La saison 1919-1920 du Foot-Ball Club Juventus est la dix-huitième de l'histoire du club, créé vingt-trois ans plus tôt en 1897.
Après trois ans d'arrêt pour cause de Première Guerre mondiale, le club piémontais participe là à la 19e édition du championnat d'Italie (appelé alors la Première catégorie, à l'époque l'ancêtre de la Serie A).
Historique
Cette saison marque un renouveau du club turinois, n'ayant pas joué pendant trois ans (sa dernière saison fut en 1915-1916), après un arrêt de toute activité à cause de la guerre mondiale[1]. La société eut droit à de nombreuses difficultés, du fait de nombreux joueurs ou autres du club qui durent partir au front (en tant que soldats ou bien gradés). Parmi eux, certains en ressortirent décorés, et beaucoup d'autres tués (comme les fondateurs du club Enrico Canfari et Luigi Forlano, l'ancien président Giuseppe Hess, ou bien encore les anciens joueurs juventiniRoberto Caselli, Benigno Dalmazzo ou Gino Goggio), et la Juve dut donc repartir à zéro, avec un effectif presque entièrement changé, malgré d'anciens joueurs restés au club, mais ayant manqué presque trois ans de pratique officielle.
Le triumvirat présidentiel maintenu en place pendant la guerre, composé de Gioacchino Armano, Fernando Nizza et Sandro Zambelli, est remplacé par Corrado Corradini[2] (ancien directeur général et éditeur du club, qui fut notamment le créateur d'un hymne dédié au club et du journal Hurrà Juventus), qui en assume désormais entièrement les fonctions, avec comme but avoué de retrouver une certaine gloire nationale, le club ayant été doublé durant la dernière décennie par d'autres clubs septentrionaux.
Lors de cette nouvelle saison, le club change également de siège de direction, passant de la Via Donati, 1 à la Via Carlo Alberto, 43.
Les bianconeri de la saison
Le Foot-Ball Club Juventus, démarre donc sa nouvelle saison en étant placé dans le groupe A des éliminatoires piémontais (en italien Eliminatorie Piemonte), dans ce campionato d'Italia 1919-1920. Ambitieux, les bianconeri jouent leur première rencontre à domicile le dimanche au Stadio di Corso Sebastopoli contre l'Alessandrina et s'imposent facilement 3-0 (avec un doublé de Ferrero puis un but de Bona). Motivés par ce premier succès, les joueurs juventini enchaînent alors avec d'excellents résultats, aucune défaite et quatre matchs nuls. Après notamment deux matchs nuls un but partout lors des aller-retour du Derby de Turin contre le Torino, deux 4 à 0 ou encore un 5 à 1, les turinois se classent à la 2e place de ces éliminatoires, derrière le Pro Vercelli, assez pour rejoindre les demi-finales régionales.
Après 10 matchs disputés, l'effectif joue à nouveau un mois plus tard, en janvier1920, et gagne grâce à un but de Mattea 1-0 contre leur premier adversaire, Casale. La Juve continue sur sa série de succès, constituée pratiquement de victoires (excepté un nul 0 à 0 contre Brescia), comme une victoire chez eux 6 buts à 1 contre l'Associazione Calcio Padova (quadruplé de Ferraris et doublé de Bona). Ce n'est qu'une semaine suivante, lors de la 8e journée du 21 mars, que le club connait sa première défaite de la saison, au bout de 18 matchs, contre l'US Milanese sur le score de 2-1 (avec un but juventino de Bona)[3]. La Juve remporte ensuite ses deux derniers matchs, et termine première du groupe avec 17 points (8 victoires, un nul et une défaite), et se place parmi les trois dernières et seules équipes à jouer le tour final.
Lors de la phase finale du championnat (se jouant à trois clubs, à simple confrontation directe sur terrain), débutant le pour le club, le club juventino s'impose à Milan par 3 à 2 sur le Genoa (avec deux buts de Bona et une réalisation de Ferraris), mais perd son deuxième match décisif à Gênes contre l'Inter Milan 1-0. Finalement, les Piémontais finissent deuxième de cette lutte à trois régions, derrière les lombards, mais devant les ligures, et sont vice-champions d'Italie, pour la 4e fois de leur histoire.
Le FBC Juventus, malgré son manque de compétition, réussi plutôt bien son retour dans le football italien, grâce notamment à son nouveau trio, composé de Giovanni Giacone et des arrières Osvaldo Novo et Antonio Bruna, les premiers joueurs de l'histoire bianconera à jouer avec la Nazionale (lors d'un Italie-Suisse et une défaite 0-3 le à Rome), et à donner au club sa voie traditionnelle au couple d'arrières de rang international, devenue une des caractéristiques de la Juventus, réputée mondialement pour sa défense rugueuse.