Le coup du marquis est un procédé tactique du jeu de dames qui consiste, en fin de partie,
à prendre en otage un pion adverse situé à la bande pour menacer de prendre d'autres pièces à l'adversaire.
Décrit en 1802 par Huguenin[1], auteur et calligraphe messin[2], le coup du marquis doit sa dénomination au surnom d’un joueur français du XVIIIe siècle[3]. Le coup fut aussi appelé « Otage » en Belgique à la fin du XIXe siècle[4].
Principe du coup du marquis
Coup du marquis
Mise en place : 2-24 (28x46) 25-20 si (46-41...23) 24-35 (15x24) 35x46 B+ si (5-10) 24-35 (15x24) 35x5 B+ si (46-10) 24-33 (15x24) 33x4 B+
(28x46) 25-20 si (46-41...23) 24-35 (15x24) 35x46 B+ si (5-10) 24-35 (15x24) 35x5 B+ si (46-10) 24-33 (15x24) 33x4 B+
25-20 si (46-41...23) 24-35 (15x24) 35x46 B+ si (5-10) 24-35 (15x24) 35x5 B+ si (46-10) 24-33 (15x24) 33x4 B+
si (46-41...23) 24-35 (15x24) 35x46 B+ si (5-10) 24-35 (15x24) 35x5 B+ si (46-10) 24-33 (15x24) 33x4 B+
La mise en place de la position se fait en deux temps : Une dame est d'abord rapprochée d'un pion de bande adverse, puis une seconde pièce, pion ou dame, est glissée entre les deux. Voir animation.
Le coup du marquis est déclenché par déplacement de la dame, le pion bloqué doit alors prendre la pièce intercalée. C'est donc un coup de la trappe simple mais avec utilisation d'une dame. Cette dernière menace les pièces adverses « en l’air », c'est-à-dire qui ne sont pas à la bande, d'autant mieux que la dame peut s’effacer dans trois directions[5].
En fin de partie, il convient de surveiller la possibilité de mise en place de la « position du marquis » et, au besoin, de sacrifier le pion risquant d'être pris en otage[6]. Ce pion, une fois bloqué, ne peut plus en effet être offert.
La menace du coup du marquis oblige souvent l'adversaire à jouer des coups forcés, par exemple à faire des allers-retours avec sa dame à chaque extrémité de la grande diagonale, ce qui laisse le temps de mettre en place un piège pour la capturer[7] : Généralement un crochet ou le coup des deux pôles. Ainsi, la seule menace du coup du marquis peut suffire à gagner la partie.
Bibliographie
Daniel Lanfrey, « Le coup du marquis », sur www.jeudedames-rhonealpes.fr.
Rodolphe Cantalupo et Louis Coutelan, Tous les thèmes du Jeu de Dames, Le Triboulet Monaco, , 154 p. (ASINB00185X8VO).
Q. Poirson-Prugneaux, Encyclopédie du jeu de dames, Ch. Cabasse (Commerci), A. Mezin (Paris), , 347 p..
Eugène J. F. Van Damme, Traité du jeu de dames : illustré de 42 exemples et de 150 problèmes […], P.V.D.S et E. Van Damme. F. Hage (Gant), , 106 p..
↑Poirson-Prugneaux 1855, p. 99. « HUGUENIN de Metz […] Son genre de talent, la calligraphie, l'aura maintenu dans quelques emploi de bureau modeste et subalterne. […] Il en a laissé de précieux témoignages en quatre manuscrits qui sont entre mes mains […] j'en ai été gratifié par les héritiers de défunt le recteur Badelle, qui les tenait de l'amitié d'Huguenin. »
↑Lanfrey. « Le coup du marquis : du surnom d’un joueur français du XVIIIème siècle. »
↑Lanfrey. « La dame de dessous a ainsi la possibilité de s’effacer dans 3 directions, déclenchant la prise du pion bloqué. Elle "balaie" ainsi tout le damier, menaçant de prendre toutes les pièces "en l’air". »
↑FFJD, Exemple 4. « Ce sacrifice est obligatoire sinon les noirs prennent la position du marquis […] et gagnent. »
↑Chaze 1977, p. 28. « […] l'obligation pour les Noirs de jouer une série de coups forcés afin de parer le « coup du marquis » a permis aux Blancs de les battre par un autre moyen tactique : le « crochet ». »