La saison 1970-1971 de la Juventus Football Club est la soixante-huitième de l'histoire du club, créé soixante-quatorze ans plus tôt en 1897.
L'équipe turinoise prend part ici au cours de cette saison à la 69e édition du championnat d'Italie (40e de Serie A), à la 23e édition de la Coupe d'Italie (en italien Coppa Italia), ainsi qu'à la 13e édition de la Coupe des villes de foires.
Historique
Au sortir de deux saisons très décevantes pour un club du niveau de la Juventus, le président du club Vittore Catella tente cette année d'investir intelligemment sur le marché des transferts pour enfin se réimposer dans le calcio.
Un nouvel entraîneur est tout d'abord nommé au club et l'intérimaire Ercole Rabitti est remplacé par un jeune entraîneur de 35 ans, Armando Picchi, voulu par le directeur général du club Italo Allodi.
Le capitaine du club depuis cinq ans, Ernesto Càstano, prend sa retraite à 31 ans et laisse son brassard au charismatique défenseur central Sandro Salvadore, au club depuis 1962.
La société tente tout d'abord un gros coup en faisant un échange risqué avec l'AS Roma. En effet, l'emblématique Espagnol du club, Luis del Sol, rejoint la capitale en l'échange de trois jeunes joueurs prometteurs, le défenseur Luciano Spinosi, le milieu Fabio Capello et l'attaquant Fausto Landini.
Un nouveau défenseur est acheté par le club en la personne de Giuseppe Zaniboni, ainsi que trois nouveaux milieux de terrain, Roberto Montorsi, Adriano Novellini, mais surtout Franco Causio, un des futurs plus grands joueurs de la Juve. Un nouvel attaquant fait également ses premiers pas dans l'équipe, l'attaquant formé au club Roberto Bettega, un des futurs plus grands buteurs de l'histoire bianconera.
La famille Agnelli parachève ainsi sa politique de recrutement débutée à partir de la fin des années 1960, à savoir de faire venir au club des grands joueurs originaires d'Italie du Sud, pour plaire aux nombreux turinois originaires du Mezzogiorno (la plupart ouvriers à la FIAT), tous tifosi de la Juve (stratégie à long terme, le club étant largement le plus supporté dans le sud du pays[1]). Leurs souhaits furent donc réalisés avec les Siciliens Pietro Anastasi et Giuseppe Furino, l'Apulien Franco Causio ou encore le Sarde Antonello Cuccureddu.
C'est donc avec un effectif plus qu'à moitié renouvelé que la Vieille Dame commence sa nouvelle saison, disputant en premier la Coppa Italia à la fin du mois d'août, reléguée comme l'année précédente dans le groupe 5.
C'est le dimanche que la Juventus FC joue son premier match en se séparant de l'Hellas Vérone sur un score nul d'un but partout (but de Moschino contre son camp pour la Juve). Une semaine plus tard, les juventini manquent l'occasion de redresser la barre en se déplaçant à Novare, avec un score final de 2-2 (buts de Anastasi (penalty) et Bettega). N'ayant plus leur destin entre leurs mains pour espérer passer le tour suivant, ils font tout de même le nécessaire lors du troisième et dernier match en s'imposant à domicile 3 buts à 1 contre Arezzo (avec des buts de Bettega, Anastasi sur penalty et Tonani contre son camp). Avec 4 points, les turinois terminent second du groupe devant Novare et leurs 5 points, l'aventure en coupe s'arrêtant donc ici pour les zèbres.
