18 - 23 juillet : ouverture à Genève de la première conférence des Quatre Grands depuis 1945[1]. Sans résultats concrets, la conférence se clôt cependant dans un esprit de détente (« l’esprit de Genève »)[2]. Relance des négociations sur le désarmement avec l’Union soviétique. Eisenhower propose un plan d’inspection aérienne réciproque (« open skies proposal ») auquel les Soviétiques opposent leur position traditionnelle[3] (diminution progressive devant aboutir à l’élimination des stocks d’armes nucléaires, accompagnée d’une réduction mutuelle des forces conventionnelles).
8 - 20 août : ouverture à Genève d’une conférence sur l’utilisation pacifique de l’énergie atomique[4].
5 mars : de retour à Douala après une visite à l’ONU, Ruben Um Nyobe, cité à comparaitre devant le tribunal, est obligé de se cacher au maquis. Il mène le soulèvement pour l’indépendance du Cameroun[7].
8-10 juillet : la réunion du comité de coordination du RDA à Conakry évoque la question de la désaffiliation des centrales syndicales africaines[10]. Kaolack (Sénégal) devient le comité général de la CGT : sécession de plusieurs sections et création de la CGTA (Confédération Générale des Travailleurs Africains). En , le Congrès constitutif de la CGTA propose d’organiser un congrès rassemblant « toutes les organisations syndicales et artisanales africaines »[11].
18 août : début de la guerre des Anyanya, guerre civile au Soudan entre populations noires animistes et chrétiennes au sud et celles du nord, arabes et musulmanes (fin le )[12].
18 octobre : Buganda Agreement. Une constitution établit un système ministériel en Ouganda. Les Africains obtiennent la moitié des soixante sièges du Conseil législatif. Retour du roi du BugandaMuteesa II[13].
Décembre : publication en Belgique du plan Van Bilsen pour le Congo belge, qui prévoit la formation en trente ans d’une élite congolaise capable de participer à la gestion des affaires publiques (janvier 1956 pour la version française)[18].
29 mai : les conventions franco-tunisienne accordant l’autonomie interne à la Tunisie sont paraphées (signées le 3 juin)[23]. Après trois ans d’exil, Habib Bourguiba revient dans son pays (1er juin). Il s’oppose à Salah Ben Youssef partisan de l’indépendance totale[24].
1er juin : rapport de Jacques Soustelle au gouvernement Edgar-Faure sur la situation en Algérie. Il préconise la création d'un Fonds d'investissement pour le développement économique et social, une réforme agraire, l'irrigation et la restauration des sols, la création de « secteurs d'amélioration rurale », la formation professionnelle et technique des indigènes, le développement des industries de transformation sur le littoral et de l’extraction du pétrole[25].
11 août : les quatre caïds de la confédération berbère des Zaian (Moyen- Atlas) adressèrent un télégramme au Résident Général affirmant leur loyauté au sultan déposé Sidi Mohammed ; ils sont rejoints par 52 caïds berbères[22].
19-20 août : le jour anniversaire de la déposition du sultan du Maroc Sidi Mohammed ben Youssef, ses partisans lancent de violentes émeutes à Oued Zem et à Khénifra où un nombre important de Français sont massacrés[21]. Les attentats provoquent la démission du résident général dont le plan de réforme n’a pas été accepté. Edgar Faure négocie avec toutes les tendances politiques.
24 août : rappel des réservistes pour l’Algérie[21]. Les forces de sécurité (armée, police, gendarmerie) passent de 60 000 en novembre 1954 à 100 000 en mai 1955 — dont 40 000 dans le Constantinois — et à 120 000 en septembre 1955[26].
2 janvier : assassinat du président de la République de PanamaJosé Remon Cantera. José Ramón Guizado lui succède, mais est destitué par l’assemblée nationale le 15 janvier pour son implication dans l’assassinat de Remón Cantera. Il est condamné pour complicité de meurtre le 29 mars, puis blanchit après deux ans de détention[27].
