La saison 1975-1976 de la Juventus Football Club est la soixante-treizième de l'histoire du club, créé soixante-dix-neuf ans plus tôt en 1897.
Le club du Piémont prend part ici lors de cette saison à la 74e édition du championnat d'Italie (45e de Serie A), à la 28e édition de la Coupe d'Italie (en italien Coppa Italia), ainsi qu'à la 21e édition de la Coupe des clubs champions européens.
Historique
Détentrice du scudetto, la Juventus, installée durablement dans le paysage footballistique italien, remet son titre en jeu et essaye toujours tant bien que mal d'enfin s'imposer en Europe.
Le président de la société Giampiero Boniperti fait au cours de cette nouvelle saison confiance à l'entraîneur déjà en place depuis la saison précédente, Carlo Parola.
Ensemble, les deux protagonistes, très impliqués dans l'équipe première, font confiance au noyau en place dans l'effectif, et ne recrutent cette année que très peu de nouveaux joueurs.
En effet, seuls deux joueurs rejoignent l'effectif professionnel, le futur milieu de terrain de légende Marco Tardelli (acheté à Côme pour la somme de 800 000 lires), ainsi que l'attaquant Sergio Gori.
La Vecchia Signora prend donc tout d'abord cette saison son premier rendez-vous, comme depuis maintenant de nombreuses années, avec la Coppa Italia, vers la fin du mois d'août.
Pour la première rencontre de l'année, elle s'illustre tout d'abord le mercredi avec une victoire 2-0 sur Tarente (buts de Bettega et Causio), mais se fait surprendre quatre jours plus tard sur le terrain de l'Inter (1-0) à San Siro. À la suite de cette déconvenue, les juventini doivent batailler pour sortir premiers de cette phase de groupe, et s'imposent largement le dimanche suivant sur le score fleuve de 5 à 1 à domicile contre Ternana (avec des réalisations de Damiani, Anastasi, Bettega, Altafini et Cuccureddu). Mais ce sursaut d'orgueil ne huile pourtant pas plus la machine bianconera qui ne peut faire autre chose qu'un match nul 2 buts partout contre Sambenedettese lors de la 4e et dernière journée (doublé de Capello pour la Juve). Pour la première fois depuis la saison 1970-71, les piémontais ne passent pas le premier tour de la compétition, en terminant second du groupe à 3 points derrière l'Inter.
Mais la Madama, championne nationale en titre, attend cette année surtout avec impatience de pouvoir se confronter avec les meilleurs club européens, en disputant la Coupe des clubs champions européens.
Les joueurs piémontais commencent pourtant bien mal la compétition, en perdant par 2 buts à 1 (but de Anastasi pour la Juve) lors du premier match contre les bulgares du CSKA Sofia le , mais se rattrapent malgré tout lors du match retour avec un succès 2-0 à domicile deux semaines plus tard (grâce aux réalisations de Furino et Anastasi). Après avoir difficilement passé le premier tour, c'est pour ces 8e-de-finale au club allemand du Borussia Mönchengladbach que la Juventus doit se confronter, et se fait à nouveau surprendre lors du match aller (défaite 2 à 0 au Rheinstadion). Devant absolument s'imposer chez elle, elle n'arrive finalement pas à faire mieux qu'un match nul 2 buts à partout (réalisations bianconere de Gori et Bettega), synonyme de sortie du tournoi pour le club de Turin.
Cette saison, le principal trophée à défendre pour les bianconeri restent le titre de champion de Serie A, qu'il remettent en jeu à partir du début du mois d'octobre.
Le dimanche5 octobre, la Juventus Football Club ouvre le bal à domicile et parvient à remporter le match contre l'Hellas Vérone sur le score de 2-1 (doublé de Causio dont un but sur penalty), totalisant ensuite trois victoires et un nul au bout de la 4e journée.
