En 2021, il revient sur sa décision de ne se porter candidat à aucun processus de désignation interne pour l'élection présidentielle de 2022 et annonce sa participation au congrès des Républicains. Après avoir repris sa carte à LR, il arrive en quatrième position du congrès avec 22,4 % des suffrages exprimés, et appelle à voter pour Valérie Pécresse au second tour.
Situation personnelle
Naissance et famille
Xavier René Louis Bertrand naît le à Châlons-sur-Marne. Il est le fils de Jean-Pierre Bertrand, cadre bancaire, et de Madeleine Bedin, employée de banque[2].
Xavier Bertrand épouse en premières noces Isabelle Dubois, avec qui il a une fille, Caroline[3]. Après son divorce, il épouse Emmanuelle Gontier, conseillère en ressources humaines, le , dont il a des jumeaux, Malo et Ambre[2],[4].
Il divorce à nouveau en 2014 puis s'installe avec Vanessa Williot, alors conseillère municipale d'opposition à Saint-Amand-les-Eaux[5]. Il épouse Vanessa Williot, le , et le couple a deux enfants, Lucas (né en 2018) et Maïa (née en 2023)[6],[7].
Entre 2004 et 2012, durant ses engagements dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin et de François Fillon, il dit s'être retiré en partie de la franc-maçonnerie, n'y participant qu'à deux reprises, en tant que conférencier[11]. En 2012, après 17 années, il démissionne du GODF[8],[12].
En 1995, il devient adjoint au maire de Saint-Quentin, chargé de la redynamisation. Il est reconduit dans ses fonctions en 2001, avec la délégation de l'animation et du développement de la ville[17]. Il est ainsi l'un des créateurs de la plage de Saint-Quentin, événement similaire, mais antérieur, à Paris Plages[18].
En mars 2006, contre l'avis de la Haute Autorité de santé, il décide de maintenir le remboursement du Mediator par la Sécurité sociale. La haute autorité de santé avait conclu que le Mediator du laboratoire Servier ne présentait « aucun intérêt de santé publique ». Parallèlement, Le Canard enchaîné révèle que plusieurs de ses conseillers au ministère étaient rémunérés par les laboratoires Servier, fabricant du Mediator. Les deux conseillers, les professeurs Gérard Bréart et Françoise Forette, élus UMP, percevaient une rémunération pour publier des études pour le compte des laboratoires. Cette affaire arrive dans un contexte de proximité de Nicolas Sarkozy avec Jacques Servier, qui est lui même membre du Premier Cercle de donateurs de l'UMP. Xavier Bertrand est alors soupçonné par plusieurs médias de conflit d’intérêts, de négligence et d'incompétence[25],[26],[27]. Plus tard, questionné sur France Inter sur l'affaire du Mediator, il refuse fermement d'aborder les questions de conflits d'intérêts entre l'Afssaps et le laboratoire Servier et renvoi ses interlocuteurs au rapport d'enquête sur le médicament[28].
Xavier Bertrand apporte son soutien à Nicolas Sarkozy en vue de l'élection présidentielle de 2007. Le , il est nommé porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy. Dominique de Villepin l’appelle alors à rester au gouvernement, mais Xavier Bertrand démissionne le pour se consacrer pleinement à la campagne[réf. nécessaire].
Lorsque Patrick Devedjian entre au gouvernement, il est nommé secrétaire général par intérim de l'UMP, le . Il quitte le gouvernement Fillon lors du remaniement du , prend la tête effective de l'UMP le suivant[29], puis retrouve son siège à l'Assemblée nationale, étant le premier à bénéficier d'une loi votée en qui permet aux membres de gouvernement sortants de retrouver leur siège de parlementaire sans passer par une élection partielle[30].
Le , à l'occasion d'une visite en Chine, Xavier Bertrand signe un mémorandum entre l'UMP et le Parti communiste chinois (PCC). Cet accord, suscite une controverse au sein de l'UMP, certains élus estimant que le PCC n'est pas un parti démocratique mais totalitaire[31]. Xavier Bertrand est élu maire de Saint-Quentin (Aisne) le .
Lors de la formation du gouvernement Fillon III, le , il devient ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, et démissionne du secrétariat général de l'UMP trois jours plus tard[32]. Il doit notamment faire face à la polémique sur le Mediator, un médicament controversé[33]. C'est lui qui choisit Aquilino Morelle comme inspecteur Igas pour rédiger le rapport concernant l'affaire du Mediator. Ce dernier est un « vieil ami de Didier Tabuteau », directeur général de l'Agence du médicament (actuelle Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) de 1993 jusqu'en 1997. Le rapport Igas qui servira de base à l’information judiciaire exonère les autorités sanitaires comme les politiques de toute responsabilité[34]. Xavier Bertrand affirme avoir pris connaissance de sa dangerosité en [35]. Il propose une nouvelle hausse du numerus clausus dans l'admission aux études de santé[24].