3 octobre, Brésil : Juscelino Kubitschek est élu président de la République. Investi le , il va tenter de relever le pays, mais devra faire face à des émeutes estudiantines et ouvrières[33].
2 mars : le roi du CambodgeNorodom Sihanouk, attaqué par le parti démocrate du prince Youthevong, abdique en faveur de son père le prince Norodom Suramarit, tout en conservant le gouvernement. Le 16 mars, il annonce la création du Sangkum Reastr Niyum (communauté socialiste populaire), qui regroupe les factions (statuts publiés le 19 avril)[40].
13 mars : début du règne de Mahendra Bir Bikram Shah, roi du Népal. Il poursuit la politique de démocratisation : le 8 mai, il réunit une conférence des principaux partis et organisations sociales du pays, et le 8 août annonce des élections pour octobre 1957[41].
1er avril : l’Inde abandonne à la Chine le contrôle du réseau téléphonique, télégraphique et postal du Tibet[42].
17 - 24 avril : conférence de Bandung. Réunie à l’initiative du « groupe de Colombo » (Inde, Ceylan, Birmanie, Indonésie et Pakistan), elle regroupe les représentants de 29 pays d’Asie et d’Afrique. ). Seuls les cinq États souverains africains y participent (Égypte, Éthiopie, Liberia, Libye, Soudan) avec les délégations du FLN algérien et du CPP au pouvoir en Gold Coast. Le colonialisme sous toutes ses formes y est condamné. L’Inde devient avec Nehru et sa politique de non-alignement un des leaders du Tiers monde[43].
Mai : en Birmanie, affaibli, le Drapeau Blanc birman accepte le jeu démocratique et la prise du pouvoir dans la légalité. Il constitue un Front national unifié birman des mouvements de gauche qui obtient près du tiers des voix aux élections d’avril 1956[46].
27 juillet : premières élections fédérales en Malaisie : l’Organisation nationale unifiée malaise (UMNO), l’Association sino-malaysienne (MCA) et le Congrès indo-malaysien (MIC) forment une alliance, menée par le dirigeant de l’UMNO, Tunku Abdul Rahman, qui remporte 51 des 52 sièges à pourvoir[47].
18 août : rupture des relations diplomatiques entre l’Inde et le Portugal à la suite d’une tentative d’invasion pacifique de Goa par des nationalistes réprimée par les Portugais[48].
29 septembre : premières élections en Indonésie qui donnent un DPR (assemblée nationale) où aucun parti n’a la majorité et où un seul, le Masyumi musulman, a une audience significative en dehors de Java[49]. Elles renforcent la position des partisans d’un État neutre sur le plan religieux. Le progressisme de Soekarno qui souhaite intégrer le Parti communiste indonésien dans le gouvernement heurte les partis musulmans et l’armée.
15 décembre : une délégation russe, composée de Boulganine et Khrouchtchev, arrive à Kaboul[53]. L’Afghanistan, mécontent à propos d’un pacte d’assistance militaire conclu entre les États-Unis et le Pakistan, se rapproche de l’Union soviétique. Le Premier ministre soviétique Nikolaï Boulganine se dit favorable à la création d’un État du Pachtounistan[54].
Hiver 1955–1956 : révolte de Kangding. Rébellion des Tibétains de l’Amdo et du Kham contre le pouvoir chinois[55].
17 février : David Ben Gourion devient ministre de la Défense en Israël[58]. Il préconise une politique de force face à l’Égypte. Devant le réarmement de l’Égypte par l’URSS, il élabore en octobre avec Moshe Dayan, chef d’état-major, un plan d’invasion du Sinaï[59].
28 février : attaque d’un camp militaire égyptien dans la région de Gaza par des forces israéliennes menées par Ariel Sharon, en représailles au meurtre d’un civil israélien par un groupe d’infiltrés palestiniens en territoire israélien[63].
