Initialement nommée Aintab[4] par les Arabes, ou Antep par les Turcs, elle fut renommée Gaziantep[5] (« Antep la victorieuse ») le en hommage à la résistance de ses habitants turcs face aux Alliés en 1920 et 1921[6].
Pôle industriel et économique dans une région en plein développement, elle compte une population estimée à plus de 1 889 466 habitants composée principalement de Turcs mais aussi de Kurdes et d'Arabes.
À l'issue de La Première guerre mondiale, les troupes françaises de l'Armée du Levant prennent le relais des britanniques et occupent la ville d'Antep. L'Armée du Levant désigne alors les forces armées françaises qui occupent une partie du Levant (Asie occidentale) lorsque la défaite de l'Empire ottoman, en 1918, conduit les puissances victorieuses à se partager de larges pans de son territoire. D’ à , les troupes françaises assiègent la ville dans le cadre du mandat français sur la Syrie pendant la Campagne de Cilicie. Au terme d'un siège de six mois marqué par les privations, la ville capitule le . La ville porte aussitôt le nom de Gaziantep (“gazi” désignant, en langue turque, un blessé de guerre). L’accord d'Angora d' conduit à l'évacuation des troupes françaises et à la disparition de la communauté arménienne locale, le .
Le a lieu à Gaziantep un attentat à la voiture piégée qui coûte la vie à neuf personnes et en blesse des dizaines d’autres.
Le , la ville est touchée par le tremblement de terre de magnitude 7,8 qui frappe le sud de la Turquie et le nord de la Syrie[7], suivi onze minutes plus tard d'une réplique de magnitude 6,7[8]. Le séisme fait de nombreuses victimes. Le château de Gaziantep, dont les premières constructions datent de 3 600 ans avant J.-C. sous l'ère hittite, a été sévèrement endommagé, en particulier son enceinte extérieure[9].
Gaziantep est l'un des principaux producteurs de tapis usinés dans le monde. En 2006 ont été exportés pour environ 700 millions de dollars de tapis faits à la machine. Il existe plus de cent installations organisées en zone industrielle pour l'industrie de la literie.
Tourisme
Gaziantep est la « destination asiatique d'excellence » sélectionnée pour la Turquie, à l'issue de la session de 2015 du concours européen pour l'excellence dans le domaine touristique, organisé dans le cadre du projet EDEN encourageant les modèles de développement d'un tourisme durable et qui récompense une destination par pays participant (le thème du concours cette année-là est : « Le tourisme et la gastronomie locale »)[10].
À Gaziantep se trouve également le 2e plus grand parc zoologique d'Asie, regroupant 300 espèces et 7 000 animaux différents.[réf. souhaitée]
La cuisine locale est essentiellement épicée ; on retrouve ainsi plusieurs types de kebabs (viande grillée), de keftas (boulette de viande) mais aussi de dolmas (légume farci). Le lahmacun, aussi appelé la pizza turque[14], de Gaziantep est également réputé tout comme son yuvarlama (boulette de boulgour saucée). En dessert, on retrouve notamment le fameux baklava (fines feuilles de pâte phyllo garnies) traditionnellement saupoudré de pistache[15]. Le , l'Union européenne accorde une indication géographique protégée pour la variété turque du baklava de Gaziantep aussi connue sous le nom de Antep Baklavası/Gaziantep Baklavası en turc[16].
Tumulus de Zincirli, de Geendikli, de Tilmen, de Kırışkal et de Sakçagözü (Sakçagöze)
Vestiges de villes de la première période de Doliché, de Kuzeyne, de Korus, de Belkıs et de Karkamış (Kargamış).
Le site de Doliché[19] est occupé par le village de Dülük à 9 km au nord du centre-ville de Gaziantep. Cette ville était connue pour le culte de Jupiter Dolichenus[20], une divinité syncrétique dont le culte s'est répandu jusqu'en Gaule : une statue de cette divinité a été découverte dans le port de Marseille au cours d'une opération de dragage du vieux port en 1653[21]. Cette statue se trouve actuellement dans un musée de Stuttgart.
Statues antiques de Yesemek, citadelles de Gaziantep, de Tilbaşar, de Rumkale, de Karacaören et de Ravanda
Mosquées d’Ömeriye, de Boyacı (Kadı Kemaleddin) Eyüpoğlu, d’Esenbek (İhsan Bey), d’Ali Nacar (Annacar), d’Ali Dola (Ala'üd Devle), de Tahtalı, de Ağa, de Handaliye, d’Alaybey, de Şeyh Fethullah, de Şirvani (Şerefeli İki), d’Akcurun, de Canbolat Bey, de Şeyh, de Şeyhler, de Hindioğlu et de Çalık
« Medrese » (ancienne école religieuse) de Ramazaniye (Ahmed Çelebi), caravansérails de Şeker Pacha, de Hışva, d’Emirali, de Millet, de Kürkçü et de la municipalité, marchés couverts de Zincirli et de Kemikli
Bains publics d’Eski, Pacha, de Şıh, de Pazar, de Naip, de Tabak, de Hoca, de Hasan Bey et de Tuğlu
Maison de Şeyh Abdullah Efendi
Ponts d’Ebbağhane, d’Aynülleben, de Yazıcık, Babilke et Murad IV
↑de Gazi, en turc « triomphateur, combattant de la foi », emprunté à l'arabe ḡāzinغازٍ, « envahisseur, conquérant ».
↑Le nom a été changé à la suite de la promulgation au journal officiel n°5 (7 mars 1337 [1921]) de la loi n°93 « Anteb kasabasının (Gazianteb) tesmiyesi hakkında kanun » adoptée le mardi 8 février 1337 [1921]: Texte de loi.
↑Voir : V. Tam Tinh Tran, Le culte des divinités orientales en Campanie en dehors de Pompéi, de Stabies et d'Herculanum, Brill, , 261 p. (ISBN978-900403433-4, présentation en ligne, lire en ligne), « Jupiter Dolichenus », p. 134.