La surface urbaine, qui englobe aussi des communes limitrophes, a une population entre 350 000 et 500 000 habitants, selon les critères de délimitation.
1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique
Le nom de Brescia est l'adaptation en vénitien du lombardBrèsa, lui-même dérivé du longobard Brexia, qui trouve son origine dans le nom romain de la ville appelée colonia civica Augusta Brixia en l'honneur d'Auguste.
Ce nom latin de Brixia (comme sa variante Βρηξία) est bien documenté à l'époque classique (Catulle, Tite-Live, Pline l'Ancien, etc.) ; il dérive du radical gaulois *brica / *briga (sommet, colline, hauteur), radical qui se retrouve dans d'autres toponymes de l'aire d'influence celtique (Bresse, la Brie, Bressanone, etc.)
Histoire
Antiquité
Les premières traces de peuplement datent de l'âge du bronze.
Brescia a été la capitale des Cénomans, un peuple celte originaire de la région du Mans venu s'installer en Italie septentrionale au Ve siècle av. J.-C. On y parle le brescian(it). Les Cénomans furent combattus en 187 av. J.-C. par les Romains mais ce n'est qu'en 49 av. J.-C., sous Jules César, que la ville obtint le statut de civitas et que ses habitants se virent attribuer la citoyenneté romaine. Sous l'empereur Auguste fut construit en l'an 26 av. J.-C. le premier aqueduc qui sera terminé sous le règne de l'empereur Tibère. Les anciens temples républicains sont remplacés en 73 sous le règne de Vespasien par un capitole dédié aux trois divinités de la triade capitoline. Il s'ensuivit une période de paix et de prospérité économique notamment grâce à l'agriculture, au commerce, aux carrières de marbre, et aux exploitations minières, qui firent de la ville l'un des pôles centraux du nord de la péninsule.
En 452, Attila saccagea la ville.
Moyen Âge
De 568 à 774, les Lombards, un peuple venu de Pannonie mais originaire, selon leur tradition orale, de Scandinavie méridionale, de Scanie, y installent un important duché. En 760, la ville se dote d'un nouvel aqueduc ainsi que de nombreuses œuvres urbaines. À la fin du VIIe siècle, le duc de BresciaAlahis, un arien, usurpa le trône lombard.
Durant près de quatre siècles, plus exactement de 1404 à 1797, la ville est un territoire de la république de Venise.
Époque moderne
En février 1512, le chevalier Bayard prend la ville avec Gaston de Foix-Nemours ; il y sera blessé d'un coup de pique. La ville se révolte contre la domination française le 18 février 1512 lors du Sac de Brescia.
Époque contemporaine
Durant le Risorgimento, Brescia se distingue par la révolte contre les Autrichiens, appelée les Dix jours de Brescia (mars1849), qui lui vaut l’appellation de La Lionne d’Italie pour sa résistance. Cette appellation, attribuée à Giosuè Carducci, est une allusion au Lion, le symbole héraldique de la ville.
En 1859, la ville est rattachée au royaume d'Italie et son destin se confond alors avec celui de l'unité italienne.
Témoin en 1859 de la bataille de Solférino, Henry Dunant, horrifié par le sort des blessés qu'il voyait sur le champ de bataille, ainsi qu'à Brescia (40 000 habitants à l'époque) qui vit affluer plus de 30 000 blessés, eut l'idée de fonder, à son retour à Genève, la Croix-Rouge. Dans Un souvenir de Solférino, Henri Dunant parle de cette bataille et revient à plusieurs reprises sur le dévouement des habitants de Brescia pour venir en aide aux blessés.
La ville fut l'une des quatre capitales de la République sociale italienne ou République de Salò de 1943 à 1945.
Le a eu lieu l'attentat de la place de la Loggia. Une bombe, cachée dans une poubelle, explose sous les arcades lors d'une manifestation antifasciste sur cette place, faisant huit morts et 102 blessés[7],[8].
Titres honorifiques
La ville de Brescia est la troisième parmi les 27 villes italiennes honorées par une médaille d’or comme « Benemerita del Risorgimento nazionale » (méritante de la Renaissance nationale).
Pendant la domination malatestienne (1404-1421) et vénitienne (1426-1797) de nombreux échanges ont été tissés avec la ville de Bergame, qui se trouvait dans la même situation.