Le livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet fait état de liens très étroits entre le fondateur d'Orpea Jean-Claude Marian et Xavier Bertrand. Ce dernier, profitant de son influence d'homme politique puis de ministre de la Santé, aurait notamment facilité la création et le financement de nombreux établissements Orpea[37].
En mai 2012, lors du procès Mediator, certains représentants des services de l’état, admettent « une part de responsabilité ». L'avocat du laboratoire accuse Xavier Bertrand de s’exonérer de sa propre responsabilité, déclarant notamment qu'il avait refusé le fonds d’indemnisation des victimes proposé par Servier[38],[39].
En , il affirme avoir réuni les parrainages nécessaires pour se présenter comme candidat à l'élection du président de l'UMP[43] mais ne se présente finalement pas.
Président du conseil régional des Hauts-de-France
Xavier Bertrand se présente comme tête de liste de l’UMP aux élections régionales de 2015 en région Nord-Pas-de-Calais. Arrivé second au premier tour du scrutin avec 25 % des voix, loin derrière Marine Le Pen et ses 40,6 %[44], il bénéficie au second tour du retrait de la liste menée par le Parti socialiste, qui appelle à faire barrage au Front national. Il arrive ainsi en tête du second tour avec 57,8 % des voix, en partie grâce au bon report de voix des électeurs de gauche.
Il quitte alors son mandat de maire, comme la loi l'y oblige, pour rester conseiller municipal et président de l'agglomération de Saint-Quentin[45]. Il annonce également qu'il abandonne son mandat de député dès le , alors que la loi sur le cumul des mandats de 2014 lui laissait la possibilité d'attendre (ce qui donne lieu à une législative partielle). Pour compenser ses pertes de revenus, il fait augmenter ses indemnités par l'agglomération de Saint-Quentin[46]. Au conseil régional, il fait baisser de 5 % les indemnités des élus[47]. En 2016, il s'attire des critiques pour avoir fait augmenter de 4 000 euros son indemnité de conseiller municipal, venant s'ajouter à son indemnité de président de région[48].
Proche des chasseurs, et notamment du parti Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), il confie la charge de la politique environnementale de la région à des représentants des fédérations de chasse, tandis que les subventions régionales qui leur sont versées augmentent fortement. Ses rapports sont plus difficiles avec les écologistes ; les associations environnementales voient, en 2017, leurs subventions réduites ou supprimées[49].
En , Mediapart indique qu’il a financé des repas politiques avec des fonds régionaux, pour plus de 7 000 euros[50].
Dès 2013, il annonce sa volonté de prendre part à la primaire française de la droite et du centre de 2016[53], avant d'y renoncer après les élections régionales de 2015[54]. Il ne soutient publiquement aucun candidat avant le premier tour de la primaire mais vote en faveur de François Fillon, qui obtient l'investiture de son parti pour l'élection présidentielle de 2017[55]. Dans le cadre de l'affaire Fillon, il réfléchit, avec Valérie Pécresse et Christian Estrosi, à une sortie de crise visant à faire remplacer François Fillon[56]. Ce dernier refusant de renoncer à sa candidature, Xavier Bertrand continue à le soutenir et à le conseiller.
En , il est annoncé que Xavier Bertrand ne paie plus ses cotisations aux Républicains depuis l'élection présidentielle en raison de l'absence de consignes de vote claires de son parti en faveur d'Emmanuel Macron contre Marine Le Pen[57]. Il annonce son départ de LR le , au lendemain de l'élection à la présidence du mouvement de Laurent Wauquiez, tenant d’une ligne plus à droite que la sienne[58].
Xavier Bertrand ne se représente pas en 2020 à la présidence de l'agglomération du Saint-Quentinois, privilégiant la région Hauts-de-France[59]. Il devient dans le même temps actionnaire du Saint-Quentin Basket-Ball[60].
En , Xavier Bertrand annonce qu'il se « prépare » à l'élection présidentielle de 2022. Il exclut de se soumettre à une primaire de la droite, estimant que sa primaire « sera le scrutin régional des Hauts-de-France »[61].
Figurent dans son premier cercle Matthias Baccino, Jean-Paul Mulot et Jean Spiri, responsables du club de réflexion La Manufacture, Michel Bettan, vice-président exécutif de Havas, considéré comme son « bras droit », sa conseillère en communication Mélanie Blond, le député Julien Dive et le sénateur Jean-François Rapin[62]. Le filloniste Vincent Chriqui est chargé de coordonner l’ensemble des groupes de travail en perspective du scrutin présidentiel[63]. S'il s'inscrit dans l'opposition au gouvernement Jean Castex, Xavier Bertrand a longtemps été l'un des proches du Premier ministre et il est ami avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin[64],[65].
