1er mars : bataille de Valle Giulia. La police intervient pour évacuer les locaux de l'université de Rome et les étudiants décident d’aller occuper la faculté d’architecture, isolée dans la villa Borghèse. La police charge et des affrontements violents se déroulent. Le mouvement étudiant commence à décroître au printemps et les élections de mai provoquent une diversion définitive[5].
16 mars : un groupe de militants du MSI dirigé par Giorgio Almirante et Giulio Caradonna fait irruption dans la Faculté des Lettres de l'Université de Rome . Au cours de ces incidents, le leader étudiant Oreste Scalzone est grièvement blessé[7].
19 avril : une grève à l'usine textile Marzotto en Vénétie se termine par la destruction de la statue du fondateur et 42 arrestations[11]. Des mouvements spontanés de colère et de révolte éclatent dans des industries où le syndicalisme est faible.
1er mai : l'ingénieur bolognais Giorgio Rosa déclare l'indépendance de l'île de la Rose (Insulo de la Rozoj en espéranto), au large de l’Italie. La nouvelle de la naissance du nouvel État se répand le 24 juin, lorsqu'une conférence de presse a lieu sur l'île même ; le 25 juin l'armée italienne prend le contrôle de l'île, en violation du droit international[13].
25 octobre : les sociétés Fiat et Citroën annoncent un accord de coopération mutuelle technique et commercial[20].
3-4 novembre : des pluies torrentielles au Piémont et en Ligurie provoquent des inondations, causant plus d'une centaine de morts dans là province de Biella, plus particulièrement à Valle Mosso[21].
2 décembre : les affrontements entre les forces de police et manifestants font deux morts et quarante-huit blessés à Avola, en Sicile, lors d'une grève organisée par les travailleurs agricoles[22].
7-8 décembre : l'organisation communiste Avanguardia operaia (Avant-garde ouvrière) de Milan organise un séminaire, invitant dans le premier numéro de son journal éponyme les groupes locaux et les Cub (Confederazione Unitaria di Base(it)) à développer une relation. En mai 1969, elle fusionne avec le " Circolo Lenin " de Mestre et le " Circolo Rosa Luxembourg " de Venise[24]. Pour dépasser le PCI, un nombre important de mouvements révolutionnaires voient le jour à l’automne sous le nom de Nouvelle gauche, rassemblant intellectuels et prolétaires. Ces groupuscules attirent jusqu’à l’automne 1969 un grand nombre d’ouvriers dans beaucoup d’usine. Les syndicats traditionnels sont débordés par la base[25].
31 décembre : violents affrontements entre forces de l'ordre et manifestants d'extrême gauche de Potere operaio devant La Bussola, une boîte de nuit de Marina di Pietrasanta, en Versilia. Quatorze étudiants sont blessés, dont Soriano Ceccanti, seize ans, touché par une balle à la colonne vertébrale, ce qui le rend paraplégique[4].
Économie et société
Le nombre d’étudiants est passé de 268 000 en 1961 à 500 000 en 1968[26]. L’université n’est pas prête à accueillir ce doublement d’effectifs. Le système universitaire est en état avancé de décomposition : locaux surchargés, professeurs peu nombreux et souvent absents (ils effectuent seulement 52 heures d’enseignement par an). Les examens se déroulent le plus souvent à l’oral ce qui renforce le sentiment d’arbitraire dans les notations. Le système des bourses est insuffisant et les étudiants doivent souvent travailler tout en poursuivant leurs études, source d’échec aux examens[27]. Seulement 44 % des étudiants obtiennent leur laurea, qui ne débouche pas forcément sur un emploi.
53 941 000 d’habitants. Le PNB est de 46 741 milliards de lires, soit le double qu’en 1963. Le salaire moyen horaire d’un ouvrier est passé de 361 lires (1961) à 616. La population active a diminué depuis 1963 (de 20 470 000 à 19 763 000), principalement dans l’agriculture[28].
700 000 chômeurs et 75 000 émigrés en moyenne chaque année.
↑Lamia Hadda, Saverio Mecca, Giovanni Pancani, Massimo Carta, Fabio Fratini , Stefano Galassi, Daniela Pittaluga, Villages et quartiers à risque d’abandon - Stratégies pour la connaissance, la valorisation et la restauration, Firenze University Press, (ISBN9788855185370, présentation en ligne)
↑Giovanni Garena, Luciano Tosco, Oltre il '68 - Due educatori in viaggio nella provvisoria reale utopia, dalla segregazione all'integrazione sociale, libreriauniversitaria.it Edizioni, (ISBN9788833590462, présentation en ligne)
↑Ulrich Pfeil, La République démocratique allemande et l'Occident - colloque international, Paris, novembre 1999, Presses Sorbonne Nouvelle, (ISBN9782910212155, présentation en ligne)
↑Salvatore Lupo, « La Sicile entre métaphore et histoire », dans Sicile(s) d'aujourd'hui, Presses Sorbonne Nouvelle, coll. « Études italiennes », (ISBN978-2-87854-989-8, lire en ligne), p. 33–41
↑Roberto Biorcio, Matteo Pucciarelli, Volevamo cambiare il mondo - Storia di Avanguardia Operaia 1968-1977, Mimesis, , 302 p. (ISBN9788857577487, présentation en ligne)