17 - 24 avril : à la conférence afro-asiatique de Bandung, Nasser se présente comme le véritable leader du monde arabe. Il adhère au neutralisme et affirme vouloir prendre ce qu’il y a de meilleur dans le capitalisme et le socialisme sans dépendre d’un des deux systèmes. Pour contrebalancer le pacte de Bagdad, il se rapproche de l’Union soviétique, qui lui propose des livraisons d’armes. Nasser refuse d’abord et se tourne vers les Occidentaux. Le Royaume-Uni n’accepte que si l’Égypte adhère au pacte de Bagdad. Les États-Unis donnent la priorité à l’armement de l’Irak. La France refuse en raison du soutien de Nasser aux indépendantistes d’Afrique du Nord. Finalement, l’Égypte signe un accord secret d’armement avec l’URSS par la Tchécoslovaquie, annoncé publiquement le 27 septembre[43].
22 avril, Syrie : le colonel Adnan al-Malki, vice-chef d’état-major de l’armée, est assassiné par un militant du PPS. Une violente répression s’abat sur ce parti, dont les chefs sont condamnés à mort par contumace. Il disparaît de la vie politique[64].
26 août : le « plan Alpha », processus de paix reposant sur le principe de non-agression entre l’Égypte et Israël, en échange de concessions israéliennes dans le Néguev, est rendu public par John Foster Dulles[66].
18 septembre : dans un discours devant la Knesset, le Premier ministre israélien Moshe Sharett demande aux puissances occidentales de fournir des armes à Israël[58].
11 octobre : le Conseil de la Ligue arabe décide de ne pas ratifier le plan Johnston unifié, sans toutefois le rejeter totalement[69]. Israël a abandonné ses revendications sur les eaux du Litani. En réponse, les pays arabes acceptent qu’Israël utilise les eaux du Jourdain dans d’autres régions tel le Néguev. Le plan Johnston est relancé mais les raids israéliens contre la Syrie et Gaza annulent le rapprochement des parties.
1er - 2 novembre : l’armée israélienne attaque les positions égyptiennes dans la région d’el-Auja, s’assurant le contrôle d’une des principales voies d’accès vers le Sinaï[71].
25 mars : fondation en République populaire de Hongrie du cercle Petöfi au sein des Jeunesses communistes[73]. Il organise de nombreux débats sur l’économie, l’historiographie, la philosophie marxiste, le sort des volontaires de la guerre d'Espagne qui ont été décimés, sur la presse ()[74].
2 juin : l’URSS entreprend la construction d’un centre de lancement de fusées à Baïkonour[78].
9 septembre : rétablissement des relations diplomatiques entre l’URSS et la RFA[79].
20 septembre : abolition du régime d’occupation en Allemagne de l’Est[79]. L’URSS offre une certaine indépendance économique à la RDA, renonçant aux dommages de guerre tout en conservant un important contingent de troupes sur le sol allemand.
23-28 décembre : septième congrès du Parti des travailleurs roumains. Gheorghiu-Dej est réélu au poste de premier secrétaire mais abandonne la charge de chef de gouvernement. Nicolae Ceaușescu entre au Politburo du Parti des travailleurs roumains. Le Congrès du Parti communiste roumain salue la réalisation du IerPlan quinquennal qui a porté la production à trois fois son niveau de 1938 mais avec un certain retard des biens de consommation et adopte le IIe plan quinquennal (1956-1960) qui maintient l’effort sur les industries de base mais privilégie parmi elles la pétrochimie et fixe des objectifs moins ambitieux que le premier plan[81].
12-17 avril : congrès de la Jeunesse ouvrière chrétienne au Portugal, où l’aumônier militant Abel Varzim conteste le régime sur la question des droits de l’homme[87].
5 mai : rétablissement de la souveraineté allemande sous le nom de « République fédérale allemande »[79].
9-13 septembre : : visite du chancelier allemand Konrad Adenauer à Moscou ; les relations diplomatiques sont rétablies entre l’URSS et l’Allemagne de l’Ouest[79].
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