Après ce scrutin, il maintient son refus de participer à une primaire de la droite[67],[68]. Il apparaît dès lors de plus en plus isolé et ne parvient pas à s'imposer comme le candidat naturel de la droite, plafonnant à 15-16 % d’intentions de vote au premier tour de la présidentielle, un score quasiment identique à ceux de Valérie Pécresse et Michel Barnier, prêts à participer à une primaire LR[69]. En , il accepte finalement de participer au congrès des Républicains (« primaire fermée ») visant à désigner le candidat pour 2022[70]. Dans la foulée de Valérie Pécresse, il annonce également son intention de réadhérer à LR[71].
Après avoir refusé le soutien de Renaud Muselier, Xavier Bertrand s'engage à faire campagne, dès le , aux côtés des autres candidats à l'investiture LR, dont « son ami Éric Ciotti »[72], plus radical. Il indique également qu’en cas de défaite il quitterait la scène politique nationale[73].
Le , il arrive en quatrième position au premier tour du congrès, obtenant 22,36 % des suffrages exprimés, et il est donc éliminé. Dans la foulée, il appelle à voter pour Valérie Pécresse et annonce se recentrer sur la région qu'il préside[74],[75], tout en participant à la campagne de Valérie Pécresse.
Création de son propre parti politique
Après la défaite de Valérie Pécresse au premier tour de l'élection présidentielle, il annonce en juillet 2022 la création de « Nous France », parti associé à LR, dans le prolongement de La Manufacture[76]. Le nouveau parti, dont les statuts avaient été déposés dès la fin 2021, est officiellement lancé en octobre 2022, alors que Xavier Bertrand entend s’imposer face à Laurent Wauquiez à droite dans la perspective de l’élection présidentielle de 2027[77].
Son nom est régulièrement cité dans l'entourage d'Emmanuel Macron pour devenir Premier ministre après les élections législatives de 2024[84]. Il n'a pas formellement fait acte de candidature, mais selon son entourage, il se tient prêt à succéder à Gabriel Attal. Il reçoit le soutien de ministres comme Gérald Darmanin[85].
Prises de position
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En vue de l’élection présidentielle de 2022, il défend des positions économiques libérales[91]. D'après le magazine Marianne, il entend se positionner sur la droite d’Emmanuel Macron. Il souhaite en particulier diminuer de moitié les impôts de production, estimant que les mesures entreprises en ce sens par le gouvernement sont insuffisantes. Ce projet, qui représenterait un préjudice de 33 milliards d'euros pour l’État, serait compensé « notamment par des efforts sur la dépense publique » ; il prévoit un report de deux ans de l'âge de départ à la retraite et une réforme du système d'assurance chômage qui se traduirait par un durcissement des conditions d'indemnisation des chômeurs[91].
Il affiche une position ferme en matière de sécurité, prônant l'abaissement de la majorité pénale à 15 ans, la restauration des peines planchers et le passage de la période de sûreté à 50 ans en matière de terrorisme[92].
Front républicain et soutien aux candidats communistes
Xavier Bertrand défend le « ni-ni » (ni Parti socialiste ni Front national) lors des élections cantonales de 2011, appelant, comme les autres dirigeants de l'UMP, à « voter blanc » en cas de duel PS-FN[93]. En 2015, il bénéficie d'un front républicain lors des élections régionales - la liste de gauche s'étant retiré pour empêcher la victoire de Marine Le Pen au Conseil régional des Hauts-de-France[94]. Lors du second tour des élections départementales de 2021, Xavier Bertrand apporte son soutien aux candidats communistes opposés aux candidats du RN[93].
2018 : il reçoit le Prix de la personnalité politique de l'année 2018 décerné par Le Trombinoscope[107],[108].
Prix satirique
Il reçoit, en décembre 2023, le Prix de l'auto-dérision en politique décerné par le Press Club de France, pour avoir déclaré : « Le gouvernement de Mme Borne est aussi expert en justice que moi en régime amincissant »[109],[110].
↑Ségolène Gros de Larquier, « Un accord entre l'UMP et le PC chinois met en colère les députés de la majorité », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Présidentielle 2022 : Xavier Bertrand confirme qu’il ne sera « pas candidat à une primaire » de la droite », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Xavier Bertrand refuse le soutien de Renaud Muselier après ses attaques contre Eric Ciotti et David Lisnard », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Xavier Bertrand veut lancer un nouveau parti, Nous France », Le Monde.fr, (lire en ligne).
↑Maëlane Loaëc, Salomé Vincendon, Mathilde Durand, Eloïse Bartoli et Léo Aguesse, « Législatives : Xavier Bertrand demande l'exclusion d'Éric Ciotti des Républicains après sa «trahison» avec le RN », Le Parisien, (lire en ligne).