La saison 1963-1964 de la Juventus Football Club est la soixante-et-unième de l'histoire du club, créé soixante-sept ans plus tôt en 1897.
L'équipe turinoise prend part ici lors de cette saison à la 62e édition du championnat d'Italie (33e de Serie A), à la 16e édition de la Coupe d'Italie (en italien Coppa Italia), ainsi qu'à la 6e édition de la Coupe des villes de foires.
Historique
Vice-championne lors de la saison précédente, la Juventus Football Club, avec toujours le même duo Vittore Catella (président)-Paulo Amaral (entraîneur), semble cette année bien partie pour rester sur le podium.
L'effectif de cette saison ne subit que peu de changements, le club n'enregistrant que quelques arrivées pour son nouveau recrutement, comme le retour au club du gardien de but Luigi Ferrero, l'arrivée de l'oriundo brésilien Dino Da Costa au milieu, et les arrivées de Silvino Bercellino et du brésilien Nené en attaque. Le capitaine du club au cours des deux saisons précédentes, Emoli, est remplacé par le « fantasque et lunatique » Omar Sívori qui porte désormais le brassard.
Une innovation a lieu au cours de cette saison, où l'hymne officiel du club (composé par l'ancien président du club Corrado Corradini en 1915) est désormais chanté par les joueurs juventini avant chaque match à domicile au Stadio Comunale[1],[2] :
«
Juventus, Juventus,
la squadra dei grandi sei tu
che non tramonta più.
La gioventù, di cui portiamo il nome,
ci pulsa appien nei muscoli e nel cuor
sappiam goder ma pur sappiamo come
si debba oprar sui campi dell'onor.
[...]
Noi riderem di quei vecchioni
nel nome della gioventù
eternerem le tradizioni
del Club che non tramonta più! »
C'est donc à la fin de l'été1963 (année où décède l'un des treize fondateurs du club, le mythique Carlo Vittorio Varetti) que la Juve commence sa saison avec la Serie A.
Pour sa première rencontre, les bianconeri frappent d'entrée en s'imposant à domicile 3-1 contre le SPAL le dimanche (grâce à un doublé de Sívori ainsi qu'un but de Dell'Omodarme). Deux journées plus tard, les piémontais écrasent chez eux le promu Bari par 4 buts à rien (buts de Da Costa, Sívori (doublé) et Nené), avant d'ensuite enchaîner avec 3 matchs sans défaites.
Le 3 octobre, l'entraîneur brésilien du club Paulo Amaral quitte le club pour être remplacé par l'italien et ex-gloire internationale Eraldo Monzeglio.
Lors de la 7e journée, les juventini subissent une lourde défaite 3 à 0 contre l'Atalanta, mais se rattrape la semaine suivante en remportant 3-1 son derby della Mole contre le Torino au Stadio Comunale (réalisations de Nené, Del Sol et Sívori). S'ensuivent ensuite deux matchs nuls ainsi que deux victoires, et ce notamment jusqu'au 22 décembre et le succès écrasant de la Madama sur son ennemi milanais de l'Inter par 4 à 1 (avec des buts de Burgnich contre son camp, Del Sol sur doublé, et de Menichelli).
L'élection du Ballon d'or 1963[3] a cette année lieu le , où figure dans le classement final un seul juventino, l'ex-vainqueur de l'épreuve Omar Sívori[4], qui termine à la 13e place avec 3 points.
Deux semaines plus tard, pour la première partie de l'année 1964, la Juve est défaite 2-0 au Stadio Cibali contre Catane, mais remporte le 26 janvier une brillante victoire 3 buts à 1 contre le SPAL pour le premier match des phases retour (doublé de Menichelli et but de Sívori). Les bianconeri alternent ensuite entre victoires et défaites, à coup de succès compliqués sur le fil, et ce jusqu'à la 30e journée et un large succès 4-1 contre le Lanerossi Vicence (grâce aux doublés de Menichelli et Nené). Mais ce sursaut d'orgueil ne fut pas suffisant, la Juventus terminant sa saison avec pour ses 4 derniers matchs deux défaites, un match nul et une victoire.
Finalement, le mince bilan de 14 succès pour 10 nuls et autant de défaites ne donnèrent que 38 points à la Juventus FC, synonyme de 5e place, le club n'accrochant même pas l'Europe.
Fort d'un premier titre continental acquis la saison dernière avec la Coupe des Alpes, la Vecchia Signora a cette saison rendez-vous avec la prestigieuse Coupe des villes de foires 1963-1964 (ancêtre de la Ligue Europa), compétition à laquelle elle participe pour la première fois de son histoire.
Le 2 octobre, les turinois jouent leur premier 16e-de-finale contre les yougoslaves de l'OFK Belgrade, qu'ils finissent pas battre 2-1 (avec Nené et Zigoni comme buteurs), avant d'être à leur tour battus sur le même score à Belgrade au tour suivant (but juventino de Stacchini). Le match d'appui devant départager les deux formations voit finalement la Juve vainqueur sur le plus petit des scores grâce à un but de Menichelli. Le niveau se relève au tour suivant et les Italiens se retrouvent face aux Espagnols de l'Atlético Madrid qui finissent par être battus à Turin grâce à un but de Stacchini. Le match retour ayant lieu à Santiago-Bernabéu devant près de 50 000 spectateurs voit à nouveau la Juventus remporter la partie par 2 buts à 1 (avec des buts de Dell'Omodarme et de Menichelli), qualifiant l'équipe pour le tour suivant. Le , les bianconeri s'inclinent contre le club espagnol du Real Saragosse chez eux par 3 à 2 (malgré des buts juventini de Menichelli sur penalty et Dell'Omodarme), puis ne parvient pas à arracher la qualification pour le dernier carré, les deux formations se séparant sur un score vierge au match retour.
Mais le club de Turin peut également se rattraper cette saison avec la Coppa Italia démarrant pour le club dès les quarts-de-finale, où la Vieille Dame ne manqua pas de s'illustrer en frappant un grand coup grâce à sa victoire 4-1 contre Bologne (buts de Bercellino II, Sívori et Menichelli sur doublé) le . Malheureusement pour les bianconeri, ils ne purent rejoindre la finale, éliminés au tour suivant par leur voisins et ennemis du Torino sur le score de 2 à 0.
Au cours de cette nouvelle saison, la Juve n'a finalement pas su confirmer les attentes placées en elle, manquant de réalisme, surtout offensif (le meilleur buteur bianconero de la saison, Omar Sívori, n'en étant qu'à 14 buts marqués[6]).
↑Il s'agit de la 7e année d'affilée où figure au moins un joueur de la Juve au classement final du Ballon d'or.
↑Il est également le premier joueur bianconero à y participer.
↑Omar Sívori termine tout de même avec la performance d'être pour la septième année consécutive capocannoniere du club, pour autant d'années passées au club.