25 novembre : création au Nigeria de l’United African Methodist Church, connus sous le nom de Eleja (poissonniers), en réaction à la polygamie[13].
Les autorités de la province du Cap vident les trains amenant les Noirs vers les mines, pour protéger le Rand d’une extension possible du typhus, provoquant un scandale. À la gare de Sterkstroom(en), hommes et femmes sont dénudés, douchés et tondus avec brutalité. Il y a des morts[14].
Hanoc Sindano de la Kitawala (ou Watchtower movement, influencé par les Témoins de Jéhovah), prêche contre les autorités coloniales en Rhodésie du Nord[15].
Au Mozambique, les Barue, groupe apparenté aux Shonas vivant au sud du Zambèze, sont soumis aux Portugais qui procèdent à des enrôlements massifs pour leurs troupes. Divisés par des querelles de successions, ils ne réagissent pas. Mbuya, la prêtresse du dieu suprême Mwari, les exhorte à la révolte. Un des prétendants, Nongwe-Nongwe, se dresse contre les Portugais[16].
5 février : le congrès de Querataro élabore une nouvelle constitution anticléricale et libérale comportant des mesures relatives au travail et à la protection sociale très radicales pour l’époque (entrée en vigueur le 1er mai)[19]. La Constitution prévoit également des réformes destinées à restreindre la possession des mines et des terres par les étrangers[20].
13 avril : le gouvernement du Mexique établit l’impôt sur la production de pétrole. Carranza s’oppose aux compagnies pétrolières étrangères en déclarant que le pétrole est une ressource naturelle mexicaine[25].
9-16 juillet : agitation sociale au Brésil. L’appel à la grève générale lancé à São Paulo le 12 juillet est entendu par près de 45 000 travailleurs, pour demander des hausses de salaires[27]. La grève s’étend à Rio de Janeiro et force le gouvernement à renforcer son appareil répressif.
26 octobre : le Brésil s’engage dans la Première Guerre mondiale aux côtés des alliés, après avoir subi des attaques de sous-marins allemands contre ses bateaux de commerce[24].
25 novembre : une nouvelle constitution est approuvée par plébiscite en Uruguay[30]. Instauration du suffrage universel et d’un nouveau pouvoir exécutif, inspiré du système exécutif collégial suisse (Colegiado). Ce système fonctionne jusqu’en 1933.
Décembre : des mesures coercitives portant sur l’assiduité aux cours déclenchent le début du mouvement de réforme du système universitaire à Córdoba en Argentine, à la fin de l’année[32],[29].
Asie
17 avril, Motihari, Inde : Gandhi lance le mouvement (satyagraha) du Champaran au Bihar, pour soutenir les planteurs d’indigo contre les industriels anglais (fin le 6 octobre) ; il est arrêté puis relâché[33]. Il aide des mouvements paysans et ouvriers à s’organiser, ce qui lui permet de se faire connaître comme leader.
10 mai : manifestation devant le Parlement chinois, exigeant que la guerre soit déclarée à l’Allemagne. Elle dégénère en émeute[34].
17 juillet : en Chine, Sun Yat-sen, de retour de son exil au Japon, arrive à Canton où il réunit 130 parlementaires. Il reçoit le soutien de la flotte de Shanghai qui rallie Canton le 21 juillet et forme un gouvernement provisoire militaire en septembre[34].
Offensive du général John Maxwellsur le Sinaï. Sa progression est lente car la résistance ottomane est forte et les infrastructures logistiques (chemin de fer) sont longues à construire. Le 11 juin, Maxwell est remplacé par le général Allenby, qui déclenche à l’automne une grande offensive sur la Palestine[46].
6 avril : devant l’avance britannique, Djemal Pacha, commandant de la IVe armée ottomane, fait évacuer la population civile de la région de Tel Aviv-Jaffa, à l’exception des agriculteurs[50]. Environ 9 000 colons Juifs se réfugient à Petah Tikva et en Galilée[51].
16 juin : création du Comité central syrien par les Syriens de Paris, qui revendiquent la création d’une Syrie autonome au sein de l’Empire ottoman[53].
Premiers succès de la révolte arabe au début de l’année. Ali et Abdallah maintiennent le blocus de Médine, tandis que Fayçal marche vers le nord et prend Aqaba en juin, ce qui lui permet d’être facilement ravitaillé par les alliés. Fayçal mène ensuite une guérilla contre la ligne du Hedjaz et les communications ottomanes, gênant le mouvement des troupes vers l’Égypte. Fayçal continue, obtient le soutien des tribus transjordaniennes puis syriennes, s’empare des petites bourgades à l’est de la mer Morte, puis remonte vers Damas, remettant en question les termes de l’accord Sykes-Picot.
