La saison 1946-1947 de la Juventus Football Club est la quarante-quatrième de l'histoire du club, créé cinquante ans plus tôt en 1897.
Le club turinois prend part cette saison à la 45e édition du championnat d'Italie (15e de Serie A).
Historique
À la suite d'un titre de dauphin obtenu lors de la saison précédente, l'équipe du Piémont présidée par Piero Dusio espère bien cette année faire au moins aussi bien, pour l'année de son cinquantenaire.
Un premier changement a lieu sur le banc où l'entraîneur en place, Felice Borel, passe officiellement le relais à l'oriundoRenato Cesarini qui revient au club onze ans après l'avoir quitté en tant que joueur[1].
Quelques changements viennent ensuite enrichir l'effectif, avec un portier, Filippo Cavalli, et un nouveau défenseur, Oscar Vicich. Le club fait l'acquisition au cours de cette saison deux joueurs originaires de Tchécoslovaquie, Čestmír Vycpálek et Július Korostelev (premiers joueurs tchécoslovaques de l'histoire à évoluer au club[2]). Au milieu de terrain arrivent également quelques renforts, Luigi Bosco, Lino Cauzzo et Francesco Grosso (retour au club), et l'attaque est elle, complètement remaniée avec les arrivées de Mario Astorri, Enrico Candiani, Alceo Lipizer mais aussi et surtout avec celle du jeune talent Ermes Muccinelli puis du jeune formé au club Giampiero Boniperti, qui joue là sa première saison professionnelle (qui sera plus tard une légende du club, avant d'en devenir le président).
Au début de l'automne1945, la Vecchia Signora reprend la Serie A après 2 ans d'absence.
Le dimanche , la Juve joue sa première journée lors d'un déplacement chez l'Atalanta et va s'imposer 3-1 grâce à un doublé de sa nouvelle recrue Astorri et un but de son autre recrue star, Piola. Le club piémontais démarre donc bien sa saison avec ensuite deux victoires et un nul, avant de se séparer sur un score vierge lors de la 5e journée lors du Derby della Mole contre le Torino. Deux semaines plus tard le 3 novembre, la Vecchia Signora écrase littéralement Bari 6 buts à 0 (buts d'Astorri, de Piola (doublé), de Korostelev (doublé) et de Candiani). À nouveau deux semaines plus tard, l'équipe juventina se déplace à Rome et s'impose facilement 5 à 1 (doublé de Piola et des buts de Sentimenti III, Matteini contre son camp et d'Astorri) puis enchaîne avec deux victoires et un nul avant de connaître sa première défaite de la saison le 22 décembre, 1-0 contre Modène. Lors de la 15 journée, la Juventus FC gagne par 2 buts à 1 contre le nouveau club de la Sampdoria pour le premier match de la nouvelle année 1947[3] (réalisations de Vycpálek et de Magni). Madame finit ensuite tranquillement sa phase aller avec 3 victoires et un nul (dont notamment un fameux 7-3 contre Venise obtenu le 19 janvier à domicile grâce à un quadruplé d'Astorri et des buts de Magni, Muccinelli et Korostelev). Au retour, la Vieille Dame s'impose à nouveau contre Atalanta 4 à 1 (réalisations de Vicich, Korostelev sur doublé puis Astorri). Il s'ensuit une série noire de 4 défaites d'affilée entre les 21e et 24e journées suivie d'un match nul. La Juve ne se ressaisit que le 30 mars avec sa courte victoire 1-0 sur le terrain de Bari (avec un but de Korostelev). À la suite de cela, le club de Turin se lance alors dans une série de quatre victoires consécutives, série stoppée le 18 mai pour le compte de la 31e journée lors d'une 0-0 contre l'Inter. Un mois plus tard, les bianconeri perdent à nouveau à domicile sur le score de 2 buts à 1 (malgré un but juventino de Candiani), puis finissent ensuite leurs trois derniers matchs de la saison avec une victoire et deux nuls, jouant leur dernier match à Turin contre la Lazio le 6 juillet (score final de 3 buts partout avec des buts de Magni et de Boniperti sur doublé pour la Juve).
Avec finalement 22 victoires pour seulement neuf nuls et sept défaites, la Juventus Football Club termine pour la deuxième saison consécutive championne d'Italie pour ce retour à la Serie A, à 10 points de son grand rival du Torino qui termine lui aussi pour la seconde année de suite première du classement (le club était alors dans sa période du Grande Torino[4]).
Avec ses nouveaux talents offensifs (notamment ses nouveaux jeunes Ermes Muccinelli mais surtout Giampiero Boniperti, le nouveau « prodige » du club) comme la vedette Silvio Piola ou encore son duo tchécoslovaque Vycpálek-Korostelev, les juventini confirment leur bon retour à la compétition depuis la fin de la guerre, avec une seconde place méritée.
Autre fait rare durant la saison, pour la première fois de l'histoire de l'équipe d'Italie (à l'époque dirigée par le sélectionneur Vittorio Pozzo), deux matchs eurent lieu au mois d'avril et mai1947 (contre la Suisse et la Hongrie), avec un bloc exclusivement composé de joueurs de seulement deux clubs, avec la Juventus et le Torino, les deux gros clubs nationaux du moment[5],[6].