque à chaque fois avec des scores importants. On note un mémorable 7 à 2 à domicile le 14 décembre contre l'Inter Milan (avec un but de Payer, et trois doublés, de Dalmazzo, Bona et Giriodi). Il faut attendre la 12e journée du pour voir la Juventus lourdement défaite, contre l'Inter par 6 buts à 1 (Payer sauva l'honneur). Cette défaite n'arrête pourtant pas les bianconeri qui continuent leur série victorieuse, battant le Milan 2-1 à Turin (doublé de Bona) ou encore humiliant véritablement le Novare Calcio chez eux par 2 à 8 (but contre son camp de Babbi, puis des doublés de Dalmazzo, Bona et Boglietti II), puis 9 buts à 0 contre Côme la journée suivante (avec un festival de Bona pour son quintuplé, premier joueur de la Juve à réaliser cette performance, et puis des doublés de Dalmazzo et de Boglietti I)[3]. À l'issue de la dernière journée de ce championnat lombard, le FBC Juventus termine à la deuxième place derrière l'Inter de Milan avec 28 points, pour 13 victoires, 2 nuls et 3 défaites, résultat encourageant qui les qualifie pour la phase nationale (Classifica finale).
Après ce bol d'air et une confiance retrouvée, la Juve commence sa phase nationale au bout de 2 semaines, le dimanche15 mars contre l'Hellas Vérone à l'extérieur, et s'impose finalement 4-1 (avec un doublé de Payer et des réalisations de Dalmazzo et Boglietti I). Dans un groupe un peu plus relevé, les piémontais retrouvent des résultats plus équilibrés, en dents de scie, avec des victoires contre l'Inter ou contre le futur champion du Casale, des nuls contre l'AC Vicence, et quelques défaites contre le Genoa entre autres. Finalement, le club termine à l'honnête 4e place de ce groupe avec 10 points pris en 10 journées.
À la fin de cette nouvelle saison, un certain équilibre semble retrouvé, la Juve ayant réussi à sortir de ses anciennes saisons catastrophiques, grâce notamment à son nouveau buteur, Lorenzo Valerio Bona, auteur de 23 buts. Jamais autant de buts n'avaient été inscrits en une saison, individuellement (on note notamment les 13 réalisations de Benigno Dalmazzo et les 8 d'Ernesto Boglietti) et collectivement. Cette nouvelle base fut donc de bon augure pour la saison suivante.
↑Durant la saison 1912-13, le premier à voir le système de rétrogradation, la Juve finit dernier du groupe piémontais, et doit être relégué avec les derniers des autres groupes. Mais à la suite de protestations de ces clubs, la FIGC, décide de reformuler son tournoi, élargissant le nombre de clubs et repêchant toutes les relégation. À la suite de groupes trop nombreux, le Novare Calcio, avant-dernier du groupe du Piémont, fut transféré chez le groupe lombard, ainsi que la Juventus. cfr. Davide Rota et Silvio Brognara, Football dal 1902 – la storia della Biellese, éd. Il Biellese, Biella 1996.
↑Ce match contre Côme du dimanche fut la plus importante victoire de l'histoire du club bianconero.