11 décembre : Allenby fait une entrée officielle à Jérusalem et proclame la loi martiale. La Palestine, déjà frappée par les pénuries alimentaires résultant des prélèvements forcés effectués par l’armée ottomane, est en proie à une quasi-famine, aggravée par les invasions de sauterelles et la conscription des fellahin. Après la prise de Jérusalem, l’administration militaire britannique organise avec succès le ravitaillement de la population[59].
20 janvier : les armées austro-allemandes et bulgares contrôlent la majeure partie de la Roumanie. Leur avance est stoppée sur le Siret grâce à l’appui des troupes russes. Le haut commandement allemand en Roumanie donne l’ordre à ses troupes de se cantonner à la défensive[62].
3 février : rupture des relations diplomatiques entre les États-Unis et l’Allemagne[64], après l’annonce par celle-ci d’un élargissement de la guerre sous-marine et l’interception d’un message allemand incitant le Mexique à entrer en guerre contre les États-Unis.
5 mars, Suède : le cabinet Hammarskjöld, mis en échec devant les Chambres, remet sa démission au roi. Le pays connait des difficultés de ravitaillement. L’autoritarisme du roi suscite de vives critiques et l’on parle de réviser la Constitution. Des troubles éclatent à Stockholm. Prudent, le roi renvoie le 30 mars le cabinet Hjalmar Hammarskjöld et fait constituer un ministère de transition dirigé par Karl Staaff. La Suède connait une vague de troubles d’avril à juin, malgré un accord passé le 8 mai avec la Grande-Bretagne pour la fourniture de 90 000 tonnes de céréales[69].
5 avril : le roi Ferdinand Ier de Roumanie adresse aux soldats du front une proclamation dans laquelle il promet aux paysans des terres et une plus large participation à la vie publique[72]. Le 14 juin, une assemblée constituante convoquée par Bratianu à Iasi vote une réforme agraire prévoyant la mise à la disposition des paysans de deux millions d’hectares et une réforme électorale introduisant pour l’avenir le suffrage universel[73].
5 mai : nouvel échec de l’offensive de Nivelle au Chemin des Dames. Elle est abandonnée le 9 mai, après avoir couté la perte de 187 000 soldats français (tués, blessés et disparus) et de 168 000 Allemands environ[82].
30 mai : ouverture du parlement de Vienne pour la première fois depuis le début de la guerre. Déclaration de Mai présenté par Anton Korošec qui demande la réunification de tous les Slaves du sud de la monarchie en une unité autonome[87]. Les députés tchèques proposent la constitution d’un État confédéral dont la Bohême (agrandie de la Slovaquie) formerait la troisième composante avec l’Autriche et la Hongrie[88]. Le projet est rejeté par l’empereur Charles Ier d’Autriche, en raison de l’opposition des Magyars.
1er juin : manifeste demandant la légalisation des « juntes de défense » en Espagne. Face à la menace révolutionnaire, les militaires constituent des « juntes de défense » que le pouvoir civil affaibli doit légitimer. L’opposition (39 députés et 20 sénateurs réunis à Barcelone) réclame la tenue de Cortes constituantes le 5 juillet[89].
2 juillet : adoption d’un système de convois pour le trafic transatlantique. Il réduit les pertes navales des alliés causées par les sous-marins allemands[92].
2 août : le ministre hongrois de l’Instruction publique Albert Apponyi retire toute subventions aux écoles roumaines de Transylvanie[96]. Il poursuit une politique systématique de magyarisation des écoles, fait expulser ou arrêter des prêtres orthodoxes et impose un métropolitain docile.
8 août : fondation à Braga du Centre Catholique Portugais[99] (antirépublicain).
11 août, Royaume-Uni : le travailliste Henderson, convertit à l’idée d’une paix de compromis avec l’Allemagne, quitte le gouvernement[100].
13 août, Espagne : grève générale réprimée par le régime à Madrid et à Barcelone[101]. L’agitation sociale, partie de Valence, Bilbao et Saint-Jacques-de-Compostelle en juillet, s’étend à l’ensemble du pays. Début du « Triennat bolchevique » (fin en 1920). Émeutes collectivistes en Andalousie, grèves insurrectionnelles, terrorisme en Catalogne, réprimé dans le sang par le gouverneur Martínez Amido (1921)[102].
