Cette page regroupe l'ensemble des maladies constitutionnelles de l'os. Les maladies constitutionnelles de l'os sont les maladies osseuses présentes dès le début de la vie embryonnaire. Elles sont donc toutes en rapport avec des anomalies du fonctionnement des gènes impliqués dans la formation de l'os, que ce soit dans des composants spécifiques de l'os ou dans des composants communs à d'autres tissus de l'organisme.
Les maladies constitutionnelles de l'os se divisent en ostéochondrodysplasies et en dysostoses.
Certaines de ces maladies ne se manifesteront que très tardivement au cours de la vie ; d'autres entraîneront le décès dès les premiers jours de la vie.
Affections génétiques des os : remarques d'ordre pratique préalables
Nombre d’affections dites génétiques comportent une atteinte des os et du squelette.
Ce nombre va croissant et les distinctions entre dysplasies, maladies métaboliques de l'os, dysostose et syndrome malformatif s’estompent.
Dans un but de classification, les critères pathogéniques et moléculaires s’intègrent aux critères morphologiques, mais ces affections sont encore reconnues et décrites grâce aux signes cliniques et aux aspects radiologiques.
Les preuves moléculaires, non seulement conduisent à confirmer les entités individuelles et à la constitution de nouveaux regroupements, mais aussi ces preuves moléculaires permettent de décrire des entités proches mais distinctes et révèlent une hétérogénéité des mécanismes moléculaires à ce jour inattendue.
Ainsi, les preuves moléculaires ne simplifient pas nécessairement le travail nosologique et n'accroissent pas seulement le nombre des entités. Il faut en attendre une complexité croissante.
De fait, c’est bien la mise à jour et la revue des entités classiques[1] associant atteinte du squelette et anomalies génétiques sous la forme d’une nosologie renouvelée[2] qui peut contribuer à une assistance diagnostique pratique et favoriser la description de nouvelles entités.
Cette nosologie mise à jour stimule, enfin, tout en la canalisant, la recherche en biologie du squelette et en affections génétiques.
Ostéochondrodysplasies létales
Les ostéochondrodysplasies létales sont :
Diagnostic anténatal des ostéochondrodysplasies
Examen échographique
Toutes les ostéochondrodysplasies ne sont pas dépistables par l'échographie de dépistage de deuxième trimestre. Car toutes ne se manifestent pas au cours de la vie fœtale. Seule une soixantaine ont des traductions échographiques précoces.
Il est souhaitable que les couples ayant la notion de maladie grave ou handicapante dans leur famille, bénéficient d'une consultation de génétique afin de connaître le risque de transmettre cette maladie et des possibilités de diagnostic par recherche de l'anomalie génétique par prélèvement de trophoblaste, amniocentèse ou ponction de sang fœtal.
Voici une liste d'études à effectuer chez un fœtus suspect d'être atteint d'une ostéochondrodysplasie :
- mesurer tous les os longs ;
- classifier le raccourcissement des membres :
- rhizomélie (atteignant les racines des membres soit le bras et la cuisse),
- mésomélie (atteignent le milieu des membres soit une partie du bras et de l'avant-bras ou une partie de la cuisse et de la jambe),
- acromélie (atteignant les extrémités des membres soit la jambe et l'avant bras),
- micromélie (atteignant tout le membre) ;
- caractérisation qualitative des os :
- raccourcissement,
- déminéralisation,
- fracture,
- évasement des métaphyses,
- courbure des os ;
- mesurer le thorax ;
- évaluation des pieds et des mains :
- évaluer le crâne :
- dimension,
- front proéminent,
- crâne en trèfle,
- hypertélorisme,
- hypotélorisme ;
- division de la face ;
- évaluer la colonne vertébrale :
- vertèbre aplatie,
- déminéralisition,
- hémi vertèbre,
- division coronale,
- désorganisation vertébrale ;
- évaluer les organes internes ;
- échocardiographie ;
- évaluer les mouvements fœtaux ;
- évaluer la quantité de liquide amniotique.
Liste des maladies
La nomenclature utilisée est celle de 2001, la dernière en date. Cette liste est sous forme de tableaux. Chaque tableau définit un sous-groupe de maladies constitutionnelles.
