Double championne en titre (pour la première fois depuis 12 ans), la Juventus Football Club de Giampiero Boniperti, toujours entraînée sur le banc par le tchécoslovaque Čestmír Vycpálek, entend bien à nouveau marquer son temps en continuant sur sa lancée.
Elle se renforce à nouveau durant son mercato estival avec quelques nouvelles arrivées comme les défenseurs Giorgio Mastropasqua et Alessandro Zagano, mais surtout celle du jeune espoir de 19 ans Claudio Gentile (un des futurs plus grands défenseurs de l'histoire du club, acheté pour la somme de 200 millions de lires[1]). Au milieu de terrain, Fernando Viola retourne au club après un prêt d'une saison tandis que l'attaque est quant à elle renforcée à son tour par les arrivées de Giuliano Musiello, Pieraldo Nemo, ainsi que du jeune espoir formé au club Paolo Rossi.
Vers la fin du mois d'août, la Juve reprend la compétition avec la Coppa Italia.
Dans son groupe 1, les bianconeri terminent leur premier match avec une victoire 3-1 sur les marchigiani d'Ascoli (doublé d'Anastasi et but d'Altafini) le mercredi . Trois jours plus tard, ils écrasent sur un score fleuve 5 buts à zéro le SPAL grâce à un doublé de Cuccureddu et un triplé de Anastasi. Vingt plus tard, c'est au tour du club d'Arezzo de subir la loi bianconera (4 à 0 avec Furino, Anastasi, Altafini et Cuccureddu comme buteurs). Avec enfin quatre succès en autant de matchs, ils terminent haut la main premiers de leur groupe, qualifiés pour le tour final.
Le 12 décembre, la Madama subit sa première défaite de coupe, 2-0 contre Palerme, avant que ne s'ensuive trois nuls consécutifs, jusqu'à la 5e journée et une victoire 3 buts à rien sur la Lazio (à la suite d'un doublé de Bettega et un but de Causio), suivit ensuite d'une dernière victoire, pourtant insuffisante pour qualifier le club pour la finale.
Le nouvel et jeune défenseur Claudio Gentile, futur légend juventina.
Ayant désormais les armes pour s'imposer parmi le haut des meilleures équipes d'Europe, les joueurs juventini retrouvent la Coupe des clubs champions européens après y avoir été finalistes lors de l'édition précédente.
Le 19 septembre, la Vecchia Signora se fait tout d'abord surprendre au Rudolf Harbig Stadion sur le score de deux buts à zéro face au Dynamo Dresde. Deux semaines plus tard pour le match à domicile à Turin, elle parvient à remonter la pente en s'imposant finalement 3 buts à 2 (réalisations de Furino, Altafini et Cuccureddu), insuffisant pour franchir le palier suivant.
La Juve ne parvient donc pas à confirmer les attentes placées en elle après un formidable parcours la saison dernière.
Mais le véritable trophée à défendre cette saison reste la Serie A, débutant cette année à partir du mois d'octobre. Lors de la première journée, la Juventus s'impose par 2-1 au Stadio Comunale sur Foggia (penalty de Cuccureddu et but de Bettega). Après un début de saison dans le ventre mou du classement, alternant résultats bons ou moins bons, la Juve écrase 3-0 le Genoa lors de la 5e journée (avec un doublé de Cuccureddu suivit d'un but de Capello), puis deux semaines plus tard 5 buts à 1 l'Hellas Vérone le 2 décembre (réalisations de Cuccureddu (doublé), Causio, Bet contre son camp et de Bettega). Elle connaît ensuite la deuxième défaite de sa saison lors de la 10e journée (2-1 sur le terrain de Cagliari malgré un but juventino de Altafini), avant d'enchaîner avec trois succès d'affilée.
Pour la première fois depuis 1964, un joueur juventino figure cette saison au classement du Ballon d'or. Pour cette édition 1973 qui a lieu cette année le 25 décembre[2], le gardien Dino Zoff termine sans grande surprise avec 15 votes à la seconde position du classement final.
L'arrière gauche Marchetti, l'attaquant Bettega et le gardien Zoff avant un match du bianconeri au stade communal de Turin à la fin de 1973.
Le 3 février, les zèbres et Foggia, pour la première rencontre des phases retour, ne peuvent pas faire mieux que de se séparer sur un score nul et vierge, avant d'enchaîner avec trois victoires, deux nuls et une défaite. Lors de la 23e journée, pour le derby della Mole, un nouveau nul un but partout contre le Torino (but bianconero de Cuccureddu sur penalty) empêche la Juve de prendre du terrain sur son principal poursuivant, la Lazio, mais ne perdit ensuite plus de matchs jusqu'à la 28e journée (défaite 3-2 à Rome contre la Roma malgré deux buts de Anastasi pour la Juve). La journée suivante, le 12 mai, Anastasi inscrit un triplé qui permet à son club de s'imposer sur le score de 3 buts à 1 sur la Fiorentina à Turin, avant d'en inscrire ensuite un nouveau pour le compte de la dernière journée du championnat lors d'une victoire 3-0 contre le Lanerossi Vicence.
Malgré la meilleure attaque du championnat (50 buts inscrits), la Juventus FC laisse échapper son titre et termine avec ses 16 succès, 9 nuls et 5 défaites à 41 points, à deux points de la Lazio qui remporte là son premier scudetto.
Le match est au départ censer opposer les argentins de l'Independiente (vainqueur de la Copa Libertadores 1973) aux néerlandais de l'Ajax (vainqueur de la coupe des clubs champions 1972-73), avant que ces derniers ne soient finalement remplacés par la Juventus (finaliste de la C1) à la suite de leur refus de participer à la compétition, officiellement pour des raisons de budget. Se jouant sur un système de matchs aller-retour, la Vieille Dame refusa également de se rendre en Argentine et négocia avec le club sud-américain d'Avellaneda pour que ne se joue qu'une seule rencontre sur terrain neutre. Elle joue finalement le match contre les Diables rouges à Rome au Stadio Olimpico et perd la rencontre 1-0 en fin de match, Cuccureddu ayant raté un penalty en première période.
Avec un renouveau offensif de qualité (le sicilien Pietro Anastasi terminant à nouveau meilleur buteur toutes compétitions confondues de la saison bianconera avec 23 buts) et une défense solide, la Juventus, vice-championne nationale pour la 11e fois de son histoire, termine une saison, bien que correcte, sans titre.