Le coup Springer est une combinaison standard du jeu de dames qui doit son nom à l'ancien champion du monde néerlandais Benedictus Springer qui la réalisa au championnat du monde 1928[1].
Combinaison thématique de la partie classique[2], elle possède plusieurs variantes et peut aussi se présenter ailleurs sur le damier[3], parfois en position miroir[4].
Principe du coup Springer
Le mécanisme a ceci de particulier qu'en raison de la prise majoritaire (23x41), le pion blanc en 21 permet, par 21-17, le placement d'un pion noir et ce même en ayant collé les pions noirs à 16 ou à 26. Cet éventuel collage est appelé « coup de la résurrection »[5]. Enfin la manœuvre du coup de rappel permet la rafle finale[6].
La partie historique fut jouée au Championnat du monde 1928 face à l'ex-champion du monde Alfred Molimard ; la combinaison y est précédée d'un piège. Dans la position ci-après, le Français pensa gagner par 30-24? (20x29) 39-33 mais fut surpris par la combinaison désormais célèbre (3-9)! 33x24 (19x30) 28x10 (30-34) 40x29 (9-14) 10x19 (13x22) et les Noirs ont gagné. C'est le renvoi (30-34), ici pour les Noirs qui caractérise ce coup.
Le coup avait déjà été décrit de manière anonyme en 1897[7].
↑KNDB, p. 262. « B. Springer joua 36-31 comme tenté de faute contre A. Molimard, CM 1928. Molimard se fait avoir en jouant 1… 21-27 2.31x22 12-18 après quoi les blancs jouent 3.48-42! 18x27 3.32x21 23x41 4.21-17 11x22 5.42-37 41x32 6.38x29 et ce fut la « naissance « du coup Springer. »
↑Guibert 1995, p. 15. « Les blancs effectuent le coup Springer par 27-22 18x27 32x21. Les noirs ne peuvent réaliser la prise du pion 21 car ils sont obligés de prendre 2 pions ! »
↑Lanfrey (Résurrection). « Le coup de la résurrection : […] Thème déjà vu avec le coup Springer. »
↑Lanfrey. « Le coup Springer : de Bénédictus Springer (1897-1960) grand joueur hollandais, ayant séjourné en France, champion du monde en 1928. La navette d’un pion adverse et le déplacement du pion qui a fait la première prise et qui colle parfois en sont les caractéristiques. Se présente surtout sur l’aile gauche des blancs, mais peut se présenter de manière symétrique sur l’autre aile »
↑Stoep, p. 188. « Voor een voorganger van een typezet moet je allereerst te rade gaan in het laat-19e-eeuwse tijdschrift “Le jeu de dames”, en die tachek Ben Springer werpt ook hier vrucht af. In het nummer van 1-4-1897:49 staat @866, winst 27-22,32x21-17,42-37,38x29+. » N.D.L.R. Traduction : « Pour un antécédent du coup caractéristique, il faut avant toute chose consulter la revue Le jeu de dames de la fin du XIXe siècle, et l'astuce de Ben Springer porte ses fruits ici aussi. Le numéro du 1-4-1897:49 présente le □866, qui gagne par 27-22,32x21-17,42-37,38x29+. »