10 février : vote de la loi qui crée l'Ente nazionale idrocarburi (Eni) dont la présidence est confiée à Enrico Mattei[1].
31 mars : Legge truffa(it) (« loi escroc »), dite des apparentements ; le Parlement italien approuve la nouvelle loi électorale malgré une forte opposition des socialistes et des communistes. Le groupe des listes apparentées qui ont obtenu au moins 50 % des voix aux élections législatives auront les deux tiers des sièges à la Chambre des députés[2].
11 avril : découverte du corps de Wilma Montesi sur la plage de Torvajanica, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Rome. L'affaire fait grand bruit quand un article de Marco Sforza Cesarini dans l'hebdomadaire communiste Vie Nuove implique Piero Piccioni, fils d'Attilio Piccioni, vice-président du Conseil[3].
7-8 juin : élections législatives[7]. La Démocratie chrétienne, divisée par son aile droite, perd une quarantaine de députés (40 % des votes). Elle n’obtient que 48,9 % des voix avec ses alliés et ne peut bénéficier de la loi majoritaire. Alcide De Gasperi constitue son huitième gouvernement le 16 juillet puis préfère se retirer le 2 août après un vote défavorable du Parlement. La voie est ouverte à l'aile droite de la DC dont les principaux dirigeants, Pella, Scelba et Segni se succèdent à la présidence du Conseil[8]. Incapables de résister aux pressions des catholiques ou des classes dirigeantes, ils s’enlisent dans un immobilisme parfois teinté de relents fascistes. Les Italiens se désintéressent de plus en plus de la vie politique.
20 juillet : publication des résultats d'une commission d'enquête parlementaire sur la misère en Italie par son président Ezio Vigorelli(it)[9]. Elle souligne de fortes inégalités : le revenu moyen par tête d’habitant et de 349 000 lires à Milan et de 66 563 à Agrigente. 5 millions de petits exploitants se partagent 874 949 ha tandis que 520 propriétaires se partagent 875 701 ha. Le revenu par tête des Italiens est environ de 40 % de celui des Français, de 35 % de celui des Belges, de 60 % de celui des Allemands. L'émigration se poursuit avec 150 000 départs par an[10].
8 octobre : par une déclaration conjointe, Britanniques et Américains affirment vouloir rendre aux Italiens l’administration de la zone A du Territoire libre de Trieste[14].
10 octobre : en réponse à la note bipartite anglo-américaine du 8 octobre, Tito, le dirigeant yougoslave, menace d'occuper militairement la zone A du Territoire libre de Trieste[15].
↑Jean-Baptiste Duroselle, « Le règlement du conflit de Trieste », Revue française de science politique, vol. 19, no 6, , p. 1229 (présentation en ligne)