dans le Sud algérien, les autorités françaises recueillent dans des camps les nomades de la tribu des Larbaâ, qui meurent de faim après avoir perdu les deux tiers de leurs troupeaux ; de 1 400, ils sont 4 000 en janvier 1921 au camp de Bouchakeur, qui est maintenu jusqu’à fin mars 1921[15].
Création à Lagos de la Nigerian Improvement Association[16].
9 - 27 avril : intervention américaine au Guatemala pour protéger la légation et les intérêts des ressortissants des États-Unis pendant un affrontement entre les unionistes et le gouvernement[19].
6 octobre : Arturo Alessandri Palma est élu président du Chili, puis inauguré le 23 décembre (fin en 1924)[21]. Il parvient au pouvoir avec l’appui d’une alliance libérale composée de forces progressistes (Parti démocrate, Parti radical et Parti libéral) mais sans majorité au Congrès. Ses promesses électorales de réformes sociales ne peuvent être tenues et l’instabilité ministérielle est à son comble (18 gouvernements se succèdent entre 1920 et 1924).
25 mai : massacre de Nikolaïevsk. 350 civils et 306 soldats japonais sont massacrés par une troupe de partisans bolcheviks dirigée par Yakov Triapitsyn. L’empire du Japon renforce ses troupes en Sibérie en juillet. Triapitsyn est exécuté par les Bolcheviks le 25 juillet[28].
1er août, Inde : lancement officiel du mouvement de non-coopération et du Califat. À la suite de la signature du traité de Sèvres qui démembre l’Empire ottoman, les frères Mohammad et Shaukat Ali(en), membres du Congrès, décident le 9 juin, lors de la réunion du comité exécutif de la Conférence du Califat à Allahabad, de lancer un mouvement de non-coopération[30]. Gandhi réussit avec peine à faire adopter ce programme par le Congrès réunit à Calcutta le 4 septembre[31]. Le mouvement est un grand succès (1920-1922).
13 septembre : traité reconnaissant l’indépendance de la république populaire soviétique de Khorezm[25].
26 octobre : le baron Ungern-Sternberg attaque Ourga. Profitant de la confusion générale, plusieurs milliers de gardes russes blancs, commandés par le général balte Roman von Ungern-Sternberg, venus de Sibérie, envahissent la Mongolie et attaquent à quatre reprises la capitale, Ourga, pour en chasser les Chinois[33]. Ils l’occupent le [34]. Mythomane sanguinaire, soutenu par les Japonais, Ungern-Sternberg entend reconstituer l’empire de Gengis Khan.
Tibet : arrivée à Lhassa d’une mission britannique dirigée par Charles Bell (fin en octobre 1921)[36]. Sous l’influence du 13e dalaï-lama, de certains officiels tibétains (comme le général Tsarong Dzasa ou l’intellectuel Gendün Chöphel) et des Britanniques, le Tibet s’ouvre à un début de modernisation. Mais devant la pression de forces religieuses conservatrices, le dalaï-lama doit reculer : Tsarong est congédié en 1925 et la réforme de l’armée et de la police est suspendue ; l’école anglaise de Gyantsé, ouverte en 1924, est fermée au bout de trois ans[37],[38].
6 janvier : accord secret signé entre Georges Clemenceau et Fayçal, fils d’Hussein. Reconnaissance d’un protectorat français sur le Liban ; reconnaissance par la France de l’indépendance de la Syrie avec Fayçal pour chef d’État et Damas pour capitale ; nomination d’un haut-commissaire français en Syrie, chargé des relations de la France avec l’émir et envoie de conseillers français auprès du gouvernement arabe. Fayçal reconnaît la primauté des intérêts économiques et culturels français dans son pays. L’accord n’est pas rendu public et ne sera jamais appliqué[40].
28 janvier : la Chambre des députés turque adopte le « Pacte national » proclamant l’indivisibilité des territoires non occupés[42].
10 février : les Français se replient de Marach en Cilicie ; 7 000 à 8 000 Arméniens sont massacrés dans la ville et dans ses environs après leur départ[43].