Pour la troisième année de suite, le club du Piémont se retrouve à disputer la Coupe des villes de foires (pour sa dernière édition avant la C3). Pour cette édition de 1970-71, il se retrouve en 32e de finale contre les luxembourgeois de l'US Rumelange, ces derniers finissant écrasés par la machine italienne 7-0 (avec un but contre son camp de Pablowsky suivit d'un doublé de Bettega et d'un triplé de Anastasi)[2]. Au Luxembourg, la Juve au retour avec un 4 à 0 au retour (triplé de Novellini et but de Landini), mais se retrouve confronté à son premier gros morceau lors du tour suivant. Le 20 octobre, elle se déplace au Camp Nou pour affronter le FC Barcelone qu'elle parvient à battre chez elle 2 buts à 1 (réalisations de Haller et Bettega), avant de lui infliger le même score au retour à Turin (avec Bettega et Capello comme buteurs). Une fois le Barça sortit de sa route, les 8e-de-finale doivent se jouer contre le club hongrois du Pécsi Dózsa, qui sont à leur tour battus 1-0 à l'aller (grâce à un but de Causio) puis 2-0 au retour (à la suite d'un doublé d'Anastasi). La Vecchia Signora se retrouve ensuite opposée aux néerlandais de Twente, que Haller et Novellini parviennent à faire plier 2-0 au Stadio Comunale. Le match retour, un peu plus serré, voit finalement l'équipe de Turin passer le tour suivant à la suite d'un score final de 2 buts partout (menés 2-0, ils réussirent à renverser la tendance avec un doublé d'Anastasi durant les prolongations). Le tour suivant doit se disputer face aux allemands du FC Cologne, avec un premier match voyant les deux clubs se neutraliser 1-1 au Müngersdorfer Stadion (but juventino de Bettega). Le retour en Italie donne finalement raison à la Juve qui l'emporte 2-0 avec des buts de Capello et Anastasi, et qui pour la seconde fois de son histoire se retrouve en finale de la compétition (sur un système aller-retour). La première finale à Turin, le mercredi26 mai, est annulée en plein match à cause du mauvais temps, avant d'être rejouée deux jours plus tard (score final 2-2 avec des buts bianconeri de Bettega et Capello). Avec deux buts inscrits chez eux, les piémontais doivent s'imposer mais laissent finalement la coupe aux Anglais à la suite d'un nouveau match nul un but partout (réalisation bianconera de Bettega), à cause des buts inscrits à l'extérieur.
La Juve laisse donc passer l'occasion de remporter un second trophée européen depuis la Coupe des Alpes 1963.
La Serie A 1970-1971 a cette année lieu quant à elle à la fin du mois du mois de septembre, et reste le principal objectif de la Madama, qui ne l'a plus remportée depuis 4 ans.
Le , le premier match juventino de la saison est une victoire sur le plus petit des scores grâce à Bettega lors d'un déplacement à Catane. Mais la suite reste plus compliquée, avec deux nuls suivis de deux défaites. C'est lors de la 6e journée que la Juve remporte une nouvelle victoire, 2 à 1 sur Cagliari (doublé d'Anastasi), mais perd son derby della Mole la semaine suivante face au Torino (2-1 avec un but de la Juve de Capello). Les bianconeri alternent ensuite entre succès, nuls et défaites, et ce jusqu'à la fin de la phase aller. Le premier match retour à Turin voit les bianconeri battre Catane sur un large score de 5 buts à zéro (avec des buts de Haller, Bettega (triplé) et Causio), mais ne parviennent toujours pas à remporter une série importante de victoires.
Le 12 février, l'entraîneur bianconeroArmando Picchi ne peut plus assumer ses responsabilités, atteint d'une grave maladie incurable[3]. Il est donc remplacé par l'entraîneur tchécoslovaque de l'équipe jeune bianconera depuis le début de la saison et également ancien joueur du club, Čestmír Vycpálek.
Lors de la 20e journée du 20 mars, la Vieille Dame frappe un grand coup en battant le club de Naples sur le score de 4 buts à 1 (buts de Causio, Anastasi, Bettega et de Furino), avant que s'ensuive une série de sept matchs nuls d'affilée. Lors de la 28e journée, la Juventus bat la Sampdoria (avec un doublé d'Anastasi et un but de Bettega), mais termine ensuite la saison avec deux matchs nuls.
Avec finalement onze victoires pour seulement treize nuls et six défaites, la Juventus Football Club termine à la quatrième place de la Serie A, à onze points de sa grande rivale de l'Inter.
Le jeune buteur formé au club et turinois pure souche Roberto Bettega termine sa saison en grande pompe en finissant capocannoniere du club toutes compétitions confondues avec ses 21 buts inscrits.
Stagnant en Serie A, la Juventus FC élève son niveau en Europe, lançant ainsi son processus de reconquête du football italien.