Une école de peinture homogène naquit néanmoins à Brescia, sous l'impulsion d'Alessandro Bonvicino, dit Il Moretto da Brescia (1498-1554), avec Savoldo et Il Romanino (1484-1566)[9]. Il Moretto forma Giovanni Battista Moroni, grand portraitiste bergamasque, qui fonda le courant pictural de la « peinture de la réalité ». Ses personnages étaient ancrés dans leurs occupations quotidiennes, contrairement à ceux du Titien qui arboraient les symboles de leur pouvoir. Ce style de peinture a marqué les arts plastiques de Bergame et de Brescia jusqu'au XVIIIe siècle[10].
En 1687, le peintre vénitien Andrea Celesti, y créa un atelier, et fut nommé prieur du collège des peintres vénitiens au sein de la guilde locale. Il réalisa des œuvres conservées dans le Palazzo Bettoni(it).
Le peintre moderne le plus significatif de l'histoire de Brescia est Francesco Filippini fondateur du courant artistique du Filippinisme considéré comme l'impressionnisme italien par opposition à l'impressionnisme français.[réf. nécessaire]
Musique
Le festival international de piano au Teatro Grande, fondé en 1664, se déroule entre le mois d'avril et juin, avec thème différent chaque année.
Monuments
La Rotonda, le Duomo Vecchio de Brescia construit sur l'emplacement d'une église du VIIIe siècle.
La préfecture au Broletto, l'ancien palazzo comunale.
Madonna col Bambino e angeli, huile sur toile (1538), Brescia, Palazzo della Congrega della Carità Apostolica.
Le château qui domine la ville, érigé aux XIIe et XIIIe siècles sur le Mont Cidneo, et modifié au cours des siècles. Il abrite également plusieurs musées dont celui du « Risorgimento ».
Le cadran de la tour de l'horloge à Brescia. Mai 2019.
Plusieurs places (correspondant aux différents centres historiques de la ville successifs) :
la piazza della Loggia (« place de la Loge »), l'ensemble architectonique le plus homogène de la ville et un splendide exemple de place entourée en style Renaissance ; le bâtiment principal est la « Loggia », aujourd’hui hôtel de ville, commencé en 1492 sous la direction de Filippino de Grassi. Afin de protéger des incendies fréquents les boutiques en bois situées à gauche de la place, a été construit au cours du XIVe siècle un mur avec des pierres d'origine romaine retrouvées dans les tranchées pour les fondations ;
la piazza della Vittoria (« place de la Victoire ») est un ensemble urbanistique réalisé dans les années 1930 qui s'inspire du rationalisme architectonique typique de l'architecte Piacentini. Les nouveaux bâtiments abritent l'hôtel de Poste et le parc de stationnement souterrain le plus central de la ville ;
le palais Averoldi est décoré de fresques par les peintres Il Romanino et le jeune Lattanzio Gambara qui deviendra son gendre : * Allégories des saisons et des personnages mythologiques.
Plusieurs palais :
le palais Lechi, est décoré par les mêmes peintres avec L'automne et l'hiver, des figures allégoriques et putti ;
le palais de la Congrégation de la Charité Apostolique contient une Vierge à l'enfant avec des anges peinte par Il Romanino en 1538.
Églises
Le Duomo Nuovo (la cathédrale) contient des panneaux recto-verso d'un orgue réalisés par il Romanino entre 1539 et 1540 : La naissance de Marie, La Visitatione, Le Mariage de la Vierge
Le Duomo Vecchio contient deux tableaux d'Il Romanino, La Chute de la Manne et L'eau jaillit de la roche, datant de 1555
La basilique San Salvatore reconstruite au XIe siècle sur une église précédente datant du VIIIe siècle, contient les fresques de l'Histoire de saint Obice, réalisées par Il Romanino en 1526-1527
L'église San Giovanni Evangelista vit le début de la décoration de la chapelle du Saint-Sacrement par Alessandro Bonvicino (« Moretto ») et Il Romanino, en 1521 : La messe de saint Grégoire et Six Prophètes. Laissée inachevée cette décoration sera complétée par deux autres peintres dans la première moitié des années quarante : Le Repas chez le pharisien, La Résurrection de Lazare, Saint Matthieu et Saint Jean Évangéliste. L'église contient également le retable de saint Roch peint par il Romanino.
L'église Sant'Alexandre contenait un polyptyque de Il Romanino daté des environs de 1524, maintenant conservé à la National Gallery de Londres.
L'église San Domenico contenait le Couronnement de la Vierge avec des saints d'Il Romanino, datant de la fin des années 1520, aujourd’hui conservés à la Pinacothèque Tosio Martinengo.