17 février : la conférence de Londres aborde la question du Proche-Orient[44]. Elle confirme l’abandon de Fayçal par le Royaume-Uni. Lloyd George obtient une rectification de frontière, au profit du Royaume-Uni, au nord de la Galilée[45].
1er mars : attaque de la colonie juive de Tel Haï, en haute Galilée, par un groupe de combattants chiites (isabat) venus du Sud-Liban. Les nationalistes arabes de Damas lancent un raid sur la Galilée et causent des pertes humaines dans certaines colonies juives de la région, qui doivent être évacuées[46]. Début des troubles en Palestine mandataire contre la politique britannique de création d’un foyer national juif. Les Juifs décident de s’armer clandestinement (création de la Haganah) tandis que l’« Agence juive » est créée pour racheter de la terre aux Arabes.
16 mars : Istanbul est occupé officiellement par les Alliés qui investissent les ministères, font arrêter des notables et occupent tous les bâtiments publics. Le sultan reste passif, ce qui entraîne la dissolution de la chambre le 18 mars et la reprise des hostilités[42].
22-23 mars : échec d’un soulèvement arménien à Chouchi, dans le Haut-Karabagh ; la répression par les troupes azéries, rejointes par les habitants azéris de la ville, tourne au pogrom[47] (de 10 000 à 20 000 Arméniens sont tués en 4 jours[48]).
4 avril : émeutes en Palestine. Lors de la fête du Nabi Musa à Jérusalem (pèlerinage musulman en l’honneur de Moïse), les quartiers juifs sont attaqués, faisant 9 morts et 237 blessés. Accusé de n’avoir su contrôler la situation, le maire Musa Kazim al-Husseini est destitué par les Britanniques. Son frère Amin est accusé d’être un des organisateurs de l’émeute et condamné par contumace à une lourde peine de prison[46].
23 avril, Turquie : réunion à Ankara de la Grande assemblée Nationale qui se déclare représentative de la nation et qui délègue ses pouvoirs à Mustafa Kemal[42].
24 avril : plus de 2 000 Bédouins armés, originaires du Hauran et de la région de Beisan, attaquent une unité militaire britannique à Zemah. Le soulèvement général, espéré par les nationalistes palestiniens réfugiés à Damas qui ont organisé le raid, échoue cependant[46].
19 mai : des manifestations chiites éclatent à Bagdad en collusion avec les sunnites à l’occasion du ramadan. Le 24 mai, un jeune homme nommé Isa Abd al-Qadir est arrêté pour avoir lu un poème nationaliste à la mosquée al-Jilani, considéré comme « dangereux pour l’ordre public » par l’administrateur colonial Arnold Wilson. À l’occasion d’une manifestation, 15 délégués sont désignés pour représenter la population auprès des autorités britanniques et demander la réunion d’un congrès irakien pour définir l’avenir du pays ; Arnold Wilson, qui les reçoit le 2 juin, rejette leurs demandes[51].
28 mai, campagne de Cilicie : le général Gouraud, commandant des Forces françaises du Levant, signe avec les Turcs un armistice provisoire avec effet à compter du 1er juin pour se retourner contre l’émir Fayçal qui l’attaque dans le Sud, et l’écraser (fin le 20 juin)[52].
2 juin : début d’une révolte tribale en Irak préparée par les notables chiites contre le gouvernement militaire britannique[53]. Chassés de la région du Moyen-Euphrate, les Britanniques n’en reprennent le contrôle qu’après plusieurs mois de combats, faisant plus de 8 000 morts du côté irakien. Le coût financier de la reprise en main militaire est considérable. Le mouvement insurrectionnel échoue en raison des divisions politiques. Les grands shaykhs rivaux du sud sont restés fidèles au Royaume-Uni, comme les nationalistes arabes d’origine irakienne chassés de Damas par les Français. Les Britanniques doivent créer un gouvernement autonome avec à sa tête le roi hachémite Fayçal.
