Après la réforme électorale visant les élections municipales, le gouvernement porte devant la Chambre le 21 octobre 1952 une nouvelle loi modifiant les élections législatives du 7 juin 1953, comparable à la loi Acerbo, en incluant une prime majoritaire de 380 sièges, soit 65 %, à la liste ou aux listes apparentées obtenant plus de 50 % des voix. Le débat de cette loi, destinée à obtenir des majorités incontestables, provoque des contestations au sein de la majorité et la démission du président du Sénat libéral-modéré Giuseppe Paratore. Son successeur Ruini passe en force la loi de force par le vote de confiance, le 29 mars. S'ensuit une série de scissions au sein des partis laïques de la majorité et la constitution de listes dissidentes, comme Unité populaire, qui parviennent à priver de peu la coalition (49,85 %) d'obtenir la prime majoritaire[1].
Se présentant séparément, le PCI obtient 22,6 %, le PSI 12,7 % des suffrages nationaux. L'extrême droite se renforce avec près de 7 % aux monarchistes du PNM et 6 % au MSI. Le Latium et le Mezzogiorno vote le plus sévèrement contre la coalition gouvernementale au profit de la gauche et de l'extrême droite[1].
Affaibli par le contexte international (mort de Staline, fin de la guerre de Corée) émoussant l'anticommunisme, et par les divisions sur la loi électorale surnommée « loi escroquerie » (legge truffa), la Démocratie ne peut maintenir Alcide De Gasperi à la tête du gouvernement, mais conserve la tête du pays[1].
Notes et références
↑ ab et cFrédéric Attal, « Chapitre II - L'Italie à l'époque du centrisme (1947-1953) », dans Histoire de l'Italie depuis 1943 à nos jours, Armand Colin, (lire en ligne), p. 46-78.