Deux jours plus tard, la Vecchia Signora lui rend hommage de la meilleure des manières en s'imposant 2 buts à rien contre la Lazio grâce à un doublé de Damiani, et continue ensuite sa série de succès, avant de ne connaître sa première défaite de la saison que lors de la 8e journée lors du légendaire Derby della Mole (défaite 2-0 contre le Torino). Elle se rattrape pourtant ensuite et termine l'année 1975 avec deux victoires d'affilée.
Cette saison et pour la 3e année d'affilée, un joueur juventino figure parmi le classement au ballon d'or. Pour cette édition de 1975, se tenant le 20 décembre[2], le gardien de but Dino Zoff finit à la 14e place au classement final avec deux votes à son actif.
Pour la première rencontre de la nouvelle année, l'équipe du Piémont gagne une nouvelle fois chez elle au Stadio Comunale sur le score de 2 buts à 1 contre Naples (avec des buts de Damiani et de Gori), et ne perdra ensuite plus jusqu'à la fin de la phase aller où la Juve termine première (à la suite de résultats record pour une phase aller avec 26 points pris sur 30 possibles). Le 15 février, la Juventus et le club de Côme font match nul un à un (but bianconero de Bettega), mettant fin à une série de huit succès consécutifs. Un peu plus d'un mois plus tard lors de la 22e journée, les zèbres se font battre pour la seconde fois de l'année sur un score de 2 à 1 (malgré un but de Damiani pour la Juventus) sur le terrain de Cesena, première déconvenue d'une série de trois défaites de suite qui fit perdre à la Juve sa première place au classement au profit de son rival de toujours, le Toro. Le 11 avril, elle reprend pied en s'imposant à Bergame 2-1 sur Ascoli avec des buts de Bettega puis d'Altafini, mais ce succès ne s'inscrit pas sur la durée, il s'ensuit deux matchs nuls de suite, avant un nouveau succès au cours de la 28e journée, 4-1 sur le terrain de Bologne (buts de Gori et Mancini contre son camp et doublé de Bettega). Lors d'un sprint final à deux journées de la fin, la Juventus parvient tout d'abord dans sa lutte pour conserver son scudetto à remporter l'avant-dernier match de la saison le 9 mai, avec un succès deux buts à zéro sur la Sampdoria à domicile (réalisations de Capello et de Furino), mais fait finalement faux pas lors de la dernière rencontre, avec une défaite sur le plus petit des scores sur le terrain de Pérouse, laissant par la même le titre de champion à l'autre club de Turin, les frères ennemis du Torino (premier titre de champion du club depuis plus de 25 ans et la période dorée du Grande Torino).
Finalement, la Juventus FC termine seconde à deux points du premier avec ses 43 points (à la suite de ses 18 victoires pour 7 nuls et 5 défaites), et finit vice-championne d'Italie pour la 12e fois de son histoire.
C'est l'attaquant Roberto Bettega qui termine cette saison meilleur buteur du club toutes compétitions confondues avec ses 18 buts.
À partir du 8 juin, c'est le vice-entraîneur de l'équipe Romolo Bizzotto qui remplace Carlo Parola sur le banc (à cause de problèmes de santé) pour les quelques derniers matchs amicaux de la saison.
Cette saison reste finalement un semi-échec pour l'équipe piémontaise, qui ne remporte aucun titre, laisse filer le championnat à son rival et ne parvient pas à s'imposer dans les différentes coupes auxquelles elle fut conviée (le club fut au cours de cette saison également confronté à des conflits internes entre groupes de joueurs, notamment entre le groupe de Roberto Bettega et Giuseppe Furino et celui de Fabio Capello et Pietro Anastasi, rivalités de vestiaire que l'entraîneur Carlo Parola ne parvint pas à calmer).
↑ a et bRencontre disputée sur terrain neutre à Bergame.
↑Résultat sur tapis vert par décision judiciaire à la suite de l'invasion du terrain par les supporters de la Juve, alors que le match venait de se terminer à la suite du succès 2-1 du Torino (avec deux buts contre leur camp en faveur du Torino, un d'Antonello Cuccureddu à la 2e et un d'Oscar Damiani à la 44e, puis un but de Roberto Bettega à la 70e pour la Juve)