L'église Saint Clement contient La Résurrection du Christ avec saint Clément et sainte Thérèse, peinte par Il Romanino
L'église Santa Maria di Calchera contient une Messe de saint Apollonio, peinte en 1525 par Il Romanino
L'église paroissiale de Urago Mella, contient une Annonciation peinte par Il Romanino avec Callisto Piazza
La ville comprend plusieurs musées d'arts et histoire et un musée consacré aux sciences naturelles :
le Tempio Capitolino, construit sous Vespasien, et le Teatro Romano, construit sous l'empereur Auguste, théâtre qui pouvait accueillir près de 15 000 personnes ; il servit jusqu'au Moyen Âge à différentes manifestations et réunions du peuple brescian ;
le Museo di Santa Giulia ;
le Museo dell'età Cristiana ;
le Museo Marzoli (musée des Armes « Luigi Marzoli ») : musée consacré aux armures et armes du Moyen Âge (dans une des salles du château) ;
Brescia est la deuxième ville la plus peuplée de la Lombardie et le premier centre industriel d'Europe[12],[13]. L'aire bresciane est composée de près de 121 040 entreprises. La chambre de commerce annonce pour le second trimestre 2010 la création de 635 nouvelles entreprises. Les secteurs en croissance sont ceux de la construction, du commerce, du logement et de la restauration. Le taux de chômage y est l'un des plus bas de l'Union européenne, avec une moyenne de 1,8 %. La ville est la quatrième place forte bancaire d'Italie.
Brescia possède de nombreuses industries mécaniques et pharmaceutiques ainsi que des industries manufacturières dans les domaines chimique, textile et métallurgique.
Les industries alimentaires concourent également à la puissance économique de la ville.
La ville est le siège de la fabrication des armes Beretta et Perazzi.
Les établissements Wührer produisent la bière la plus ancienne d'Italie depuis 1829.
Arnaud de Brescia (né vers 1100 et supplicié en 1155), théologien, influencé par l'école de logique de Pierre Abélard, condamné pour hérésie, pour avoir prôné l'accroissement de l'influence des laïcs et voulu cantonner le pape à son rôle religieux, en lui supprimant, en conséquence, son pouvoir temporel.
Renaissance
Les Antegnati : famille de constructeurs d'orgues et d'épinettes du XVe au XVIIIe siècle
Giacomo Ceruti (1698-1767), peintre qui s'installe à Brescia dans sa jeunesse. À dix-huit ans, il y épouse Angiola Carozza, une femme de vingt ans son aînée. Ses tableaux les plus importants ont été peints dans cette ville. En 1736, il part pour Venise[14].
Emanuele Severino (né le ) est un philosophe, universitaire et compositeur
Ettore Bugatti (1881-1947), fondateur de l'entreprise automobile Bugatti, gagne les 1, 2, 3 et 4e prix dans le Grand Prix des voiturettes à Brescia en 1910, ensuite apparaissent des modèles nommés Brescia en 1913
Luigi Avogadro, né à Brescia à une date inconnue, et mort à Brescia en février 1512, condottiere ayant pris une part active à la résistance aux Français lors du sac de Brescia le 18 février 1512.
Alexandre de Brescia issu d’une famille illustre et instruit sur la religion chrétienne, il se rendit à Marseille lorsqu'il était adolescent, auprès de Lazare, évêque de cette ville à l'époque de l’empereur romain Claude qui persécuta les chrétiens.
↑Stefano Zuffi (trad. de l'italien), Le Portrait, Paris, Gallimard, , 304 p. (ISBN2-07-011700-6), p.85.
↑Francesco Frangi, « Les Peintres de Lombardi du Piemont et de Ligurie », dans Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti, Paris, Editions Place des Victoires, , p. 285.
↑(it) Massimiliano Del Barba, « Brescia ritorna il terzo polo industriale. Ma l’occupazione rischia un nuovo calo. », Corriere della Sera, (lire en ligne, consulté le ).
↑(it) « I cinque laghi bresciani da non perdere | I CONSIGLI DI BSNEWS - BsNews.it - Brescia News », BsNews.it - Brescia News, (lire en ligne, consulté le )
Antonio Fappani, Giuseppe Zanardelli e Geremia Bonomelli: corrispondenza inedita, Brescia, Società per la storia della Diocesi di Brescia, coll. « Fonti e documenti », no 1, 1968.
Antonio Fappani, La Campagna garibaldina del 1866 in Valle Sabbia e nelle Giudicarie, Brescia, 1970.