Organisation de l'information :
- nom de la pathologie ;
- mode de transmission :
- référence O.M.I.M ;
- numéro du chromosome impliqué et locus du gène impliqué ;
- nom du gène impliqué ;
- nom de la protéine déficitaire codée par le gène.
Ostéochondrodysplasies
Les ostéochondrodysplasies constituent un groupe varié d’affections dans lesquelles la structure de l’os est par essence anormale, avec pour effet immédiat une perturbation de la croissance des sujets atteints.
Tronc et membres sont de dimensions anormales avec volontiers petite taille disproportionnée, définie comme une taille au-dessous du troisième percentile pour l’âge chronologique du sujet.
Certaines de ces dysplasies sont transmises génétiquement, d’autres surviennent de manière sporadique.
Le diagnostic de ces dysplasies osseuses peut être porté dans la majorité des cas par la clinique.
La petite taille, si présente est notée et les proportions du corps, tronc et membres aident au diagnostic.
Un accourcissement du membre prédominant au segment proximal (humérus, fémur) est dit, nous l’avions déjà vu en écho, rhizomélique, au segment moyen, mésomélique et à l’extrémité acromélique…
La région sur l’os même, la plus perturbée par la dysplasie contribue aussi à établir le diagnostic.
À titre d’exemple, la dysplasie épiphysaire multiple (DEM) touche les épiphyses, tandis que la métaphyse est surtout concernée dans les diverses formes de chondrodysplasie métaphysaire.
La présence ou non d’atteinte de la colonne vertébrale est aussi utile pour poser un diagnostic.
D’autres antécédents médicaux, tels que puberté précoce dans la dysplasie fibreuse, peuvent aider au diagnostic.
En outre, l’identification d’une dysplasie précise peut conduire au diagnostic et donc au traitement de problèmes médicaux associés.
À titre d’exemple, les sujets atteints de syndrome ongle-rotule sont menacés d’insuffisance rénale, à début volontiers insidieux et volontiers méconnu en l’absence du dépistage adéquat mis en œuvre en raison de l’association connue avec le syndrome (Guidera KJ, Satterwhite Y, Ogden JA et al., 1991).
La collaboration avec le généticien aide au diagnostic dans les cas difficiles.
Achondroplasies
Spondylodysplasie sévère
Dysplasies métatropiques
Syndromes côtes courtes (avec ou sans polydactylie)
Atelosteogenesis-Omodysplasie
Dysplasies diastrophiques
Dysplasies dyssegmentaires
Collagénopathies type II
Collagénopathies type XI
Autres dysplasies spondyloépiphysaires
Dysplasies épiphysaires multiples & Pseudochondroplasies
Chondrodysplasies ponctuées
Dysplasies métaphysaires
Dysplasies spondylométaphysaires
Brachyolmia spondylodysplasias
Dysplasies mésoméliques
Dysplasies acroméliques
Dysplasies acromésoméliques
Dysplasies avec predominant membranous bone involvement
Dysplasies avec os courbes
Dysplasies avec dislocations osseuses
Groupes des dysostoses multiples
Ostéochondrodysplasies avec hypotrophie et os graciles
Ostéochondrodysplasies avec diminution de la densité osseuse
Dysplasies par défaut de minéralisation
Dysplasies avec augmentation de la densité osseuse avec participation diaphysaire
Dysplasies avec augmentation de la densité osseuse avec participation métaphysaire
Dysplasies cranio-digitale
Dysplasies ostéosclérotique néo natale sévère
Dysplasies par désorganisation cartilagineuse et conjonctive du squelette
Ostéolyses
Pieds et mains
Phalanges distales
Métaphysaires et épiphysaires
Dysplasies patellaires
Dysostoses
Anomalies prédominantes du crâne et de la face
Anomalies prédominantes de l'axe squelettique
Anomalies prédominantes des extrémités
Autres maladies non ordonnées
Sources
- International Nosology and Classification of Constitutional Disorders of Bone (2001) American Journal of Medical Genetics 113:65–77 (2002)
Articles connexes