19 août-12 septembre : succès de l’offensive italienne des troupes du général Capello et du duc d’Aoste sur le plateau de Bainsizza[83]. Les combats font 200 000 morts en deux mois durant l’été. Les mutineries et les désertions se multiplient tandis que l’arrière pays se révolte.
1er-16 septembre[105] : élections en Suède. La coalition de gauche (libérale et socialiste) l’emporte. Le roi accepte la constitution d’un gouvernement dirigé par un libéral, Edén, comprenant plusieurs socialistes, dont Hjalmar Branting (début du régime parlementaire)[69].
24 octobre - 9 novembre : offensive autrichienne surprise victorieuse en Italie. L’armée impériale franchit le Tagliamento, atteint la Piave et fait 300 000 prisonniers. Lors de la bataille de Caporetto dans la vallée de l’Isonzo, les Italiens sont sévèrement battus par les Autrichiens[90]. Le front est enfoncé sur 50 km et les pertes sont considérables. Luigi Cadorna est remplacé au haut commandement par le général Diaz. L’armée tient le Piave, aidée par des divisions franco-britanniques.
30 octobre : l’assemblée des parlementaires espagnols se réunit à Madrid ; elle réclame la limitation du pouvoir royal et la création d’un Sénat reflétant les institutions autonomiques[89].
29 novembre : révision de la Constitution aux Pays-Bas[121] ; suffrage universel masculin, représentation proportionnelle, règlement de la guerre scolaire. Réformes sociales : journée de huit heures, assurance vieillesse. Verzuiling (1917-1940), cloisonnement des « diverses conceptions religieuses, philosophique ou politique et les groupes correspondants, solidement organisés avec l’aide de l’état »[122].
5-8 décembre : coup d’État de Sidónio Pais au Portugal. Début de la « République nouvelle »[123]. Exil du président Bernardino Machado. Le parti germanophile, représenté par la droite monarchiste, triomphe. Le corps expéditionnaire en France est abandonné par le gouvernement. Sidónio Pais se fait élire président de la république au suffrage universel direct en 1918. Violente répression des opposants au régime (emprisonnements, exils). Les congrégations sont rétablies.
5 mars ( du calendrier julien) : la mise en place de cartes de rationnement à Moscou et à Petrograd et le licenciement de milliers d’ouvriers de l’usine d’armement Poutilov entraîne des mouvements de grèves dans la capitale à l’appel des mencheviks et des bolcheviks[128].
9-11 mars : insurrection à Petrograd : les soldats fraternisent avec les ouvriers. Des centaines d’arrestations sont effectuées dans la nuit du 10 mars[128].
15 mars : abdication du tsar Nicolas II de Russie à Pskov. Le pouvoir passe aux mains d’un gouvernement provisoire à tendance libérale constitué par des membres influents de la Douma et présidé par le prince Lvov. Son autorité est limitée à Petrograd par le soviet (conseil) des députés, des ouvriers et soldats, ce qui crée une situation de double pouvoir[128].
27 mars ( du calendrier julien) : le soviet de Petrograd lance un appel à la paix et aux négociations avec « les ouvriers des pays ennemis »[8].
17 avril : retour en Russie de Lénine[90] ; il énonce ses « thèses d’avril »[128]. Il affirme que l’Europe entière est à la veille d’une révolution socialiste et que les marxistes doivent renverser le gouvernement provisoire. Il présente son programme aux membres bolcheviques du Congrès panrusse des Soviets : armement du peuple, confiscation et nationalisation des domaines fonciers, création d’une internationale révolutionnaire et instauration d’une république des soviets de députés ouvriers et paysans.
9 septembre ( du calendrier julien) : le général Kornilov, commandant en chef, tente un coup d’État. Il marche sur la capitale mais ses troupes l’abandonnent. Plusieurs généraux sont destitués et arrêtés à la suite de ce qui est appelé « l’affaire Kornilov »[128].
6 - 7 novembre (nuit du 24 au selon le calendrier julien) : début de la révolution d’Octobre[90]. Insurrection organisée par Trotsky : au Congrès panrusse des Soviets, proclamation du transfert de pouvoir dans toute la Russie aux soviets des délégués ouvriers et paysans. Le Palais d’Hiver tombe aux mains des insurgés pendant la nuit.
8 novembre : le Congrès panrusse des Soviets adopte les décrets sur la terre aux paysans et sur la paix sans annexion ni indemnités. Création du gouvernement bolchevique, le Conseil des commissaires du peuple. Lénine devient président du Sovnarkom tandis que les Affaires étrangères sont confiées à Trotsky[143].
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