7 juin : à la suite du rapport de la commission Milner, des négociations s’ouvrent à Londres entre le gouvernement britannique, le Wafd et les représentants du gouvernement égyptien[54]. Elles aboutissent le au mémorandum « Milner-Zaghlul »[55]. Londres propose un abandon du protectorat mais demande la reconnaissance des intérêts britanniques en Égypte. Saad Zaghlul veut obtenir davantage en faveur de l’indépendance, ce qui entraîne la rupture des pourparlers en octobre.
22 juin : offensive grecque contre les kémalistes en Turquie avec l’accord des Alliés ; les Grecs entrent à Bursa le 8 juillet[42].
30 juin : Sir Herbert Samuel, libéral de confession juive favorable au sionisme nommé haut-commissaire civil en Palestine, arrive à Jérusalem[56]. Il considère que la puissance publique ne doit pas intervenir pour financer le foyer national juif mais seulement permettre les conditions de son épanouissement. Il octroie ainsi des terres et des concessions industrielles aux sionistes et délivre des certificats d’émigration aux Juifs de Russie qui fuient la guerre civile. En août, il amnistie les personnalités arabes condamnées à la suite des émeutes d’avril.
14 juillet : le général Gouraud, haut-commissaire du Gouvernement français au Levant, adresse un ultimatum à l’émir Fayçal, exigeant qu’il démobilise l’armée syrienne et se soumette au mandat français sur la Syrie dans les 4 jours. L’émir accepte le 22 juillet, mais le télégramme arrive trop tard, alors que la population de Damas manifeste et pille l’arsenal[57].
24 juillet, Guerre franco-syrienne : l’armée française de Gouraud entre en Syrie, défait les troupes arabes à la bataille de Maysaloun, troupes sous le commandement du général Mariano Goybet, puis s’empare de Damas le lendemain, mettant fin à la tentative de Fayçal de créer une grande Syrie regroupant la Palestine et le Liban. Fayçal et les principaux nationalistes sont chassés de Syrie le 1er août[49]. Des soulèvements locaux contre les Français éclatent dans le nord du pays. La loi martiale est instaurée.
7 octobre, Palestine : première session de l’Assemblée représentative (Assefat Hanivcharim) à Jérusalem, reconnue par les Britanniques. Elle élit un Comité exécutif, le Conseil national (Vaad Leumi), chargé de la gestion interne de la communauté juive[63].
9 décembre : les partis socialistes juifs forment à Haïfa un syndicat confédéré, l’Histadrout qui devient rapidement le premier employeur de la population juive de Palestine[66].
13 décembre : ouverture à Haïfa du troisième Congrès palestinien présidé par Moussa Qazem al-Husseini ; les comités islamo-chrétiens réclament l’arrêt du sionisme et l’indépendance d’un État arabe de Palestine sous l’influence britannique. Les Palestiniens abandonnent toute idée d’unité arabe et de Grande Syrie. Création du Comité exécutif arabe palestinien[67].
13-17 mars : putsch de Kapp. Le général von Lüttwitz et Wolfgang Kapp tentent un putsch réactionnaire en Allemagne. Une grève générale fait échouer la tentative[68].
29 mars : crise de Pâques au Danemark (Påskekrisen(da))[72]. Devant la difficulté des gouvernements successifs à trouver une majorité à la suite de l’émiettement des partis, le roi Christian X renvoie le ministère Zahle et le remplace par un cabinet d’affaires dont tous les membres ont été choisis en dehors du Parlement. Il en résulte une grave tension politique. Les syndicats déclenchent une grève générale. Un nouveau cabinet neutre est désigné ensuite avec l’accord des partis et des élections générales suivent, puis une modification de la Constitution qui renforce les pouvoirs de la Chambre basse (Folketing).
9 septembre, Portugal : Acordo de Broonbach. Union des légitimistes (se réclamant du roi Miguel Ier) et des antirépublicains de l’Integralismo lusitano, qui prône un retour à un régime fort, respectueux de la religion et de l’autorité[75]. Le pays connait une période d’instabilité politique : 7 gouvernements sont constitués en 1920, 325 attentats à Lisbonne entre 1920 et 1925[76].
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