Gouvernement BarnierGouvernement Barnier
Le Premier ministre, Michel Barnier, en 2024.
Le gouvernement Barnier est le gouvernement de la République française du au , le quarante-cinquième de la Ve République et le sixième sous la présidence d'Emmanuel Macron. Sa composition a été annoncée le , seize jours après la nomination du Premier ministre Michel Barnier, lui-même nommé le , presque trois mois après l'annonce de la démission de Gabriel Attal : c'est la période la plus longue entre la démission d'un gouvernement et la nomination du suivant depuis la Seconde Guerre mondiale. Le , deux motions de censure sont déposées par le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national à la suite du recours à l'article 49, alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale. À l'issue de l'adoption de la première censure par les députés en séance publique le , Michel Barnier est contraint de démissionner et le gouvernement est chargé des affaires courantes entre le 5 et le 13 décembre, sans être gouvernement de plein droit, du fait de la censure. Il s'agit de la seconde fois qu'un gouvernement de la Ve République est censuré, après le premier gouvernement Pompidou en 1962, et, avec 99 jours, du deuxième plus éphémère hors période de transition électorale, derrière le troisième gouvernement Messmer (89 jours). Il succède au gouvernement Attal et cède le pouvoir au gouvernement de François Bayrou, nommé huit jours après la motion de censure. FormationContexteAprès la dissolution de la XVIe législature par Emmanuel Macron le , à la suite de la victoire du Rassemblement national (RN) aux élections européennes, des élections législatives anticipées se sont déroulées les et . Alors que le Rassemblement national (RN) est dans les premières estimations pressenti pour obtenir une majorité relative, il est placé en troisième position derrière le Nouveau Front populaire (NFP), arrivé en première position, et Ensemble pour la République, arrivé en deuxième position dans un contexte de Front républicain. Gabriel Attal présente sa démission à Emmanuel Macron, qui l'accepte le . La veille de l'ouverture des Jeux olympiques, le NFP s'accorde pour proposer au chef de l'État le nom de Lucie Castets pour Matignon. En réaction, arguant que « personne n'a emporté [les élections] », Emmanuel Macron annonce la tenue de consultations en vue de former un gouvernement[1]. Le , à l'issue des Jeux olympiques, Emmanuel Macron convie les chefs de partis et présidents de groupes parlementaires des deux chambres à l'Élysée le pour tenter de trouver une issue à ce blocage de fait[2]. Après que le chef de l'État a reçu les chefs de partis et les présidents de groupes parlementaires, les services de l'Élysée font savoir par communiqué de presse du que Lucie Castets ne serait pas nommée à Matignon[3]. Le , Emmanuel Macron reçoit Bernard Cazeneuve (ex-PS ; Premier ministre sous François Hollande) et Xavier Bertrand (LR ; président de la région Hauts-de-France), alors pressentis pour le poste de Premier ministre[4]. Le nom de Thierry Beaudet est également évoqué le même jour. Face au risque de motion de censure, la candidature de Michel Barnier, déjà évoquée début juillet[5],[6], est de nouveau envisagée le 4 septembre[7]. Le 5 septembre, soit quasiment deux mois jour pour jour après le second tour des élections législatives, Emmanuel Macron nomme celui-ci à la tête du gouvernement[8],[9],[10],[11]. Alors que le NFP a annoncé censurer tout gouvernement qui n'est pas issu de ses rangs, le RN annonce attendre la déclaration de politique générale du nouveau gouvernement avant de se décider à censurer ou non[12],[13]. Formation du gouvernementLe , Michel Barnier reçoit les chefs de file des Républicains, respectivement Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine, Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, ainsi qu'Édouard Philippe, ancien Premier ministre et président d'Horizons[14], Gérard Larcher, président du Sénat[15], ainsi que Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République, et ancien Premier ministre, en vue de l'entrée de ces partis au gouvernement[16]. Le 8 septembre, Michel Barnier reçoit Édouard Philippe, président du parti Horizons et ancien Premier ministre, et François Bayrou, président du parti Modem[17]. Le , Michel Barnier reçoit les représentants du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires[18]. La possibilité du maintien de ministres du gouvernement Gabriel Attal est évoquée, notamment dans les cas de Catherine Vautrin, Rachida Dati, Gérald Darmanin et de Sébastien Lecornu, ce dernier serait « assuré de rester »[19]. Bruno Retailleau est aussi envisagé comme ministre régalien[20]. Le , après le rejet d'une première liste de ministres par le président Macron et à la suite d'un accord entre le bloc macroniste et les Républicains, Michel Barnier soumet une liste de trente-huit ministres