La saison 1935-1936 du Foot-Ball Club Juventus est la trente-quatrième de l'histoire du club, créé trente-neuf ans plus tôt en 1897.
Le club turinois prend part ici à la 36e édition du championnat d'Italie (7e de Serie A), ainsi qu'à la seconde édition de la Coupe d'Italie (en italien Coppa Italia).
Historique
Ayant inscrits records sur records pendant plus d'une demi-décennie, le Foot-Ball Club Juventus quintuple champion en titre, sait cette année qu'il devra batailler pour entendre garder son scudetto.
En effet, le club du Piémont, désormais le plus soutenu de toute la péninsule, et l'un des plus titrés (le second derrière Genova 1893) arrive à la fin de sa période dorée, avec son cycle du Quinquennat d'or, période qui fut nommée ainsi à la suite des cinq championnats gagnés entre les saisons 1930-1931 et 1934-1935. De profonds changements interviennent au cours de cette nouvelle saison, qui s'annonce comme difficile.
En effet, la direction se retrouve veuve d'Edoardo Agnelli, président depuis son rachat du club en 1923, qui s'était beaucoup investit dans la société, et décédé soudainement en juillet1935 d'un accident d'avion à 43 ans.
C'est un ancien joueur du club, Giovanni Mazzonis, qui prend donc pour cette nouvelle saison les rênes du club à la place d'Agnelli. Sur le banc, l'intérim en place depuis la deuxième mi-saison de l'année précédente, composé de Carlo Bigatto et Benedetto Gola, est également remplacé par le capitaine bianconeroVirginio Rosetta[1], qui devient le troisième entraîneur-joueur de l'histoire du club, après l'écossaisBilly Aitken.
Rosetta laisse donc logiquement son brassard de capitaine détenu depuis 6 ans à Luis Monti, l'un des rares principaux protagonistes du Quinquennio d'oro encore dans l'effectif, et également seul oriundo resté au club[2].
Côté effectif, la Juventus doit faire peau neuve à la suite du départ de nombre de ses joueurs cadres, et sort de son centre de formation un jeune défenseur talentueux, Pietro Rava. En attaque arrive également le frère aîné de Felice Borel, Aldo Borel I, ainsi qu'Umberto Menti.
La Juventus commence donc à l'automne1935 sa Serie A, plus aussi sûre de sa force qu'auparavant, mais tout de même confiante.
La Vieille Dame commence sa nouvelle saison le dimanche à domicile lors d'une rencontre contre les sudistes de Palerme, et ne manquent par leur entrée en compétition en s'imposant 3-1, grâce à un doublé de Borel II puis un but de Menti. Pour le Derby de Turin de la semaine d'après contre Torino, les deux équipes se séparent sur le score nul de deux buts partout (réalisations de Varglien II et Monti). Après un début de saison plutôt convaincant, l'effectif juventino commence à partir de la 4e journée une série de quatre matchs nuls d'affilée, avant de subir une véritable déroute à l'extérieur contre l'Ambrosiana-Inter 4 buts à 0 à Milan. Les bianconeri se ressaisissent ensuite avec trois victoires et un nul avant la fin de l'année 1935. Le , pour son premier match de l'année, la Juventus se déplace à Brescia pour battre les lombards 1 but à 0 (but de Gabetto). Deux semaines plus tard lors de la première confrontation de la phase retour, les palermitains se vengent et battent Madame un but à rien sur leurs terres. La Juve n'arrive ensuite plus à enchaîner les victoires, avec des résultats en dents de scie, mais le 15 mars pour le compte de la 23e journée, l'effectif turinois bat l'Ambrosiana 1-0 avec un but de Serantoni. Deux semaines plus tard, le club bianconero est battu chez lui au Stadio Benito Mussolini contre la Roma par 3 buts à 1 malgré un but juventino de Gabetto (la Juve n'avait plus perdue à domicile depuis la saison 1931-1932[3]). Le 26 avril, la Juventus remporte sa plus grosse victoire de la saison en allant s'imposer 7 buts à 2 contre le Sampierdarenese à Turin (quadruplé de Gabetto, doublé de Varglien II et un but de Varglien I). Pour le dernier match de la saison comptant pour la 30e journée, les piémontais se déplacent à Alexandrie mais sont défaits 3 à 2 au Stadio del Littorio (buts bianconeri de Gabetto).
Guglielmo Gabetto finit cette saison avec son compteur de 20 buts inscrits en Serie A, second meilleur buteur de la compétition, mais les 35 points inscrits par le FBC Juventus (seulement 13 victoires, 9 nuls et 8 défaites) ne permettent à la Vieille Dame de ne terminer qu'à la 5e place, plus mauvaise performance du club depuis l'instauration de ce championnat à tour unique.
L'effectif à pourtant cette saison l'occasion de se racheter, avec la participation du club à la Coupe d'Italie, jouée pour la première fois depuis 9 ans. Les Turinois commencent le tournoi en seizième-de-finale en s'imposant 4 buts à 1 à Sanremo en Ligurie (buts de Monti, Gabetto et Varglien II). Au tour suivant, la Juve se déplace à nouveau et s'impose sur le plus petit des scores grâce à Diena contre son rival milanais de l'Ambrosiana-Inter, mais est arrêtée en quarts par la Fiorentina qui les battent à Turin 3 à 1 (malgré une réalisation juventina de Varglien II).
L'après Edoardo Agnelli fut en réalité plus dur que prévu, le club n'étant plus décisif sur tous les fronts, et son stade n'étant plus une forteresse imprenable.
↑Il est le premier et l'un des deux seuls capitaines de l'histoire du club, avec Omar Sívori, à avoir été international avec une autre sélection que la Squadra Azzurra.
↑Entre le (Juventus 1-2 Lazio) et le (Juventus 1-3 Roma).
↑Rencontre originellement prévue le 29 décembre, puis annulée pour cause d'impraticabilité du terrain.