au président de la République[21]. Le gouvernement est ensuite annoncé le par Alexis Kohler, secrétaire général de l'Élysée[22]. Il est considéré, avant même sa formation, comme « le gouvernement le plus à droite de toute l'histoire de la Ve République » par la députée socialiste Céline Hervieu[23]. Après sa formation, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, rejoint son point de vue[24]. D'autres se montrent plus tempérés, à l'instar de l'eurodéputé socialiste Pierre Jouvet et du politologue Alain Duhamel, qui se contentent d'évoquer le « gouvernement le plus à droite depuis François Fillon »[25],[26]. Plusieurs de ses ministres ont milité contre le mariage homosexuel[27] ou étaient opposés à la constitutionnalisation de l'IVG. De plus, il s'agit du premier gouvernement de la cinquième république à recevoir le Rassemblement national pour discuter du budget[28]. La coalition gouvernementale, entre deux forces parlementaires — le bloc macroniste et Les Républicains — jusqu'alors adversaires déclarés, est désignée par Michel Barnier comme un « socle commun »[29] représentant la majorité « la moins relative » à l'Assemblée nationale. L'expression de « socle commun » est depuis fréquemment utilisée dans les médias et dans le monde politique pour désigner la base parlementaire du gouvernement Barnier et l'alliance entre le bloc macroniste et la droite conservatrice, y compris pour remettre en cause la solidité de cette coalition[30],[31]. Déclaration de politique généraleLe Premier ministre prononce sa déclaration de politique générale le [32] à 15 h[33]. Le gouvernement ne sollicite la confiance ni de l'Assemblée nationale, ni du Sénat[34]. Le , les députés de gauche déposent une motion de censure en raison de la non nomination de Lucie Castets au poste de Premier ministre. Elle n'est pas adoptée. Composition initialePremier ministre
MinistresMinistres auprès du Premier ministre
Ministres déléguésSecrétaires d'ÉtatÉvolution de la compositionAjustement du 27 septembre 2024Après de nombreuses critiques sur la non-présence d'un ministre chargé des personnes handicapées, le portefeuille des Personnes en situation de handicap est attribué à Charlotte Parmentier-Lecocq, jusqu'alors députée du parti Horizons, qui devient ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités, de l'Autonomie et de l'Égalité entre les Femmes et les Hommes. En parallèle, Jean-Louis Thiériot, jusqu'alors député des Républicains, est nommé ministre délégué auprès du ministre des Armées et des Anciens combattants. Censure et démissionLe , après plusieurs semaines de débats, Michel Barnier engage la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de finance de la sécurité sociale pour 2025 en vertu de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution. Dans la foulée, deux motions de censure sont déposées, par les groupes du Nouveau Front populaire d'une part et les groupes Rassemblement national et UDR de l'autre. Marine Le Pen annonçant que les députés du groupe RN voteront les deux motions de censure. Deux jours plus tard, le , la première étant adoptée à une large majorité, la seconde n'est pas mise au vote[37]. Le , en application de l'article 50 de la Constitution, Michel Barnier présente la démission de son gouvernement au président de la République, qui en prend acte[38]. Il assurera, avec les membres du gouvernement, le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination d’un nouveau gouvernement[38]. Le gouvernement de Michel Barnier est le second à être censuré sous la Cinquième République et le premier à l'être sur le fondement l'article 49.3[a]. Le , Emmanuel Macron nomme François Bayrou pour lui succéder[39]. Avec une durée de 99 jours, c'est le huitième gouvernement le plus éphémère de la Cinquième République, et le deuxième hors période de transition électorale, après le troisième gouvernement Messmer (89 jours). Galerie du gouvernement au moment de la démissionPremier ministre
MinistresMinistres auprès du Premier ministre
Ministres déléguésSecrétaires d'ÉtatReprésentativitéParitéLe gouvernement compte vingt femmes et vingt hommes, donc la parité numérique est respectée (en comptant le Premier ministre). Mais les ministères régaliens sont tous occupés par des hommes[40]. Répartition partisaneL'équipe gouvernementale réunit un « socle commun » formé par l'ancienne majorité présidentielle (Ensemble pour la République) et Les Républicains, ainsi que des personnalités non affiliées :
ÂgeLors de sa nomination, Antoine Armand, âgé de 33 ans, est le plus jeune membre du gouvernement, tandis que Michel Barnier, 73 ans, est le doyen du nouveau gouvernement. La moyenne d'âge des membres du gouvernement est de 52 ans au moment de sa nomination. Détail des motions de censure
Principales actionsNotes et référencesNotes
Références
Voir aussiArticle connexe |
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